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Full text of "La France franciscaine. Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature"

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La France Franciscaine 
Vol. 1-2 


1912-13 


— 7 


Nihil obstat 
P. PASCAL, F. RICHARD-DEFFRENNES 


Censor deputatus. C. p. 


Imprimatur 
J. PONCEAUD 
V. g. 
Insulis, die 13 Martii 1912. 


20753 


« LA FRANCE FRANCISCAINE » 


5 mom -- 


MÉLANGES 


D'ARCHÉOLOGIE. D'HISTOIRE 


ET DE LITTÉRATURE 


PREMIÈRE ANNÉE 


i 


LILLE 
RENÉ GIARD 
Libraire de l'Université Catholique 


2, Rue Royale, 2 


1912 


COLLEGIO S. ANTONIO Ce 28 Janvier 1912. 
Via Merulana, 124 
ROMA 


A Monsieur RENÉ GIARD, ‘Archiviste-Paléographe, 
Editeur à Lille (Nord). 


CHER MONSIEUR, 
D. d. tt. p. 


J'apprends avec plaisir que vous avez formé le projet de publier, 
sous le nom de France franciscaine, une série de documents et 
d’études qui seront autant de contributions à l’histoire de l'Ordre 
franciscain en France. 

Je ne puis qu'approuver ce projet et vous féliciter de votre ini- 
tiative. Dans tous les pays de l'Europe et en Amérique, l'Institut 
franciscain, son fondateur, sa mission, ses œuvres, sont l’objet 
d'une curiosité sympathique et d'études consciencieuses, même de 

* Ja part d'hommes qui ne partagent pas nos croyances. Le résultat 
en est généralement l'estime, l'admiration et même l'amour de 
saint François et de son œuvre. 

Dans ce grand mouverhent, la France ne saurait demeurer en 
arrière, malgré la situation déplorable que fait à nos religieux dis- 
persés le malheur des temps. Je me réjouis donc sincèrement de 
l'œuvre que vous allez entreprendre. Je sais que vous y apporte- 
rez, outre une méthode scientifique et une critique saine, la foi 
qui éclaire Fhistoire, la modestie qu'inspire la vraie science et la 
courtoisie dans la discussion qui est le propre des Français. 

Je souhaite que vous trouviez de nombreux collaborateurs ani- 
més du même zèle et doués de semblables qualités, votre publica- 
tion ne pourra manquer d’avoir du succès. Chez vous, tous les 
hommes instruits voudront connaitre les résultats de vos recher- 
ches et les conclusions de vos travaux; à l'étranger, de nombreux 
franciscanisants éprouvent un vif désir de voir la France livrer 
les documents cachés dans ses Archives et faire l'histoire de ses 
Provinces qui ont tenu une large et glorieuse place dans l'Ordre, 
aux temps passés. 

Je prie notre Séraphique Père de vous bénir, comme un de ses 
fils dévoués, ainsi que tous vos collaborateurs présents et futurs. 


FR. PACIFIQUE, 
Min. Gén. des Frères Mineurs. 


INTRODUCTION 


Vere Franciscus qui super omnes 
cor francum et nobile gessit. 


em tre 


Un vrai « Français », en qui, plus que chez tous les 
autres, battit un cœur noble et franc ! 

Cette déclaration enthousiaste, qui retentit comme 
une fanfare de trompettes, n’est pas, comme on pourrait 
le croire, d'un fils de France. Elle appartient en propre 
à un Italien du XIII siècle, frère Thomas de Célano, 
premier historiographe de saint François. Elle fait suite 


à une tirade sonore en l'honneur de notre pays : « Qui 


suffirait à énumérer, qui pourrait dire les grands, les 
signalés miracles que le Seigneur daigne opérer partout, 
à l'intercession de François ? Pour ne parler que de lÎa 
seule France, quelles grandes merveilles n'y opère-t-il 
pas ? C’est là que le roi, la reine, les grands du royaume 
accoururent pour baiser et vénérer l'oreiller dont il 
s'était servi dans sa maladie. C'est là aussi que les 
savants de l'univers, les hommes lettrés, dont Paris produit 


a EE 


— XX — 


une abondance qui surpasse celle des autres nations, 
c'est là qu'ils vénèrent, admirent et honorent avec humilité 
et dévotion, François, cet homme simple, l'ami de la 
vraie simplicité et de la plus entière sincérité. Oui, il fut 
vraiment Français, car, par dessus tous, il porta un 
cœur noble et franc ! ». 

Ce nom de Francesco (le Français), jusqu'alors 
inconnu en Italie, ne lui avait-il pas été donné par son 
père, Pierre Bernardone, au retour d'un de ses voyages 
d’affaires au-delà des monts, en souvenir du doux pays 
où il avait trouvé grosse fortune, bons amis, tendre 
épouse ? Enfant, n'avait-il pas été bercé par les cantilènes 
provençales de l’aimable Pica, sa mère ? Jeune homme, 
n'avait-il pas été charmé par les belles légendes chevale- 
resques que lui contait son père, ou que récitaient sur les 
places d'Assise, les trouvères pèlerins ou les jongleurs 
nomades, en route vers la ville éternelle ? Une fois 
converti, la tournure de son esprit n'en sera pas changée. 
La réforme de l'Église lui apparaît comme une chevauchée 
épique. Charlemagne, Roland, Olivier vont de pair chez 
lui, avec les saints et les martyrs. « Le personnage qui 


. 

1. « Quis enumerare sufficiat quanta, quis dicere valeat qualia per cum 
ubique Dominus dignatur miracula operari ? Quanta nempe in sola Francia 
Franciscus mirabilia patrat, ubi ad deosculandum et adorandum capitale, 
quo sanctus Franciscus in infirmitate fuerat usus, Francorum rex et regina 
et universi magnates accurrerunt * Ubi etiam sapientes orbis et litteratis- 
simi viri, quorum copiam super omnen terram Parisius maximam ex more 
producit, Franciscum virum idiotam et vere simplicitatis totiusque since- 
ritatis amicum, humiliter et devotissime venerantur, admirantur et colunt. 
Et vere Franciscus, qui super omnes cor francum et nobile gessit ». 
S. Francisci Assisiensis vita et miracula, auctore Fr. Thoma de Celano, 
hanc editionem novam ad fidem mss. recensuit P. Eduardus Alenconien- 
sis, O. F. M. Cap. Romae 1906, p. 128-129. 


— XI — 


hante son imagination, c'est l'empereur, et quand il veut 
féliciter ses amis, il les appelle chevaliers de sa Table- 
Ronde ! ». 

Langue d’oc ou langue d'oil, il en fut nourri. On l'en- 
tendra toute sa vie, dans ses grandes crises de joie 
comme dans ses grandes crises de douleur, s'exprimer en 
cette langue. Lorsque, pour la première fois, il s'exerce à 
la mendicité, sur le parvis de Saint-Pierre à Rome, c'est 
en français qu'il s'adresse aux pèlerins cosmopolites. 
Vient-il, dans une scène violente, de rompre avec sa 
famille et avec le monde, pour se consacrer corps et âme 
au Seigneur Jésus et à l'humanité ; à travers les bois où 
il s'est enfui, c’est en français qu'il entonne l'hymne 
de la délivrance 2. Ses chants français attirent vers lui 
des brigands qui le dépouillent et le jettent, demi-nu, 
dans un fossé plein de neige. 

Plus tard, entrant dans une salle où boivent et jouent 
d'anciens amis, pour y quêter de quoi entretenir les 
lampes de la chapelle de Saint-Damien, c'est en français 
qu'il les implore. Pendant qu'il répare le cher sanctuaire, 
il annonce à tout venant, en belle langue française, la 
venue prochaine de saintes vierges qui l’habiteront 3. 


1. Speculum perfectionis seu S. Francisci Assisiensis legenda antiquissima, 
auclore fratre Leone, nunc primum, edidit Paul Sabatier, Paris 1898, p. xxix, 


xxx, 10, 14. — Georges Lafenestre, S. François d'Assise el Savonarole, inspi- 
raleurs de l'art italien, Paris 1911, p. 67-70. 


2. « Cum... per quandam silvam laudes Domino lingua francigena de- 
cantaret.. ». Th. de Celano, p. 19. 


3. «quasi spiritu ebrius lingua gallica petit oleum ». Id. p. 178. 


.. monasterium esse ibidem sanctarum virginum audientibus cunctis 
gallice clara voce prophetat ». Id. p. 179. 


SALE 


Chaque fois qu'il était sous l'action de l'Esprit-Saint, 
c'était un Jjaillissement de paroles ardentes en langue 
française !. Souvent, lorsqu'il sentait bouillonner en lui 
une très douce mélodie, il lançait un chant français, et 
par la grâce du murmure divin que percevaient ses 
oreilles, éclatait en gaité française. Quelquefois même, il 
ramassait à terre quelque morceau de bois et, le tenant 
haut du bras gauche, à la façon d’une corde d'arc, tirait 
dessus une autre branche, comme sur une viole, et faisant 
tours et gestes de circonstance, chantait en français le 
Seigneur Jésus 2. Il prévoyait, dit Thomas de Célano, les 
honneurs qu'on lui rendrait plus tard dans ce pays. 

Peut-on s'étonner maintenant que, dès les premiers 
jours de sa conversion, lorsqu'il réparait de ses mains 
les vieux sanctuaires en ruines, il y ait marqué déjà son 
goût pour ce décor ogival (opus francigenum) dont il avait 
pu rencontrer plus d'un exemple aux environs, avant 
d'en voir de plus nombreux en Provence el en Palestine ? 
« D'où vient, dit M. Thode 3, que ces trois églises (Saint- 


1. « Semper enim cum ipse ardore sancti Spiritus repleretur, ardentia 
verba foris eructans gallice loquebatur, se apud illam gentem praecipue 
honorandum praenoscens, et reverentia speciali colendum ». Th. de Celano, 
p. 179. 


2. « Dulcissima melodia spiritus intra ipsum cbulliens exterius galli- 
cum dabat sonum et vena divini susurrii, quam auris ejus suscipiebat 
furtive, gallicum erumpebat in jubilum. Lignum quandoque, ut oculis vi- 
dimus, colligebat e terra, ipsumque sinistro brachio superponens arculum 
filoflexum tenebat in dextera, quem [quasi] super viellam trahens per li: 
gnum, et ad hoc gestus repraesentans idoneos, gallice cantahat de Domino ». 
Th. de Celano, p. 267.— Speculum perfectionis, p. 185. 


3. Henry Thode, S. François d'Assise et les origines de l’art de la Re- 
naissance en Italie, Paris [1910, t. 11, p. 11 


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— XIII — 


Damien, Saint-Pierre et Sainte-Marie de la Portioncule),. 
précisément, nous fassent voir des particularités archi- 
tecturales qui, sans aucun rapport avec l'art italien 
précédent, se rattachent directement au style français ? 
D'où vient que non seulement ces trois églises ont la forme 
de voûtes ogivales, qui, à ce moment, appartenait au 
Midi de la France, et d’une façon à peu près exclusive, 
mais que même l'ancienne chapelle que François lui- 
même s'est bâtie de ses mains, sur le mont Alverne, nous 
offre encore cette même forme toute française, et qu’elle 
reparaît également, un peu moins accentuée, dans une 
des petites cellules de son lieu de séjour préféré, les 
Carceri ? C'est là une chose singulière, et qu'il est bien 
difficile d'expliquer : elle nous révèle seulement que 
François, en même temps qu’il devait à la France son 
nom et un des éléments de sa nature, lui a dù aussi la 
connaissance d'un type particulier de construction et la 
capacité de le reproduire. Le fait est que, en présence de 
ces édifices, on ne saurait douter que François ait connu 
l'architecture française ». 
Nous sommes en 1217, le chapitre de la Portioncule 
tenu à la Pentecôte est fini, des provinces sont constituées. 
François, qui a envoyé nombre de ses fils au loin, par 
delà les mers, ne veut pas rester en arrière ; mais, où diri- 
gera-t-il ses pas ? « Allez donc, dit-il à ses compagnons, 
et priez le Seigneur de me faire choisir la province qui 
soit le plus à sa gloire, au profit des âmes et au bon 
exemple de notre religion ». Ils allèrent, et la prière ter- 
minée, revinrent à François. Et celui-ci, de s’écrier aussitôt 
Joÿeusement : « Au nom de Notre Seigneur Jésus- 
Christ, et de la glorieuse Vierge Marie sa mère, et de tous 


— XIV — 


les Saints, je choisis la province de France, où est une 
nation catholique, surtout parce qu'entre tous les autres 
catholiques, ils témoignent un grand respect au Corps du 
Christ, ce qui m'est fort agréable ; c'est pourquoi je de- 
meurerai avec eux très volontiers ! ». 

Sans plus tarder, il se mit en route avec trère Masseo. 
C'est pendant ce voyage qu'eut lieu la délicieuse scène du 
diner sur la pierre, au bord d'une fontaine, racontée par 
les Fioretti 2. Mais il ne poussa pas plus loin que Florence. 
Là il rencontra le cardinal Hugolin, qui le fit renoncer à 
son projet, pour rester en Italie. Le saint, qui eut du mal 
à se rendre aux raisons si judicieuses du légat, envoya à 
sa place le troubadour frère Pacifique avec un grand 
nombre d'autres frères ÿ. 

La France fut donc privée de la présence de S. François, 
mais elle doit lui être reconnaissante de ses intentions. 
D'ailleurs, il semble toujours avoir caressé le projet d'y 
retourner, et il voulait même y terminer ses jours. «Il 
aimait la France, l'amie du Corps du Seigneur, et il dési- 
rait y mourir, à cause de son respect pour les saints 


1. « Ite ergo et orate Dominum ut det mihi eligere illam provinciam 
quae sit magis ad laudem suam et profectuim animarum et nostrae religio- 
nis bonum exemplum ». ...Et statim cum gaudio dixit eis : « In nomine 
Domini nostri Jesu Christi et gloriosæ Virginis Mariæ matris ejus et omnium 
sanctorum eligo provinciam Franciæ in qua est catholica gens, maxime quia 
inter alios catholicos exhibent reverentiam magnam corpori Christi, quod est 
mihi valde gratum : propter quod cum illis libentissime conversabor ». 
Speculum perfectionis, p. 118. 


2. Actus beali Francisci et sociorum ejus, edidit Paul Sabatier, Paris 
1902, p. 46. 


3. Speculum perfectionis, p. 122. 


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— XV — 


mystères 1». Cette phrase mélancolique de Thomas de 
Célano ne rappelle-t-elle pas la parole de notre Bienheu- 
reuse Jeanne d’Arc au Crotoy : «Que veicy un bon peuple! 
Pleut à Dieu que je fusse si heureuse lorsque je finiray 
mes jours, que je puisse être enterrée en ce pays ! » 

S'il ne put réaliser ses secrets désirs, nous savons du 
moins que son âme volait souvent chez nous. Qui ne 
serait touché au souvenir de ce billet qu'il écrivit de sa 
propre main, en plein air, sous la pluie (sans être mouillé, 
dit la chronique) ?, au ministre et aux frères de France, 
pour qu'à sa vue ils fussent dans l’allégresse et se missent 
à chanter une laude à la Trinité en disant : « Bénissons 
le Père et le Fils avec le Saint-Esprit ! ». 

Rien d'étonnant si les frères de France étaient les 
bienvenus. Il arriva que deux frères français, hommes de 
grande sainteté, rencontrèrent S. François. Grande fut 
leur joie, car depuis longtemps ils brûülaient du désir de 
le voir. Après de douces effusions et de suaves paroles, 
leur ardente dévotion souhaitait d'avoir la tunique du 
Patriarche. Aussitôt il s’en dépouille, la leur donne avec 
bonheur et reçoit en échange, le pauvre habit de l’un 
d'eux #. — Un autre frère français (à moins que ce ne 
soit le même), fr. Laurent de Beauvais, mérita lui aussi 
d'avoir la tunique du saint fondateur #, 


1. « Diligebat Franciam ut amicam Corporis Domini, atque in ea mori 
propter sacrorum reverentiam cupiebat ». Th. de Célano, p. 320. 


| 2. Tractatus Fr. Thomae vulgo dicti de Eccleston de adventu fratrum 
minorum in Angliam'edidit Andrew G. Little, Paris, 1909, p. 40. 


3. Th. de Celano, p. 304. — Speculum perfectionis, p. 63 
4 Th. de Eccleston, p. 7. 


=. XNI — 


Pendant que François gisait malade à l'évêché 
d'Assise, un frère pensait en lui-même : voilà que notre 
Père va mourir, que mon âme serait donc consolée, si 
après sa mort j'avais sa tunique! Ce désir intime du 
mineur fut deviné par le mourant. François l'appelle peu 
après : Je te donne cette tunique, elle est à toi, je la por- 
terai pendant mon reste de vie, mais à ma mort prends- 

la. Le frère resta étonné de la vue intérieure de son père, 
_il reçut sa tunique, qui fut ensuite dévotement apportée 
en France !. 

Comme il fallait s'v attendre, la légende s'est emparée 
des bienveillantes dispositions du Séraphique Père et leur 
a donné corps. Nombre de couvents français veulent 
avoir été fondés par des mineurs venus directement 
d'Assise, à la requête d'un évêque ou d'un seigneur qui 
aurait vu personnellement fra Francesco. On ne saurait 
mettre en doute son passage à travers la France, pour 
pénétrer en Espagne, mais quelles sont les villes qu'il a 
réellement visitées ? Jusqu'ici nous devons nous tenir sur 
une prudente réserve. Attendons que l'avenir nous fasse 
découvrir les preuves sûres de ses fondations. 

Il a aimé la France. Voilà le titre le plus certain à 
notre amour pour lui. Après Ftalie qui n'a jamais cessé 
de vivre de $S. François, il convient que notre nation 
lienne le premier rang parmi tous les peuples qui se 
réclament du sublime mendiant d'Assise. 

C'est pour payer ce tribut d'hommages que la présente 
publication à été entreprise. La France Franciscaine, son 


1. Th. de Celuno, p 209. 


— XVII — 


nom l'indique, sera l'étude de son culte et de son œuvre 
dans notre patrie. 


NOTRE PROGRAMME 


Le but de « La France Franciscaine » est de préparer 
des documents et des études, pour écrire plus tard, défini- 
tivement, l'histoire religieuse, littéraire, politique el sociale 
des trois ordres de S. François en France, du XIII: au 
IX: siècle. 

Il'est impossible, à l'heure actuelle, de faire l’histoire 
des instituts franciscains dans notre pays, car nous som- 
mes lrop mal renseignés, non seulement sur leurs origines, 
mais même sur leurs développements au cours des siècles. 
Dans quel ouvrage, imprimé ou manuscrit, trouvera-t-on 
la liste complète, avec la date de fondation, des couvents 
de Frères Mineurs, des monastères de Clarisses et des 
établissements du Tiers-Ordre, pendant ces six cents ans ? 
Cependant, cette liste des maisons franciscaines est la 
base essentielle de tout travail sérieux, sans quoi, c'est 
une construction en l'air. Donner la série des établisse- 
ments franciscains serait insuffisant, il faut reconstituer, 
par des documents, leur vie plusieurs fois séculaire, 
autrement dit il faut faire des monographies. On 
comprendra que ces monographies ne soient pas com- 
plètes et parfaites du premier coup. Malgré leur imper- 
lection, elles constitueront néanmoins un progrès sur le 


passé. Plus tard elles seront complétées, grâce à la 
découverte de documents nouveaux. 


= AN —= 


A côlé des monographies conventuelles, nous donne- 
rons des monographies de personnages, et celles-ci seront 
de beaucoup les plus nombreuses, car un seul couvent a 
pu abriter successivement des centaines de franciscains 
ou de franciscaines. Les saints, les martvrs, les cardinaux, 
les évêques, les légats, les inquisiteurs, les prédicateurs, 
les missionnaires, Jes savants, les artistes, les hommes 
d'œuvres, tous ceux enfin qui se sont fait un nom, seront 
Pobjet de nos recherches et de nos études, car ilest écrit : 
Narralionem  vturorum nominddlorum conservabit sapiens 
(Eccli, XXXIX, 2). | 

Une place à part sera faile aux écrivains sous le titre 
d'Histoire litléraire el bibliographique. Henri Willot au 
XVE siècle, Luc Wadding au XVIF, Jean de Saint-Antoine 
et Hvacinthe Sbaraglia au KVTIE, s'étaient déjà occupés 
de recueillir les titres des ouvrages composés par les fils 
de S. françois. Leur œuvre conserve toujours'sa valeur. 
Mais malgré leur bonne volonté, ces savants n'ont pu être 
complets, ils ont Taissé échapper quantité d'ouvrages et 
d'opuscules qu'il leur était impossible de connaitre. 
D'autre part, ils ont donné en latin le titre d'ouvrages 
écrits en langue vulgaire. Nous voulons combler cette 
lacune, et de plus indiquer fes bibliothèques publiques 
où se trouvent les livres que nous citons. Pour quelques- 
uns, ce sera impossible, du moins nous donnerons les 
sources de nos renseignements. --- Le titre des livres et 
le nombre des volumes présentent certainement de l'inté- 
rèt, mais les préfaces et les introductions n'en manquent 
pas non plus toujours. Le nom des examinateurs et des 
approbateurs, leurs titres et qualités, la date et le lieu où 
ils ont signé le «laissez-passer » sont de véritables petits 


— XIX — 


documents diplomatiques qu'on aurait tort de négliger. 
Dans quelques années ils nous auront fourni une foule 
de renseignements inappréciables. En dehors des ouvrages 
de caractère expressément historique (dont on fera bien 
de citer la table des matières), il en est d'autres qui renfer- 
ment des indications d'autant plus précieuses qu'on les 
soupçonne moins. En conséquence, nous prions nos 
collaborateurs de vouloir bien feuilleter tous les ouvrages 
qu'ils inventorient, sermonnaires, traités spirituels ou 
autres, afin de recueillir au passage des traits historiques, 
ou même des morceaux typiques qui pourront servir à 
jeter un jour sur une époque disparue. 

Sous le nom de Glanes franciscaines, nous rassemble- 
rons de menus faits épars de droite et de gauche, insufli- 
sants en eux-mêmes pour composer un article ou une 
notice, mais qui, un jour venant, pourront avoir leur 
utilité. Recueillez les miettes, a dit le Sauveur, pour qu'elles 
ne se perdent pas. L'expérience apprend qu'il n'y a rien de 
petit en histoire. 

Comme son nom l'indique, la Bibliographie compren- 
dra des compte-rendus de livres et d'articles de revue 
concernant nos études franco-franciscaines. 

Une Chronique mettra nos sociétaires au courant des 
événements qui se seront passés, l’année précédente, dans 
le monde franciscain des trois Ordres. Elle sera en même 
temps l'organe de la vie intime de notre société, de même 
qu'elle renseignera sur la vie et les travaux des groupe- 
ments similaires dans les autres pays. 

À la fin du volume nous publierons des documents, 
le plus souvent en latin, qui serviront à des études 
postérieures. 


Dans les années qui suivront, nous nous proposons 
d'ajouter quelques pages d'additions et de corrections à 
des articles précédemment parus, dans le but d'éclairer 
au plus tôt les recherches des érudits. 

Une {able des couvents et des noms propres des 
membres des trois ordres franciscains terminera chacun 
de nos volumes. C'est le seul moven pratique pour retrou- 
ver les personnages et les établissements cités au cours 
de nos études, et pour utiliser nos travaux. 


Jucundum sit eloquium meum, Ego vero 


delectabor in Domino (ps. CHI, 34). 


La Rédaction. 


€ LA FRANCE FRANCISCAINE » 


PS, ee memes 


MÉLANGES 
D'ARCHÉOLOGIE, D'HISTOIRE 


ET DE LITTÉRATURE 


Voyage de Fra Salimbene en France 
(1247 - 1249 ) 


Fra Salimbene, auteur d’une intéressante Chronique qui est 
une source précieuse de documents pour l’histoire du XIIIe siècle, 
naquit à Parme le 9 octobre 1221, en la fête de S'-Denis. Son père, 
Gui de Adamo, sa mère, Imelda de Cassio, étaient l'un et l'autre 
de noble origine. Gui avait pris part à la 4e Croisade entreprise 
par Baudouin, comte de Flandre, qui fonda l'empire latin de Cons- 
lantinople. Et un baron français du royaume latin de Jérusalem, 
Balien de Sidon, revenant de Terre Sainte pour aller trouver l’em- 
Pereur Frédéric II et l’informer sans doute des échecs subis cette 
année même par les Croisés en Egypte, fut choisi pour tenir sur 
les fonts baptismaux notre futur Chroniqueur qui dès lors porta 
le nom de son parrain. Mais dans sa famille et dans son entourage 
0n l'appelait communément Ognibene (Tout bien). 


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I n'avait qu'un an quand à la Noël 1222 un terrible tremble- 
ment de terre ébranla toute la Lombardie et la Toscane. Sa mère, 
craignant que le baptistère de Parme ne vint à tomber sur sa 
maison, qui en était très proche, alla se réfugier chez ses parents, 
emmenant avec elle ses deux petites filles et abandonnant le bam- 
bin Ognibene dans son berceau. Celui-ci avouera plus tard dans 
sa Chronique qu'avant entendu plusieurs fois sa mère lui rappeler 
la chose, il en éprouvait par suite moins d'affection pour elle, 
« car, dit-il, elle aurait dû s'occuper plutôt de moi le garçon que 
des filles ». I n'en rendra pas moins par ailleurs un touchant 
hommage aux vertus de cette digne femme qui mourut Clarisse. 

Le milieu où il fut élevé était profondément religieux. Son 
frère ainé renonça à ses fonctions de magistrat et aux joies de la 
famille pour entrer dans l'Ordre de S'-François, en même temps 
que son épouse et sa fille Agnès, âgée de 15 ans, entraient dans 
celui de Ste-Claire. 

Ognibene, à son tour, est reçu à l’âge de 16 ans, dans l'Ordre 
des Frères Mincurs, par le Ministre Général, le célèbre fr. Elie, au 
couvent de Fano (près Pésaro), où il prend l’habit franciscain le 


‘ 4 février 1238. Privé ainsi de l’unique fils qui lui restät, son père 


au désespoir met tout en œuvre pour le ramener à la maison 
paternelle ; il s'adresse en vain à l’empereur Frédéric Il et à fr. 
Elie; le jeune novice se refuse à rien entendre, et après une 
entrevue tragique, Gui quitte son enfant en le maudissant. 

Son année de noviciat terminée, Ognibene, en vue d'éviter les 
embüches de son père qui ne cherchait qu'une occasion favorable 
pour le faire enlever de force, va séjourner quelque temps à Iesi, 
dans la Marche d’Ancône, et, après Pâques 1239, il part pour Luc- 
ques en Toscane. 

En passant à Citta di Castello, il y rencontre un vieux frére de 
grande vertu, le dernier que S' François eüt revêtu de l’habit de 
son Ordre. « Ce frère, en entendant que je m'appelais Omne-bonum 
(en ital. Ognibene : Tout bien), raconte-t-il lui-même, s’étonna et 
me dit : Mon fils, nemo bonus nisi solus Deus : Nul n'est bon si ce 
n'est Dieu seul (S. Luc. XVIIT, 19). Que dorénavant ton nom soit 
fra Salimbene, étant donné que tu as bien sauté en entrant dans 


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une bonne famille religieuse : quia bene salisli bonam religionem 
intrando. Et je m'en réjouis à la pensée qu'il avait raison et que 
je devrais mon nom à un si saint homme. Cependant j'aurais aimé 
avoir celui de Denis, par vénération pour l'illustre Saint Docteur 
qui l'avait porté et parce que j'étais né le jour de sa fête ». Ce 
nom de Salimbene sera celui qu’il gardera désormais et qui fui 
restera dans l’histoire. 

Fra Salimbene demeura huit ans dans la province de Toscane 
(1239-1247), d'abord au couvent de Lucques, ensuite à celui de 
Sienne, où il a l’heureuse fortune de trouver fr. Bernard de Quin- 
tavalle, le 1er disciple de S! François, enfin à celui de Pise où il 
recoit le diaconat : C'est durant son séjour dans cette dernière 
résidence qu'il commence à se passionner pour les doctrines du 
fameux Joachim de Flore : il les y étudie sous la conduite d'un 
vieil abbé de l'Ordre de Flore: plus tard il les abandonnera en 
voyant que ne s'étaient pas réalisées les prévisions des Joachi- 
mites au sujet de la mort de Frédéric 11 (+ 1250). 

Après le décès de son père, qui ne lui pardonna jamais de 
s'être fait Frère Mineur et qui jusqu'à la fin de sa vie ne cessa de 
lui tendre toutes sortes de pièges pour arriver à le faire sortir de 
son Ordre, fra Salimbene rentre en 1247 dans la province de Bologne 
«dans laquelle, dit-il, j'avais été reçu et à laquelle j’appartenais». 

En cours de route, il s'arrête au couvent de Pistoie; de là, il 
se rend à Crémone, puis à Parme. Comme cette cité était assiégée 
par Frédéric 11, son Provincial, fr. Rufin, l'envoie en France. Le 
ir novembre 1247, il est à Lvon; ensuite il va habiter successive- 
ment les couvents franciscains de Villefranche, Troves, Provins, 
Paris, Sens, Auxerre, Vézelay, Arles, Hyères, Aix, Tarascon, Beau- 
caire, Marseille et Nice. En novembre 1248, il s'embarque pour 
Gênes où, peu après, il est ordonné prêtre. Au mois de février sui- 
vant, il reprend la mer pour revenir en France s'acquitter d’une 
mission dont ses supérieurs l’ont chargé : nous lY retrouvons 
dans les couvents d’Hyères, Avignon, Vienne, Lyon et Embrun, 
d'où il regagne l'Italie. 

Après être resté peu de temps à Gènes, à Parme et à Bologne, 
il se fixe à Ferrare pour sept ans (1249-1256). Les années suivantes 


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se passent en séjours plus ou moins prolongés dans les nombreux 
couvents franciscains de sa province de Bologne. Il ne sortira plus 
de cette province, si ce n'est pour aller en 1265 visiter par dévo- 
tion Assise et le Mont Alverne, sur lequel St François avait reçu 
les sacrés Stigmates. . 

À l'âge de 62 ans, étant en résidence à Reggio d'Emilie, il 
commence (1283) Ia rédaction de sa Grande Chronique, qui l’a 
rendu justement célébre, On ignore l'année de sa mort ; on sait 
seulement qu'il était encore de ce monde en Juin 1288, car sur la 
fin de sa Chronique il fait allusion au siège de Montecavolo, qui 
eut lieu en ce méme mois de Juin 1288 : C'est en date le dernier 
événement qu'il mentionne dans son ouvrage. 

Fra Salimbene a composé en latin plusieurs Chroniques. « Je 
les rédigeai dans un style simple et clair, dit-il lui-même, afin qu’à 
la première lecture elles pussent être comprises par ma nièce, 
Sœur Agnès, Clarisse du monastère de Parme, pour qui je les 
écrivis ; je n'ai point recherché l'élégance des expressions, je me 
suis uniquement préoccupé de la véracité des faits dont je parle ». 

Sa principale Chronique, celle dont il est question plus haut, 
s'étend de 1168 à 1288. Elle a été récemment publiée intégralement 
(1905-1908) par le savant Mr O. Holder-Egger dans le tome XXXII 
des « Monumenta Germaniæ historica » : elle comprend 642 pages 
in-4{0. 

Nous en extrayons ce qui se rapporte particulièrement à la 
France, en y ajoutant les notes pleines d'érudition dont Mr Holder- 
Egger a accompagné le texte. « Toute cette partie des mémoires 
de Salimbene fourmille de curieuses indications sur les mœurs et 
les coutumes de France au XIe siècle, écrit Aug. Molinier, profes- 
seur à l'Ecole des Chartes (Les Sources de l'histoire de France, 1" 
partie, HD) ; l'auteur a noté une foule de traits intéressants ; c'est 
l'un des plus ancicns témoignages d’un étranger sur notre pays... 
Salimbene a longuement visité notre pays et a su l'apprécier ; son 
livre renferme l'opinion d’un étranger plutôt bienveillant sur la 


France de saint Louis ». 


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— 25 — 


En l'an du Seigneur 1247(°), alors que Parme, ma ville d’origine, 
était assiégée par l’empereur Frédéric, je la quittai et je me 
rendis à Lyon. Apprenant mon arrivée, le Pape? me fit appeler le 
jour de la Toussaint. Car depuis le temps où je partis de mon pays, 
jusqu'à celui où je parvins à Lyon, il n'avait pas reçu de nou- 
velles de Parme et il désirait en avoir. Après que je me fus entre- 
tenu familièrement seul avec lui dans sa propre chambre, parmi 
beaucoup d'autres choses qui firent le sujet de notre conversation 
il m'accorda la rémission de tous mes péchés; de plus, il me donna 
l'oflice de prédicateur. La Toussaint passée, je me remis en route 
pour aller en France. Etant descendu au premier Couvent de 
Frères Mineurs, qu'on rencontre après Lyon, je vis y arriver le 
jour même fr. Jean de Plan Carpin qui revenait du pays des Tar- 
tares, où le Pape Innocent IV l'avait envoyé. C'était un homme 
affable, plein d'esprit, fort savant et beau parleur, qui avait aupa- 
ravant exercé la charge de ministre Provincial dans notre Ordre. . 
I] me montra, ainsi qu'aux autres frères, une coupe en bois, au 
fond de laquelle se trouvait, — comme je l’ai vu de mes propres 
veux, — le portrait d’une très belle reine, qui n’y avait pas été 
peint par la main d’un artiste, mais s’y était formé sous l'influence 
d'une constellation, et tel que, si la coupe avait été brisée en cent 
morceaux, il se serait reproduit intégralement sur chacun d'eux. 
Fr. Jean devait offrir en présent cette merveille âu Pape, en même 
temps que de magnifiques ornements pontificaux. Il nous conta 
combien il lui fallut endurer de fatigues et de souffrances, comment 
il eut à supporter les rigueurs de la faim, du froid et de la chaleur, 


(*) Le traducteur a serré son texte d'aussi près que possible pour dunner 
au lecteur toute Ja saveur de l'original. (N. D. L. R.). 

1. Frédéric Il (1194-1250). 

2. C'était le Pape Innocent IV, qui « se réfugia à Lyon, célèbre ville 
de France en Bourgogne, dit Salimbene, afin de pouvoir convoquer un con- 
cile général ; il y arriva en 1244, et y ayant réuni le concile en 1245, il y 
condamna Frédéric et le déposséda de l'Empire ; il resta dans cette ville 
plusieurs années, c'est à dire jusqu’à la mort de Frédéric ». 

3. C'est-à-dire dans la Province de l'Ile-de-France. 

4 Celui de Villefranche (dép. du Rhône), sans aucun doute. 


06 


pour parvenir jusqu'au plus puissant Souverain des Tartares, et il 
nous donna sur ce grand peuple certains détails, qu'il a consignés 
dans sa Relation des Mongols. Dès le lendemain, il alla à Lyon, 
trouver le Pape Innocent, qui lui témoigna beaucoup d'amitié et 
qui le nomma Archevèque d'Antivari, pour le récompenser de ses 
travaux. 

Après son départ, je continuai ma route vers la France. Je 
m'arrêtai d'abord pendant quinze jours à Troyes dans la Brie! en 
Champagne. I v avait 1à beaucoup de marchands de la Lombardie 
et de la Toscane : car il s'v fait, ainsi qu'à Provins, des foires qui 
durent deux mois. Troyes est le pays d’origine du Pape Urbain IV 
et du prêtre Maitre Pierre? qui a composé une histoire scolastique. 

Je gagnai ensuite Provins, où je demeurai depuis la fête de Ste 
Luce jusqu'à celle de la Purification de la B*° Vierge. Le jour 
même de cette dernière fête, je fus à Paris : j'y restai huit jours et 
j'y vis bien des choses qui nr'ont beaucoup plu. 

Puis je revins en arrière, et je logeai au couvent de Sens : 
partout nos frères Français aimaient à me garder au milieu d'eux, 
parce que j'étais un jeune frère pacifique et jovial et que je vantais 
leurs faits et gestes. Un jour qu'étant tombé malade par suite du 
froid, j'étais couché à l’infirmerie, certains frères français vinrent 
tout joyeux m'apporter une lettre : « Nous avons, me dirent-ils, de 
très bonnes nouvelles de Parme. Les Parmesans ont chassé l'em- 
pereur Frédéric de la ville de Vittoria qu'il avait fait bâtir ; ils l'ont 
mis honteusement en fuite et ont détruit cette cité de fond en 
comble ; ils se sont en même temps emparé du trésor impérial, 
ainsi que du char de Crémone, et les ont ramenés à Parme ». Ces 
frères me demandèrent à quoi servait ce char. « Les Lombards, 
leur répondis-je, appellent ce genre de chars leurs carrosses, et si 
le carrosse d'une cité est pris en temps de guerre, cette cité en 
regarde la perte conme un opprobre, de même que si leur oriflam- 
me était prise dans une bataille, les Français, aussi bien que leur 


1. Troyes n'est pas dans la Brie. comme le pense fra Salimbene. 
2. Pierre Comestor. 


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roi, jugeraient la chose fort humiliante pour eux ». — « Ah! mon 
Dieu, c'est bien curieux ce que nous venons d'entendre », s’écriè- 
rent-ils pleins d’admiration. 

Je me rétablis ensuite ; et c'est alors que fr. Jean de Plan 
Carpin revint de chez le Roi, à qui le Pape l'avait envoyé ; il 
portait avec lui le livre qu'il avait écrit sur les Tartares ; les frères 
en faisaient la lecture en sa présence, et il leur donnait lui-même 
l'explication des passages qui leur paraissaient peu clairs et diffi- 
ciles à croire. Et je mangeai, ni une fois, ni deux seulement, avec 
fr. Jean, tant dans le couvent des Frères Mineurs qu'au dehors 
dans les abbayes et dans les palais. On aimait à l’inviter souvent, 
soit à diner, soit à souper, et parce qu'il était légat du Pape, et 
parce qu'il avait été chargé par ce dernier d'une mission près du 
roi de France, et parce qu'il rentrait du pays des Tartares, et aussi 
parce qu'il était de l'Ordre des Frères Mineurs et qu’il avait la ré- 
putation d’être d’une grande sainteté de vie. En effet, quand je fus 
à Cluny, les moines de l’abbaye de Cluny me dirent : « Plüt à Dieu 
que fussent toujours envoyés par le Pape des légats semblables à 
fr. Jean, qui arrivait de chez les Tartares. Les autres légats, en 
effet, s'ils le peuvent, pillent les églises, et emportent tout ce qu’il 
leur est possible d’emporter. Mais, fr. Jean, en passant au milieu 
de nous, ne voulut rien accepter, si ce n'est du drap pour faire 
une tunique à son compagnon ». 

Et remarquez, lecteur, que le monastère de Cluny en Bourgo- 
gne est le plus célèbre monastère des moines noirs de l'Ordre de 
St Benoit : il y a là plusieurs prieurs ; et le couvent contient tant 
de maisons que le Pape avec ses cardinaux et toute sa cour pour- 
raient y recevoir l'hospitalité, en mème temps que l’empereur avec 
tout son entourage, sans qu'aucun moine eût à céder sa cellule 
ou à souffrir la moindre gène, Notez aussi que chez les moines 
noirs de l'Ordre de St Benoit, la règle est de beaucoup mieux gar- 
dée dans les pays ultramontains ! qu’en Italie. 


1. C'est-à-dire en France, qui, par rapport à l'Italie, pays de l’auteur, 
se trouve au delà des monts. 


[3 
PT ii Lee. #8 


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Du couvent de Sens, je me rendis à Auxerre et y demeurai, le 
ministre provincial de France m'ayant spécialement envoyé au 
couvent de cette ville pour y être de famille. Dans cette cité se 
trouve le monastère et le corps de S! Germain, qui en fut évêque 
et qui y brilla comme un astre éclatant, ainsi qu’on peut le lire 
dans l'Histoire de sa vie. C'est de là aussi qu'est originaire maitre 
Guillaume, qui composa une Somme théologique et une Somme 
liturgique : j'ai visité fréquemment sa maison. Ce maitre Guillau- 
me, comme me le dirent les prêtres de l'évêché d'Auxerre, possé- 
dait une grande habileté d’argumentation. Car, quand il soutenait 
à Paris des discussions publiques, nul ne discutait mieux que lui : 
il fut un fameux dialecticien et un grand théologien. Mais quand il 
se mélait de prêcher, il ne savait que dire, et cependant dans sa 
Somme il avait donné beaucoup d'excellentes règles de prédication. 

Maintenant revenons à Auxerre. Je me rappelle que, quand 
j'habitais le couvent de Crémone en l’année où ma ville de Parme 
se révolta contre l'Empereur Frédéric, après qu'il eut été déposé, 
fr. Gabriel de Crémone, de l'Ordre des Frères Mineurs, célèbre 
Lecteur de théologie et homme de très sainte vie, me dit qu'Auxerre 
avait plus de vignes et plus de vin que Crémone, Parme, Reggio et 
Modène ensemble. En l’entendant parler ainsi, je demeurai stupéfait 
et je jugeai la chose incroyable. Mais quand je fus à Auxerre, je 
reconnus qu'il avait dit la vérité : en effet les habitants de ce pays 
ont un grand district ou évêché, autrement dit un immense terri- 
toire ; les montagnes, les collines et la plaine sont toutes plantées 
de vigne. «Ils ne sèment,ni ne moissonnent, ni n’'amassent dans les 
greniers »!, mais ils envoient leur vin à Paris, par un fleuve qui 
coule. tout contre la ville et qui va jusqu'à Paris?, et là ils le ven- 
dent bien et retirent de ce commerce tout ce dont ils ont besoin 
pour vivre et se vétir. 

J'ai parcouru par trois fois l'évêché d'Auxerre, une première 
fois en compagnie d’un frère qui faisait des prédications et donnait 


{, S. Mathieu, VI, 26. 
2. L'Yonne qui se jetant dans la Seine arrive ainsi à Paris, 


— 929 — 


la croix aux hommes pour la croisade projetée par le roi de France. 
— Une seconde fois, je fus avec un autre frère qui, le Jeudi Saint, 
précha aux Cisterciens dans un très beau monastère! ; et nous 
célébrâmes la Pâque avec une comtesse? qui au diner nous fit 
servir, ainsi qu’à toute sa maison, douze sortes de mets : le comte 
son mari n'était pas là, car s’il eùüt été présent, on en aurait 
servi bien davantage. Et ce frère me fit voir le monastère de Pon- 
tigny, auquel fut recommandé par le Pape Alexandre III, se trouvant 
alors à Sens, le Bx Thomas, archevêque de Cantorbéry, quand il fut 
expulsé d'Angleterre par Artaud, roi de ce pays. — Une troisième 
fois, je sortis avec fr. Etienne : je vis et appris bien des choses qui 
mériteraient d’être rapportées, mais par brièveté je les passe sous 
silence, car j'ai hâte d'arriver à d’autres sujets. 

Remarquez que dans la province de France, — je parle au 
point de vue de l’ordre des Frères Mineurs, — il y a huit custodies 
dont quatre boivent de la bière, et quatre du vin. 

Notez aussi qu'il y a trois régions en France qui fournissent 
quantité de vin, celles de la Rochelle, de Beaune et d'Auxerre ; de 
plus, qu'à Auxerre les vins rouges ne sont pas du tout estimés ; en 
effet, ils sont moins bons que les vins rouges d'Italie. Les vins 
d'Auxerre sont blancs, parfois de couleur dorée, ils ont un bouquet 
exquis, sont très réconfortants et d’un goût délicieux, ils procurent 
tranquillité et allégresse à qui les boit, en sorte qu’à juste titre on 
peut appliquer au vin d'Auxerre ce passage des Proverbes : 
« Donnez la liqueur forte aux affligés, et le vin à ceux qui ont de 
l'amertume au cœur. Qu'ils boivent et qu’ils oublient leur indigence 
et qu'ils ne se souviennent plus de leur douleur »#. Les vins d’Au- 
xerre sont tellement forts, que, quand on les verse, ils pleurent 
(débordent) hors du verre. P 


1. Probablement celui de Bouras, dans le Comté de Nevers. 

2. Mathilde 1r. était alors dans ie diocèse d'Auxerre, la seule comtesse 
de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre. 

3. Salimbene donne le nom d'Artaud à Henri IL, d'après la Légende dorée. 

4. Proverb. XXXI, 6, 7. 


Lo 


Autre remarque : les Français ont coutume de dire en riant 
qu'un bon vin doit avoir 3 b et 7 f, pour être vraiment digne de 
tout éloge. C'est ainsi qu'ils s'expriment pour plaisanter : 


EI vin bons e bels e blance, 
Forte e fer e fin e franble, 
Fredo e fras et formijant.{ 


Les Français donc aiment le bon vin, et, en cela, rien d’éton- 
nant, car «le vin réjouit Dieu et les hommes », est-il dit au livre 
des Juges? ; « le vin réjouit le cœur de l'homme », ajoute le Psal- 
miste 3. En vérité, les Français et les Anglais « mettent leur plaisir 
à vider les coupes »4. De là vient que les premiers, à force de boire, 
ont les veux enflés, retournés, rouges, chassieux et cernés. Or, de 
grand matin, après avoir cuvé leur vin, ils vont en ce piteux état 
trouver le prètre, après sa messe, cet ils le prient de faire couler sur 
leurs yeux l’eau dont il s’est servi au lavabo. A cette occasion, fr. 
Barthélemy Ghiscolo de Parme, se trouvant à Provins, leur disait, 
— et je l'ai entendu plusieurs fois — : « Alé ! Ke malonta ve don 
Dé ! Metti ge l’aighe in le vins, non in Jis ocli ». Ce qui signifie : 
« Allez, Dieu fasse que mal vous en prenne ! mettez de l’eau dans 
le vin, et non dans les veux ». 

Les Anglais, de leur côté, s’adonnent à la boisson et S'y délec- 
tent. Ainsi ug Anglais prendra un.grand verre de vin et le boira 
tout d'un trait en disant : «Ge bi a vu», Je bois à vous, c’est-à-dire 
«Il vous faut boire autant que moi ». Et il croit en cela faire une 
grande politesse à quelqu'un, et il se tiendrait pour offensé, si l'on 
ne faisait pas ce à quoi il vous invite en vous donnant l'exemple. 

On doit pourtant excuser les Anglais, de ce qu'ils aiment à boire 
du bon vin, quand ils le peuvent, parce qu'ils ont peu de vin dans 


» 


1. Ce qui veut dire : Le vin doit être bon, et beau, et blanc.— Fort, et 
corsé, et pur de tout mélange, ct pétillant. — Froid, et frais, et chatouillant 
agréablement le palais. 

2. Juges, IX, 13. 

3. Ps. CII, 15. 

4. Proverb. XXIITI, 30. 


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leur pays. Mais les Français sont plus inexcusables, vu qu'ils en 
ont en abondance, à moins de dire à leur décharge qu'il est dur de 
renoncer à une habitude prise. 

Voici sur ce point quelques vers qu’on a coutume de citer : 


Det vobis piscem Normandia terra marinum, 
Anglia frumentum, lac Scocia, Francia vinum, 
Silva feras, aer volucres, armenta butyrum, 
Ortus delitias, nemus umbram, stagna papyrum. 


« La Normandie vous donne le poisson de mer ; l'Angleterre, 
le blé ; l’'Ecosse, le lait ; la France, le vin ; la forêt, les bêtes sau- 
vages ; l'air, les oiseaux ; les bestiaux, le beurre ; le jardin, ses 
agréments ; le bois, son ombre ; les étangs, le papyrus ». Mais c'en 
est assez sur cette matière. 

À remarquer encore qu'en France les jours sont plus longs 
qu'en Italie aux mêmes époques, j'ai constaté la chose : ainsi, soit 
en Mai, soit en hiver, ils sont plus courts dans ce dernier pays. 

Revenons maintenant à notre sujet, pour nous occuper du roi 
de France. 

Donc l’an du Seigneur 1248, vers la fète de la Pentecôte, ou 
après cette fête?, je quittai Auxerre et descendis au couvent de 
Sens, parce que le Chapitre provincial de la province de France 
devait s'y tenir, et que le seigneur Louis3, roi de France, allait y 
venir. Le Chapitre étant réuni, le ministre provincial de France 
vint avec les définiteurs trouver fr. Jean de Parme, ministre géné- 
ral, qui était dans la maison : « Père, lui dit-il, nous avons examiné 
et approuvé quarante frères qui étaient venus au Chapitre, pour 
obtenir le pouvoir de prècher ; nous le leur avons donné et nous 
les avons renvoyés à leurs couvents, afin d'éviter que la maison où 
se fait le Chapitre ne fût trop grevée par suite de la présence de 


1. Inutile de dire que Salimbene ne parle pas ici des Franciscains, 
mais des Anglais et des Francais en général. 


2. Ce fut sûrement après la Pentecôte tombant cette année le 7 Juin. 
3. Le roi Saint Louis. 


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tant de frères ». Le Ministre général leur répondit qu'ils s'étaient 
comportés peu sagement, et qu'ils avaient mal agi, parce que 
pareille faculté n’est pas concédée aux ministres provinciaux et 
aux définiteurs, sauf en l'absence du général. « L'examen que vous 
avez fait des frères, ajoute-t-il, je l'ai pour approuvé, mais je veux 
que tous soient rappelés, et qu'ils reçoivent de moi l'office de pré- 
dicateur, selon ce qui est marqué dans la Règle ». Et il en fut ainsi 
fait. Et ces frères restèrent dans le couvent du Chapitre, jusqu’à 
ce que celui-ci fut terminé. 

Or, comme le roi de France était parti de Paris! pour se ren- 
dre au Chapitre, dès qu'on fut informé de son approche, tous les 
Frères Mineurs atlèrent à sa rencontre, pour le recevoir avee hon- 
neur, Alors fr. Rigaud ?, de l'Ordre des Mineurs, maître à l'Univer- 
sité de Paris dont il occupait une chaire, et archevêque de Rouen, 
sortit à son tour, revêtu des ornements pontificaux, et il se hâtait 
fort pour aller au devant du roi, tout en demandant : « Où est le 
roi ? Où est le roi ? ». Pour moi, je le suivais : car il était seul, et 
tout éperdu, il se pressait, portant mitre en tête et crosse en main; 
il s'était en effet attardé à faire ses préparatifs, de sorte que les 
autres frères l'avaient devancé, et ïls se tenaient de chaque côté 
du chemin, la face tournée vers l'endroit par où le roi devait 
arriver, tant ils désiraient le voir! Et je fus extrêment étonné en 


1. D'après divers historiens, il se mit en route le 12 Juin, s'arrêta à 
Corbeil et à Melun, et dut arriver à Sens le lundi 15 Juin ou le lendemain. 


2. Eudes Rigaud : « C'était un des plus grands clercs du monde, dira 
ailleurs Salimbene, Docteur de l'Université de Paris, il enseigna la théologie 
durant de longues années dans le couvent des frères, il fut un excellent 
dialecticien et un prédicateur très goûté. Il était l'ami du roi de France, qui 
le fit nommer à l'archevêché de Rouen (en Mars 1248). Il aima beaucoup 
l'Ordre des Frères Prècheurs, comine aussi celui des Frères Mineurs, dont 
il faisait partie, et les combla de bienfaits. Laid de figure, mais gracieux 
dans ses manières, ce saint homme, qui était fort dévot, a terminé pieuse- 
ment Sa vie. (11 mourut le 2 Juillet 1275}. Que son âme, par la miséricorde 
de Dieu, repose en paix ! Son propre frère, nommé Adam le Rigaud, un bel 
homme et un grand clerc, entra lui aussi dans l'Ordre des Frères Mineurs. 
Je les ai vus l'un et l’autre plusieurs fois en différents endroits ». 


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considérant la foule qui accourait, et je me disais à part moi : 
« J'ai lu sûrement plus d’une fois que les Sénonais étaient gens si 
valeureux qu'ils s'emparèrent de Rome sous la conduite de Brennus 
leur chef ; et voici maintenant que leurs femmes, pour la plupart, 
ont tout l'air d’être de simples servantes ; pareil spectacle ne se 
présenterait pas à Pise ou à Bologne, si le roi de France venait à 
y passer : on y verrait s'empresser à sa rencontre toute la fleur 
des nobles dames de ces deux cités ». Alors je me suis souvenu 
d'un usage des Français, et je vérifiai la chose en cette circons- 
lance, c'est que les bourgeois seuls habitent les villes, tandis que 
les honimes d'armes et les dames de Ia noblesse restent dans leurs 
châteaux et sur leurs terres. 

Quant au roi, il était de taille mince et svelte, de haute sta- 
ture !, avec une certaine maigreur qui lui seyait fort bien ; il avait 
une figure angélique et gracieuse. Il venait à l'église des Frères 
Mineurs, non avec une pompe royale, mais en costume de pèlerin, 
ayant en main le bourdon ct portant une pélerine qui ornait à mer- 
veille les épaules royales; il venait non point à cheval, mais à pied, 
etses frères, comtes tous trois, le premier appelé Robert, le dernier, 
Charles?, recommandable par ses hauts faits, le suivaient avec un 
vêtement semblable et une égale humilité. Le roi se soueiait fort 
peu d'être escorté de nobles, il prisait davantage les oraisons et les 
suffrages des pauvres. À vrai dire, on l'aurait plutôt pris pour un 
moine tout pénétré de dévotion que pour un homme de guerre 
rompu au métier des armes. Etant dans l'église des frères, il fit Ja 
génuflexion devant l'autel avec grande piété et se mit en prières. 
J'étais près de lui lorsqu'il sortit de l'église et qu'il s'arrèta sur le 
seuil : alors, de la part du trésorier de l'église de Sens, lui fut offert 
et présenté un gros brochet vivant, dans un bassin en bois de sapin, 
semblable à ceux où l'on baigne les enfants à la mamelle : or le 


1. Joinville dit de même dans ses mémoires : « Mais onques si bel armé 
ne vi, car il paroit desur toute sa gent des les espaules en amont ». 


2. Robert, comte d'Artois et Charles, comte d'Anjou et de Provence ; 
Alphonse, comte de Poitiers, n'est pas nommé par Salimbene. 


brochet est réputé en France pour être un poisson de grand prix. 
Le roi remercia et le donateur et le porteur du présent, puis il 
ordonna, à haute et intelligsible voix, que personne n’entrât dans 
la maison du Chapitre, si ce n'est les hommes d'armes et les frères 
avec lesquels il voulait s'entretenir, 

Dès que nous fumes réunis dans la salle du Chapitre, le roi 
commença par dire ce qu'il avait l'intention de faire, et s'étant 
agenouillé très dévotement, il sollicita les prières et les suffrages 
des frères ; leur recommandant sa personne et ses frères, la reine 
son épouse ,sa mère =et tous ceux qui Faccompagnaient. Quelques- 
uns des frères de France, qui étaient près de moi, pleuraient de 
dévotion à ce spectacle, comme feraient des gens inconsolables. 

Ensuite le seigneur Eudes*#, Cardinal de la Cour Romaine, qui 
avait été précédemment chancelier de l'église de Paris, et qui devait 
partir à la croisade avec le roi, prit la parole etexpédia son discours 
en peu de mots, mettant ainsi en pratique le conseil de l’'Ecclésias- 
tique #: « En présence du roi, n’affectez pas de paraitre sage... ». 

Après eux, fr. Jean de Parme, ministre général, à qui il incom- 
bait d'office de répondre, s'exprima en ces termes : « Loquere, 
major nalu; decel enim Le primum verbum diligentis scientiam. 
Parle, toi qui est le plus âgé ; car c'est à toi qu'il convient de 
parler le premier, et cela avec sagesse, » dit FEcclésiastique 5. 
Notre roi, qui est en même temps notre seigneur, notre père 
et notre bienfaiteur, et qui s’est rendu «affable à la congrégation 
des pauvres 6», est venu à nous avec humilité et bienveillance, 
et il nous a adressé le premier la parole, comme il lui appartenait 
de le faire ; il ne nous demande ni or, ni argent, dont, grâce à 
Dieu, ses trésors sont suflisamment pourvus, mais il sollicite nos 


Marguerite de Provence. 

Blanche de Castille. 

Eudes de Châteauroux, cistercien, évêque de Tusculum (Frascati). 
Ecclésiastique, VIE, 5. 

Ecclésiastique, XXXII, 4, 5. 

Ecclésiastique, IV, 7. 


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— 35 — 


prières et nos suffrages, auxquels il a droit à bien des titres, pour 
le projet qu'il se propose d'exécuter. Voici qu'il entreprend 
un voyage ct une croisade en vue de glorifier Notre Seigneur 
Jésus-Christ, de porter secours à la Terre Sainte, de combattre 
les ennemis de la foi et de la croix du Christ, d'honorer l'Église 
et la Religion chrétienne, de sauver son âme et les âmes de tous 
ceux qui doivent passer la mer avec lui. C'est pourquoi, étant 
donné qu'il soit le plus grand bienfaiteur et défenseur de notre 
Ordre, non seulement à Paris, mais encore dans tout son rovaume, 
et qu'il est venu humblement vers nous avec une si noble escorte, 
afin de solliciter les suffrages de l'Ordre pour cette entreprise, il 
est digne et juste que nous répondions à sa démarche par des 
bienfaits. Les frères de France étant empressés et disposés à faire 
à cet égard plus que je ne saurais exiger, je ne leur impose en 
conséquence aucune obligation particulière. Mais comme jai 
commencé à faire la visite de lOrdre, j'ai résolu d'ordonner à 
chaque prêtre de célébrer, pour le roi ct pour tous ceux qui 
l'accompagnent, quatre messes : Fa 1° du Saint-Esprit, la 2m de 
la Croix, la 3me de la Be Vierge et la me de la St Trinité. Et sil 
arrive que le Fils de Dieu le rappelle de ce monde à son Père, 
les frères en feront davantage encore. Si cela ne répond pas 
entièrement à ses désirs, que le roi lui-même veuille bien nous 
donner ses ordres, car il en a le pouvoir, et il n'est personne 
parmi nous qui ne soit prêt à lui obéir. » Le roi, à ces mots, 
remercia le ministre général et il eut sa réponse pour si agréable, 
qu'il voulut qu'elle lui füt confirmée par lettres munies du sceau 
du général. Et il en fut ainsi fait. 

Or ce jour-là le roi prit son repas avec les frères, ct en fit tous 
les frais. Nous mangeämes dans le réfectoire : à table s'assirent les 
trois frères du roi, le cardinal de la cour de Rome, le ministre 
général, fr. Rigaud, archevêque de Rouen, le ministre provincial 
de France, les custodes, les définiteurs, les discrets, tous les 
membres du Chapitre, et les frères venus du dehors. Considérant 
qu'avec le roi se trouvait noble et haute société, savoir les trois 
comtes, le cardinal-légat de la cour romaine et l'archevèque de 
Rouen, le ministre général refusa les honneurs, et bien qu'invité 


— 36 — 


à prendre place auprès du roi, il préféra pratiquer la courtoisie 
et l'humilité, que le Seigneur nous enseigna par ses paroles et par 
ses exemples. Fr. Jean donc aima mieux se mettre à la table des 
humbles qui fut ainsi rehaussée par sa présence, et beaucoup de 
convives restèrent très édifiés du bon exemple qu'il leur donna. 

Au diner nous ecümes d'abord des cerises, puis du pain très 
blanc. «On nous servit en même temps d’excellent vin et en 
grande abondance, comme il convenait à la magnificence royale t ». 
Et selon la coutume des Français, plusieurs s’empressaient 
d'inviter et de « pousser à boire ceux qui ne voulaient pas ? ». 
Ensuite on nous donna des fèves nouvelles cuites au lait, des 
poissons et des écrevisses, des pâtés d'anguilles, du riz au lait 
d'amandes saupoudré de cannelle, des anguilles rôties accompa- 
gnées de fort bonne sauce, des tourtes et de la caillebotte, enfin 
quantité de fruits du meilleur choix. Le tout fut apporté avec 
grâce et servi avec soin. 

Le lendemain le roi continua sa route ; pour moi, je le suivis, 
dès que le Chapitre fut terminé: car j'avais reçu du ministre 
général l'obédience pour aller demeurer dans la province de 
Provence. II me fut facile de rejoindre le roi ; il s'écartait en effet 
fréquemment de la voie publique pour se rendre de droite et de 
gauche aux ermitages des Frères Mineurs et des autres religieux, 
afin de se recommander à leurs prières : et c’est là ce qu’il fit 
toujours, jusqu'à ce qu'il füt parvenu à la mer et qu'il se füt 
embarqué pour la Terre Sainte. 

Etant allé voir les frères d'Auxerre, dont j'avais habité Île 
couvent, je me rendis de là en un jour à Vézelay, célèbre ville de 
Bourgogne, où l’on crovait alors que se trouvait le corps de Maric 
était un dimanchef#, le roi 


Magdeleine % Le lendemain, qui 


1. Esther, I, 7. 

2. Esther, I, 8. 

3. Salimbene dira ailleurs que le corps de Sainte Magdeleine se trouve 
en réalité dans la ville de Saint-Maximin. 

4. C'était certainement le dimanche 21 juin : car ce fut le lundi 
29 juin que fra Salimbene parvint à Arles (voir ci-après page 37). 


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vint de très bon matin visiter les frères pour leur demander le 
secours de leurs prières. Il avait laissé toute son escorte dans le 
bourg, dont le couvent des Frères Mineurs était peu éloigné, et 
n'avait emmené avec lui que ses trois frères et quelques serviteurs 
pour garder les chevaux. Dès qu'il eut fait la génuflexion et dit sa 
prière devant l'autel, les frères apportèrent des sièges et des 
bancs ; mais le roi s’assit par terre et dans la poussière, — je le vis 
de mes veux, — car l'église n'était pas pavée. Il nous appela à lui en 
nous disant : « Venez vers moi, mes très doux frères, et écoutez 
ce que j'ai à vous dire ». Nous nous mimes en cercle autour de 
lui, assis conmme lui à terre ; et ses trois frères firent de même : 
alors il se recommanda aux prières et aux suffrages des frères 
qu'il sollicita de la manière indiquée plus haut. Ces prières lui 
avant été promises, il sortit de l'église, pour poursuivre son 
voyage. On lui dit alors que Charles était encore à prier avec 
ferveur. Et le roi s’en réjouit ; il attendit patiemment son frère en 
prières, sans remonter à cheval : et les deux autres comtes ses 
frères 1 attendirent également dehors avec le roi. Charles était 
son plus jeune frère : il était comte de Provence et avait épousé 
la sœur de la reine ?. Il faisait de nombreuses génuflexions devant 
un autel latéral de l'église, près de la porte d'entrée. Et je consi- 
dérais Charles qui priait avec piété et le roi qui attendait sur le 
seuil avec patience, et j'en fus grandement édifié. Ensuite le roi 
partit, et, ses affaires étant réglées, il se dirigea en hâte vers le 
lieu où il devait s'embarquer #. 

Pour moi, j'allai à Lron et jy trouvai encore le Pape 
Innocent IV avec ses cardinaux. Puis je descendis vers le Rhône 
jusqu'à Arles, qui est à cinq milles de la mer ; j'y parvins le jour 
de la fête du B* Apôtre Pierre. Alors y arriva aussi fr. Raymond, 
ministre provincial de Provence, qui plus tard devint évêque : il 


1. Robert et Alphonse. 
2. Béatrix, sœur de la reine Marguerite. 
3. Aiguesmortes, où le roi s'embarqua le 25 août. 


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était accompagné d'un lecteur de théologie du couvent de Mont- 
pellier, eUilme reçut avec honneur. 

Ensuite je me rendis par mer à Marscille, et de là à Hyères, 
afin de voir fr. Hugues de Barjols !, dit aussi de Digne, et appelé 
par les Lombards fr. Hugues de Montpellier. Ce frère était un des 
plus grands clercs du monde, prédicateur éloquent, aimé du 
clergé et du peuple, dialecticien hors ligne, et d'un esprit univer- 
sel. I entortillait tout Ie monde et mettait tout Je monde à quia : 
il S'exprimait avec aisance et clarté, et d'une voix éclatante comme 
le son de la trompette, et comme le fracas du tonnerre ou des 
‘aux se précipitant en cascades. Jamais on ne pouvait le prendre 
au dépourvu, il avait toujours réponse à tout. Sur la cour céleste 
et la gloire du paradis, il disait des choses admirables ; mais, par 
contre, il glaçait d’effroi ses auditeurs, quand il leur parlait des 
peines de l'enfer. Originaire de la province de Provence, il était 
d'une taille movenne, et d'un teint fort brun, mais non disgracicux. 
C'était un homme extrémement spirituel : on aurait dit un second 
Paul ou un nouvel Élie. 

En plein consistoire, soit à Rome d'abord, soit à L'on ensuite, 
il parlait au Pape et aux cardinaux, comme s'il se füt adressé à des 
enfants occupés à jouer. Tous, quand ils l'entendaient parler, 
tremblaient comme un jonc agité par les eaux. 

Un jour les cardinaux lui avant demandé quelles nouvelles il 
apportait, il les censura très vertement: «Je n'ai pas de nouvelles, 
leur réponditil, mais j'ai la paix pleme et entière avec ma 
conscience el avec mon Dieu, cette «paix qui surpasse tout 
sentiment et qui garde mon cœur et mon esprit dans le Christ 
Jésus » ? mon Scigneur. Je sais parfaitement que vous êtes en 
quéte de nouvelles et que c'est là votre occupation journalière. 
Vous n'êtes pas des disciples du Christ, mais des Athéniens, dont 
S. Luc dit dans les Actes des Apôtres : «Or les Athéniens et les 


1. Barjols idép. du Var, arr. de Brignollesi. 
2. Philipp. IV, r. 


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étrangers qui demeuraient à Athènes ne passaient leur temps qu'à 
dire ou à entendre quelque chose de nouveau ! ». Les disciples 
du Christ étaient des pécheurs et des gens faibles selon le monde, 
et pourtant ils convertirent tout l'univers, parce que la main de 
Dieu était avec eux. Pour vous, on peut dire en vérité que « vous 
édifiez Sion dans le sang et Jérusalem dans l’iniquité ? ». Car vous 
nommez vos petits-neveux el vos parents aux bénéfices et aux 
dignités ecclésiastiques, pour exalter et enrichir votre famille, et 
vous excluez les personnes capables et vertueuses, tandis que 
vous donnez des prébendes à des enfants au berceau. En effet, ce 
n'est pas dans toutes les classes de la société que vous cherchez 
des candidats au cardinalat, mais ce sont des gens de votre 
parenté et vos neveux que vous choisissez, pour en faire des 
cardinaux, des archevèques, des évêques et des primats. De plus, 
dans les temps modernes, vous avez encore de mille manières 
cherché à accroilre votre gloire. C'est ainsi que le Pape Innocent 
IV vous a donné le chapeau rouge * afin que, quand vous allez à 
cheval, on puisse vous distinguer des autres chapelains. Par le 
passé, vos semblables et vos prédécesseurs ne s'appelaient pas 
Cardinaux, mais simplement prêtres et diacres de la cour 
romaine, témoin le fait suivant : Quand le Pape Sylvestre se 
rendit près de Constantin atteint de la lèpre, il n'est pas fait 
mention de cardinaux, mais il est rapporté qu'il prit avec lui 
deux diacres et cinq prêtres. De mème le B* Grégoire #, avant de 
devenir pape, était appelé diacre de la cour romaine. Vous 
prétendez être les maitres de l'univers, et quand vous élevez 
quelqu'un au cardinalat, vous lui dites : « Reçois cet anneau qui 
ne présente aucun angle, sois prince du monde, et collègue de 
nos frères ». Eh bien ! voici ce qui est dit des princes choisis par 


1. Act. XVII, 21. 
2. Michée, 111, 10. 


3. C'est en 12145, au Concile de Lyon, que le Pape Innocent IV donna 
le chapeau rouge comme insigne aux cardinaux. 


4 Saint Grégoire 1 l’ape. 


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le Christ, c'est-à-dire des apôtres : « Tu les établiras princes sur 
toute la terre ls, Mais ceci ne peut s'appliquer à vous, car ce 
n'est pas sur toute la terre que vous travaillez et que vous 
prèchez, comme ils l'ont fait, En effet, vous vous contentez d'aller 
de votre palais au consistoire du Pape, et vous v faites pompeu- 
sement voire entrée avec une nombreuse escorte. De là, vous 
passez à table où vous mangez et buvez somptueusement ; puis 
vous allez au lit et y dormez délicieusement. Ensuite toute la 


journée vous restez oisifs dans vos chambres et vous vous amol- 


lissez dans lindolence: vous mettez votre plaisir à vous occuper de 
petits chiens, de chevaux de belle taille et de vos neveux, à avoir 
des domestiques nombreux et bien habillés, à étaler votre magni- 
ficence, et à entendre faire l'éloge de votre parenté. Voilà à quoi 
vous emplovez votre temps. Quant aux vovageurs sans asile, aux 
gens qui manquent de pain ou de vélements, aux malheureux 
qu'il faudrait visiter, racheter ou ensevelir, vous n’en avez cure. 
Vous pourriez sûrement convertir tout le monde, si vous alliez 
prècher de tous côtés. On croirait bien plus à vos paroles qu’à 
celles des autres prêtres. Le Seisneur, certes, ne se renferma pas 
avec ses disciples dans une seule cité, maisil « envoya ses 
disciples deux à deux dans toutes les villes et dans tous les 
endroits, où il devait les suivre ensuite * ». Pourquoi n'en faites- 
vous pas autant...? Il est dit du Seigneur qu'«il parcourait toute 
la Galilée, enscignant dans les sYnagogues, prêchant Févangile du 
royaume de Dieu, et guérissant les malades # ». Or le Souverain 
Pontife, qui est appelé pape et évéque ct serviteur des serviteurs 
de Dieu, reste enfermé jour et nuit, afin que ceux qui le gardent 
aient ainsi l'occasion de gagner de l'argent. Dites-moi si dans 
votre collège, — je parle des cardinaux, — il y en a eu un seul 
qui jusqu'à présent ait été inscrit au Catalogue des Saints. Par 


1. Psaum. XLIV, 17. 
2. S. Luc, \, 1. 
3. S. Mathieu, IV, 23. 


$ établiras princes 
liquer à vous, GT" 
travaillez et que 
vous contentez dr 
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escorte. De là, 1# 
Somptueusement: pÜt 
ment. Ensuite toute L 
res et vous VOUS am 
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de vos neveux. à 41 
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parenté. 


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allé: 


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s LoUS ls 
n faites 
touté 


ais il * 
Ç et dan 
Our quoi ne 
I parcourail 


svançgile 
hant J'évangilé 


= 11 — 


vous le Pape Damase! fut calomnieusement accusé d’adultère. 
Par vous Jérôme ? fut ignominieusement chassé : et il agit sage- 
ment en se retirant et en cédant à votre colère : il fut certes plus 
utile à l'Église en vous quittant, que s'il fût resté avec vous et 
devenu pape. S'il était devenu pape, peut-être aurait-il fait 
4 diacres, 5 prêtres et 15 évêques et célébré les ordinations avec 
des patènes de verre ; tandis qu'en s’éloignant de vous, il a 
publié de nombreux livres, quantité de commentaires, et une 
traduction de la Bible. Mais ce que je viens de vous dire suflit ». 

Les cardinaux, « entendant ces paroles, furent transportés de 
rage dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui 3 ». 
HS n'osèrent pourtant répondre à fr. Hugues, car la crainte du 
Seigneur les avait saisis et la main de Dieu était avec lui. Ils 
étaient stupéfaits de voir qu'il leur: eût parlé avec une telle 
audace; il leur tardait qu’il prit la porte, et ils se gardèrent bien de 
l'inviter à revenir, et de lui dire comme les Athéniens à S. Paul : 
« Nous t’'écouterons de nouveau sur ce sujet # ». 

Quant au Pape, avant de sortir de la salle, il dit avec cour- 
toisie à fr. Hugues : « À ce que je vois, c’est l'esprit qui est dans 
les hommes, et c’est l'inspiration du Tout Puissant qui donne 
l'intelligence 5 ». Car « l'esprit souffle où il veut 6 »,et «il n’est pas 
au pouvoir de l’homme de le retenir ? ». Béni sois-tu, mon fils, 
par le Dieu Très Haut, pour nous avoir dit beaucoup d'excellentes 
choses ! « Bienheureux ceux qui t'ont vu, et qui ont été honorés 


1. D'après la chronique de Sicard, évêque de Crémone.-— S. Damase I:", 
Pape de 366 à 384. 

2. S. Jérôme, Père de l'Eglise, né vers 331, mort en 420 : Jacques de 
Voragine, dans la Légende dorée, dit de lui : « Le Pape Libère étant décédé 


‘en 366), tous par acclamation proclaméèrent Jérôme digne du Souverain 
Pontificat D 


3. Act. VII, 54. 

4. Act. XVII, 32. 

5. Job, XXXII, 8. 

6. S. Jean, Ill, 8. 
7. Eccl. VIII, 8. 


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de ton amitié ! 1». Vas en paix, et «que la bénédiction de Celui 
qui apparut dans le buisson ardent descende sur ta tête ? ». 

Ceci se passa à L'on, au consistoire du Pape Innocent IV, en 
présence des cardinaux de l'Église Romaine, qui avaient voulu 
apprendre des nouvelles, en mème temps que les événements des 
temps futurs. 

J'ai appris tout cela de la bouche même de fr. Hugues, et je 
l'ai rapporté ainsi que je lai entendu de lui. Et comme je lui 
lémoignais mon élonnement de ce que Îles cardinaux avaient 
souffert un tel langage, quandils auraient pu employer la plénitude 
de leur autorité, et les citations de la Bible pour le confondre, il 
me répondit que cela était impossible. « En effet, dit-il, j'étais 
appuxé par le Souverain Pontife : car il me fit venir, et quand je 
fus au milieu des cardinaux réunis au consistoire, il me parla en 
ces termes : « Nous avons appris que tu es un grand clerc, et un 
homme vertueux et plein d'esprit, et de plus que tu es le succes- 
seur de l'abbé Joachim 3 pour les prophéties, et un ardent 
Joachimite ; c'est pourquoi, e si tu as quelque exhortation à faire, 
parle #».« Je ne suis pas prophète, ni fils de prophète 5», répondis- 
je, mais je crois aux prophètes. Si donc vous voulez que je parle 
en votre présence, promettez-moi de me laisser patiemment 
parler jusqu'à la fin et « vive le Seigneur ! je dirai tout ce que le 
Seigneur m'aura inspiré 6», je ne vous ferai pas de sermons 
préparés à l'avance et ordonnés selon les régles, maïs je ne vous 
flatterai pas ». Alors le Pape ajouta : « Ne retranche aucun mot de 
ce que le Seigneur mettra en ta bouche, car nous t'écouterons 


1. Eccli. XLVIII, 11. 

2. Deuter. XXXIII, 16. 

3. Joachim de Flore, ne en Calabre vers 1145, mort à Flore en 1202, 
célébre par ses prophéties et par l'annonce d'un nouveau règne du Saint- 
Esprit et d'une révolution morale qui devait modifier l'Eglise : son prin- 
cipal ouvrage est un commentaire sur l’Apocalypse. 

4. Act. XIII, 15. 

5. Amos, VII, 14. 

6. II Rois, XXI, 14. 


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avec patience jusqu’au bout ». Aussitôt les cardinaux de dire avec 
dédain : « Quelles nouvelles apporte cet homme ? » Ce furent leurs 
paroles mêmes qui me fournirent l’exorde de mon discours, et 
jen développai la suite d'après les idées que le Scigneur me 
donna ». 

Tout ce que fr. Hugues dit devant le Pape et les cardinaux, je 
l'ai relaté ci-dessus avec la plus grande fidélité, et béni soit Dicu 
qui m'a fait venir à bout de cet épisode. 

Or, fr. Hugues avait coutume de dire qu'il avait quatre amis, 
qui lui étaient spécialement chers. Le 17 était fr. Jean de Parme, 
ministre général, et cela se comprend, vu qu'ils étaient tous deux 
de grands clercs, des gens d'esprit et de très fervents Joachimites. 
C'est même par amour pour l'abbé Joachim de l'Ordre de Flore, et 
parce que je paraissais ajouter foi aux écrits de ce dernier, que fr. 
Hugues me témoigna de l'intimité. 

Son 2 ami fut l'archevêque de Vienne !, qui était un saint 
homme, fort lettré, et un honorable personnage plein d'affection 
pour l'Ordre du B* François. En effet, par amour pour les Frères 
Mineurs, il fit faire sur le Rhône un pont de pierre, pour leur 
permettre de passer sur l’autre rive, où il leur avait donné sur 
son propre territoire un lieu d'habitation. Or, un jour que j'étais à 
Vienne ?, fr. Guillaume, de l’ordre des Prêcheurs, auteur d’une 
somme sur les vices et les vertus, y vint de Lyon pour prêcher et 
entendre les confessions. Et parce que dans la ville les Frères 
Prêcheurs n'avaient pas de résidence, il reçut l'hospitalité chez les 
Frères Mineurs, et le gardien me choisit pour lui tenir compagnie ; 
j'agissais familiérement avec lui, et lui avec moi, car il était hum- 
ble et courtois, quoique petit de taille. Et comme je lui demandais 
pourquoi les Frères Prêcheurs n'avaient pas de maison à Vienne, 
il me répondit qu’ils préféraient avoir à Lvon un bon couvent, 
plutôt que d'en avoir quantité d'autres. Et je le priai de prècher 


1. Jean Ier, arch. 1218-1266. 


2. En mars 1249, alors que Salimbene se rendait de Gênes à Lyon. 


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11 — 


aux frères le jour de l'Annonciation, qui était proche, parce que je 
désirais fort l'entendre. Etil me dit que si le gardien l'y engageait 
il obéirait volontiers. EUil fit un très beau sermon sur lAnnoncia- 
tion de la B* Vierge, en prenant pour texte : « Missus est Angelus », 
l'Ange fut envoyé à Marie. Une autre fois que je me trouvais à 
Viennef, fr. Guillaume Britto, de l'Ordre des Mineurs, v arriva. 
Pour la petitesse de Ta taille, mais non pour le caractère, il res- 
semblait à Fautre fr. Guillaume mentionné ci-dessus. H était en 
effet beaucoup plus emporté et colère, comme cela arrive d'ordi- 
naire chez ceux qui sont petits : ce qui concorde bien avec les 


vers suivants : 
Vix humilis parvus, vix longus cum ratione, 


Vix reperitur homo ruffus sine proditione. 


€ Un petit homme est rarement humble, un grand rarement doué 
de jugement, un roux rarement exempt de traitrise ». Au couvent de 
Lyon?, j'ai entendu fr. Guillaume Britto faire à table une verte 
réprimande, et cela en présence de fr. Jean de Parme, ministre 
général, et du Pape Innocent IV, alors à Lyon : et cependant il ne 
s'était pas encore illustré par la publication du livre qui porte son 
non. 

Le 3° ami de fr. Hugues fut Robert Grossetète, évèque de Lin- 
coln3, lun des plus grands cleres du monde, qui traduisit St Jean 
Damascène, les testaments des douze patriarches, et beaucoup 
d'autres livres. 

Le 4 ami de fr. Hugues fut fr. Adam de Marsh, de l'Ordre 
des Mineurs, lui aussi un des plus grands clercs du monde. I} brilla 
en Angleterre, et, comme l'évêque de Lincoln, composa plusieurs 
ouvrages. Tous deux étaient Anglais, tous deux camarades, et tous 
deux furent ensevelis dans la cathédrale; ils partagèrent la même 


1. En avril 1249, quand Salimbene retourna de Lyon à Gênes. 


2. Même époque. 


3. Evêque de 1235 à 1253. 


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amitié pour Maitre Alexandre, de l'Ordre des Frères Mineurs, 
Anglais également, et titulaire d’une chaire de théologie à l'Univer- 
sité de Paris. Ce dernier écrivit bon nombre d'ouvrages, et, de 
l'avis de tous ceux qui le connaissaient bien, il n'eut pas son 
pareil de son temps dans l'univers. 

Je me souviens que dans mon jeune âge, au temps où j'habitais 
le couvent de Sienne en Toscane, fr. Hugues y passa en revenant 
de Ia cour de Rome, et en présence des Frères Mineurs et Pré- 
cheurs venus pour le voir, il parla merveilleusement de la gloire 
du ciel et du mépris du monde. Quelque question qu’on lui posât, 
il y répondait immédiatement. « Et tous ceux qui l'entendaient 
étaient ravis de la sagesse de ses réponses ? ». 

Lorsqu'il était à Pistoie et qu’on allait célébrer le synode à 
Lucques le mercredi des Cendres, les frères de cette dernière ville 
n'ayant personne pour y donner le sermon, vinrent trouver fr. 
Hugues, et le prièrent de leur venir en aide pour la circonstance. 
Il leur en fit la promesse et la tint. I] partit de Pescia et n’arriva à 
Lucques qu'à l'heure où il devait se rendre à la cathédrale : or, 
tous les frères du couvent s'étant réunis voulaient l'accompagner 
pour lui faire honneur, et aussi pour satisfaire à leur désir de l’en- 
tendre. Quand il les vit sur la porte, il dit tout surpris : « Ah ! mon 
Dieu, que veulent ces gens-là ?». On lui répondit qu'on en agissait 
ainsi pour l’honorer et par désir de l'entendre. « Je ne veux pas 
pareil honneur, reprit-il, je ne suis pas le pape. Si les frères veu- 
lent aller écouter mes paroles, qu’ils viennent, après que nous serons 
entrés à l’église : pour moi, je les précéderai avec un seul compa- 
gnon, mais je n'irai pas avec semblable escorte ». Quand ils 
parvinrent à la cathédrale, ils trouvèrent tout le monde assemblé, 
car le dernier qui devait parler finissait son sermon. Fr. Hugues 
prècha ensuite, et dit de si belles choses pour l'édification et la 
consolation du clergé que tous « étaient dans l’admiration des 


1. Alexandre de Halès, qui mourut en 1245. 
2. S. Luc, 11, 47. 


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paroles de grâce qui sortaient de sa bouche ». Et durant de 
longues années les clercs de l'évêché de Lucques dirent qu'ils 
n'avaient jamais entendu d'homme parler si bien. Car les autres 
avaient récité leur sermon, comme ils auraient récité un psaume 
appris par cœur. Et pendant longtemps ils firent l'éloge de fr. 
Hugues et de son sermon, et ils en conçurent, grâce à lui, une 
grande affection et vénération pour tout l'Ordre. 

À une autre époque je l'entendis prêcher à Tarascon sur le 
Rhône, dans la province de Provence ?. 11 y vint, pour l'écouter, des 
hommes et des femmes de Tarascon et de Beaucaire, deux célèbres 
villes situées en face l'une de l'autre, mais séparées par le Rhône 
et possédant chacune un bon couvent de Frères Mineurs. Il en 
arriva aussi d'Avignon et d'Arles. Fr. Hugues dit à tout ce monde 
des paroles d'édification, des paroles pratiques coulant comme le 
miel, des paroles de salut : je les ai entendues de mes propres 
oreilles. Et tous étaient heureux de l'entendre, et, ainsi qu'il est 
écrit de Jean-Baptiste et du Christ Jésus, ils le regardaient comme 
un prophète. Ceux qui ont été privés de cette faveur ne veulent pas 
le croire. Ce serait pourtant fort ridicule, si je refusais de croire 
qu’il n’y a ni évêque ni pape, paree que je ne suis ni l’un ni l'autre. 

A la cour du Comte de Provence, se trouvait un certain 
maitre Raynerio, originaire de Pise, qui se vantait d'être un phi- 
losophe universel; il couvrait tellement de confusion les juges, les 
notaires et les médecins de la cour, qu'aucun d'eux ne pouvait y 
vivre honorablement. Ils exposèrent leur tribulation à fr. Hugues, 
et le supplièrent de leur prêter appui et de les débarrasser d'un si 
détestable adversaire. «Fixez avec le comte, leur dit-il, un jour de 
discussion publique dans le palais ; que, comme lui, viennent y 
assister les hommes d'armes, les personnages influents, les juges, 
les notaires et les savants ; entamez la dispute avec Raynerio ; 
alors le comte m'envoyant chercher de suite, je ferai voir à votre 


4. S. Luc, IV, 22. 
2. En septembre 1248. 


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ennemi, et lui prouverai qu'il est un âne ». Tout cela fut accompli 
à la lettre. Et fr. Hugues l’entortilla et lui ferma si bien la bouche 
que cet homme eut honte de rester à la cour : il en partit sans 
saluer son hôte, et depuis il n'osa plus y demeurer, ni même y 
paraître. Fr. Hugues, en effet, était un grand sophiste, et il pensait 
pouvoir rouler tout le monde par ses sophismes : «il délivra ainsi 
des mains du puissant ces malheureux qui étaient sans protec- 
teur 1 ». Et tous baisaient les mains et les pieds de fr. Hugues, en 
reconnaissance d’un tel bienfait. 

Le Comte, dont il est ici question, s'appelait Raymond Béran- 
ger : c'était un bel homme et l’ami des Frères Mineurs ; il fut le 
père de la reine de France ?, et de celle d'Angleterre *; sa troisiè- 
me fille épousa le frère du roi d'Angleterre #, et sa quatrième 5 
devint la femme de Charles, frère du roi de France, et lui apporta 
en dot le comté de Provence. 

Dans cette même province de Provence, entre Marseille et 
Vintimille ou Nice, sur la route de Gênes, se trouve sur la mer une 
ville très populeuse, appelée Hyères, et riche en salines. 1 y a là 
quantité de pénitents, hommes et femmes, restant chez eux et 
portant l'habit des séculiers : ils sont très attachés aux Frères 
Mineurs et aiment à entendre la parole de Dieu, lorsqu'elle est 
prêchée par eux. Quant aux Frères Prêcheurs, ils n’ont pas de imai- 
son en cette ville : car ils préfèrent les grands couvents aux petits. 

Fr. Hugues habitait ordinairement Hyères. Or, beaucoup de 
notaires, juges, médecins et gens de lettres venaient dans sa cham- 
bre, les jours de fêtes, afin de l’entendre exposer les doctrines de 
l'abbé Joachim, expliquer les mystères de la St Ecriture et prédire 
les événements futurs : car il était Joachimite passionné et possé- 
dait tous les livres de l'abbé Joachim en gros caractères. Et 


Psaum. LXXI, 12. 

Marguerite, femme de S. Louis. 

Eléonore, femme de Henri III. 

Sanche, femme de Richard, comte de Cornouailles. 
Béatrix. 


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j'assistai moi-même aux entretiens de fr. Hugues sur les écrits de 
ce dernier. J'en avais déjà été instruit, lors de mon séjour à Pise, 
par un vieil abbé de l'Ordre de Flore, un bien saint homme qui 
avait caché dans notre couvent de Pise tous les ouvrages de l’abbé 
Joachim, parce qu'il craignait que l'empereur Frédéric ne vint à 
détruire son monastère situé entre Lucques et Pise. Plus tard je 
me trouvais à Provins 1, en même temps que deux frères, zélés 
Joachimites, l'un appelé fr. Barthélemy Ghiscolo de Parme, et 
l'autre fr. Ghirardino de Borgo San Donnino, sicilien d'origine. 
Tous deux n'engagérent fortement à ajouter foi aux écrits de l'abbé 
Joachim et à en faire mon étude. Comme le roi de France se 
préparait en ce moment-là à partir pour la croisade, ils tournaient 
la chose en dérision, prétendant que si le roi entreprenait cette 
expédition, elle aurait mauvaise issue, ainsi que le prouvèrent 
ensuite les événements : ils me montrèrent cette prophétie écrite 
dans le commentaire de Joachim sur Jérémie, et ils ajoutaient qu'il 
fallait s'attendre à la voir se réaliser. Alors dans toute la France les 
Frères récitaient chaque jour pour les croisés à la messe conven- 
tuelle le Psaume, qu'ils devaient dire toute l'année : «Deus, venerunt 
gentes in hereditatem tuam, ete. ? ». Pour eux, ils en riaient : « Il 
faut, assuraient-ils, que s’accomplisse FEcriture qui s'exprime ainsi 
au Ie chapitre des Lamentations de Jérémie : « Vous avez mis un 
nuage devant vous, afin que la prière ne passe point 3 ». « En effet, 
poursuivaient-ils, le roi de France sera pris, les Français seront 
battus et la peste en emportera un grand nombre ». Aussi les frères 
de France les avaient l’un et l’autre en aversion, de ce qu'ils sou- 
tenaient que pareille chose s'était déjà vérifiée à la lettre dans la 
précédente croisade #. 


1. Du 13 Décembre 1247 au {+ Février 1248, selon qu'il a été rapporté 
plus haut, p. 26. 


2. Psaume 78. 

3. Jérémie, Thren, 111, 44. 

4. Celle de Damiette (1218-1221) où le roi fut fait prisonnier avec son 
armée. 


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A la même époque, dans le couvent de Provins, célèbre ville 
de Champagne, à 25 lieues de Paris, demcurait fr. Maurice, Lecteur, 
bel homme et fort lettré, car dans le siècle il avait fait ses études 
à Paris, jusqu'à son entrée dans l'Ordre où il les continua pendant 
huit ans. Il devint mon ami ect me dit : « Frère Salimbene, ne 
croyez pas à ces Joachimites, ils troublent les frères par leur 
doctrine ; aidez-moi plutôt à écrire un bon ouvrage de plans de 
sermons, que je veux faire et qui sera très utile aux prédicateurs ». 

C’est alors que les Joachimites se séparèrent volontairement. 
Pour moi, j’allai à Auxerre, fr. Barthélemy au couvent de Sens, 
fr. Ghirardino à Paris, où il était FRNOe pour représenter sa pro- 
vince de Sicile à l’Université !. 

Quatre ans plus tard, il publia un livre rempli d'impertinences, 
et il fit preuve de sotte fatuité en le répandant parmi les frères 
ignorants. Son ouvrage fut condamné par le pape Alexandre IV. A 
l'occasion de cet ouvrage, dont on fit un reproche à l'Ordre, tant 
à Paris qu'ailleurs, fr. Ghirardino fut privé de sa charge de Lecteur, 
en même temps que du pouvoir de prêcher et de confesser, et de 
tous les autres privilèges de l'Ordre. Il ne voulut pas venir à résipis- 
cence, ni reconnaitre huinblement sa faute, mais s'obstina jusqu’à 
la fin dans ses erreurs ; aussi les Frères Mineurs le condamnèrent- 
ils aux fers et à la prison. Mème alors il persista dans son 
entêétement et se laissa mourir en prison ; il fut privé de la sépulture 
ecclésiastique et enterré dans un angle du jardin. Par là tous 
apprendront avec quelle rigueur de justice l'Ordre des Frères 
Mineurs agit envers les transgresseurs de la Règle. 

Revenons à Hyères où je me.trouvais avec fr. Hugues en Fan du 
Seigneur 1248. En voyant dans la chambre de ce dernier les juges, 
les notaires, les savarits et les gens de lettres réunis pour recevoir 
ses enseignements sur la doctrine de l'abbé Joachim, je me suis 
rappelé Elisée, dont il est dit au IVe livre des Rois, ch. IV : «Elisée 
était assis dans sa maison et les anciens étaient assis avec lui » ?. 


1. Il y remplit l'office de Lecteur en théologie, dit ailleurs Salimbene. 
2. IV Rois, VI, 32. 


— on) — 


Alors survinrent deux Frères Prècheurs, revenant de leur Chapitre 
général tenu à Paris 1. L'un d'eux s'appelait fr. Pierre de la Pouil- 
le : il était Lecteur à Naples et avait de grands talents littéraires et 


oratoires ; tous deux étaient là à attendre le temps propice pour. 


s'embârquer. Or, un jour après le diner, fr. Johannin, chantre 
du couvent de Naples, demanda au premier qu'il connaissait parti- 
culièrement : « Fr. Pierre, que pensez-vous de la doctrine de l'abbé 
Joachim ? — Je me soucie de Joachim, répondit-il, comme de la 
cinquième roue d'un carrosse ». Alors fr. Johannin de courir en 
toute hâte à la chambre de fr. Hugues et de lui dire en présence de 
ses auditeurs mentionnés plus haut: QI v a ici un Frère Prêcheur 
qui ne veut pas croire à cette doctrine.— Et que m'importe,repartit 
fr. Hugues, s’il n’y ajoute pas foi; tant pis pour lui, il ouvrira lui- 
même les yeux, lorsque «les tribulations viendront lui faire com- 
prendre la véracité des prédictions ? ». Cependant, faites-le venir 
ici et nous examinerons sur quoi portent ses doutes ». Fr. Pierre 
ayant donc été invité se présenta de mauvaise grâce, parce 
qu'il estimait fort peu Joachim et parce qu’il jugeait n'avoir 
pas son égal en littérature et en science scripturaire dans ce 
couvent de Frères Mineurs. «C'est vous, lui dit fr. Hugues, 
qui mettez en doute les enseignements de Joachim ? — Oui, 
c’est moi. — Avez-vous jamais lu ses écrits ? — Je les ai lus 
et bien lus. — Je crois que vous les avez lus comme une femme 
qui lit son psautier : elle ne se rappelle plus à la fin ce qu’elle 
a lu au commencement. Il y en a ainsi beaucoup qui lisent 
sans comprendre, car, ou bien ils méprisent ce qu’ils lisent, ou 
bien « l’endurcissement de leur cœur leur obseurcit l'intelligence 3». 
Maintenant, dites-moi ce que vous voulez apprendre de Joachim, 
afin que nous voyions quel est le sujet de vos doutes. — Prouvez- 
moi, d’après Isaïe, comme l'enseigne Joachim, que l’empereur Fré- 


4. En Juin 1248. 
2. Isaïe, XXVIII, 19. 
3. Rom. I. 21. 


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déric doit vivre 70 ans, — car il vit encore, — et qu'il ne pourra 
mourir que par la main de Dieu, c'est-à-dire de mort naturelle et 
non de mort violente. — Volontiers, mais il faut que vous m'’écou- 
tiez patiemment, sans parler en déclamateur, ni avec esprit de 
chicane, car cette doctrine demande à être étudiée de bonne foi. 

La dispute fut longue et vive 1. Fr. Hugues, qui était fort 
savant, mit son adversaire à quia. Alors, le compagnon de ce der- 
nier, un brave homme qui était prêtre et d'un grand âge, entreprit 
de lui venir en aide, mais fr. Pierre lui dit : « Taisez-vous, taisez- 
vous ! » Comme s’il voulait dire : « Si je ne puis arriver à le réfu- 
ter, comment le pourrais-tw toi-même?» Et fr. Pierre d'ajouter 
à l'adresse de fr. Hugues : « Je vous ai donné l'occasion de dire 
beaucoup d'excellentes choses, je m'empresse d'Y souscrire et je 
cesse de contredire vos paroles de vérité. Je me jouis d'avoir 
provoqué cette discussion, car j'en ai reçu de vous les meilleurs 
enseignements. Vous êtes vraiment cet homme que décrit l’Ecclé- 
siastique, quand il s'exprime ainsi au chap. 37 2 : « L'homme 
éclairé en instruit beaucoup d’autres, et il est suave à lui-même. 
L'homme sage instruit son peuple et les fruits de sa sagesse sont 
permanents; il sera rempli de bénédictions, et ceux qui le verront 
le loueront; il acquerra de l'honneur parmi son peuple et son 
nom vivra éternellement. » 

‘Sur ces entrefaites arriva un envoyé du patron du bateau, 
priant les Frères Prècheurs de se rendre en hâte au lieu d'embar- 
quement. Après leur départ, fr. Hugues dit aux autres savants 
auditeurs qui étaient là : « Ne vous scandalisez pas, s’il m'est 
échappé quelque parole regrettable dans le feu de la discussion ; 
en pareille circonstance on se laisse facilement entraîner à quel- 
ques licences de langage. » Puis il ajouta : « Ces bons Frères ne 


1. Le sujet de cette dispute remplit plusieurs pages de la Chronique de 
Salimbene ; la lecture en étant assez fastidieuse, nous avons cru préférable 
de la supprimer. 


2. Eccli. XXXVII, 22, 96, 27, 99. 


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cessent de se glorilier de leur science, et prétendent que c'est dans 
leur Ordre que se trouve la source du savoir, quand l’Ecclésias- 
tique nous dit : « Le Verbe de Dieu au plus haut des cieux est la 
source de la sagesse » 1. IIS disent aussi qu'ils ne rencontrent que 
des faibles d'esprit dans les couvents des Frères Mineurs, où on 
les accueille cependant avec grande charité et grand empresse- 
ment. Mais, Dieu merci, ils ne pourront plus dire maintenant qu’il 
n'y a chez nous que des imbéciles. » Les séculiers qui étaient 
venus l'écouter se retirérent alors fort édifiés et consolés. « Nous 
avons, déclarèrent-ils, entendu des chases admirables aujourd’hui; 
mais à la prochaine fête nous vous demanderons de nous parler 
des enseignements de Notre Seigneur Jésus-Christ. — Si je suis 
encore en vie, répondit fr. Iugues, je vous donnerai volontiers 
satisfaction ; vous n'aurez donc qu'à revenir. » 

Le jour même les Frères Prêcheurs rentrèrent chez nous, car 
le temps n'était pas favorable-pour la navigation. Après le souper, 
fr. Hugues se montra très affable envers eux. Fr. Pierre s’assit 
à terre aux pieds de ce dernier ; fr. Hugues cut beau linviter à se 
lever et à s'asseoir sur le mème banc que lui, il n’en voulut rien 
faire. Dès lors, fr. Pierre écouta humblement les bonnes paroles 
de fr. Hugues, sans chercher désormais à disputer ou à contredire. 
Son compagnon, me tirant à part, me posa cette question: « Dites- 
moi, frère Salimbene, quel est ce frère ? Est-il prélat, ou gardien, 
ou custode, ou ministre provincial? — IT n’a, répondis-je, aucune 
prélature, car il n'en veut pas avoir. Il fut précédemment ministre 
provincial, mais maintenant il est un simple frère. C'est un des 
plus grands clercs du monde, et il est réputé tel par ceux qui le 
connaissent. — Je crois bien sincèrement que je n'ai jamais ren- 
contré d'homme qui parlât si bien, et qui fût ainsi en mesure de 
donner réponse à tout. Mais je m'étonne qu'il n’habite pas de 
grand couvent. — C'est par humilité et par vertu qu’il en agit ainsi, 
il préfère les petits couvents. — Béni soit-il, car il paraît être tout 


4. Eccli. 1. 5. 


pis 


céleste. » Les Frères Prêcheurs restèrent chez nous à Hvères, jus- 
qu'au moment où ils trouvèrent l'instant propice pour s'embar- 
quer. Au moment de partir, fr. Pierre dit à fr. Hugues : « Je vous 
avoue en toute sincérité que je voudrais bien demeurer avec vous 
pour conférer sur les divines Ecritures. » Et après différentes 
recommandations réciproques, les Frères Prêécheurs s'en allèrent 
satisfaits et édifiés. 

À la fête suivante, tous les gens de lettres d'Hyères se réunirent 
dans la chambre de fr. Hugues pour l'entendre parler. Et il leur 
fit un sermon admirable, pratique, et délicieux. Je ne le rapporte 
pas, afin d’abréger, car j'ai hâte de passer à un autre sujet. 

Avant reçu de fr. Hugues ce qu’il possédait du Commentaire 
de l'abbé Joachim sur les quatre Evangélistes, j'allai demeurer 
à Aix dans le couvent des Frères Mineurs 1, et j’v transcrivis avec 
mon compagnon 2 le susdit Commentaire pour le ministre général, 
fr. Jean de Parme, qui, lui aussi, était un ardent Joachimite. 

Aix est une ville archiépiscopale, jouissant d'un climat très 
sain et récoltant quantité de blé. Son premier archevêque fut 
St Maximin, l'un des 72 disciples du Christ. Il y vint d'outre-mer 
avec Marthe, Maric-Magdeleine et Lazare, ayant été chassé de 
Judée par ses compatriotes en haine du Christ, et enfermé par eux 
dans un bateau sans voiles et sans rames. Dieu les fit aborder 
à Marseille, où Lazare, que le Seigneur ressuscita, devint plus tard 
évêque ct où il composa un livre sur les peines de l'enfer, rappor- 
tées par lui selon qu'il les avait vues lui-même. À mon passage 
à Marseille, m'étant informé de cet ouvrage, j'appris qu'il avait 
disparu, ayant été brûlé par suite de l'incurie du gardien de 
l'église. Avec S' Maximin arrivèrent aussi dans la région le Bx Si- 
doine, l’aveugle-né à qui Notre Seigneur ouvrit les yeux 3, et 


1. Vers le 20 Juillet 1248. En effet, d'après ce que Salimbeve écrit plus 
loin (voir page 55), il conte que dans la nuit du 22 au 93 Juillet, il visita 
la grotte de Sainte-Magdeleine. 


2. Fr. Johannin de Ollis. 
3. S. Jean, ch. I\. 


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Marcelle, qui s'éeria au milieu de la foule, en entendant les prédi- 
cations du Seigneur : « Bienheureuses les entrailles qui vous ont 
porté, et les mamelles qui vous ont allaité! 1 » Cette dernière 
a écrit la vie de Ste Marthe, dont elle était la servante. Elle se ren- 
dit à Vienne, y prêcha l'Evangile du Christ, et Y reposa en paix 
dix ans après la dormition 2 de Ste Marthe 3. 

C'est à Aix qu'habitait ordinairement le comte de Provence, # 
tant à raison de la salubrité de Fair en cette ville, que par dévo- 
tion pour St-Maximin, qui y avait été archevêque. I y mourut et 
fut enterré hors [es murs de la cité en une petite église 5, où sa 
fille, la reine de France, lui fit élever un magnifique tombeau, que 
jai vu de mes propres veux. I aurait désiré être inhumé dans 
l'église des Frères Mineurs, mais ceux-ci sv opposèrent, car ils 
n'acceplaient pas alors de sépultures dans leurs couvents, et cela 
en vuc d'éviter les tracas et les dissentions avec les clercs. C'est 
pour le même motif qu'ils refusèrent d'enterrer Ste Elisabeth 6 dans 
leur église. 

Dans la province de Provence 7, au bourg de St-Maximin, fut 
découvert en l'an 1283 8 le corps de la Bse Marie-Magdeleine, auquel 
il manquait seulement une jambe. C'est à peine si l’on put en lire 


1. S. Luc. XI, 27. 

2. La mort. 

3. Ces faits sont cités par Salimbene, d’après la Légende dorée, de Jac- 
ques de Voragine. 

4. Raymond-Bérenger IV. 

5. L'église des frères hospitaliers de S'-Jean-de-Jérusalem. 

6. Ste Elisabeth de Hongrie, du Tiers-Ordre de S!'-François (1207-1231). 

7. Nous croyons devoir intercaler ici les détails que Salimbene donne 
beaucoup plus loin dans sa Chronique sur S'° Marie Magdeleine, quand il 
parle des événements se rapportant à l'an 1283, car ils ont trait à son séjour 
cn Provence en 1248, pendant lequel il alla visiter la grotte de la sainte 
pénitente. 

8. Salimbene est ici en désaccord avec la plupart des auteurs et avec le 
manuscrit du Vatican, qui disent que le corps de S'° Magdeleine fut décou- 
vert le 9 Décembre 1279 et que l'élévation et la translation solennelle des 
reliques se firent le 5 Mai 1280. 


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alors l'épitaphe, enfermée dans une ampoule en verre, par suite 
de l'ancienneté de sa rédaction 1. Et le roi Charles 2, qui était 
comte de Provence, et qui, cette année-là, se rendit à Bordeaux 
pour aller faire la guerre à Pierre 3, roi d'Aragon, voulut qu'on 
publiât la chose, qu'on élevât de terre le corps de la B:*° Maric- 
Magdeleine et qu’on célébrât une fête solennelle en son honneur. 
Et ainsi fut fait. Dès lors cessèrent les contestations, les contradic- 
tions, les chicanes, les abus et les faussetés qui avaient jusque là 
existé au sujet du corps de cette sainte. En effet, les habitants de 
Sinigaglia soutenaient qu'ils en étaient possesseurs, et ceux de 
Vézelay, ville populeuse de Bourgogne, prétendaient également 
l'avoir chez eux, et même ils avaient toute une légende là-dessus. 
Or il est évident que le même corps de femme ne peut se trouver 
en trois endroits différents. Donc, le corps de Ste Marie-Magdeleine 
est vraiment dans le bourg de S'-Maximin, comme celui de S'e 
Marthe, sa sœur, à Tarascon. 

Quant à la grotte de Ste Marie-Magdeleine 4, où elle resta trente 
ans à faire pénitence, elle est à quinze milles de Marseille 5 ; j'y 
passai une nuit aussitôt après la fête de la sainte 6. Cette grotte se 
trouve sur une très haute montagne rocheuse ; si j’ai bon souvenir, 
elle est, à mon idée, assez vaste pour contenir mille personnes. 
Ïl v a là trois autels, une fontaine semblable à celle de Siloé et une 
très belle route pour y accéder. Une église, où demeure un prêtre, 
est bâtie en dehors et tout près de la grotte; par dessus celle-ci, 


1. Bernard Gui écrit également : « Alors, fut découvert... un autre écrit 
trés ancien sur une feuille de papier, qui était extérieurement toute recou- 
verte de cire; par suite de son ancienneté, on put avec peine en lire le texte 
qui portait : Ici repose le corps de la B:* Marie-Magdeleine. » 


2. Charles d Anjou. roi de Sicile, et frère de St Louis. 
3. Pierre HE, roi d'Aragon. 


4. Appelée la Sainte-Beaume. Beaume, dans la langue de Provence, 
signifie grotte. 


5. Non loin de S'-Maximin (dép. du Var), au sud-ouest de cette ville. 
6. La nuit du 22 au 93 juillet 1248. 


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la montagne parait encore aussi élevée que le baptistère de Parme. 
Si j'ai bon souvenir, la grotte clle-mème est, selon moi, par rap- 
port à la plaine, à une hauteur plus de trois fois supérieure à celle 
de la tour Asinelli de Bologne 1, et les grands arbres qu'on voit 
à ses picds semblent être des orties ou des sauges. Quand les fem- 
mes et les nobles dames de Marseille s'y rendent par dévotion, 
cles emmènent des ânes pour porter du pain, du vin, des tourtes, 
des poissons et autres comestibles : car toute cette région est 
encore inhabitable et déserte. Sur la même route, à cinq milles 
de la grotte, se trouve un célèbre monastère de Dames blanches, 
qui v sont nombreuses; elles aiment sincèrement les Frères Mi- 
neurs et sont heureuses de les voir et de les recevoir dans leur 
maison, où elles les servent avec cmpressement et leur donnent 
généreusement l'hospitalité. 

A l'époque de l'Invention du corps de Magdeleine, Dieu accom- 
plit, par l'entremise de Ja sainte, Je miracle suivant qui vient 
confirmer la vérité de cet événement. Certain jeunc homme, bou- 
cher de son état, rencontra sur la route quelqu'un de sa connaïis- 
sance qui lui demanda d'où il venait. « J'arrive, répondit-il, du 
bourg de St-Maximin, où tout dernièrement a été trouvé le corps 
de la B* Marie-Magdeleine, dont j'ai baisé le tibia. — Ce n'est pas, 
dit l'autre, son tibia que tu as baïisé, mais celui d’une ânesse ou 
d'une bête de somme que les clercs offrent à la vénération des 
gens simples, pour en retirer de l'argent. » Une grande dispute 
s'étant élevée entre eux à ce sujet, l'incrédule irrespectueux porta 
au dévot de Magdeleine de nombreux coups d'épée, mais sans lui 
faire la moindre blessure, grâce à la protection de la sainte. Ce 
dernier frappa une fois seulement le contempteur de Magdeleine, 
et cela suffit pour qu'il en perdit aussitôt la vie. Le défenseur de 
Magdeleine fut très peiné d'avoir tué un homme, — il n'avait com- 
mis ce meurtre qu'en se défendant, et cela bien malgré lui et 


1. La tour Asinelli, construite en 1105 par G. degli Asinelli, a 97 métres 
de hauteur. 


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— 51 — 


à l'improviste ; — mais, craignant d’être pris par les proches parents 
du mort, il se réfugia à Arles, puis à Saint-Gilles et s'y tint caché. 
Mais le père de l’homme tué, ayant donné à un traitre dix livres 
d'argent, fit mettre en prison le meurtrier de son fils, qui fut 
condamné à la potence. La nuit qui précéda le jour de l'exécution, 
Magdeleine Jui apparut dans sa prison, où il se tenait éveillé, et 
élle lui dit : « Ne crains rien, mon dévoué serviteur, zélé défenseur 
de mon honneur, car tu ne mourras pas. Je viendrai à ton aide au 
moment opportun, et tous ceux qui en seront témoins en demeu- 
reront pleins d'admiration et de gratitude envers Dieu créateur, 
qui opère des merveilles, et envers moi sa servante. Pour toi, 
après ta délivrance, reconnais ce bienfait qui t’aura été accordé 
par moi, et pour le bien de ton âme n'oublie pas de payer de 
retour, par ta fidélité, Dieu ton libérateur. » A ces mots, Magde- 
leine disparut, le laissant tout consolé. Le lendemain, quand il fut 
attaché aux fourches patibulaires, il ne ressentit en son corps ni 
lésion, ni douleur. Et voici que tout à coup, sous les yeux des 
spectateurs, descendit du ciel, d’un vol rapide, une colombe blan- 
che comme neige, qui se posa sur le gibet, délia la corde du cou 
du pendu, son dévot serviteur, et le descendit à terre sans qu'il 
eùt aucun mal. Et comme les bourreaux, poussés par les parents 
de l'homme tué, voulaient de nouveau le pendre, il s'échappa 
grâce aux bouchers dont il y avait là une multitude armée de 
glaives et de bâtons, toute prète à le protéger, et parce qu’il était 
leur ami et confrère et parce qu'ils avaient été témoins du miracle 
si éclatant et si extraordinaire accompli en sa faveur. Quand il eut 
fait connaître qu'il avait commis l’homicide contre son gré en se 
défendant et en prenant la défense de l'honneur de Magdeleine, et 
comment la Sainte lui avait promis dans sa prison de le délivrer 
en temps opportun, tous agréèrent sa justification et célébrèrent 
les louanges du Seigneur et de la B: Marie-Magdeleine sa libéra- 
trice. Le Comte de Provence !, ayant appris ces choses, désira 


1, Charles d'Anjou, roi de Sicile. 


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— 58 — 


voir ce jeune homme, en entendre le récit de sa bouche et le 
retenir à sa cour tout le temps de sa vie. Mais celui-ci lui répondit 
que si on lui donnait Ile monde entier, il ne voulait finir sa vie que 
dans le bourg de S'-Maximin au service de Magdeleine, à l'endroit 
méme où son corps venait d'être retrouvé. Il en fut ainsi fait. 

Au septième mois, c'est-à-dire en septembre, vers la fête de 
lExaltation de la St Croix, alors que je venais de terminer la 
transcription du Commentaire de l'abbé Joachim, fr. Raymond, 
ministre provincial de Provence, me manda d'aller au devant du 
ministre général, qui venait de France, après avoir fait la visite en 
Angleterre, en France et en Bourgogne, et qui voulait dès lors la 
faire en Provence et en Espagne. Il écrivit dans le même sens à 
fr. Hugues. Nous le renconträmes à Tarascon, où se trouve le 
corps de St Marthe et où réside plus fréquemment la comtesse |, 
qui est la mère de la reine de France et de la reine d'Angleterre. 
Nous allâmes avec le ministre général vénérer le corps de sainte 
Marthe. 11 se faisait autrefois à son tombeau quantité de miracles. 
Clovis, roi des Francs, devenu chrétien, après avoir été baptisé 


par St Rémi, y vint lui-même et y obtint sa guérison d’une forte 


douleur de reins dont il souffrait ; c'est pourquoi il en dota l’église 
de possessions s'étendant à trois milles à la ronde de chaque côté 
du Rhône, et il exempta de toute redevance les terres, villes et 
bourgs qui en faisaient partie ?. 

Dans le couvent des Frères Mineurs de Tarascon, un soir que 
nous avions dit Complies avec le ministre général, celui-ci se rendit 
dans le cloitre pour prier. Or les frères étrangers n’osaient pas 
se mettre au lit, avant que le général y allât lui-même. Comme ils 
se désolaient et murmuraient de ce qu'ils auraient voulu dormir 
et qu'ils ne le pouvaient, à cause de la lumière du cierge éclairant 
la salle où étaient leurs couchettes, j'allai trouver le général, avec 
qui j'étais très intime, étant d'ailleurs de son pays, et lui dire : « 


1. Béatrix, femme de Rayÿmoni-Bcrenger. 


2. Ces détails sont tirés de la Légende dorée de Jacques de Voragine. 


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— 99 — 


Père, les étrangers accablés par la fatigue du voyage désireraient 
bien dormir, mais ils n’osent se coucher avant vous. — Va, me 
répondit-il, et dis-leur, de ma part, de dormir avec la bénédiction 
de Dieu ». Et il en fut ainsi fait. Pour moi je préférai attendre Île 
général, afin de lui indiquer son lit. Sa prière terminée, quand il 
vint pour prendre son repos, je le lui montrai : « Père, voici le 
lit que vous devez occuper, car c'est pour vous qu'il a été pré- 
paré. — Mon fils, le pape pourrait dormir dans un pareil lit; fr. 
Jean de Parme jamais ne s'y mettra ». Et il prit possession de 
celui que j'espérais avoir. « Père, repris-je, Dieu vous pardonne 
de vous être emparé du lit où je comptais dormir, vu qu'il n'avait 
été assigné ! — Mon fils, ajouta-t-il, dors dans ce lit papal ». Je 
refusai à son exemple, d'en faire usage, alors il commanda : « Je 
veux absolument que tu t'y couches et je te l'ordonne ». Je dus 
done me soumettre. 

Le lendemain, le gardien de Beaucaire vint prier le général 
qu'après avoir expédié toutes les affaires le retenant à Tarascon, il 
daignät visiter ses fils de Beaucaire. C'est ce qui fut fait. Pendant 
que nous étions dans cette dernière ville, y arrivèrent deux frères 
d'Angleterre. L'un, fr. Etienne, lecteur, entré tout enfant dans 
l'ordre du B* François, était un bel homme, plein d'esprit, fort 
lettré, excellent à donner de bons conseils, et toujours prêt à 
prêcher au clergé. Il avait avec lui les ouvrages si utiles de fr. 
Adam de Marsh, dont il me lut des passages sur la Genèse. Fr. 
Jean de Parme, ministre général, lors de sa visite en Angleterre, 
lui avait promis de l'envoyer à Rome pour lui donner la consola- 
on d'y remplir l'oflice de Lecteur. Son compagnon était fr. 
Jocelin, bel homme lui aussi, spirituel et savant. 

Or au même moment survinrent deux autres frères, pour 
demander au général de pourvoir le couvent de Gênes d'un bon 
Lecteur. C'étaient fr. Henri de Bobbio, chantre du couvent de 
Gènes, et un autre dont le nom échappe à ma mémoire. Tous deux 
sollicitèrent avec instance le général de vouloir bien, par amour 
de Dieu, exaucer la supplique des frères de leur couvent, et de fr. 
Nantelme, leur ministre provincial. Alors le général qui était 
expéditif en affaires, — car il était intelligent et concevait vite la 


Re 2 


— 60 — 


décision à prendre, — le général dit à fr. Etienne : « Voici des 
lettres que m'écrivent les frères du couvent de Gênes pour me prier 
de leur procurer un bon Lecteur. Si donc il vous plaisait d’y aller 
pour exercer cette charge, j'en aurais grande satisfaction ; mais 
quand j'y retournerai moi-même, je vous enverrai à Rome.— Père, 
lui répliqua fr. Etienne, c'est très volontiers et avec joie que je 
suis prêt à vous obéir. — Béni soyez-vous, mon fils, pour votre 
bonne réponse. Vous partirez donc avec ces frères, vous et votre 
compagnon, et j'écrirai au ministre provincial et aux frères de 
Gênes pour qu'ils vous accucillent favorablement ». Et il en fut 
ainsi fait. 

Ensuite nous quittämes les frères de Beaucaire, et nous descen- 
dimes par le Rhône jusqu'à Arles. Les frères de cette ville se 
réjouirent de l’arrivée du général, car il était homme de bon 
exemple et de grande édification. Or, un jour qu'il était seul, je 
l'abordaïi:; au même instant se présenta mon compagnon, originaire 
de Parme, et nommé fr. Johannin de Ollis. « Père, demanda-t-il au 
ministre général, faites que fr. Salimbene et moi nous ayons 
l’auréole. — Et que puis-je faire pour vous la procurer ? lui 
répondit le général d’un air souriant. — Nous donner les pouvoirs 
de prédicateurs. — En vérité, seriez-Vous tous deux mes frères 
selonlesang, vous ne les obtiendriez de moi qu'après avoir passé par 
le glaive de l'examen ». Alors je lui dis en présence du ministre 
général : « Va-t'en avec ton auréole ! Pour moi, l'an dernier à 
Lyon, j'ai reçu du pape Innocent IV la charge de prècher, et mainte- 
nant je devrais l'obtenir de fr. Johannin ! de St'-Lazare ! Il suffit 
qu'elle m'ait été conférée par celui qui avait le pouvoir de le faire ». 

Fr. Jean de Parme était connu dans le monde sous le nom de 
Maître Johannin, alors qu’il y enseignait la philosophie. Il s’appe- 
lait en outre de St-Lazare, parce que, tout petit, il avait été élevé 
dans la maison de St-Lazare de Parme ? par un prêtre, son oncle 


1. En Italien : Giovannino : Petit Jean. 
2. San Lazzaro, pres de Parme. 


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— 61 — 


paternel, qui avait la garde de cette maison et qui se chargea de 
faire à ses frais instruire son neveu. Celui-ci étant enfant fit une 
grave maladie qui le conduisit aux portes du tombeau. Or un jour, 
réconforté en Dieu, il dit aux personnes présentes : « Le Seigneur 
m'a rudement châtié, mais il ne m'a point livré à la mort. Je ne 
mourrai pas, mais je vivraiet je raconterailes œuvres du Seigneur ! ». 
Il se rétablit aussitôt ; il se mit de suite à étudier avec ardeur et 
marcha très vaillamment dans la voie du Seigneur, jusqu’au 
moment où il devint Frère Mineur. Dès lors il progressa grande- 
ment de vertu en vertu, « et il se fortifiait, plein de sagesse, et la 
grâce de Dieu était en lui 2 ». Il était de taille moyenne, de propor- 
lions harmonieuses, de solide complexion, de forte santé et de 
grande résistance pour le travail, tant pour la marche que pour 
l'étude. Il avait une figure angélique, gracieuseettoujourssouriante. 
Î se montrait libéral, bienfaisant, courtois, charitable, humble, 
doux, plein de bonté et de patience. C'était un homme pieux et 
fort adonné à l'oraison, doué d’une grande clémence, et très 
sensible aux peines des autres. Chaque jour il célébrait la Sainte 
Messe, de façon si dévote que les assistants en étaient particu- 
lièrement touchés de la grâce. Il préchait au clergé, comme aux 
frères, avec tant de ferveur et d'éloquence qu’il tirait les larmes 
d'un grand nombre de ses auditeurs. Il parlait avec aisance et sans 
jamais broncher. Sa science était extraordinaire : d’ailleurs dans 
le siècle il avait été maître en grammaire et en philosophie, et dans 
l'Ordre des Frères Mineurs il fut un profond théologien et un 
habile dialecticien. 11 avait enseigné à l’Université de Paris, où il 
expliqua le Livre des Sentences. Il fut Lecteur au couvent de Bolo- 
gne, puis à celui de Naples durant plusieurs années. Quand il 
Passait par Rome les frères lui demandaient de prècher ou de 
Soutenir des di scussions publiques en présence des Cardinaux, car 
ceux-ci le tenaient pour un philosophe de mérite. Il était pour 


res, 


1. Ps. CXVII, 48. 17. 
2. S. Luc. 1, 4. 


tous un modèle de vertu, tant sa vie était sainte et parfaite ; aussi 
était-il aimé de Dieu et des hommes. 11 connaissait parfaitement la 
musique et chantait à merveille. Je n'ai jamais rencontré personne 
qui écrivit aussi vite que lui, ni qui eût une écriture si belle et si 
lisible que la sienne. I s'exprimait en des termes toujours nobles 
et bien choisis, et il savait à volonté rédiger ses lettres dans un 
stvle sententieux. I fut le premier ministre général qui parcourut 
l'Ordre et qui en visita les provinces, ce qui ne s'était jamais fait 
avant lui. 1 fut également le premier ministre général qui octrova 
aux personnes dévouées à l'Ordre des lettres de participation aux 
bonnes œuvres et suffrages des Frères Mineurs. 

Lorsqu'il était au Chapitre général tenu à Metz 1, les ministres 
provinciaux et les custodes vinrent un jour le trouver : « Père, lui 
dirent-ils, rédigeons des constitutions. — Ne multiplions pas les 
constitutions, leur répondit-il, mais gardons bien celles que nous 
avons. Dicu lui-même au commencement du monde n'imposa à 
nos premiers parents que deux préceptes, Fun affirmatif, l'autre 
négatif, et bien vite ils en trangressèrent un. Aussi le Seigneur se 
plaint-il de certains dans Osée, ch. VE en disant : « Mais eux ils 
ont, comme Adam, enfreint mes ordres ? ». Pourquoi cela ? Parce 
que, selon le psalmiste : «Ils se sont trouvés liés, c'est pourquoi 
ils sont tombés 3». Sachez que les pauvres frères témoignent du 
mécontentement contre vous, parce que vous faites quantité de 
constitutions que vous imposez à vos sujets ; et parce que vous 
qui en êtes les auteurs, vous ne voulez pas les observer. On fait 
en eflet plus d'attention aux actes qu'aux paroles des prélats, 
aussi le Seigneur parle-t-il ainsi de plusieurs d'entre eux : « Ils 
disent, mais ne font pas ce qu'ils disent # ». Le B* Jean Chrysos- 
tome fait un très beau commentaire sur le texte de S! Matthieu 


14. En 1254, à la Pentecôte tombant cette année là le 31 mai. 
2. Osée, VI, 7. : 

3. Ps. XIX, 9. 

4, S. Matthieu, XXIH, 3. 


était sainte et parfaite 


I] connaissait parfaite? 
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— (63 — 


rapportant les reproches adressés par Notre Seigneur aux Scribes 
et aux Pharisiens : « Ils lient des fardeaux pesants qu’on ne peut 
porter, et les placent sur les épaules des hommes ; mais, pour 
eux, ils ne veulent pas les remuer du doigt ! ». Il s'exprime 
ainsi : « Voulez-vous paraître et être réellement saint? Soyez 
austère pour vous, bon pour les autres. Qu'on vous voie accomplir 
ce qui est pénible, et ne commander que ce qui est facile. C’est ce 
que faisait Jules-César, dont on rapporte qu'il ne disait jamais à 
ses soldats : « Allez et faites telle chose », mais bien : « Allons, et 
faisons cela ». Il s’unissait ainsi toujours à eux pour agir de 
concert. S. Ambroise de son côté ajoute : « L'inférieur fait volon- 
tiers ce qu'il voit faire à son supérieur ». 

Par suite de ces observations du ministre général, on renonça 
dans ce chapitre à établir des constitutions. Cependant fr. Jean de 
Parme, en cette circonstance, écrivit une lettre qu'il envoya à tout 
l'Ordre, pour commander à tous les frères de s'acquitter de l'office 
divin de manière uniforme, partout, selon les rubriques. C’est ce 
qui ne s'était pas toujours pratiqué jusqu'alors. En effet, si les 
frères avaient à dire au couvent de grand matin quelque messe 
pour les morts, ils s'en contentaient en certains endroits, et ne 
Célébraient pas après Tierce la messe conventuelle du Dimanche 
ou de la fête du jour. Et ils faisaient ainsi, comme j'en fus moi- 
même témoin, plusieurs autres choses qui n'étaient pas selon les 
rubriques, ou mème qui y étaient complètement opposées. Tout 
cela fut réformé par notre vénérable père Jean de Parme, ministre 
général. 

J'ai rapporté précédemment qu'étant à Arles je me glorifiai, en 
présence de fr. Jean, d’avoir reçu à Lyon du pape Innocent IV le 
pouvoir de prêcher. Là-dessus mon compagnon, fr. Johannin de 
Ollis répliqua : « J'aimerais mieux l’obtenir du ministre général 
que de n'importe quel pape. Si donc il est nécessaire que nous 
passions par le glaive de l'examen, je demande que ce soit fr. 


1. S. Matthieu, XXII, 4. 


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Hugues qui nous le fasse subir ». Il parlait du fameux Hugues de 
Provence qui, à l’occasion de la venue du général, se trouvait à 
Arles et qui était son grand ami. « Je ne veux pas, déclara fr. Jean, 
que vous soyez examinés par fr. Hugues, parce qu’étant votre ami, 
il serait trop indulgent pour vous. Mais appelez moi le Lecteur et 
le répétiteur de ce couvent ». Quand ils furent arrivés, le général 
leur dit : « Emmenez-moi ces deux frères et examinez-les séparé- 
ment sur les questions de prédication uniquement, et s'ils sont 
dignes de recevoir l'office de prédicateur, faites-le moi savoir ». 
L'examen terminé, le général m'accorda cet office; mais pour mon 
compagnon, qui avait été trouvé insuffisant, il le lui refusa en 
disant : « Ce qui est différé n'est pas refusé. Applique-toi à la 
sagesse, mon fils, et réjouis mon cœur, afin que tu puisses répondre 
à qui te fera des reproches 1 ». Car l’Ecclésiastique enseigne 
qu'avant de parler, il faut apprendre 2. 

Arrivèrent alors deux frères de Toscane, qui allaient faire leurs 
études à Toulouse, savoir fr. Gérard de Prato et fr. Benoît de Colle, 
tous deux diacres et jeunes écoliers de valeur, avec qui j'avais 
étudié plusieurs années au couvent de Pise. Comme ils voulaient 
partir dès le lendemain, ils envoyèrent fr. Marc demander de leur 
part au général, dont il était le compagnon, qu'il leur octroyât 
l'autorisation de prêcher et d’être promu au sacerdoce. Or ce soir 
là le général récitait Complies seul avec moi. Fr. Marc l'aborda et 
interrompit notre oflice pour présenter sa requête. Le général lui 
répondit dans la ferveur de son esprit, ainsi qu'il avait coutume 
de le faire, quand il était inspiré, — il le pensait du moins, — par 
le zèle de la gloire de Dicu : « Ces frères agissent fort mal, en 
sollicitant imprudemment pareille chose, car, selon lApôtre : « 
Personne ne doit s’arroger les honneurs 3 ». Voici qu'ils viennent 
sur l'ordre de leur ministre provincial qui les connaissait bien ; 


1. Proverb. XXVII, 11. 
2, Eccli. XVIII, 19. 
3. Hébr. V,4. 


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c'était à lui qu'il incombait de leur concéder ce qu'ils veulent avoir 
de moi. Qu'ils aillent donc à Toulouse, où ts sont envoyés pour 
faire leurs études, et qu'ils s'y instruisent. Il n'est pas nécessaire 
qu'ils S'v livrent à la prédication ; plus tard ils pourront obtenir en 
temps opportun ce qu'ils demandent ». Là-dessus fr. Marc se retira 
et vovant que le général était fâché, il ajouta : « Père, vous devez 
croire que ce ne sont pas ces frères qui font d'eux-mêmes cette 
demande, mais que fr. Salimbene a bien pu m'engager à la faire 
pour eux. — Fr. Salimbene, reprit le général, est toujours resté ici 
avec moi pour réciter Complies ; par conséquent je suis convaincu 
qu'il n'a pu te parler ainsi ». Et fr. Marc s'en alla en disant: « Père, 
qu'il soit fait ainsi que vous le voulez ». Je compris que fr. Marc 
n'avait pas pour agréable la réponse du général ; aussi, après avoir 
terminé Complies, je fus le trouver pour le consoler. 

Ce mème soir, le général me fit appeler ainsi que mon compa- 
gnon. « Mes petits enfants, nous annonça-t-il, j'espère vous quitter 
bientôt, pour me rendre en Espagne. Choisissez donc dans tout 
l'Ordre un couvent à votre gré, excepté toutefois celui de Paris, et 
je vous y enverrai. Je vous laisse le temps d'v réfléchir la nuit ; 
demain vous m'informerez de ce que vous aurez résolu ». Le len- 
demain il nous demanda : « Qu'avez-vous décidé et choisi ? — 
Nous ne voulons pas, lui répondis-je, qu'il soit pour nous question 
de faire notre choix d’un couvent, pour éviter d'en avoir ensuite 
du regret ; mais nous nous en remettons à votre bon plaisir. 
Envoyez-nous dans tel couvent que vous voudrez et nous vous 
obéirons ». FEdifié par ces paroles il nous dit : « Allez donc 
au couvent de Gènes, où vous serez avéc fr. Etienne, l'an- 
glais, que j'y envoie. J'écrirai au ministre provincial et aux frères 
de cette maison, qu'ils vous accueillent favorablement, comme 
moi-même, et que vous devez être promus, toi, fr. Salimbene, au 
sacerdoce, et ton compagnon fr. Johannin, au diaconat. Et quand 

je repasserai par là, si je vous trouve satisfaits, j'en aurai grand 
contentement ; Sinon, je vous consolerai de nouveau ». Tout cela 


‘fut accompli à la lettre. 


Ensuite le général s'adressa à fr. Hugues, son ami : « Qu'en 
dites-vous, fr. Hugues”? Nous voulons aller en Espagne et réaliser le 


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vœu que l'Apôtre formait lui aussi de s'y rendre !. — Quant à 
vous, Père, repartit fr. Hugues, vous pouvez y aller ; pour moi, je 
désire mourir dans le pays de mes pères ». Et de suite, nous con- 
duisimes après None le ministre général au bateau appareillé sur 
le Rhône : on célébrait ce jour-là la fête de S. Michel. Après nous 
avoir fait ses adieux, il nous quitta pour s’arrèter le jour même à 
Saint-Gilles. Pour nous, nous nous rendimes par mer à Marseille où 
nous trouvâmes fr. Etienne, l'anglais. Ce dernier me pria de dire 
au gardien du couvent qu'il voudrait bien prêcher au clergé et aux 
frères à la fète du B* François. Le gardien me manifesta qu’il serait 
heureux de l'entendre, mais qu'il ne pouvait lui donner cette 
satisfaction, de crainte de déplaire à l’évêque ?, qui devait assister 
à la fête. 

Après la fête du B* François, nous nous embarquâmes pour 
gagner Hyères où était la résidence de fr. Hugues. Mais fr. Etienne 
partit pour Gênes avec son compagnon 3 par voie de terre, n'ayant 


1. Cf. Rom. XV, 24, 98. 


2 C'était l'évêque Benoît d'Alignan, dont Salimbene parle en ces termes 
dans le cours de sa Chronique : « En la fête de S' Benoît naquit à Marseille 
un enfant à qui on donna le nom de Benvit ; en la fête de S' Benuit, on lui 
fit, après son sevrage, commencer ses études ; devenu grand et déjà instruit 
il fut, en la fête de S' Benoît, reçu dans l'Ordre des moines noirs a; ; plus 
tard, en la fête de S' Benoit, on le chargea de la sacristie ; quelques années 
aprés, les moines, en considération de ses bonnes vie et mœurs, l'élurent 
abbé b},, en la fête de S' Benoit ; dans la suite, en la fête de S' Benoît, les 
chanoines de Marseille le nommérent à l'évêché de leur ville ‘c/, où il se 
montra digne de tous éloges ; en la fête de S' Benoît, il entra dans l'Ordre 
du Bx François, dans lequel durant dix ans il vécut humble et exemplaire, 
et en la fête de S' Benoit il mourut ‘d'. Son corps fut déposé en un cercueil 


de pierre dans l'église des Frères Mineurs de Marseille, et Dieu manifesta 
par des miracles la gloire de son serviteur ». 


a. Chez les Bénédictins de Villemagne (dép. de l'Hérault). 

b. Du monastére de S'* Marie de Grasse, l'an 1224. 

c. En 1230. 

d. Le 11 juillet 1268, fête de la Translation de S' Benoît. On ne peut dire 


si la fête St Benoit, mentionnée précédemment jusqu’à sept fois, est cefe 
du !{f juillet, ou celle qui se célébre le 21 mars. 


3. Jocelin (cf. ci-dessus, p. 591. 


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pas trouvé de bateau pour les y transporter. Mon compagnon et 
moi nous restâmes à Hyères depuis la fête du B* François jusqu'à 
la Toussaint. Je me réjouissais d'y être, ayant ainsi l'occasion de 
causer toute la journée avec fr. Hugues des doctrines de l’abhé 
Joachim. Mais d'autre part, j'étais affligé de voir que mon compa- 
gnon 1 était gravement malade et qu’il ne voulait pas prendre de 
précautions ; de plus je considérais avec peine qu’à cause de 
l'hiver, il devenait de plus en plus difficile de voyager par mer. 
Cette année-là la contrée fut grandement éprouvée par le vent 
de mer ? ; la nuit, bien que couché en plein air, je pouvais à peine 
respirer, et j'entendais souvent les hurlements que poussaient 
quantité de loups. Je dis alors à mon compagnon qui était passa- 
blement arrogant : « Tu ne veux pas éviter ce qui t'est nuisible, et 
tu retombes sans cesse ; mais moi je constate que ce pays est très 
malsain, et je ne voudrais pas mourir encore, afin de voir l’accom- 
plissement des prédictions de fr. Hugues. Aussi sache bien que s’il se 
présente une bonne occasion d’avoir de nos frères comme compa- 
gnons de voyage, je partirai avec eux. — Je suis de ton avis, me 
répondit-il, moi aussi j'irai avec toi ». Il comptait bien qu'il ne 
viendrait aucun frère. Et voilà qu’au moment même, par la 
permission de Dieu, arriva un certain fr. Ponce, un saint homme, 
qui avait demeuré avec nous au couvent d’Aix, et qui se rendait à 
Nice, où il venait d’être nommé gardien. I] fut très content de nous 
revoir. « Nous voulons, lui déclarai-je, partir avec vous, car nous 
devons aller habiter Gènes. — Cela me fait grand plaisir, et je vais 
chercher à avoir un bateau ». Le lendemain, après le dîner, nous 
nous rendimes au bateau, qui était à un mille du couvent. Mon 
compagnon ne voulait pas me suivre, mais voyant que je m'en 
allais pour de bon, il prit avec lui le gardien du lieu et vint derrière 
nous. Comme je lui tendais la main, pour l'aider à monter dans 
l'ambarcation, il la repoussa avec horreur, en disant : « A Dieu ne 


1. Johannin de Ollis. 


2. Le mistral, que Salimbene prend à tord pour un vent de mer. 


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plaise que tu me touches ! car tu n'es pas resté fidèle et bon 
compagnon pour moi. — Malheureux ! lui répliquai-je, reconnais 
la bonté de Dieu à ton égard ; le Seigneur en effet m'a révélé que 
si tu étais resté à Hyères, tu y serais certainement mort. Le sage 
ne dit-il pas dans l'Ecclésiaste : « Ne sois pas insensé, de peur que 
tu ne meurs avant ton temps! ». Mais bref, il ne voulut pas me 
croire, jusqu'à ce que « l'affliction lui eût donné l'intelligence de 
ce que je lui fis alors entendre ? ». En effet, durant tout l'hiver, au 
couvent de Gênes, il ne put se guérir de cette maladie qu'il avait 
contractée en Provence. Lorsque n'étant de nouveau embarqué le 
jourdeS'Mathiaset étant en quatre jours arrivé à Hyères 3, j'v trouvai 
six frères morts ct enterrés, entre autre le gardien qui l'avait 
accompagné au bateau, et que de retour à Gênes je lui eus rapporté 
la nouvelle de ces décès, il me remercia enfin de l'avoir retiré des 
portes de la mort. Ise rétablit à la longue, et plus tard il passa en 
Egvpte pour consoler les chrétiens qui y étaient retenus en 
captivité. 

Le jour même où nous avions quitté Hyères, nous arrivämes à 
Nice ; nous nous y renconträmes et fimes connaissance avec fr. 
Simon de Montesarculo dans Fa Pouille, qui était Procureur de 
l'Ordre près la Cour papale résidant alors à Lyon. Il voulait aller à 
Gènes, el accompagné du réfectorier de Lyon, il attendait sur le 
rivage qu'il pût trouver un bateau. « Nous en avons un, lui annon- 
çai-je, et demain nous nous mettrons en routc ». Cette nouvelle les 
réjouit. Le lendemain nous navigâmes toute la journée, ainsi que 
toute la nuit suivante ; et au point du jour nous abordions au port 
de Gênes qui est en face de la ville. Ce jour là était un Dimanche. 


Ce fut une grande joie pour les frères de nous recevoir, et en 


4. Eccie. VII, 18. 

2. Isaïe XXVIII. 49. 

3 Voir plus loin p. 70. 
4. 


Ce dut être le Dimanche 8 novembre 1248, vu que Salimbene resta à 
Hyères jusqu'à la Toussaint. 


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particulier pour fr. Etienne, l'Anglais, Lecteur du couvent, que le 
ministre général, selon sa promesse, envova plus tard à Rome, où 
il remplit également la charge de Lecteur, et où il mourut ainsi 
que son compagnon fr. Jocelin, tous deux ayant ainsi obtenu la 
réalisation de leur désir de voir Rome et ses sanctuaires. Le gardien 
de Gènes me donna deux tuniques neuves, l’une de dessous, Fautre 
de dessus. I en fit autant pour mon compagnon. Le ministre 
provincial fr. Nantelme, un saint homme, qui était originaire de 
Milan et avait exercé l'oflice de Lecteur, m'assura qu'il m’accorde- 
rait toutes les faveurs et satisfactions que je voudrais lui demander, 
et il désigna son propre compagnon, fr. Guillaume de Piémont, qui 
élait fort bon et savant, pour m'apprendre à dire la messe et à 
chanter. | 

En cette année 1248, se trouvait à Gènes un évêque de Corse qui 
avait été moine noir de l'ordre de S!' Benoit, et dont le père était 
natif de Plaisance et la mère, de Parme. En haine de l'Eglise il 
avait été chassé de Corse par le Roi Henri! ou par Frédéric, son 
pére, ex-empereur; il s'était réfugié à Gènes où il faisait des écri- 
tures pour gagner son pain. Îl venait chaqg'ie jour assister à la 
messe des Frères Mineurs et ensuite aux cours donnés par fr. 
Etienne. Ce fut cet évêque qui m'ordonna prètre? dans l'église de 
S'Honorat, qui est maintenant attachée au couvent des Frères 
Mineurs de Gènes, mais ne l'était pas alors. 

La même année, dans la vallée de Maurienne, qui va de Suse en 
Lombardie, à Lyon, et qui passe entre Grenoble et Chambéry, une 
montagne très haute dominant une plaine appelée le val de Savoie, 
à unc lieue de Chambéry, s'écroula la nuit et remplit tout le vallon 
sur une longueur d’une lieue et sur une largeur d'une lieue et demie. 
Sept paroisses qui se trouvaient à ses pieds furent ensevelies sous 
ses ruines et 4000 hommes furent tués. Alors s'accomplirent ces 


1. Henri, roi de Sardaigne, fils aaturel de Frédéric Il, empereur déposé 
par Innocent IV. 


2. En décembre 1248, aux Quatre-Temps. 


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— 70 — 


paroles de Job : « La montagne se mine et tombe, et le rocher csl 
arraché de sa place ; les eaux creusent les pierres, et l'eau qui bat 
contre la terre la consume peu à peu. C'est ainsi que vous 
perdez l'homme 1 ». A l'époque où cette catastrophe arriva, j'en 
appris la nouvelle, au couvent de Gènes, et l’année suivante, en 
passant par la contrée où elle se produisit, je pus m'en rendre 
compte moi-même. 

L'an du Seigneur 1249, fr. Nantelme, mon ministre provincial 
n'envoya au ministre général pour traiter des affaires de la pro- 
vince de Gênes. Je pris Ia mer à la St Mathias, et en quatre jours 
je parvins à Hyères, au couvent de fr. Hugues. Celui-ci fut très 
content de me revoir, et comme il était le vicaire du gardien. il 
mangea avec moi ct avec mon compagnon? dans une grande 
intimité, aucun autre frère n'étant avec nous, sauf celui qui nous 
servait. I nous donna un diner excellent en poissons de mer et en 
toutes sortes d’autres mets. Nous étions alors au commencement 
du grand carême3. Pendant le repas, nous nous entretinmes des 
choses de Dieu, des doctrines de l'abbé Joachim et des événements 
à venir. Et mon compagnon originaire de Gênes, et tous les frères 
de la maison étaient fort surpris de l'amitié que me témoigna fr. 
Hugues, car il n'avait pas coutume alors de manger avec d’autres, 
à cause du Carême sans doute. 

Quand je quittai Gênes, un amandier planté près de la sacristie 
était en fleurs ; à mon arrivée en Provence, je pus constater que 
beaucoup plus avancées les amandes y étaient déjà grosses dans 
leur écorce toute verte, aussi bien que les fèves dans leurs gousses 

Après le diner, je me remis en route pour me rendre près a 
général. Je le trouvai à Avignon, revenant d'Espagne, d'où il Ava 
été rappelé par le Pape Innocent IV, encore à Lyon, qui voulait 
l'envoyer chez les Grecs. On espérait, en effet, que grâce à l'em- 


4. Joh, XIV, 18, 19. 
2. C'était alors fr. Guillaume Blancardo. 


4 Le carême avait commencé en 1249 le 17 Fevrier. 


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pereur Vatace 1, ils allaient faire retour à l'Église Romaine. Avi- 
gnon est une ville de Provence située sur le Rhône, où je passai 
plusieurs fois à diverses époques. De là, je partis pour Lyon avec 
le ministre général. En arrivant à Vienne, nous rencontrâmes 
l'ambassadeur de Vatace que cet empereur envoyait au Pape pour 
le prier de lui députer le ministre général. C'était un Frère Mineur, 
dont le père était grec, et la mère de race latine. Il s'appelait fr. 

Salimbene, comme moi ; quoique n’ayant pas la tonsure cléricale, 
il parlait très bien le latin, comme aussi le grec. Le général 
l'emmena avec lui à Lyon. Dès que le général se présenta au Pape, 
celui-ci le reçut au baiser de la bouche et lui dit : « Dieu te par- 
donne, mon fils, d’avoir tant tardé ! Pourquoi n’as-tu pas pris un 
cheval en route ?, afin de m'arriver plus vite ? Pensais-tu donc que 
je ne puisse en payer la dépense ? — Père, répondit fr. Jean, au 
reçu de vos lettres, je suis venu avec assez de célérité, mais les 
frères chez. qui je passais m'ont retenu. — Nous avons reçu 

l'heureuse nouvelle que les Grecs veulent se réconcilier avec 

l'Église Romaine ; c'est pourquoi je veux que tu te rendes chez 

eux avec une bonne escorte de frères de ton Ordre, et il pourra se 

faire que par ton entremise, Dieu daigne amener de bons résultats. 

De mon côté, je t'accorde toutes les faveurs que tu désireras. — 

Père, je suis à vos ordres, car « Je suis prêt, sans que rien puisse 

me troubler, à exécuter vos commandements 3 ». — Béni sois-tu 

mon fils, pour ton excellente réponse ». 

Alors se trouvait à Lyon le Lecteur de Constantinople, fr. 
Thomas, un grec, de l'Ordre des Frères Mineurs, qui était un saint 
homme et parlait parfaitement grec et latin. Le général le prit 
avec lui pour partir chez les grecs. Fr. Thomas, d'ailleurs, avait 
été envoyé, lui aussi, par Vatace, pour lui ramener fr. Jean de 


1. Jean III Vatacc, empereur grec de Nicée, de 1222 à 1254. 


2. Ange de Clareno (Hist. Tribul. III) dit que le Bx Jean de Parme 
« visita tout l'Ordre, sans jamais se.servir d'âne, de cheval ou de voiture ». 


3. Ps. CXVIII. 60. 


De 


Parme. Ce dernier fut accompagné également par plusieurs frères 
fort capables, et il quitta L'on après la semaine de Pâques. 

Fr. Rufin, ministre provincial de Bologne, se trouvait à la même 
époque à L'on avec son compagnon fr. Bonaventure de Forli et 
fr. Bassetto : « Je l'ai envoyé en France, me dit-il, pour représenter 
ma province à l'Université ?; pourquoi es-tu allé habiter le couvent 
de Gênes ? Sache que j'en suis très mécontent, d'autant plus que 
pour l'honneur de ma province, je fais moi-même venir à Bologne 
des étudiants des autres provinces. — Pardonnez-moi, Père, lui 
répondis-je, car je ne pensais pas que vous le prendriez en mal. 
— Je te pardonne, en ce sens que tu vas de suite écrire l'obédience 


pour ton retour dans la province de Bologne, d'où tu es sorti avec 


ton compagnon 3 qui est à Gènes ». C'est ce qui fut fait. Mais Île 
général, durant son séjour à Lyon, ne sut rien de cette obédience. 

A Lvon, dans le même temps, était également fr. Raïinald 
d'Arezzo, de la province de Toscane, qui venait prier le Pape de 
le dispenser d'accepter l'épiscopat, car alors qu'il était Lecteur à 
Riéti, l'évêque étant décédé, les chanoines de l'endroit l'avaient élu 
pour lui succéder. Le Pape étant informé de son savoir et de sa 
sainteté ne voulut pas agréer sa requête, bien plus, sur le conseil 
de ses frères, les cardinaux, il lui ordonna de recevoir la consé- 
cration épiscopale. H lui fit même l'honneur de la lui conférer en 
personne, pendant que je demeurais à Lyon. 

Après cela je repris mon voyage et je me rendis à Vienne ; je 
passai ensuite par Grenoble et par la vallée de Savoie, où je pus 
juger de léboulement de la montagne # et j'entrai dans une église 


1. Le 11 avril 1249. — Fr. Jean de Parme ne partit pas immédiatement 
chez les Grecs, les lettres du Pape le chargeant de sa mission parmi eux, 
n'avant été données que le 28 mai 1249. Il se rendit auparavant à Gênes, 
Parme, etc. 

2. L'Université de Paris. 

3 Johannin de Ollis. 

k. La montagne écroulée l'année précédente, comme il a été dit plus 
haut. 


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De Jà, j'allai à Embrun, où il v avait un archevéque tt, natif de 
Plaisance, qui chaque jour voulait avoir deux Frères Mineurs, 
à sa table. Et s'ils ne venaient pas prendre chez lui le repas qui 
leur était copieusement préparé, il le faisait distribuer aux autres 
pauvres. I y avait dans cette ville un couvent de treize frères ; le 
« Frère, veuillez aller 


gardien de la maison me dit : manger avec 


l'archevèque, qui sera très content de vous avoir, vu que depuis 
longtemps déjà les frères n'y sont pas allés, c'est une gêne pour 
eux de s'asseoir si souvent à sa table. — Père, lui répliquai-je, dis- 
pensez-nous-en, et ne vous offensez pas de notre refus ; nous 
voulons, en effet, partir sans retard après le diner. Si nous nous 
rendions chez lui, Farchevèque nous retiendrait, pour avoir des 
nouvelies, dès qu'il saurait que nous revenons de la cour ponti- 
licale, et il nous empêcherait ainsi de continuer notre route ». Le 
gardien dès lors n'insista pas. «Je pense, dis-je ensuite tout bas à 
mon compagnon, qu'il vaut mieux pour nous terminer notre 
voyage, pendant que nous avons le temps propice avec d'excel- 
lentes lettres, afin de rendre au plus vite réponse à ceux qui nous 
ont envoyés, et d'être de retour à Gènes avant le ministre général ; 
autrement fr. Nantelme, notre ministre provincial serait fâché de 
la manière dont nous aurions rempli notre mission ». Mon com- 
pagnon m'approuva complètement. 

devint, de mon 


Plus tard, un archevèque de cette ville ? 


temps, cardinal de la cour romaine. C'était un homme de sainte 
vie, trés recommandable, et fort versé dans les sciences, la littéra- 
ture et la musique. Un jongleur ayant un jour joué de la vielle en 
sa présence, le pria de lui donner quelque chose : Si 


manger, lui dit l'archevêque, je te ferai volontiers servir à diner 


tu veux 


pour l'amour de Dieu ; mais pour ton chant et ta vielle, tu n'auras 


!. Humbert, archev. de 1945 à 1950. 


2. Hercri, archev. d'Embrun, de 1250 à 1261, 
d'Ostie en 1261. 


puis cardinal évêque 


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rien, car je sais chanter et jouer de la vielle aussi bien que toi ». 
Cet archevêque avait toujours avec lui deux Frères Mineurs. 

Après être sortis d'Embrun, nous traversämes les terres du 
comte de Dauphiné, et nous atteignimes ainsi Suse qui fait partie 
de la province de Gênes. Arrivés à Alexandrie de Lombardie, nous 
renconträmes deux frères de Gênes, le chantre fr. Martin et fr. 
Rufin d'Alexandrie. Lè lendemain nous allâmes à Tortona qui est à 
dix milles de là, et le jour suivant nous fimes le long trajet de 
Tortona à Gênes !. Les frères furent très heureux de me revoir, car 
je revenais de loin et je rapportais de bonnes nouvelles. 

Après la fête de Saint Antoine de Padoue ?, de FOrdre des 
Frères Mineurs, je partis du couvent de Gênes avec mon compa- 
gnon 3% Nous passämes par Bobbio et nous y vimes une des urnes, 
dans lesquelles l'eau fut changée en vin par le Seigneur aux noces 
de Cana. On dit du moins que c'est une de ces urnes ; Dieu, à qui 
tout est connu, sait si c’est vrai. Elle se trouve dans l'autel du mo- 
nastère de Bobbio et renferme beaucoup de reliques du B: Co- 
lomban qu'on nous montra. 

Nous parvinmes ensuite à Parme, d'où nous étions originaires 
et nous y fimes ce que nous avions à y faire. 

Le ministre général fr. Jean de Parme était arrivé à Gênes 
après notre départ. Les frères du couvent de cette ville lui deman- 
déèrent : « Pourquoi, Père, nous avez-vous enlevé vos frères que 
vous aviez envoyés ici ? Nous nous réjouissions de les avoir avec 
nous, et par amour pour vous, et parce qu'ils sont de bons frères, 
très encourageants et qu'ils se comportérent fort bien. — Où sont- 
ils ? répondit le ministre. Est-ce qu'ils ne sont pas dans cette 
maison ? Non, Père, car frère Rufin, ministre provincial de 
Bologne, les a rappelés dans sa province. — Dieu sait que je n'eus 
aucune connaissance de cette obédience, je les croyais ici, j'étais 


14. A la fin d'avril ou au commencement de mai 1249. 
2. Le 13 juin 1249. 
3. Fr. Johannin de Ollis. 


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méme très étonné qu'ils ne venaient pas me voir ». Il nous retrouva 
ensuite à Parme et nous dit d’un air souriant : « Vous avez beau- 
coup couru, enfants, tantôt en France, tantôt en Bourgogne, 
tantôt en Provence. tantôt à Gênes. et maintenant, vous voici au 
couvent de Parme. Si j'avais, comme vous, la facilité de me 
reposer, je ne voyagerais pas tant. — Père, lui répliquai-je, il vous 
incombe à vous de voyager, votre ministère l'exige ; sachez 
cependant que nous avons fait l'obéissance en toute sincérité ». Il 
fut très satisfait de ces paroles, car il nous chérissait. Quand nous 
fûmes à Bologne, il dit un jour dans sa chambre à fr. Rufin, mi- 
nistre : « J'avais mis ces frères au couvent de Gènes pour étudier 
cttu les en a fait partir. — Père, répondit fr. Rufin, j'ai agi ainsi 
pour leur donner satisfaction ; je les envoyai en France à l'époque 
où l'empereur Frédéric assiégeait Parme, je croyais leur faire 
plaisir en les rappelant. — C'est vrai, Père, dis-je au général. 
— S'il en est ainsi, ajouta le général à l’adresse de fr. Rufin, tu les 
placeras pour le mieux, afin qu'ils soient contents ; qu'ils s'appli- 
quent à l'étude, et qu'ils ne courent plus autant. — Volontiers, 
Père, reprit fr. Rufin. Je leur procurerai cette faveur et cette con- 
solation par amour pour vous et pour eux ». Il retint mon com- 
pagnon à Bologne, pour lui corriger sa Bible, et il m’envoya à 
Ferrare, où je restai continuellement pendant sept ans, sans 
changer de résidence. 


FR. PACIFIQUE M. D'AINCREVILLE. 
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Le Bienheureux Frère Roger de Provence 


La vie de ce saint personnage fut écrite, peu de temps après sa 
mort arrivée vers 1310, sur les données de son confesseur. fr. 
Raymond Pierre. Elle a êle publiée pour la première fois dans son 
integrilé en 1897, dans la Chroniea XNIV Generaliumi. Nous ne 
croyons pas nous tromper en affirmant que pour la plupart de nos 
lecteurs la traduction aura toute la saveur de l'original latin. 


C'est à cette époque {dans la seconde moitié du XHIe siècle] 
que vivait un homme de perfection rare et de haute contemplation, 
fr. Roger de la Province de Provence. Je vais en raconter sa vie, 
telle que je l'ai trouvée. On Île verra, nouvel Élie, semblable à un 
or très pur sortant de la fournaise du saint amour, emporté vers 
les cieux sur le char brülant de la divine charité. 

Il l'a dit lui-méme bien souvent, c'est à la suite d'une révéla- 
tion d'en haut qu'il embrassa l'Ordre des Frères Mineurs. Dès Île 
début de sa conversion, le Seigneur, pour augmenter ses mérites, 
permit qu'il füt attaqué d'une terrible tentation. | 


1. Analecla franciscana, t. IT. Quaracchi 1897, p. 383-392. On peut 
consulter sur le B. Roger : Barth. Pisanus, Liber conformitatum, Quaracchi 
1906, p. 317-320 : 540-541. — Arthurus a Monasterio Martyrologium francis- 


canum, Paris, 1653, p. 450. — F. de Gonzaga, De origine sceraphicae reli- 
gionis, Venise 1603, p. 930, — Wadding, Annales Minorum, Rome 1733, t. V, 
p. 160-164. — Sbaralea, Supplem. ad Scriplores Ordinis Minorum, Rome, 


1806, p. 647. — LE. Lemmens, Calalogus sanctorum fratrum minorum, Rome 
1903, p. 32. 


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rile, peu de temps aprés 
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A son seul souvenir, plus tard, il se sentait frémir et trembler, 
etilaflirmait qu'à son avis, il n’y eut jamais tentation plus violente. 

Pourtant, avec l’aide de Dieu, il lutta vigoureusement et sortit 
victorieux ; il fut dès lors tellement rempli de la grâce divine, qu'il 
ne connmit plus de péché mortel et, si parfois, le feu de la tentation 
se faisait sentir encore, il l'éteignait comme on éteint une étincelle 
en la jetant dans la mer. Nous tenons ces détails de fr. Raymond 
Pierre son confesseur, qui en fit bien souvent l'expérience. Quant 
à la nature de cette tentation, il ne voulut jamais s'en ouvrir qu'en 
confession. 


Un jour, s’entretenant familièrement avec ce mème confesseur, 
il lui dit n’avoir jamais eu qu’une seule fois une profonde douleur 
de ses péchés, parce qu'il connut de science certaine que Dieu lui 
avait pardonné tous ceux qu'il avait commis dans toute sa vie. Il 
élait parvenu à une si complète et si haute possession de lui-même 
que, le comblât-on de louanges, ou se sentit-il surabonder de 


grâces, il ne ressentit jamais le plus léger mouvement de vaine 
gloire. 


Sa confession était amère, nette et fréquente, si fréquente, 
qu'il se confessait huit, dix et jusqu'à vingt fois dans un jour. Il 
faisait une confession générale cinq ou six fois par an. 

Il était d’une mortification merveilleuse, stupéfiante. Quant à 
la nourriture et au lit, à l'extérieur, il était assez comme tout le 
monde, mais en lui-même, c'était tout autre chose. Partout où ilse 
trouvait, il s'élevait à Dieu, et il s’efforçait de s'absorber si bien 
dans la divine louange, qu’il ne fût plus capable de goûter la 
nourriture. Lorsqu'il ne pouvait y parvenir, il s'abstenait de 
tout aliment savoureux, comme le constata fr. Raymond, une 
fois, à propos de figues, une autre fois à propos de poissons, 
souvent à propos de vingt autres choses. Il avait peur de faire des 
abstinences excessives, quoiqu'il l'eut pu facilement, parce que ce 
genre de mortificaticn diminuait en lui la dévotion intérieure où 
il était comblé par Dieu de grâces singulières. 

I alla jusqu'à dire à son confesseur, que ce qui le fatiguait le 
plus, c'était de manger ou de dormir. 


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Il gardait ses sens extérieurs avec un soin extrême; il ne 
pouvait supporter les paroles inutiles ; quant aux murmures et 
aux bouffonneries, il les avait en horreur et les fuyait comme Île 
venin d'un serpent. Aussi, quand il était à table, voulait-il toujours 
entendre une sainte lecture. Un jour, c'était pendant qu'il était 
custode, il surprit son confesseur, homme de perfection pourtant, 
qui se laissait aller à des paroles oiseuses ; il lui ordonna de 
réciter sur Je champ, à genoux, le Miserere, le Salve Regina, le Credo 
etun Ave Maria pour chaque parole inutile qu'il lui arriverait 
de dire ; et comme celui-ci le priait, un peu plus tard, d'enlever 
ou d'adoucir la pénitence, il n'en voulut rien faire, se contentant 
de lui permettre de ne pas la faire sur le champ et à genoux. Il 
gardait si bien ses yeux de tout vain regard, que c'est à peine s'il 
regardait jamais une femme au visage, pas même sa mère, sainte 
personne cependant et avancée en âge. Il put dire un jour à son 
confesseur qu'il y avait bien trois ans qu'il n'avait pas reconnu les 
traits d'une femme. — Ft pourquoi, Père, lui demanda celui-ci, les 
craignez-vous à ce point ? — Mon Fils, lui répondit-il, tant que 
nous faisons ce que nous pouvons pour fuir le péché et l'occasion 
du péché, le Bon Dieu ne manque pas de faire ce qui est en Lui 
et I] nous garde du mal; mais t’arrive-t-il de t'exposer au danger, 
surtout en cetle matière, vers laquelle ne nous porte que trop 
notre nature viciée, il est juste que tu sois abandonné à tes propres 
forces ; or, sache bien que sans l'aide de Dieu, tu ne vaincras 
jamais la tentation, même la plus courte. 

I disait encore que la présence des femmes le rendait encore 
plus chaste. De fait, il en avait une telle horreur en son cœur que 
ce lui était presque toujours un cruel tourment de les voir ou de 
les entendre parler, même de choses de haute dévotion. 

H se trouvait ordinairement si absorbé en Dieu, qu'il ne 
percevait ni le gout de ce qu’on lui donnait à manger, ni la couleur 
des habits, ni la valeur des choses. Une fois, le gardien du couvent 
lui fit faire un habit de meilleure étoffe qu'aux autres ; il v avait 
bien huit jours qu'il le portait, sans se douter de rien, lorsque son 
confesseur, croyant lui faire plaisir, le lui fit remarquer... Stupé- 
faction du saint homme ! — Tiens, c'est vrai, dit-il, et aussitôt 


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d'ôter cet habit en reprochant au confesseur de ne le lui avoir pas 
dit plus tôt. 

Tout bon, tout bienveillant que füt cet homme de Dieu, il n’en 
était pas moins inflexible et dur lorsque son zèle pour les âmes et 
pour l’honneur de Dieu le poussait à infliger quelque correction. 
Les innocents eux-mêmes tremblaient alors devant lui. On avait 
beau le prier, même à genoux, de se montrer miséricordieux pour 
ceux qu’il avait punis, on n’obtenait presque rien. Ilavait coutume 
de répondre : « Lors même que les anges viendraient me supplier 
comme vous le faites, je n’oserais pas enlever la pénitence ; car, si 
Moïse pria pour les péchés du peuple, ce n’est pas par la prière, 
mais par le glaive, qu’il châtia les coupables. Je sais donc que 
moi aussi je dois prier pour mes frères qui ont péché ; mais si je 
veux que Dieu pardonne l'offense qui lui a été faite, il me faut 
punir sévèrement les délinquants ». 

Son amour pour Dieu était si ardent, si brülant, que rien qu'à 
le regarder on voyait qu'il devait s’entretenir sans cesse avec ce 
Dieu. Aussi, bien souvent, au chœur, au réfectoire, ou même en 
conversation, le voyait-on lever les yeux au ciel et faire de pieuses 
inclinations sans aucun respect humain ; il avait alors le visage 
ardent, poussait de profonds soupirs, et de la tête et du corps, il 
faisait les gestes d’un homme qui cause avec Dieu. Lorsqu'il était 
question de la gloire de Dieu ou du bien du prochain, rien ne 
l'arrétait, et il était si éloigné de toute vaine gloire, que, et il le 
disait à son confesseur, il n'avait nulle crainte de perdre la vertu 
d'humilité, de quelques louanges qu’on le comblât. Et en effet, 
disait-il, qu'est-ce que l’homme possède en propre, dont il puisse 
se glorifier ? Mais, s’il reçoit quelque don de Dieu, voilà ce dont il 
peut tirer sa gloire. Aussi, l’entendait-on dire parfois que s’il était 
le plus grand saint de la terre, il voudrait que tout le monde le 
sût, afin que tous rendissent gloire à Dieu, qui aurait ainsi comblé 
de ses dons, le plus vil de tous les hommes. De là vient qu’un jour 
il gourmanda violemment un de ses frères. Il le félicitait de son 
humilité, et par humilité, celui-ci se défendait d’être humble. — 
« Eh quoi, petit misérable ! lui dit sévèrement le saint homme, 
pourquoi veux-tu cacher le don de Dieu? Sois tranquille, on saura 
assez que de toi-même tu ne peux avoir rien de bon ». 


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Un matin qu'il célébrait sa messe, et il le faisait presque tous 
les jours, dans un accès de ferveur, il se retourna si brusquement, 
qu'il en faillit tomber, et Ia messe finie, on le vit trembler, grincer 
des dents, se tordre les mains... Ceux qui ne connaissaient pas sa 
dévotion, le prirent pour un fou. Lorsqu'il était dans ces accès 
d'amour divin sa parole était de feu, et ceux qui l'entendaient se 
sentaient tour à tour frappés de stupeur, inondèés de joie, remplis 
de componction, jusqu'à en verser des larmes. D'autres fois, ils 
eussent dit qu'une main puissante leur saisissait le cœur pour Îles 
entrainer au ciel. H ne voulait précher que sur ce qu'il avait 
d'abord pratiqué. Une veille de Saint-François, au chapitre, ül 
parla à la communauté, sur ce texte : factus sum tanquam vas 
perdilium, avec une telle ardeur que tous les frères se sentirent 
remplis d'une merveilleuse joie et brülants de ferveur ; aussi, lui 
demandèrent-ils de leur donner encore ce sermon après diner. 
Il Je leur promit, maïs il ne put le faire, pris qu'il fut par d'autres 
occupations. 

Un autre jour, un dimanche après le diner, il prêcha au peuple 
dans l'église du couvent, et son ardeur fut telle, qu'au souper, sans 
presque manger, il se mit à prècher à la communauté ; puis, le 
souper terminé, 1 prit à part le gardien, fr. Raymond Pierre, son 
confesseur et un autre frère et commença à leur parler d'une ma- 
nière trés profonde de la splendeur des anges et de Icur transfor- 
mation en Dieu... il tenait les veux au ciel, on eut dit qu'il lisait 
dans un livre ouvert et l'un de ses auditeurs se trouva rempli d'une 
si grande flamimne d'amour, qu'il crut en devoir rendre le dernier 
soupir. I était tout couvert de sueur, ilse voyait vraiment en dan- 
ger de mort, aussi, à l'heure où on se lève pour Matines, il pria fr. 
Roger de lui finir son sermon. Celui-er, sans trop réfléchir à ce 
qu'il entendait, le fit, avec une telle force d'expression que, se 
retirant quelques instants plus tard, tout étonné de la profondeur 
de son langage : «Vraiment, se disait-il à lui-même, si les frères 
m'avaient entendu,ils auraient cru que je parlais hébreux ou grec.» 

Plus tard, le frère qui s'était senti ainsi rempli des flammes du 
feu divin, lui demanda comment il se faisait que sa parole pro- 
duisait un tel effet. Le saint lui répondit : « Mon frère, l'homme qui 


81. 


au commencement de toutes ses actions élève son âme à Dieu, et 
rapporte tout à lui, trouve Dieu en toutes choses. Donc, mon fils, 
quand tu veux lire les Saints Livres, élève ton cœur à Dieu ainsi : 
Seigneur, le plus vil de vos serviteurs, indigne de tant de bien, 
veut entrer et voir vos trésors, daignez Fintroduire vous-même, 
Ô Seigneur, et faites-lui la grâce d'apprendre, en vos divines 
paroles, à vous aimer et à vous connaître, mais à ne vous connaitre 
que pour vous aimer davantage. Cette âme-là, ajoutait-il, trouvera 
son Dieu aux premiers mots qu'elle lira dans le Saint Livre ». 
Il faisait toujours ainsi lui-même ; aussi, la première pensée qu'il 
trouvait en ouvrant le livre, lui apparaissait comme de haute 
importance. De là vient que Les marges de sa bible étaient toutes 
couvertes de notes et de remarques. Il en trouvait à faire là où les 
autres ne voyaient rien. 
Un jour, c'était à Beaucaire, ses frères lui demandèrent de 
leur parler du Bon Dieu. Il répondit : « L'homme parfait ne se 
soucie pas de parler de Dieu ». Son confesseur, tout étonné, lui dit 
qu'il ne comprenait pas ce qu'il entendait par là, vu surtout la 
parole de Saint Grégoire : « L'homme parfait a grand faim de 
parler de Dieu ». Frère Roger, pour expliquer sa pensée répondit : 
« Ce que l’homme parfait apprend de Dieu, dans ses exlases, est si 
profond, si grand, qu'il ne trouve pas de langage pour lexprimer; 
aussi, n'est-ce pas de bon cœur qu'il parle aux autres de ce qui 
est inefFable, il a peur de le trop rabaisser. Les Saintes Écritures 
elles-mêmes ne font que balbutier quand elles expriment ce que 
Dieu se plait à révéler à Fhomme parfait ; il est bien plus facile, en 
effet, de les faire connaître dans le silence et le secret de cœur que 
de les revêtir des formes du langage ». Aussi disait-il qu'il faisait 
peu de cas des Écritures quand il méditait la grandeur de Dieu. 
Et pourtant il prenait un tel charme dans les paroles de vérité, 
qu'il évitait avec le plus grand soin le moindre mensonge. Aussi, 
lorsqu'il parlait en public, il employait presque toujours le mot 
peut-être. Souvent, il répétait que l’âme qui aime Dieu, ne se laisse 
pas plus facilement aller au péché le plus véniel, qu’au péché mortel. 
Fr. Roger fut aussi favorisé de divines révélations et rempli 
de consolations célestes ; de temps en temps, il était ravi en Dieu, 
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et c'est alors qu'il apprenait les divins secrets. 

H raconta à son confesseur que fr. Bérenger Bertrand, dont il 
avait été J'ami, lui apparut après sa mort. L'homme de Dieu l'in- 
terrogea sur son sort éternel. «Il est heureux, répondit-il, car la 
grâce de Dieu m'a sauvé, et le Seigneur m'a envoyé vers vous 
pour vous révéler le signe auquel vous reconnaitrez ceux qui sont 
du nombre des élus. «€ Tout homme en qui vous reconnaîitrez ce 
signe, lui dit-il, est prédestiné à la vie éternelle ». Son confesseur 
lui demanda alors, avec instance, quels étaient ces signes ; il 
répondit simplement que c'étaient des signes tout spirituels et 
qu'un homme ne pouvait les révéler à un autre homme, sans une 
intervention spéciale de Dicu. Le confesseur insista pour savoir si 
fr. Roger reconnaissait ces signes en lui, mais il ne voulut 
absolument rien répondre. 


Une nuit, pendant Matines, il me semble bien que c'était 
en Ja fête des saints Cosme et Daimien, au moment où les 
frères disaient ce verset du psaume : Zmmilit angelus Domini in 
cireuilu timentiun eum, on vit apparaitre devant fr. Roger, 
au grand étonnement de tous, comme une sphère de feu, 
de la grosseur d’une grande corbeille. Elle resta immobile 
quelques instants, c'est-à-dire jusqu'à ce que la communauté 
chantät le versel suivant : Gustlale el videte, quoniam suavis est 
Dominus, puis, se mit en mouvement, et doucement traversa Île 
chœur en s'élevant jusqu'au haut de la muraille, et tout à coup 
disparut. Fr. Roger, en extase, se tenait debout, immobile, comme 
s’il dormait, et son capuce lui couvrait complètement la face. Le 
méme jour, à la fin de None, après sa confession, son confesseur 
lui demanda S'il avait vu cette flamme. IT répondit d'abord avec 
un bon sourire, en faisant la description du globe de feu, et il 
ajouta, en soupirant profondément : CITY en avait, cette nuit, au 
chœur, qui ont appris de bien grandes choses sur Dieu », puis, 
avant interrogé son confesseur sur ce sujet, il fut fort surpris de 
l'entendre lui répondre qu'autant qu'il pouvait s’en rendre compte, 
lui, n'avait reçu de Dieu, aucune grâce spéciale à cette heure-là. 

Enfin, eomime le confesseur lui demandait avec instance ce 
qu'était cette flamme, il répondit que c'était un ange de Dieu. 


: 


— 83 — 


Un autre jour, ce même confesseur lui demanda comment il 
se faisait qu'un homme comme lui, si plein de ferveur, n'avait pas 
le don des larmes, car on ne le voyait jamais pleurer. I} répondit : 
« L'homme qui reçoit la grâce du ravissement, a l'esprit tellement 
entrainé vers Dieu, tellement absorbé en Lui, que parfois le corps 
n'a aucune part aux consolations de l'âme, ni l'âme aucune part à 
ce qui se passe dans le corps. Il ne convient pas, ajouta-t-il, qu'un 
paysan soit admis à la table du Roi Suprème tant qu'il n'a pas 
encore dépouillé le corruptible, pour se revêtir de l’incorruptible, 
d'où il suit que l’âme seule est introduite dans la chambre nuptiale 
de son Epoux, à moins que dans sa libéralité, Dicu ne permette 
que quelque parcelle des joies dont l'âme déborde ne tombe sur 
le corps. J’ai eu moi aussi, parfois, cette dévotion mêlée de larmes, 
c'esl pour cela que je refusai souvent de servir la messe ; on nren 
a repris au chapitre, mais je n'ai pas dit pourquoi j'agissais de la 
sorte. Non, je n’aimais pas à servir, parce que, pendant la messe, 
en considérant d’un côté la venue du Grand Roi accompagné d’une 
multitude d'anges, et de l’autre, mon indignité et celle des autres 
assistants, je sentais mon cœur si rempli des grandeurs de mon 
Dieu, qu'au moment de l'Élévation, ou bien il me fallait sortir pour 
n'être pas vu, ou bien, malgré moi, je poussais de grands cris, de 
sorte que le prêtre et l'assistance s'occupaient bien plus de moi 
que du Bon Dieu ». 

Sa ferveur se manifestait par l'affluence du sang au visage, par 
des soupirs répétés et par de fréquentes inclinations de la tête. 
Et cela lui arrivait en tout lieu, même à table, sans qu'il en fût 
gèné le moins du monde. I avait coutume de dire en ellet, que 
l'amour vrai et la gène ou respect humain ne vont pas ensemble. 
Aussi, beaucoup, surtout de ceux qui ne le connaissaient pas, 
ignoraient-ils sa grande dévotion, d’abord, parce que tous ces 
mouvements dont je parlais plus haut, il les faisait ouvertement 
devant tout le monde, et on l'eût pris alors plutôt pour un fou que 
pour un Saint; el aussi parce qu'on ne voyait sur son visage ni larmes, 
ni souffrance, ni modestie des yeux, comme on le voit en d'autres 
dont la figure est pâle, et les veux ardents. Chez lui, nous l'avons 
dit, on remarquait un teint très coloré, qui indiquait plutôt quelque 


CPP OO RE ES 


— $S4 — 


violente passion du corps que la dévotion de l'âme. I] ne pratiquait 
point non plus de grandes abstinences ; il n’osait pas, de peur 
qu'en affaiblisant son corps, il ne rendit son esprit incapable de 
s'élever vers Dieu avec la nême facilité, et de supporter la douceur 
de l'extase. 

Dans cet état de ravissement, son cœur se dilatait, s’'échauffait, 
s'enflammait, et parvenait alors aux aperçus les plus élevés sur 
Dieu, et à des embrassements spirituels presque insupportables à 
un mortel ; on s'en rend bien compte en parcourant ses considé- 
ralions qu'il écrivit en stvle admirable sous le souffle de l'Esprit- 
Saint, surtout trois d'entre clles. 

La première est celle qui commence par ces mots: Si prœsens 
Dominus, st præwsens mundus. 

Un jour que son confesseur la lui lisait, ïl fut, à son seul 
souvenir, tellement rempli de ferveur, qu'il ne put pas l'écouter 
plus longtemps, et qu'il s'écria, avec un profond soupir : « Je 
voudrais, si je pouvais, et si Dieu le permettait, donner mille 
mondes pour qu'il te fût accordé de voir où se trouvait cet homme 
quand il fut ravi de la sorte », et tout le reste du jour, il ne fit que 
soupirer et pleurer. La seconde des considérations dont j'ai parlé 
plus haut, commence par ces mots : Ercessus, introilus, transilus, 
et la troisième par ceux-ci : O qui es, o qui non es.. 

Son confesseur lui disait une fois que c'est une grande chose 
que le ravissement, qu'à cause de ceux qu'il a eus fr. Gilles ! est 
vraiment admirable. Le saint homme répondit: Pour l'âme élevée, 
rien n'est plus facile que le ravissement, et il ajouta : Je connais 
un homme qui a été ravi jusqu'à la plus haute compréhension du 
divin, plus de cent fois pendant Matines, peut-être mème pendant 
chacun des versets des psaumes. Ce même homme, une infinité de 
fois, a résisté à ces ravissements, et il a, pour fuir Dieu et échapper 
à ces embrassements ineffables, déployé une aussi grande force 


1. Il s'agit du B. Gilles d'Assise, l’un des premiers compagnons de 
S. François, mort à Pérouse en 1262. 


EE —— 


— 85 — 


que d'autres en déploient pour y parvenir, et comme le confesseur 
tout étonné, lui en demandait la cause, il répondit : qu'à cet 
homme, Dieu ouvre parfois si largement les trésors de sa grâce et 
de sa bonté, qu'il est assuré qu'il n'en sortirait pas vivant, s’il 
fixait un seul instant son regard sur ce qui lui est montré. Et quel 
mal v aurait-il à n'en point revenir, fnsistait le confesseur, en 
ajoutant que pour lui, il était tout prèt à courir ce danger, pour 
être toujours en la compagnie du Christ Jésus. 1] répondit : C'est 
un très grand danger ; sans doute un pareil état, bien réglé, bien 
assis, est le plus sûr qu’on puisse avoir en cette vie, mais aussi, il 
n'y en a pas de plus dangereux, si la discrétion n'y grandit avec la 
dévotion. Or, est-ce de la discrétion, ajoutait-il, qu'un vil esclave 
s'approche audacicusement, quelque bien appelé qu'il y soit, de 
ces caresses si élevées, de ces embrassements du Grand Roï ? Que 
le Bon Dieu me mette avec ses fils, et alors, je m'approcherai sans 
crainte ; mais tant que je resterai esclave, tant que je demeurerai 
dans cet état où je puis le perdre pour l'éternité, je dois humble- 
ment me regarder comme indigne de si douces, de si excessives 
familiarités, et les fuir. 

Une autre fois, il se vit lui-même au milicu d'un temple d'une 
inestimable beauté, temple qu'autour de lui on appelait le temple 
de la Trinité, et il aperçut un ange qui d'un vol admirable 
descendait du ciel, et comme il approchait de la terre, il regarda 
fr. Roger avec une grande douceur, et voilà qu’en volant de côté 
et d'autre, il fit sortir de sa bouche une abondante fumée, si bien 
que le temple en fut tout rempli et qu'on ne voyait plus que 
l'extrémité de ses ailes. Et l'ange, volant toujours de la même 
manière, monta au ciel, et fr. Roger, en un clin d'œil, se vit 
élevé vers les cicux et il ne pouvait comprendre, que lourd comme 
il était, il put rester ainsi en l'air, sans soutien. Et comme il 
regardait encore, voilà qu'une porte s'ouvrit dans le ciel, et à 
cette nouvelle apparition, il goûta une nouvelle joie, et se sentit 
rempli d'une allégresse inestimable. Et pendant qu'il regardait 
cette porte ouverte, il vit le bienheureux apôtre Pierre, sur 
le seuil, avec un visage respirant l'autorité, qui regardait au 
dehors, à droite ct à gauche, et qui semblait faire signe que 


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— 86 — 


quelqu'un allait venir el que tous se préparassent à lui rendre 
lcurs devoirs. Et lapôtre rentra, le bienheureux Paul vint à son 
tour, regarda de la méme manière et rentra aussi. Fr. Roger 
comprit que celui qui allait venir était Notre-Scigneur Jésus-Christ 
lui-même, et il l'attendit dans la fraveur et le tremblement, et 
voici que quelques instants plus tard, les deux apôtres revinrent, 
conduisant avec le plus profond respect le Seigneur Jésus : ils se 
tenaient l'un à sa droite et l'autre à sa gauche. Etcommeils vinrent 
à passer devant fr. Roger, celui-ci se mit à crier : Seigneur qui 
ètes-vous ? Seigneur, qui êtes-vous ? et il courait après lui, et 
quelque effort qu'il fil, il ne pouvait apercevoir la face du 
Seigneur, tant son respect et sa frayeur étaient grands. Cependant, 
il continuait à courir et à crier ; alors le Christ se retourna et fr. 
Roger tout stupéfail et tout joveux, se trouva à ses pieds, et comme 
il répétait sans cesse : Seignetir, qui êtes-vous ? le Christ répondit : 
«Je suis Celui qui suis, Ægo sum qui sum», et le bénissant, il lui dit: 
«tu es le bienvenu, mon fils, tes péchés te sont remis, persévére 
dans ma grâce et tu seras avec moi à jamais ». Alors fr. Roger 
s’'enhardit et faisant un cffort violent, jeta un coup d'œil sur la face 
du Seigneur, et depuis lors ce visage du Christ demeura si bien fixé 
dans son esprit et dans son imagination qu'il lui semblait lavoir 
toujours devant les veux. 

Une autre fois, 1 fut ravi en une clarté si mystérieuse et si 
céleste, et si bien plongé dans l'immense abime de la divinité, qu'il 
ne paraissait ne plus rien voir que Dieu. 

L'année de sa mort, le jour de l'Épiphanie, il était à se reposer 
après une longue oraison, lorsque fr. Bertrand, autrefois Jecteur à 
Montpellier, homme d'une éminente sainteté, et qui était alors 
mort, au moins depuis trois ou quatre ans, lui apparut revêtu de 
l'habit des FF. Mineurs. L'apparition se mit à ôter quelque chose 
qui cachait sa gloire, et cette gloire se montra peu à peu. À cette 
vue, fr. Roger, désireux de mourir pour être avec lui, se mit à 
crier : Fr. Bertrand, quand quitterai-je ce monde ? et il répéta ces 
mots nombre de fois. Fr.Bertrand répondit: «Cette année, avant la 
Saint-Silvestre. — Mais cette fête est déjà passée, dit fr. Roger. — 
Et l’autre, vousmourrez comme je vous l'ai dit, avant la Saint- 


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— 87 — 


Silvestre. — Et fr. Roger : Est-il réglé par Dieu que je serai sauvé ? 
— Et fr. Bertrand : Sachez qu'il est décrélé au ciel que vous serez 
du nombre des élus ». 1] parut alors à fr. Roger que fr. Bertrand se 
préparait avec soin à dire la messe, et lorsqu'il eut disparu, fr. 
Roger fut ravi jusque dans le paradis, et là, il vit sur une sorte d’autel 
de merveilleuse beauté, tous les saints rangés par ordre devant 
Dieu, et voici que survint la B* Vierge Marie, revêtue d'un manteau 
admirable, et elle prenait des hosties consacrées et distribuait aux 
Saints la Sainte Eucharistie, et en chacune des hosties, fr. Roger 
voyait N.-S. Jésus-Christ en personnne. Alors, un des Saints, parti 
de la gauche, vint demander à fr. Roger ce qu’il faisait, et celui-ci 
répondit : Je suis frère mineur. Alors le saint prenant sur l'autel 
une hostie, lut l'inscription qu'elle portait, et dit : celle-ci est pour 
toi, et il lui donna la Sainte Communion, et lui commanda d'aller 
précher à certaines religieuses, à l’âme affaiblie ; et il le fit, quand 
il fut revenu à lui. 

La même année, pendant la semaine sainte, tourmenté qu'il 
était par le désir de mourir, il ne parlait plus aux frères comme il 
avait coutume de le faire, à l'église ou au réfectoire, mais il courait 
toute la journée dans le jardin, en parlant tout seul à voix basse. 
Son confesseur l'avant vu, s’approcha et l'entendit qui disait : 
Seigneur, quand mourrai-je ? ct il s’aperçut qu'il avait le visage 
tout en feu, la poitrine haletante et les yeux fixes comme un 
homme ivre. 1] en fut stupéfait et n'osa lui parler. Mais fr. Roger 
courut à lui en criant sans cesse : Fr. Raymond, quand mourrai-je ? 
Celui-ci en eut pitié, et le suivant, il lui dit : Père, pourquoi 
vous tourmenter ainsi de ce désir de la mort, puisque vous savez 
par révélation que le terme de votre vie est proche? On vous a 
annoncé, en effet, que vous sortiriez de ce monde avant neuf mois. 
Ce qu'entendant, il se mit à crier : Fasse le ciel que je ne vive pas 
aussi longtemps ! Non, non, je ne pourrais supporter qu'un pareil 
feu habite une si.vile matière. -- Mais, reprit fr. Raymond, 
en continuant à vivre, vous ajoutez continuellement à votre 
couronne. — Quel besoin a cet homme de vivre encore, vociféra- 
t-il, comme un furieux, et, lui faisant un signe de la tête, il lui dit : 
« Allez, Allez ». Mais le confesseur continua à s'entretenir avec lui, 


== 88 


et, le sachant au-dessus de toute vaine gloire, il se recommanda à 
lui comme à un saint déjà dans la gloire, puis il se retira. Après 
son départ, le saint homme continua à parcourir le jardin en 
criant : Quand mourrai-je, Seigneur ? Cela dura trois jours. Les 
jours suivants, il ne fit que répéter avec force soupirs : Infirmata 
est in pauperlale virlus mea. Pourquoi dites-vous cela, lui demanda 
rois ou quatre fois son confesseur. Cédant à ses instances, il Jui 
répondit avec une grande chaleur : N'ai-je pas besoin de dire que 
la force de mon âme s'en va, puisque je ne peux plus endurer_ 
mon Dicu, puis même que je suis obligé de lui demander de 
s'éloigner de moi, parce que la douceur dont il m'inonde est au- 
dessus de mes forces ? Alors, il s’en alla. 

Souvent, il disait en pleurant cette parole de David : Tola salus 
mea Dominus el universa voluntas; nec est quidquam in ea, quod non 
germinel. Quelquefois, il ajoutait à voix basse : Convertlere anima 
mea, in requiem tuam, quia Dominus benefecit bi. 

Le jour de Pâques de Ia même année, comme il était ainsi 
languissant au couvent d’Uzès, fr. Bertrand lui apparut de 
nouveau avec un autre saint, sous la forme d'un corps glorieux. 
Tout transporté du désir de cette gloire qu'il apercevait, fr. Roger 
dit : Fr. Bertrand, mon Père, est-ce bien vrai, ce que vous m'avez 
promis ? — Oui, répondit celui-ci, tel que je vous lai dit, — Et 
fr. Roger, tout anxieux : Quand, quand ? — Bientôt, mais il reste 
encore en vous quelque chose à amender. 

Fr. Roger, parlant alors d'un frère mort, demanda s'il était 
sauvé. H répondit qu'il Pétait, — sur un autre, il fit la même 
question, — pour celui-là aussi, la réponse fut aflirmative. Et 
comme il interrogeait encore au sujet d'un troisième, fr. Bertrand 
lui répondit : Pourquoi m'interrogez-vous ainsi sur les frères ? 
Sachez que tous ceux qui meurent dans FOrdre de Saint-François 
et dans l’observance de la règle, obticnnent le bonheur éternel ; 
puis il disparut. Sur les instantes prières de son confesseur, fr. 
Roger lui raconta cette vision, en ajoutant : Je vous dis tout cela 
pour que vous sachiez que je vais mourir bientôt. Deux mois et 
demi plus tard, au mois de septembre, vers le soir, environ trois 
mois et demi avant la Saint Silvestre, le saint homme quitta ce 


8 — 


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— 89 — 


monde pour monter vers son Père. — Au même moment, trois 
hommes qui étaient allés sur l’esplanade, en dehors de la ville, virent 
un gros globe de feu qui s'élevait du couvent vers le ciel. Dans 
leur stupeur, il se hâtèrent de venir frapper à la porte des frères, 
en demandant ce qu'il y avait. On leur répondit que fr. Roger 
venait de mourir. Leur stupéfaction grandit encorc et ils s’en 
allèrent persuadés qu'ils venaient de voir l'âme du bon frère 
monter au ciel. 

Après la mort de fr. Roger, il arriva qu’une pieuse femme qui 
l'avait beaucoup aimé durant sa vie, se trouvait une nuit à prier 
la B. V. Marie, avec grande ferveur, et en faisant force génuflexions 
pour les besoins d'une autre personne ; et elle eut peur, si elle 
Communiait un dimanche, comme elle en avait l’habitude, qu'on 
nc remarquät sa piété, aussi elle résolut de remettre sa communion 
à un autre jour. Or, ce même dimanche, vers l’heure de Tierce, 
elle vit fr. Roger sortir d’un océan d'ineffable gloire, revêtu 
d'une tunique moitié blanche et moitié rouge, et traversée 
au milieu par une bande de la largeur d’une palme et toute 
décorée de lames d’or. En lapercevant, elle se mit à genoux 
et toute contrite de ses péchés, elle lui dit : Frère Roger, 
mon Père, Dieu aura-t-il pitié d’une créature aussi vile que je 
Suis ?.., car j'avoue que j'ai commis tels et tels péchés.. Quand elle 
eut achevé sa confession, il lui sembla que fr. Roger lui donnait 
l'absolution, Et au même moment, du même océan de gloire sortit 
Saint Jean l'Évangéliste, portant un calice avec le précieux Corps 
du Christ, et il lui donna la Sainte Communion, puis les deux 
Saints disparurent. Et cette femme se mit en route, in fortitudine 
cibi illius, toute remplie de ferveur, et s'en alla au tombeau de fr. 
Roger, qui était bien à une distance de dix lieucs. Or, cette femme 
de délicate Santé, ne pouvait d'ordinaire faire une lieue sans se 
"poser deux ou trois fois, et cependant à cette heure, elle se 
“oil si vigoureuse d'esprit et de corps, qu’elle fit toute la route 
depuis le samedi à trois heures après-midi, jusqu’au dimanche à 
hs heures du matin. De plus, quoiqu’elle n’eut jamais fait ce 
YoYage, elle y alla directement, sans avoir à demander son chemin, 
À, lorsqu'elle ne fut plus qu’à deux lieues d’Uzès, il lui semblait” 


L=. 


230) = 


qu'elle ne touchait plus terre, tant était grande l'ardeur dont elle 
était remplie. Elle comprit bien que c'était un miracle, et depuis 
lors, elle visita le tombeau du saint chaque année. 


Jules LiNor. 


D ne 


— 91 — 


Géographie de la Province de France 1217-1792 


Les érudits qui s'occupent d'histoire locale éprouvent de 
réelles difficultés à se reconnaître parmi les noms, les dates, l’obé- 
dience des couvents qu’ils peuvent rencontrer au cours de leurs 
études. Telle maison a pu, au cours des siècles, modifier son appel- 
lation, changer d'obédicnce, passer d’un groupement monastique 
dans un autre : toutes circonstances qui déroutent l'historien local 
peu familiarisé avec l’histoire générale des Ordres religieux. 

Plus que tout autre, l'Ordre de Saint-François paraïitra compli- 
qué à ceux qui n’en ont pas examiné de près la structure et le 
développement. Ses multiples réformes, l'existence, pour chacune 
des congrégations réformées, d’une hiérarchie et de groupements 
qui, quoique embrassant les mêmes régions, sont loin d’être iden- 
tiques ; le voisinage dans la même ville de deux maisons apparte- 
nant à des réformes différentes, forment autant de difficultés qui 
embrouillent les recherches, les allongent, et font souvent perdre 
tout espoir d’éclaircir un problème. 

Comme l'Ordre franciscain a été très répandu en France, 
qu'il est intimement lié à l’histoire du pays, et que, d'autre part, 
ses variations d'obédience ont été plus nombreuses que celles de 
beaucoup d’autres instituts, on a cru rendre service aux études 
hisloriques en dressant des tableaux indiquant les situations et 

réformes aux différentes époques, et en y ajoutant une liste alpha- 


bétique des Couvents, avec, pour chacun d'eux, un bref curriculum 
vilae. 


Ce travail sera divisé en cinq parties correspondant aux cinq 


provinces territoriales qui se sont partagé le royaume dès avant 


le milieu du XIIIe siècle : la France, la Provence, l’Aquitaine, la 
Bourgogne et la Touraine. 


Ex LUN ie Father 2 AAC ARE ESS 


— 92 — 


La présente étude est consacrée à la province de France fondée 
en 1217, d'où sortirent dans la suite dix autres provinces : 

France-Parisienne en 1517. 

Liège en 1518. 

Flandre en 1523. 

Saint-André en 1558. 

Saint-Denis en 1612. 

Saint-Joseph de Flandre en 1629. 

Saint-Antoine d'Artois en 1668. 

Saint-Nicolas de Lorraine en 1729. 

Lorraine des Conventuels en 1771. 

Flandre subdivisée en 1785. 

La province de France créée au chapitre général d'Assise de 
1217, en même temps que la province de Provence, embrassa 
pendant une vingtaine d'années la partie septentrionale du royaume 
jusqu'à ce que l'érection des provinces de Bourgogne et de Touraine 
aux approches de 1238-1210 vint restreindre son territoire. Sans 
pouvoir fixer une démarcation absolument exacte, on peut dire 
néanmoins que les couvents situés au nord de la Loire en dépen- 
daient. 

Les neuf custodies qui divisèrent Ia province au cours du 
moyen-âge existérent-elles dès le principe? On ne saurait l'affir- 
mer, car la custodie de Lorraine ne parait avoir été érigée que 
sous le généralat de S. Bonaventure (1257-1274). Toutefois celle de 
Paris exista dès en 1217, et celle de Normandie apparait peu après. 


[. 


IT existe un document de 1233 qui cite vingt et un couvents 
existant à cette date, c'est le rouleau mortuaire de Guillaume des 
Barres. 1 


1 Meaux. 4 Sens. 
2 Paris. o Compiègne. 
3 Etampes. 6 Amiens. 


1. L. Delisle, les rouleaux des morts, Paris, 1866, in-8, p. 407. 


_ 


2:09 


7 Beauvais. 15 Soissons. 

8 Pontoise. 16 Provins. 

9 Vernon. 17 Troyes. 

10 Rouen. 18 Vendôme. 

11 Evreux. 19 Blois. 

12 Chartres. 20 Orléans. 
13 Senlis. 21 Châtillon-sur-Seine. 
14 Noyon. 


Quand les études franciscaines seront plus avancées, il sera 
possible de déterminer exactement les couvents tels que Angers, 
Quimper, Besançon, etc., qui firent partie de la province de France 


jusque vers 1239, avant de s’adjoindre à la Bourgogne et à la 
Touraine. 


II. 

Un « Provinciale » écrit vers 13143, nous renseigne sur les cou- 
vents existant au milieu du XIVe siècle. 1 Une main postérieure y 
a ajouté des noms de monastères fondés plus tard. D'ailleurs ce 
document précieux est lui-même incomplet. 


Custodie de Paris 


1 Paris. 5 Meaux. 

2 Chartres. 6 Senlis. 

3 Mantes. 7 Etampes. 
4 Pontoise. 


Custlodie de Reims 


8 Reims. 11 Laon. 


9 Châlons-sur-Marne. 12 Compiègne. 
10 Soissons. 


Cuslodie de Champagne 


13 Provins. 16 Auxerre 

14 Troyes. 17 Vézelay. 

15 Sens. 18 Sézanne. 
mes 


Fe Provinciale Ordinis Fratrum Minorum vetustissimum secundum 


Fe Vaticanum nn, 1960, denuo edidit Fr. Conradus Eubel O. Min. 
Y. Quaracchi 1892, in-8, p. 13-45. 


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— 94 — 


Custodie de Normandie 


19 Rouen. 
20 Vernon. 
21 Evreux. 
22 Verneuil. 
23 Séez. 


28 Tournai. 

29 Valenciennes. 
30 Mons. 

31 Cambrai. 

32 Arras. 


37 Metz. 
33 Verdun. 


41 Liège. 
42 Huy. 
43 Dinant. 


46 Bruges. 
47 Gand. 
48 Ypres. 


24 Falaise. 

25 Caen. 

26 Bayeux. 

27 Bernaw. 
Custodie d'Artois 

33 Lille. 

34 Lens. 

J Béthune. 

3 Douai. 


Custodie de Lorraine 
39 Toul. 
40 Neufchâteau. 
Custodie de Liège 
44 Namur. 
45 Nivelles. 


Custodie de Flandre 
49 Audenarde. 
50 Saint-Omer. 


Custodie de Vermandois 


91 Amiens. 

52 Beauvais. 

53 Saint-Quentin. 
5 Novon. 


Depuis le milieu du XIVe siècle jusqu’au troisième quart du 


55 Abbeville. 

56 Hesdin. 

57 Roye. 

58 Péronne. 
III. 


XVIe siècle, la province de France fit les fondations suivantes : 


1 Berthaucourt en 1342. 1 
2 Iles Chausey en 1343. 


3 Moyencourt en 1423. 
4 Doullens en 1453. 


{4 Berthaucourt fut détruit en 1521. 


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5 Courtrai en 1458. 9 Pierrepont au XVes. 
6 N.-D.dela Garde en 1461. 10 Le Valentin en 1503. 
7 Mailly en 1483. 11 Joinville en 1567. 

8 Blangy en 1499. 12 Anet en 1580. 


Par contre elle perdit, de 1415 à 1517, onze couvents qui 
entrèrent dans la Vicairie de l'Observance instituée d’après le 
décret du concile de Constance en 1415. Ce sont : Séez, Saint-Omer, 
Rouen, Bruges, Gand, Ypres, Pontoise, Namur, Toul, Neufchâteau, 
les Iles Chausey. 

En 1518, après la constitution /fe et vos de Léon X, la custodie 
de Liège n'ayant pas voulu se réformer, se sépara de la province 
de France pour former une province autonome sous la juridiction 
du maître général des Conventuels. Elle avait les quatre couvents 
de Liège, Huy, Dinant et Nivelles. 

En 1558, à la demande de Philippe II, roi d’Espagne et des 
Pays-Bas, treize couvents furent détachés de la province de France 
Pour constituer celle de Saint-André en Flandre : Cambrai, Valen- 
Ciennes, Douai, Arras, Lille, Béthune, Lens, Mons, Tournai, Aude- 
narde, Hesdin, Courtrai, Le Valentin. 


IV. 

Nous avons en 1587 un état de la province fourni par le géné- 
ral de l'Ordre, François de Gonzague, dans son livre De origine 
Séraphicae religionis franciscanae, Rome 1587. (Il est cité ici d’après 
l'édition de Venise de 1603, p. 627-656). 


Custodie de Champagne 


1 Troyes. 5 Sézanne. 
2 Auxerre. 6 Joinville. 
3 Sens. 7 Provins. 
4 Vézelay. 
Custodie de Reims 
8 Reims. 12 Châlons-sur-Marne. 
9 Metz. 13 Compiègne. 
10 Verdun. 14 Laon. 


1 Soissons. 


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Custodie de Paris 


15 Chartres. 18 Etampes. 
16 Senlis. 19 Mantes. 
17 Meaux. 20 Anet. 


Cuslodie de Normandie 


21 Bayeux. 25 Vernon. 
29 Evreux. 26 Verneuil. 
23 Caen. 27 Falaise. 


24 Bernay. 


Custodie de Picardie 


28 Beauvais. 3 Péronne. 

29 N.-D. de La Garde. 36 Saint-Quentin. 

3) Amiens. 37 Doullens. 

31 Abbeville. 38 Blangy. 

32 Movencourt. 39 Mailly. 

33 Roye. 40  Pierrepont appellé 

34 Noyon. plus tard Saint-Riquier 
Ne 


Au XVI siècle la province perdit les deux couvents de Metz 
et de Verdun qui passèrent aux Récollets de la province de Saint- 
Denis. Elle fit trois nouvelles fondations : Vincennes qui fut éphé- 
mère, Noisvy-le-Roï et Arcis-sur-Aube. 

Hermant, Zlistoire des Ordres Religieux, Rouen 1710, € I, p: 


164, nomme 39 couvents, il oublie Soissons. 


VL 
En 1771, sous le pontificat de Clément XIV, la province qui 
jusque là avait vécu sous la juridiction du ministre général des 
Frères Mineurs, passa tout entière sous celle du général des Con- 
ventuels. Une nouvelle custodie, formée des couvents de la province 


de France-Parisienne, lui fut adjointe. 


ETAT DE LA PROVINCE DE FRANCE 
D'APRÈS LE BREF DE CLÉMENT XIV 1 DU 23 DÉCEMBRE 1771 


Custodie de Picardie 


1 Amiens. 7 Rovye. 

2 Abbeville. 8 La Garde (N.-D. de). 
3 Beauvais. 9 Blangy. 

4 Noyon, 10 Doullens. 

9 Saint-Quentin. 11 Mailly. | 
6 Péronne. 12 Saint-Riquier. 
Custodie de Reims 

13 Reims. 16 Soissons. 
14 Châlons-sur-Marne. 17 Compiègne. 

15 Laon. 

Custodie de Normandie 
18 Caen, 22 Bayeux. 
19 Vernon. 23 Verneuil. 
20 Evreux. 24 Bernay. 
21 Falaise. 

Custodie de Paris 

2 Mantes. 29 Etampes. 
26 Senlis, 30, Anet. 
27 Meaux. 31 Noisy. 
2 Chartres. 

Custodie de Champagne 
32 Troyes. 36 Provins. 
3 Sens. 37 Vézelay. 
H Auxerre. 38 Joinville. 
3% Sézanne. 39 Arcis-sur-Aube. 

nes" "0 

L 


Archives Nalionales, L. 941. 


—_ 98 — 


Custodie de Rouen 


40 Rouen. 47 Boulogne. 

41 Pontoise. 48 Pontaudemer. 
42 L'Ave-Maria de Paris. 49 Valogne. 

43 Malesherbes. 3% Vire. 

44 Château-Thierry. 51 Séez. 

45 Magny. 52 Granville. 


46 Lyons-en-Forèl. 


Par. ce bref de 1771, la province de France acquérait les 13 
couvents de la nouvelle eustodie de Rouen qui appartenaient 
auparavant à la custodie de France de la province de France- 
Parisienne. 

Elle avait perdu Moyencourt, dans la custodie de Picardie, 
supprimé par la Commission des Réguliers en 1768. 

Ïl en fut ainsi jusqu'à la Révolution. 


Province de France-Parisienne 


L. 


Plusieurs couvents de la province de France jugeant que la 
règle de S. François n'était plus suffisamment observée, obtinrent 
du concile de Constance, en 1415, l'autorisation de vivre à part 
sous la juridiction d'un vicaire provincial qui devait être confirmé 
dans sa charge par le ministre de la province régulière. Au bout 
d’un siècle, en 1517, les couvents de la vicairie qui s'étaient multi- 
pliés, formèrent une province autonome enchevêtrée dans la 
province de France. Pour la distinguer de celle-ci on l’appela 
province de France-Parisienne. 

Les couvents qui donnèrent naissance à la vicairie observante 
furent Séez, Saint-Omer et Varennes qui venait d'être fondé. 

Voici la liste des couvents de la vicairie en 1506. Comme 
l'identification de plusieurs n’est pas absolument sûre, il a semblé 


— 99 — 


prudent de les faire précéder du nom latin porté sur le document 


qui nous sert de guide : 
1 Sagium. 

2 S. Audemarus. 
3 Varenna. 
4 Rothomagus. 

5 Brugae. 

6 Gandaulum. 

1 Ipra. 

8 Pontisara. 

9 Namurcum. 

10 Tulla. 

11 Novum Castrum. 

12 Vicus. 

13 Miracuria. 

14 Duncherka. 

15 Slusae. 

16 Bolonia. 

17 Athae, 

18 Metrusa. 

19 Ramberticuria. 

20 Dixmuda. 

21 Hulstium. 

22 Avesna. 

23 Biezum. 

24 Daunum. 

2 Sumbra. 
Ligneium. 
Nanceium. 
Leodium. 


26 

21 

28 

29 Pons Audimi. 
3 Masseria. 
31 

32 

33 


Castruim Theoderici. 


Malaherba. 
Viria. 
34 Vallonia. 


Séez. 
Saint-Omer. 
Varennes. 


. Rouen. : 


Bruges. 

Gand. 

Ypres. 
Pontoise. 
Namur. 

Toul. 
Neufchâteau. 
Vic. 

Mirecourt. 
Dunkerque. 
L'Ecluse. 
Boulogne-sur-Mer. 
Ath. 

Metz. 
Rembercourt. 
Dixmude. 
Hulst. 

Avesnes. 
Lebiez. 
Raon-L'Etape. 
Farciennes. 
Ligny. 

Nancy. 

Liège. 
Pont-Audemner. 
Mézières. 
Château-Thierry. 
Malesherbes. 
Vire. 

Valogne. 


box - "ssl it ml 


— 4100 — 


35 Eremitorium. La Chapelle-au-bois. 
36 Cherpium. Couvin. 

37 Cinseium. Iles Chausey. 

38 Guarnesium. Guernesey. 


Cette nomenclature est tirée d'un état de l'Observance en 1506 
inséré par le P. Fortuné Hueber dans son Menologium franciscanum, 
Munich 1698, p. 149. — Le P. Harold, Epitome Annalium Ordinis 
Minorum, Rome 1662, t. IT, c. 1163, donne Ia même liste dans le 
même ordre, en ajoutant toutefois entre Æremilorium et Cherpium, 
le couvent de «... de Consolatione ». Selon François de Gonzague, 
p. 1162, précédemment cité, le couvent de Couvin était dédié à 
l’archange S. Michel. Selon le P. Ubald, ! c'était à « Notre-Dame de 
Consolation [qu'était] dédiée la chapelle construite à la fin du XV: 
siècle et brûlée en 1607... La Vierge [encore existante] peut être 
l'œuvre d’un des ermites du XVe siècle ». Je fais simplement le 
rapprochement de cette statue avec le vocable de Consolalione 
donné par le P. Harold. 

Six ans après son, érection en province, la France-Parisienne 
était démembrée au chapitre général de Burgos ? en 1523, pour 
constituer la province de Flandre. 

Elle perdait quinze couvents : Saint-Omer, Bruges, Gand, 
Ypres, L'Ecluse, Namur, Dunkerque, Dixmude, Ath, Hulst, Farcien- 
nes, Avesnes, Lebiez, Liège, Couvin. — Le couvent observant de 
Metz fut détruit en 1557. Quant à celui de Guernesey on ne sait 
rien de positif. | 

IL. 


François de Gonzague, dans son ouvrage déjà cité, donne p. 664 
un état de la province de France-Parisienne en 1587. 
1 Sagii. Séez. 
2 Varennae. Varennes. 


1. Notice sur les Récollets, la statue de N.-N. de Consolation. Couvin, 
1903, in-8, p. 16-17. 


2. Wadding, Annales Minorum, Rome 1736, t. XVI, p. 151. 


— 101 — 


3 Rothomagi. Rouen. 

4 Pontisarae. Pontoise. 

9 Novi Castri. Neufchateau. 
6 Tulli. Toul. 

7 Grandisvillae. Grandville (Iles Chausey). 
8 Vici. Vic. 

9 Boloniac. Boulogne. 

10 Miricuriae. Mirecourt. 

11 Valloniarum. | Valogne. 

12 Sanctae Marthae. Raon-L'Etape. 
13 Lignei. Ligny. 

14 Nanceii. Nancy. 


15 SSae Trinitatis. 
16 Pontisaudomari. 
17 Masseriarum I. 
18 Castri Theodorici. 


La Chapelle-au-bois. 
Pont-Audemer. 
Bethléem-Charleville. 
Château-Thierry. 


19 Viriae. Vire. 

20 Malarum herbarum. Malesherbes. 
21 Masseriis IL. La Cassine. 
22 Nivernensi. Nevers. 


Ce tableau indique que depuis 1523, la province a fait deux 
ACquisitions : La Cassine et Nevers. Un couvent a été oublié dans 
la liste précédente : Rambercourt. 

Après 1587, quatre couvents vinrent s'adjoindre aux précé- 
dents : Lions-Ja-Forêt, Magny, Rosières et Sainte-Marie-aux-Mines. 


» . L P 
Par Contre, deux couvents passèrent aux Récollets : Nevers et 
Bethléem-Charleville. 


TTL. 


V EX . é: 0 — 
OIC1 un état de Ja province de France-Parisienne en 1753. Il 


est extrai , gs à 5 
RE Ude Catalogus couventuum.. Provinciae Franco-Parisinæ, 
Nanceii 1754. 


1 Boloniens:i 
2 Brixi ro Boulogne, custodie de France. 
2 Brixiensi à | 
3 C _ Briey — Chapelle-au-Bois,  » Lorraine. 
assi ; 
Nb, La Cassine, » Lorraine. 


— 102 — 


4 Castritheodoricensis, Château-Thierry, » 
3 Grandisvillensis, Grandville, » 
6 Ligneicnsis, Ligny, » 
7 Ludovegiensis, Lions, » 
8 Magniacensis, Magny, » 
9 Malherbensis, Malesherbes, » 
10 Mirecuriensis, Mirecourt, » 
11 Nanceianus, Nancy, ” » 
12 Neocastrensis, Neufchâteau, è 
13 Parisiensis Ave Marianus, Ave-Maria de Paris, 
14 Pontizarensis, Pontoise, » 
15 Pontizaudomarensis, Pont-Audemer, » 
16 Raonensis, Raon-L’Etape, » 
17 Remberticuriensis, Rembercourt, » 
18 Roseriensis, Rosières, » 
19 Rothomagensis, Rouen, » 
20 Sagiensis, Séez, » 
21 Sancta Maria ad Fodinas, Sainte-Marie-aux-Mines, 
22 Tullensis, Toul, » 
23 Valloniensis, Valogne, » 
24 Varennensis, Varennes, » 
25 Vicensis, Vic-sur-Seille, » 
26 Viriensis, Vire, » 


France. 
France. 
Lorraine. 
France. 
France. 
France. 
Lorraine. 
Lorraine. 
Lorraine. 
France. 
France. 
France. 
Lorraine. 
Lorraine. 
Lorraine. 
France. 
France. 
Lorraine. 
Lorraine. 
France. 
Lorraine. 
Lorraine. 
France. 


Cette liste porte le couvent de l'Ave-Maria de Paris qui existait 
depuis le XV° siècle, attenant au monastère des Clarisses de Ce 


nom. Peut-être n'avait-il été compté jusque-là que comme une 


simple résidence, sans caractère couventuel. 


En 1771, la province de France-Parisienne cessa d'exister. 


Une 


moitié de ses couvents passa à la province des Conventuels de 
France, et l’autre constitua la province des Conventuels de Lorraine. 


Province de Flandre ‘ 


I. 


Elle fut érigée au chapitre général de Burgos en 1523, avec 
quinze couvents de la province de France-Parisienne. De 1523 à 
187, elle acquit Nivelles et Luxembourg ; de 1587 à 1629, elle fonda 


Cassel, Thielt, Nieuport, Hondschoote, Poperinghe, Sainte-Claire 
de Lille. 


ETAT DE LA PROVINCE DE FLANDRE EN 1629 1 


1 Saint-Omer. 12 Avesnes. 

2 Bruges. 13 Lebiez. 

3 Gand. 14 Liège. 

4 Ypres. 15 Couvin. 

» L'Ecluse. 16 Nivelles. 

6 Namur. 17 Luxembourg. 
7 Dunkerque. 18 Cassel. 

8 Dixmude. 19 Thielt. 

9 Ath. 20 Nieuport. 

10 Huilst. 21 Hondschoote. 
11 Farciennes. | 22 Poperinghe. 


23 Sainte-Claire de Lille. 


En 1629, la Flandre perdit douze couvents qui contribuèrent à 
fonder Ja province de Saint-Joseph au comté de Flandre. Ce 


ren 5 


de Wadding, Annales Minorum, t. XVI, p. 151. — Fr. de Gonzaga, De 


Fe pe pics religionis, Venise, 1603, p. 1145. — Archives provinciales 
res Mineurs de Belgique au couvent de Bruxelles. 


7 Selon un Ms des Archives francisc. de Bruxelles, elle aurait eu 40 
uvents en 1628. 


Digitized by Google 


CR: Sen dE 


Lin. ue MENTAL à 


— 104 — 


furent : Bruges, Gand, Ypres, Dunkerque, L'Ecluse, Dixmude, 
Hulst, Cassel, Thielt, Nieuport, Hondschoote, Poperinghe. 


IT. 


ETAT DE LA PROVINCE DE FLANDRE 
entre 1640 et 1650 


1 Saint-Omer. 13 Givet. 
2 Namur. 14 Durbuy. 
3 Ath. 15 Bastogne. 
4 Farciennes. 16 Uffling. 
> Avesnes. 17 Florennes. 
6 Lebhiez. 18 Waremme. 
7 Liège. 19 Vervier. 
8 Courvin. 20 Huy. 
9 Nivelles. 21 Jupille. 

10 Luxembourg. 22 Visé. 

11 Sainte-Claire de Lille. 23 Bolland. 


12 Barbançon. 

Les tables capitulaires des années suivantes mentionnent : 
Cinacensi et Fontensi (Fontaine-l'Evêque ?) en 1660; Rentinensi 
(Renty ?) en 1664; Dickriensi, Hamipratensi, Vertoniensi, Florucensi, 
Chymacensi (Chimay ?) en 1667. 


IL. 


En 1671, à la demande de Louis XIV, les couvents d'Ath, Fon- 
taine-l'Evêque, Sainte-Claire de Lille, formèrent la custodie de 
Saint-Hubert, squs la dépendance de la province de Saint-Denis. 
Is revinrent probablement à la Flandre vers 1678. 

En 1679, Saint-Omer, Lebiez, Renty, passèrent à la province de 
Saint-Antoine d'Artois; Avesnes, Givet, Barbançon, Sainte-Claire 
de Lille passèrent à la province de Saint-André. 

Par contre, Mons, Binche et Tournai qui appartenaient à Saint- 
André furent incorporés à la Flandre en 1727. 


po 


Province de Saint-André ! 


k 


Elle fut fondée en 1558, à la demande de Philippe IT, roi d'Espa- 
gne el des Pays-Bas, avec treize couvents de la province de France : 


{ Cambrai. 8 Béthune. 

2 Valenciennes. 9 Lens. 

3 Mons. 10 Courtrai. 

4 Douai. 11 Audenarde. 
o Arras. 12 Le Valentin. 
6 Lille, 13 Hesdin. 

7 Tournai. 


Elle acquit neuf autres couvents avant 1628, ce qui lui faisait 
le chiffre de vingt-deux : 


9 Bapaume. 20 Rosembois. 
16 Binche. 21 Cateau-Cambrésis. 
17 Pernes. 22 ? 


18 Tourcoing. 

IT. 

Elle obtint par décret royal en 1680, Avesnes, Givet, Barban- 
çon, Sainte-Claire de Lille qui venaient de la province de Flandre ; 
Ypres, Poperinghe et Hondschoote qui venaient de la province de 
Saint-Joseph. 

Dans la suite elle eut Bavai, Mormal, Estaires, Comines, 
Bouchai n, 

Par Contre, Audenarde et Courtrai lui furent enlevés en 1629 
Pour former Ja province de Saint-Joseph. 

Hesdin et Le Valentin passèrent à la province de Saint-Denis 
(0 1639, Arras en 1640, Bapaume en 1644, Béthune, Lebiez, Lens, 


on à 


1. 


1949 Fr. de Gonzaga, De origine seraphicae religionis, Venise, 1603, page 


— Archives franciscaines de Bruxelles. 


“st «Oil 


Lai LI 
tn À te 


ln os HER, EL 


— 106 — 


Le Quesnov, Avesnes, Pernes en 1662. Ils formèrent, cn 1668, la 
province de Saint-Antoine en Artois. 

Lille, Douai, Tournai, Binche, Tourcoing, Pottes, Rosembois 
formérent en 1671 la custodie de la Flandre-Gallicane dépendant 
de la province de Saint-Denis. — Quand revinrent-ils à Saint- 
André ? Probablement vers 1678 ou 1680. 

Le 30 août 1727 Benoit NIIT incorpora Mons, Binche, Tournai 
et Pottes à la province de Flandre. 

Le couvent de Sainte-Claire de Lille obtenu en 1680 parait 
avoir été abandonné aux sœurs converses des Clarisses. 


III. 
ETAT DE LA PROVINCE DE SAINT-ANDRÉ en 1768 ! 
1 Bouchain. 9 Valenciennes. 
2 Douai. 10 Barbançon. 
3 Rosembois. 11 Givet. 
4 Avesnes. 12 Estaires. 
5 Bavai. 13 Comines. 
6 Mormal. 14 Lille. 
7 Pottes. 15 Tourcoing. 
8 Le Quesnor. 16 Hondschoote. 


ll en fut ainsi jusqu'à la Révolution. 


Province de Saint-Denis 


Au début du XVII: siècle parut en France une nouvelle réforme 
de l'Ordre de S. François, celle des Récollets. Leur but était d'ob- 
server plus rigoureusement la règle franciscaine, en s'adonnant 
moins à la vie extérieure que les Cordeliers (Frères Mineurs et 
Observants). 


1. Lecestre, Abbayes, prieurés... Paris, 1902, p. 104. 


— 107 — 


Is avaient déjà douze couvents disséminés dans les provinces 
de Touraine et de France, quand ils obtinrent en 1612 Jeur érection 
en province aulonome sous le titre de Saint-Denis 1. 


1 Metz. 7 Vitry-le-François. 
2 Nevers. 8 Beaufort. 

3 La Charité. 9 La Baumette. 

4 Paris. 10 Saumur. 

5 Melun. 11 Doué. 

6 Gisors. 12 La Flèche. 


Les cinq derniers, Beaufort, La Baumette, Saumur, Doué et 
La Flèche, se Séparèrent en 1619 pour former la province de la 
Madeleine d'Anjou. 

La province de Saint-Denis ne tarda pas à prospérer: en 1631 


elle COMptait 18 couvents ? dont un au Canada nouvellement dé- 
Couvert. | 


1 Metz. 10 Chalons-sur-Marne. 
2 Verdun. 11 Sézanne. 

3 Nevers. 12 Montereau. 

4 La Charité. ; 13 Saint-Germain. 

9 Paris. 14 Clamecy. 

6 Saint-Denis. 15 Vitry. 

7 Melun. 16 Rouen. 

8 Sainte-Marguerite. 17 Nemours. 

9 Gisors. 18 Québec. 


Dans la suite elle acquit Arc-en-Barrois, Châteauvillain, Ver- 
Sailles, Bethléem-Charleville, Chaumont, Montargis, Corbeil, Mont- 
réal] et Trois-Rivières en Canada, Sarrelouis et Nantes. 

Les Récollets de la province de Saint-Denis devinrent au XVIIe 
siècle les aumôniers des troupes royales, et en cette qualité prirent 
Part à la guerre des Pays-Bas. En Voyant les villes ennemies tom- 
ber au Pouvoir de Louis XIV, ils conçurent l'idée d'annexer à leur 


ns 


1. Wadding- 


Fermendzin. Annales Minorum, t. XXV, p. 6. 
2. Rapine, 


Histoire générale des Récollets, Paris 1631, p. 72. 


RIT Le Li LUE 7e | 


am es es 


ls. 


— 108 — 


province les couvents franciscains qui devenaient français 1. On 
concoit qu'il était difficile au pape et au général de l'Ordre de 
s'opposer aux volontés du grand roi sollicitées par les aumôniers 
de ses soldats. Quand les villes retombaient au pouvoir des Espa- 
gnols, les Kécollets français étaient naturellement expulsés. Pen- 
dant plus de trente ans, c'est un inextricable désordre de couvents 
qui tantôt appartiennent à une province, tantôt à une autre. Dans 
ces conditions, on nous pardonnera d'être incomplet et même 
fautif. 

On trouvera au chapitre de la province de Saint-Antoine en 
Artois la liste des couvents enlevés aux provinces de Flandre et de 
Saint-André. Les dix couvents ci-après de Saint-André passérent 


à Saint-Denis et y restèrent jusqu'en 1668 : Hesdin et Le Valentin 


en 1639, Arras en 1640, Bapaume en 16414, Béthune, Lebiez, Lens, 
Le Quesnoy, Avesnes, Pernes en 1662. Ils durent même former une 
custodie entre eux. 

Le P. Hyacinthe Le Fcbvre, dans son Histoire des Reécollets de 
Saint-Denis ?, nous montre la « Flandre divisée en trois custodies 
en 1671 à la demande du roi de France. » 

1. Flandre, custodie de Saint-Hubert [avec les couvents de] 
Ath, Fontaine-l'Evêque, Lille [Sainte-Claire]. 

2. Flandre Flamingante,custodie de la Sainte-Famille [avec les 
couvents de} Dunkerque, Gravelines. Courtrai, Audenarde, Honds- 
choote, Thielt. 

3. Flandre Gallicane, custodie de Saint-Pierre d’Alcantara [avec 
les couvents de] Lille, Tournai, Douai, Binche, Tourcoing, Pottes, 
Rosembois ». 


1. On peut voir dans les Miscellanea du P.Van den Haute, aux archives 
franciscaines de Bruxelles, le dossier concernant les provinces flamandes 
occupées par les Français : t. VII, 59-67, 346, 361-383, 547-555, 585-587, VIII, 
169, 171, 835; IX, 194, 375; X, 275. — Sur le procès du P. Germain Allart, 
cf. t. VI, 419-437. 


2. Histoire chronologique de la province des Récollets de Paris, sous le 
titre de S. Denys, depuis 1612 à 1676. Paris, 1676, p. 99-100. 


oo Pom mm RS ES RE —— + 


— 109 — 


D'autre part « Louis XIV, de son autorité, sépara des Récollets 
de Flandre les couvents situés dans le duché de Luxembourg 1 et 
le comté de Chiny pour les réunir en la « Custodia Chiniacensis » 
sous la province de S. Denis. 

Cependant, par suite de la paix de Ryswick, ces couvents 
furent de nouveau séparés de cette province et rattachés à celle de 
Flandre, 1698. » 


ÉTAT DE LA PROVINCE DE SAINT-DENIS 2 EN 1768 


1 Clamecy. 13 Versailles. 
2 La Charité. 14 Bethléem-Charleville. 
3 Châlons. 15 Chaumont. 
4 Vitry. 16 Gisors. 
o Arc. 17 Sainte-Marguerite. 
6 Châteauvillain. 18 Rouen. 
1 Metz. 19 Melun. 
8 Nevers. _ 20 Montargis. 
9 Corbeil. 21 Montereau. 
10 Saint-Denis. 22 Nemours. 
11 Saint-Germain. 23 Sézanne. 
12 Paris. ‘ 24 Verdun. 


En même temps que la France perdait le Canada, la province 
perdait ses trois couvents de Québec, Montréal et Trois-Rivières. 
Il en fut ainsi jusqu’à la Révolution. 


Province de Saint-Joseph * 


Elle fut formée en 1629 de douze couvents de la province de 
Flandre et de deux de la province de Saint-André : Courtrai et 


- 


1. Archivum franciscanum, Quaracchi 1911, t. IV, p. 165. 


2. Lecestre, Abbayes, prieurés et couvents d'hommes d'après les papiers 
de la Commission des Réguliers en 1768. Paris 1902, p. 101. 


3. D’après les Archives franciscaines de Bruxelles. 


. 


Bi TRS RS TL CES 0 L LS ES 


— 110 — 
e 
Audenarde. Les couvents qui restèrent à la province de Flandre 


parlaient le français, tandis que ceux de Saint-Joseph parlaient 
le flamand. 


1 Bruges. 8 Huist. 

2 Gand. | 9 Courtrai. 

3 Ypres. 10 Cassel. 

4 Audenarde. 11 Thielt. 

> Dunkerque. 12 Nieuport. 

6 L'Écluse. 13 Hondschoote. 
7 Dixmude. 14. Poperinghe. 


Elle acquit Gravelines en 1643, Waes en 1661, Ecloo en 1664. 

Les Récolilets de Saint-Denis s’'emparèrent de Gravelines en 
1644, puis en 1662. Louis XIV le rendit à Saint-Joseph en 1665 en 
même temps que Dunkerque qui était agrégé à Saint-Denis depuis 
1663. 

Les Récollets de Saint-Denis érigèrent en 1671 une custodie de 
la Sainte-Famille composée des couvents d'Audenarde, Dunkerque, 
Courtrai, Thielt, Hondschoote et Gravelines. — Audenarde, Cour- 
trai et Thielt revinrent à Saint-Joseph en 1678. 

Dunkerque qui était à Saint-Antoine d'Artois en 1667, était de 
nouveau à Saint-Joseph en 1679. Il fut définitivement agrégé à 
Saint-Antoine par le P. Germain Allart, en 1680, avec Cassel 
et Gravelines. 

Egalement en 1680 Ypres, Poperinghe et Hondschoote passèrent 
à Saint-André. — Ypres et Poperinghe revinrent à Saint-Joseph 
en 1720. 


Province de Saint-Antoine 


« La France 1 ayant conquis depuis 1639 en Artois et en 
Hainaut différentes places cédées ensuite par la paix des Pyrénées, 
1659, les Récollets de Saint-Denis persuadèrent aux ministres 


1. Archives du couvent de Bruxelles. 


— 111 — 


qu'il était du service de Sa Majesté de placer dans les couvents de 
cette contrée des religieux nés françois et d'en exclure les nationaux, 
obtinrent du roi une lettre à cet effet, et par la même voie un 
décret du général Michel-Ange de Sambuca, 14 février 1662, 
« pour former de tous les couvents qu'ils occupoient déjà depuis 
quelque temps, une custodie dépendante de la province » ; il y 
avait plusieurs couvents de Saint-André et de Saint-Joseph, et 
Avesnes à la Flandre.— Le décret du général était servatis servandis, 
c'est-à-dire, moyennant l'autorité du Saint-Siège requise par 
Nicolas IV dans la division des provinces ; donc décret nul. 
Le P. Henri Gauthier, supérieur d’Avesnes en l’absence du gardien, 
protesta juridiquement, et les autres provinciaux protestèrent 
aussi. 

« Les Pères de Saint-Denis firent présenter clandestinement 
une supplique à Clément IX par les PP. Constance Legrand et 
Potentien Ozon en 1667, demandant au nom du roi queles couvents 
érigés en custodie fussent séparés de la province, à cause de sa 
trop grande étendue, pour former la province Saint-Antoine de 
Padoue. Le Pape, croyant que tout était régulier, accorda :.. 
nos igitur praedictos conventus a supradicta provincia Sancti Dionisii 
authoritate apostolica tenore praesentium excorporamus, et in novam 
provinciam sub titulo Sancti Antonii de Padua erigimus et insti- 
luimus..., donc bref subreptice et obreptice. » 

Nous n'avons pas la liste des couvents de la province de Saint- 
Antoine au moment de son érection en 1668, celle qui suit est 
de 1677, d'après le P. Hyacinthe Le Febvre1. 


1 Lens. 7 Bapaume. 

2 Arras. 8 Hesdin. 

3 Béthune. | 9 Le Valentin. 
4 Avesnes. 10 Pernes. 

5 Lebiez. - 11 Dunkerque. 
6 Le Quesnoy. 


1. Histoire des Récollets de Saint-Denis, p. 98. 


— 112 — 


Pourtant une étude de l'ouvrage du P. Le Febvre permet de 
constater que les couvents ci-après de la province de Saint-André 
appartinrent à Saint-Denis aux dates suivantes : Hesdin et Le Va- 
lentin en 1639, Arras en 1640, Bapaume en 1644, Béthune, Lebiez, 
Lens, Le Quesnoy, Avesnes, Pernes en 1662. Tous restèrent à Saint- 


: Denis jusqu'en 1668 (sauf Ilesdin qui resta jusqu’en 1669 ?). On 


peut donc dire qu'ils furent la base de la province de Saint- 
Antoine. Dunkerque serait venu plus tard, en 1668 et 1677. 

Après le bref de Clément IX, les provinces lésées protestèrent. 
Au chapitre général de Valladolid en 1670, la province de Saint- 
André produisit un décret de la S. Congrégation qui suspendait le 
bref. Il en fut de même au chapitre général de Rome en 1676, et le 
définitoire général ordonna que la province de Saint-Antoine 
fut ravée du nombre des provinces. 

Ces protestations et ordonnances furent vaines. En 1679, un 
décret royal agrégeait à la province de Saint-Antoine « les couvents 
de la province de Flandre : Saint-Omer, [Le] Biez, Renti ; avec ceux 
de Cambrai et de Cateau-Cambrésis qui étoient à Saint-André ; 
Dunkerque, Cassel et Gravelines qui étoient à Saint-Joseph. 1 » 

Nous avons une liste de couvents d'après une congrégation 
tenue à Cambrai le 10 octobre 1684 2. 


1 Arras. 7 Cassel. 

2 Béthune. 8 Cateau-Cambrésis. 

3 Hesdin. 9 Gravelines. 

4 Dunkerque. 10 Pernes. 

o Lebiez. 11 Renti. 

6 Bapaume. (12 Cambrai). | 

1. D'après les archives franciscaines du couvent de Bruxelles. — On 


remarquera que Lebiez et Dunkerque appartenaient déjà à Saint-Antoine 
en 1677, on ne comprend pas pourquoi ils sont agrégés en 1679. Peut-être 
s'étaient-ils dégagés entre temps... ou bien encore y a-t-il là un problème non 
résolu. — Certains documents donnent la date de 1679, d’autres de 1680. 
Peut-être les uns ont-ils en vue le décret d'agrégation et d'autres la réalisa- 
tion pratique. 


2. Mss. de Bruxelles. 


— 113 — 


A ces couvents on ajoute la citadelle de Dunkerque, de 
Cambrai, d'Arras ; les forteresses de Saint-Louis, Saint-François, 
(où ?). — Entre la liste de 1677 et celle de 1684 on constate l’absence 
de Lens, Avesnes, Le Quesnoy, Le Valentin. Sont-ils retournés à 
leurs provinces antérieures ? D'autre part, Saint-Omer agrégé 
en 1679 manque aussi. 

Dans la liste de 1768 il ne manque que Avesnes et Le Quesnoy, 
alors appartenant à Saint-André. Lens, Le Valentin, Saint-Omer 
sont revenus à Saint-Antoine. Depuis quand ? 


ÉTAT DE LA PROVINCE 1 EN 1768 


1 Arras. 9 Cambrai. 

2 Bapaume. 10 Cateau-Cambrésis. 
3 Béthune. 11 Gravelines. 

4 Lens. 12 Hesdin. 

o Lebiez. 13 Saint-Omer. 

6 Le Valentin. 14 Cassel, 

71 Pernes, 15 Dunkerque. 

8 Rent. | 


I'en fut ainsi jusqu’à la Révolution. 


Province de Saint-Nicolas de Lorraine 


On n'est pas encore bien fixé sur les origines de ce groupement 
franciscain. Il est tout probable que les fondateurs furent des 
Récollets. Leurs premiers couvents furent réunis en custodie 


l'an 1630, et le Chapitre général de Milan de 1729, les érigea en 
province. 


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1. Lecestre, Abbayes, prieurés.. en 1768, Paris 1902, p. 106. 


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— 114 — 


ÉTAT 1 DE LA PROVINCE EN 1768 


Conflans-sur-Lanterne. 6 Liffol-le-Grand. 
Darney. 7 Mirecourt. 
Dambelin. 8 Longwy. 
Bulgnéville. 9 Apremont-sur-Aire. 


Gondrecourt. 


Il en fut ainsi jusqu'à la Révolution. 


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10 
11 


Province de Lorraine 


La Province des Frères Mineurs Conventuels de Lorraine, 
érigée par le bref de Clément XIV 2 du 23 décembre 1771, se 
composa des 13 couvents de la custodie de Lorraine de l’ancienne 
province de France-Parisienne. 


Custodie de Nancy 


Nancy. 4 Vic. 
Toul. 5 Briey. 
Rozières. 

Custodie de Bar-le-Duc 
Ligny. 8 Varennes. 
Rambercourt. 9 La Cassine. 

Custodie des Vosges 

Mirecourt. 12 Raon-L'Etape. 
Neufchâteau. 13 Sainte-Marie-aux-Mines 


Lecestre, Abbayes, pricurés.. en 1768, Paris 1902, p. 105. 
Arch. Nat. L. 941. 


— 115 — 


Répertoire ! alphabétique des couvents francis- 
cains provenant directement ou indirec- 
tement de la province de France, du XIlle 
à la fin du XVIIIe siècle. 


Abbeville (Somme), chef-lieu d'arrondissement. — Couvent! 
fondé en 1239. De 1239-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
France. 

Amiens (Somme). — Couvent fondé en 1232. De 1232-1771 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à la 
province des Conventuels de France. 

Anet (Eure-et-Loir), arr. de Dreux, ch.-1. de ce. — Couvent 
fondé en 1580. De 1580-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1771-Révolution à la Province des Conventuels de 
France. 

Apremont-sur-Aire (Ardennes), arr. de Vouziers, canton de 
Grandpré. — Couvent fondé en 1708. De 1708-1729 à la custodie des 
Récollets de Saint-Nicolas de Lorraine. De 1729-Révolution à la 
province des Récollets du même nom. | 

Arc-en-Barrois (Haute-Marne), arr. de Chaumont, ch.-Il. de c.- 
Couvent fondé en 1635. De 1635-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Denis. 

Arcis-sur-Aube (Aube), ch. 1. d’arr. — Couvent fondé en 1651. 
De 1651-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 


RS 


1. Ce répertoire a éte combiné d'après les ouvrages cités dans le présent 


travail, en y ajoutant toutefois le Bullarium franciscanum, (8 vol. in-fol.) et 
a. in PI Fes par correspondance. — Le curriculum des 
re sie Fi n'a été donné que pour le temps de leur séjour dans 
ançÇaises. — Les dates de fondation n'ont souvent qu'une 


certitude approximative que des études ultérieures viendront confirmer 
ou infirmer. 


- 


[TS 1 AS és benne Cane 2 à MEL 


— 116 — 


Arras (Pas-de-Calais). — Couvent fondé en 1223. De 1223-1558 
à la province des Frères Mineurs de France. De 1558-1610 à la 
province des Frères Mineurs de Saint-André. De 1640-1668 à la 
province des Récollets de Saint-Denis. De 1668-Révolution à la 
province des Récollets de Saint-Antoine en Artois. 

En 16814, un couvent situé dans la citadelle d'Arras appartenait 
à la province d'Artois. 

Ath (Belgique). — Couvent fondé en 1445. De 1445-1517 à la 
vicairie des Observants de France. De 1517-1523 à la province 
des Observants de France Parisienne. De 1523-1671 à la province 
des Observants de Flandre. En 1671 à la custodie des Récollets de 
Saint-Hubert. Rendu à la province de Flandre vers 1678. 

Auxerre (Yonne). — Couvent fondé en 1225. De 1225-1771 à la 
province des Frères Mineurs de France, sauf un passage de quel- 
ques années, 1239-1247 ? environ, dans la province de Bourgogne. 
De 1771-Révolution à la province des Conventuels de France. 

Avesnes (Nord), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1129, De 
1429-1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1523 à la 
province des Observants de France Parisienne. De 1523-1662 à la 
province de Flandre. De 1662-1668 à la province de Saint-Denis. 
En 1668 à la province de Saint-Antoine. En 1768 à la province de 
Saint-André. 

Audenarde (Belgique). — Couvent fondé en 1230. De 1230-1558 
à la province des Frères Mineurs de France. De 1558-1629 à la 
province de Saint-André. De 1629-1671 à la province de Saint- 
Joseph. En 1671-1678 ? à la custodie de Flandre Flamingante, dans 
la province de Saint-Denis. Rendu à la province de Saint-Joseph 
en 1678. | 

Bapaume (Pas-de-Calais), arr. d'Arras, ch. 1 de ce. — Couvent 
fondé en 1604. De 1604-1644 à la province de Saint-André. De 
1644-1668 à la province de Saint-Denis. De 1668-Révolution à la 
province de Saint-Antoine d'Artois. 

Barbançon (Ardennes), arr. de Vouziers, cant. et comm. de 
Grandpré. — Couvent fondé en 1615, devenu récollet en 1628. De 
1615-1679 à la province de Flandre. De 1679-Révolution à la 
province de Saint-André. 


— 117 — 


Bavai (Nord), arr. d'Avesnes, ch. 1. de c. — Couvent de Récol- 
lets fondé en 1665. Appartenait en 1768 à la province de Saint- 
André. 

Bayeux (Calvados), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1222. De 
1222-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 

Beauvais (Oise). — Couvent fondé avant 1233. De 1233-1771 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à la 
province des Conventuels de France. 

Bergues-Saint-Vinoc (Nord), arr. de Dunkerque, ch. 1. de c. — 
D'après le P. Hyac. Le Febvre, Hist. des Récollets de Saint-Denis, 
p. 102, il y aurait eu un gardien, donc un couvent de Récollets de 
la province d'Artois en 1675. | 

Bernay (Eure), ch. 1. d’arr. — Couvent fondé en 1275. De 1275- 
1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771 - Révo- 
lution à la province des Conventuels de France. 

Bertaucourt, faubourg de Mézières (Ardennes). — Couvent 
fondé en 1342, détruit en 1521. De 1342-1521 à la province des 
Frères Mineurs de France. 

Bethléem, nom du couvent de Charleville-Mézières (Ardennes). 
— Couvent fondé en 1489. De 1489-1517 à la vicairie des Observants 
de France. De 1517-1684 à la province de France Parisienne. 
De 1684-Révolution à la province de Saint-Denis. 

Béthune (Pas-de-Calais), ch. 1. d'arrond. — Couvent fondé 
avant 1291. De 1291-1558 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1558-1662 à la province de Saint-André. De 1662-1668 à 
la province de Saint-Denis. De 1668-Révolution à la province de 
Saint-Antoine d'Artois. 

Binche près de Mons (Belgique). — Couvent fondé en 1626. 
De 1626-1671 à la province de Saint-André. De 1671-1678 ? à la 
Custodie de Flandre Gallicane. De 1678 ?-1727 à la province de 
Saint-André. En 1727 à la province de Flandre. 

Blangy (Seine-Inférieure), arr. de Neufchâtel, ch. 1. de c. — 
Couvent fondé en 1499. De 1499-1771 à la province des Frères 
Mineurs de France. De 1771-Révolution à la province des Conven- 
tuels de France. 


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: — 118 — 


Bouchain (Nord), arr. de Valenciennes, ch. 1. de ce. — Couvent 
de Récollets fondé un peu avant 1768. De 1768 -Révolution à la 
province de Saint-André. 


Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), ch. EL d'arr.— Couvent fondé 
en f4414. De 1444-1517 à la vicairie des Observants de France. De 
1517-1771 à la province de France-Parisienne. De 1771-Révolution à 
la province des Conventuels de France. 

Boullencourt. = Blangyv. 

Briey (Meurthe-et-Mosclle), ch. EL d'arr. = La Chapelle-au-bois 

Bruges (Belgique). — Couvent fondé en 1225. De 1225-1515 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1515-1517 à la vicairie 
des Observants de France. De 1517-1523 à la province de France- 
Parisienne. De 1523-1629 à la province de Flandre. En 1629 à la 
province de Saint-Joseph. 


Bruges (Belgique). — Couvent fondé en 1468. De 1168-1515 à la 
vicairie des Observants de France. En 1515, transféré au grand 
couvent des Frères Mineurs de la ville, pour laisser [a place aux 
Annonciades. 

Bulgneville (Vosges), arr. de Neufchâteau, ch. 1. de c. — Cou- 
vent de Récollets, appartenant à la province de Saint-Nicolas de 
Lorraine, au moins depuis 1768 jusqu'à la Révolution. 

Caen (Calvados). — Couvent fondé en 1262. De 1262-1771 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à la 
provincé des Conventuels de France. 

Cambrai (Nord), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1262. De 
1262-1558 à la province des Frères Mineurs de France. De 1558-1679 
à la province de Saint-André. De 1679-Révolution à la province de 
Saint-Antoine d'Artois.— En 1684 cette dernière province avait un 
couvent dans la citadelle de Cambrai. 

Cassel (Nord), arr. d'Hazebrouck, ch. 1. de c. — Couvent fondé 
en 1619. De 1619-1629 à la province de Flandre. De 1629-1679 à la 
province de Saint-Joseph. De 1679-Révolution à la province de 
Saint-Antoine d’Artois. & 

Cassine (La) (Ardennes), arr. de Mézières, cant. d'Omont. — 
Couvent fondé en 1585. De 1585-1771 à la province de France- 


— 119 — 


Parisienne. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
Lorraine. 

Cateau-Cambrésis (Nord), arr. de Cambrai, ch. 1. de c. — Cou- 
vent fondé avant 1653. De 1653-1679 à la province de Saint-André. 
De 1679-Révolution à la province de Saint-Antoine d'Artois. 

Chalons-sur-Marne (Marne). — Couvent fondé en 1251. De 1251- 
1771 à la province des Frères Mineurs dé France. De 1771-Révo- 
lution à la province des Conventuels de France. 

Chalons-sur-Marne. — Couvent de Récollets fondé en 1616. De 
1616-Révolution à la province de Saint-Denis. 

Chapelle-au-bois (La), dans l’ancien diocèse de Metz, probable- 
ment près de Briey (Meurthe-et-Moselle). — Ermitage donné aux 
Observants en 1466. De 1466-1517 à la vicairie des Observants de 
France. De 1517-1771 à la province de France-Parisienne. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de Lorraine. 

Charilé-sur-Loire (La) (Nièvre), arr. de Cosne, ch. 1. de c. — 
Couvent fondé pour les Récollets en 1602. De 1603-1612 à la custo- 
die des Récollets dans la province des Frères Mineurs de France. 
De 1612-Révolution à la province de Saint-Denis. 

Charleville (Ardennes). — Couvent d'Observants fondé à un 
kilomètre de Mézières, dans un faubourg devenu la ville de Char- 
leville. Cf. Bethléem. 

Chartres (Eure-et-Loir). — Couvent fondé avant 1233. De 
1233-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 

Château-Thierry (Aisne), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1492. 
De 1492-1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 
à la province de France-Parisienne. De 1771-Révolution à la pro- 
vince des Conventuels de France. 

Chäleauvillain (Haute-Marne), arr. de Chaumont, ch. 1. de c.— 
Couvent fondé en 1280. De 1280-1503 à la province des Frères 
Mineurs.de Bourgogne. De 1503-1635 à la province de Saint-Bona- 
venture en Bourgogne. De 1635-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Denis. 

Chaumont-en-Vexin (Oise), arr. de Beauvais, ch. 1. de c. — 


Couvent fondé en 1635. De 1635-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Denis. 


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Chausey (Les Iles) (Manche), commune et arr. de Granville. — 
Couvent fondé en 1343 Depuis 1343 à la province des Frères 
Mineurs de France. En 1506 et jusqu'en 1517 à la vicairie des 
Observants de France. De 1517-1543 à la province de France- 
Parisienne. A cette date, la communauté fut transférée à Granville 
à cause des incursions des Anglais. 

Clamecy (Nièvre), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1622. De 
1622-Révolution à la province des Récollets de Saint-Denis. 

Comines (Nord), arr. de Lille, cant. de Quesnoy-sur-Deule. — 
Couvent de Récollets appartenant en 1768 et jusqu'à la Révolution 
à la province de Saint-André. 

Compiègne (Oise), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé avant 1233. De 
1233-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 


Conflans-sur-Lanterne (Haute-Saône), arr. de Lure, cant. de 


Saint-Loup. — Couvent de Récollets appartenant en 1768 et jusqu'à _ 


la Révolution à la province de Saint-Nicolas de Lorraine. 


Corbeil (Scine-et-Oise), ch. 1. d’arr. — Couvent fondé en 1637. 
De 1637-Révolution à la province des Récollets de Saint-Denis. 

Courtrai (Belgique). — Couvent fondé en 1458. De 1458-1558 à 
la province des Frères Mineurs de France. De 1558-1629 à la pro- 
vince de Saint-André. De 1629-1671 à la province de Saint-Joseph. 
En 1671, il était à la custodie de Flandre Flamingante, dans la 
province de Saint-Denis. Rendu à Saint-Joseph vers 1678. 

Couvin (Belgique). — Couvent fondé en 1486. De 1486-1517 à la 
vicairie des Observants de France. De 1517-1523 à la province de 
France-Parisienne. En 1523, il passa à la province de Flandre et 
devint plus tard récollet. 


: Dambelin (Doubs), arr. de Montbéliard, cant. de Pont-de-Roide. 


*_— Couvent fondé en 1645. De 1645-1729 à la custodie des Récollets 


de Saint-Nicolas de Lorraine. De 1729-Révolution à la province 
des Récollets du même nom. 

Darney (Nosges), arr. de Mirecourt, ch. 1. de c. — Couvent 
appartenant en 1768 à la province des Récollets de Saint-Nicolas 
de Lorraine. 


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— 121 — 


Dinant (Belgique). — Couvent fondé en 1228. De 1228-1518 à la 
province des Frères Mineurs de France. Depuis 1518 à la province 
des Conventuels de Liège. 


Dixmude (Belgique). — Couvent fondé en 11453. De 1453-1517 à 
la vicairie des Observants de France. De 1517-1523 à la province 
de France-Parisienne. De 1523-1629 à la province de Flandre. 
Depuis 1629 à la province de Saint-Joseph. 


Douai (Nord), ch. 1 d'arr. — Couvent fondé vers 1230. De 
1230-1558 à la province des Frères Mineurs de France. De 1558- 
1671 à la province de Saint-André. De 1671-1678 à la custodie de 
Flandre Gallicane dans la province de Saint-Denis. De 1678- 
Révolution à la province de Saint-André. 


Douai. — Couvent de Récollets anglais fondé en 1618. En 1624, 
il fit partie de la nouvelle custodie des Récollets anglais. 


Doullens (Somme), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1453. De 
1453-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 


Dunkerque (Nord), ch. 1. d’arr. — Couvent fondé en 1136. De 
1436-1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1523 à la 
province de France-Parisienne. De 1523-1629 à la province de 
Flandre. De 1629-1663 à la province de Saint-Joseph. En 1663 à la 
province de Saint-Denis. En 1666 rendu à Saint-Joseph. De 1671- 
1678 ? à la custodie de Flandre Flamingante dans la province de 
Saint-Denis. En 1679 de nouveau à Saint-Joseph. De 1680 - Révolu- 
tion à la province des Récollets de Saint-Antoine d'Artois. 

En 1666, les Récollets de la province de Saint-Denis établissent 
un couvent à la citadelle de Dunkerque. En 1668, il passe à la 
province de Saint-Antoine à laquelle il appartenait encore en 1684. 


Ecluse (L) (Hollande). — Couvent fondé en 1443. De 1443-1517 
à la vicairie des Observants de France. De 1517-1523 à la province 
de France-Parisienne. De 1523-1629 à la province de Flandre. 
Depuis 1629 à la province de Saint-Joseph. 

Eslaires (Nord), arr. d'Hazebrouck, cant. de Merville. — Cou- 


fondé en 1619. De 1619-Révolution à la province de Saint- 
ndré, 


— 192 — 


Elampes (Seine-et-Oise), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé avant 
1233. De 1233-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 
1771-Révolution à la province des Conventuels de France. 

Evreux (Eure). — Couvent fondé avant 1233. De 1233-1771 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à la 
province des Conventuels de France. 

Falaise (Calvados), ch. EL d'arr. — Couvent fondé avant 1288. 
De 1288-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 

Farciennes (Belgique). — Couvent fondé en 1477. De 1477-1517 
à la vicairie des Observants de France. De 1517-1523 à la province 
de France-Parisienne. Depuis 1523 à la province de Flandre. 

Flandre (Province de) érigée en 1323 au chapitre général de 
Burgos. Divisée en 1628 en deux parties : 1° la flamande nommée 
province de Saint-Joseph, 2° la française conservant le nom de 
province de Flandre. Cette dernière fut encore divisée en deux 
districts sous Joseph Il vers 1785. 

France (Province de) érigée en 1217. Elle passa en 1771 sous la 
juridiction du ministre général des Conventuels et fut détruite à 
la Révolution. 

France-Parisienne (Province de) érigée en 1517 et formée des 
couvents qui appartenaient à la vicairie des Observants de la 
province de France. Elle cessa d'exister en 1771. De ses deux 
custodies, l'une fut adjointe à la province des Conventuels de 
France, et l'autre forma la nouvelle province des Conventuels de 
Lorraine. | 

l'ontaine-L'Evéque (Belgique). -- Couvent de Récollets de la 
province de Flandre. De 1671-1678 ? à la custodice Saint-Hubert de 
Flandre dans la province de Saint-Denis. Rendu à la province de 
Flandre vers 1678. 

Gand (Belgique). — Couvent fondé en 1225. De 1225-1503 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1503-1517 à la vicairie 
des Observants de France. De 1517-1523 à la province de France- 
Parisienne. De 1523-1629 à la province de Flandre. Depuis 1629 à la 
province de Saint-Joscph. 


Garde (N.-D. de La) (Oise), cant. ct arr. de Clermont, comm. 


_— 19 —- 


de La Neuville-en-Hez. — Couvent fondé vers 1461. De 1461-1771 à 
la province des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à la 
province des Conventuels de France. 

Gisors (Eure), arr. des Andelys, ch. I. de c. — Couvent fondé en 
1610. De 1610-1612 à la custodie des Récollets dans la province de 
France. De 1612-Révolution à la province de Saint-Denis. 

Givet (Ardennes), arr. de Rocroi, ch. I. de €. — Couvent fondé 
avant 1640. De 1640-1680 à la province de Flandre. De 1680-Révo- 
lution à la province de Saint-André. 

Gondrecourt (Meuse), arr. de Commercy, ch.1. de c.— Couvent 
fondé en 1644. De 1641-1729 à la custodie des Récollets de Saint- 
Nicolas de Lorraine. De 1729-Révolution à la province des Récol- 
lets du même nom. 

Granville (Manche), ch. 1. d'arr. — Couvent d'Observants qui 
succéda en 1543 à celui desIles Chausey. De 1543-1771 à la province 
de France-Parisienne. De 1771-Révolution à la province des 
Conventuels de France. 

Gravelines (Nord), arr. de Dunkerque, ch. I. de c. — Couvent 
de Récollets fondé en 1643 pour la province de Saint-Joseph. Passa 
à celle de Saint-Denis en juillet 1644. Fut rendu à Saint-Joseph en 
1665. De 1671-1678 ? à la custodie de Flandre Flamingante dans la 
province de Saint-Denis. Vers 1678 rendu à Saint-Joseph. De 1680- 
Révolution à la province de Saint-Antoine d'Artois. 

Hesdin (Pas-de-Calais), arr. de Montreuil, ch. 1. de c. — Cou- 
vent fondé avant 1290. De 1290-1558 à la province des Frères Mineurs 
de France. De 1558-1639 à la province de Saint-André. De 1639- 
1669 à la province de Saint-Denis. De 1669-Révolution à la province 
de Saint-Antoine d'Artois. 

Hondschoote (Nord), arr. de Dunkerque, ch. 1. de c.— Couvent 
fondé en 1625. De 1625-1629 à la province de Flandre. De 1629-1671 
4 la province de Saint-Joseph. De 1671-1678? à la custodie de 

FARTe Flamingante dans la province de Saint-Denis. Rendu à 
Saint-Joseph vers 1678. De 1680-Révolution à la province de 
Saint-André. 
… Huls! (Belgique). — Couvent fondé en 1458. De 1458-1517 à la 
“icairie des Observants de France. De 1517-1523 à la province de 


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— 124 — 


France-Parisienne. De 1523-1629 à la province de Flandre. Depuis 
1629 à la provinec de Saint-Joseph. 

Huy (Belgique). - Couvent fondé en 1228. De 1228-1518 à la 
province des Frères Mineurs de France. Depuis 1518 à la province 
des Conventuels de Liège. 

Huy (Belgique). -- La province de Flandre + possédait un 
couvent dès avant 1640. 

Joinville (Haute-Marne), arr. de Vassv, ch. I. de ce. — Couvent 
fondé en 1567. De 1567-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
France. 

Laon (Aisne). — Couvent fondé avant 1234. De 1234-1771 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à la 
province des Conventuels de France. 

Lebiez (Pas-de-Calais), arr. de Montreuil, cant. de Fruges. — 
Couvent fondé en 1474. De 1474-1517 à la vicairie des Observants 
de France. De 1517-1523 à la province de France-Parisienne. De 
1523-1662 à la province de Flandre. De 1662-1668 à la province de 
Saint-Denis. En 1668 à la province de Saint-Antoine. A la Flandre 
jusqu'en 1679. De 1679-Révolution à la province de Saint-Antoine 
d'Artois. 

Lens (Pas-de-Calais), arr. de Béthune, ch. !. de c. — Couvent 
fondé en 1219. De 1219-1558 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1558-1662 à ia province de Saint-André. De 1662-1668 à 
la province de Saint-Denis. De 1668-Révolution à la province de 
Saint-Antoine d'Artois. 

Liège (Belgique). — Couvent fondé en 1229. De 1229-1518 à la 
province des Frères Mineurs de France. Depuis 1518 à la province 
des Conventuels de Liège. 

Liège (Belgique). — Couvent fondé en 1481. De 1481-1517 à la 
vicairie des Observants de France. De 1517-1523 à la province de 
France-Parisienne. Depuis 1523 à la province de Flandre. 

Liège (Province des Conventuels de), comprenant l'ancienne 
custodie de Liège dans la province des Frères Mineurs-de France, 
qui refusa de se dépouiller de ses biens-fonds et fut constituée 
sous Îa juridiction du maître général des Conventuels en 1518. 


— — 


_— ——_— —— 


— 12% — 


Liffol-le-Grand (Vosges), cant. et arr. de Neufchâteau, — Cou- 
vent fondé peu après 1708. De 1708-1729 à la custodie des Récollets 


de Saint-Nicolas de Lorraine. De 1729-Révolution à Ja province 
des Récollets du même nom, 


Liqny (Meuse), arr. de Bar-le-Duc, ch. ]. de ©. — Couvent 
fondé en 1479. De 1479-1517 à la vicairie des Observants de France. 
De 1517-1771 à la province de France-Parisienne. De 1771-Révolu- 
tion à la province des Conventuels de Lorraine. 

Lille (Nord). — Couvent fondé en 1250. De 1250-1558 À la pro- 
vince des Frères Mineurs de France. De 1558-1671 à la province de 
Saint-André, De 1671-1678 ? à Ja Custodie de Flandre Gallicane dans 
la province de Saint-Denis. De 1678 ?-Révolution à la province de 
Saint-André. 

Lille (Nord). — Couvent établi près du monastère des Clarisses. 
D'abord simple résidence, il fut érigé en guardianat en 1625 pour 


Hubert de Flandre dans la province de Saint-Denis. Rendu à la 
province de Flandre vers 1678, il passa en 1680 à celle de Saint- 
André qui parait l'avoir abandonné aux Sœurs Converses des 


Longwy (Meurtle-et-Moselle), arr. de Briey, ch. 1. de c. — 
Couvent fondé en 1638. De 1638-1729 à la custodie des Récollets de 


Saint-Nicolas de Lorraine. De 1729-Révolution à la province des 
Récollets du même nom. 


Lorraine. Province de l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels 
érigée en 1771 avec 13 Couvents constituant antérieurement la 


Custodie de Lorraine dans la province des Observants de France- 
Parisienne. Elle fut détruite à Ja Révolution. 


Lyons-la-Fore/ (Eure), arr. des Andelys, ch.1. de ç. — Couvent 
fondé avant 1740. De 1740-1771 à Ja Province des Observants de 
France-Parisienne. De 1771-Révolution à Ja province des Conven- 
luels de France, 

Madeleine-d'4 
Avec huit cou 
Saint-Denis. 


njou (La), Province de Récollets fondée en 1619 
vents faisant jusque-là partie de la province de 


ct 
la + Las PR. 2. RE LT ot Ar 5e 


Magyny-en-Vexin (Seine-et-Oise), arr. de Pontoise, ch. |. de c.— 
Couvent fondé en 1621. De 1621-1771 à la province de France- 
Parisienne. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
France. 

Mailly (Somme), arr. de Doullens, cant. d'Acheux. — Couvent 
fondé en 1183. De 1483-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
France. 

Malesherbes (Loiret), arr. de Pithiviers, ch. 1. de ce. — Couvent 
fondé en 1494. De 1494-1517 à la vicairie des Observants de France. 
De 1517-1771 à la province de France-Parisienne. De 1771-Révolution 
à la province des Conventuels de France. 

Mantes (Scine-et-Oise), ch. 1. d’arr. — Couvent fondé avant 
1234. De 1231-1771 à la province des Frères Mineurs de France. 
De 1771-Révolution à la province des Conventuels de France. 

Meaux (Seine-et-Marne), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé avant 
1233. De 1233-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 
1771-Révolution à la province des Conventuels de France. 

Melun (Seine-et-Marne). — Couvent fondé en 1606. De 1606-1612 
à la custodie des Récollets dans la province de France. De 1612- 
Révolution à la province de Saint-Denis. 

Metz (Lorraine). — Couvent fondé en 1228. Dut faire partie de 
la province d'Allemagne au moins jusqu’en 1239. De la fin du XIT- 
siècle 1602 à la province des Frères Mineurs de France. De 1602- 
1612 aux Récollets de la custodie de France. De 1612-Révolution 
aux Récollets de la province de Saint-Denis. 

Metz (Lorraine). — Couvent fondé en 1429. De 1429-1517 à la 
vicairie des Observants de France. De 1517-1557 à la province de 
France-Parisienne. Vers 1557, les religieux « furent ignominieuse- 
ment chassez par les fausses accusations d'un abbé de Fristorif ». 
(Meurisse, list. de l'héresie à Metz, Metz, 1642, p. 567). 

Mézières (Ardennesi. = Bertaucourt et Bethléem. 

Mirecourt (Nosges\, ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1447. De 
1447-1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 à la 
province de France-Parisienne. De 1771-Révolution à la province 
des Conventuels de Lorraine. 


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Mirecourt (Vosges). — Couvent appartenant à la province des 
Récollets de Saint-Nicolas de Lorraine depuis au moins 1768 
jusqu'à la Révolution. 

Mons (Belgique). — Couvent fondé en 1228. De 1228-1558 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1558-1727 à la province 
de Saint-André. Agrégé en 1727 à la province des Récollets de 
Flandre. 

Montargis (Loiret), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1599. De 
1599-1603, couvent isolé de Récollets dans la province de France. 
De 1602-1612 à la custodie des Récollets de France. De 1612-Révo- 
lution à la province de Saint-Denis. 

Montereau (Seine-et-Marne), arr. de Fontainebleau, ch. 1. de 
c. — Couvent fondé en 1617. De 1617-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Denis. 

Montréal (Canada). — Couvent fondé en 1681. De 1681-1760 à la 
province des Récollets de Saint-Denis. A la prise de la ville par 
les anglais en 1760, le couvent fut en partie occupé par les troupes. 

Mormal (Nord), Ermitage de la forêt de Mormal, près de 
Noyelles-sur-Sambre, arr. d’Avesnes, cant. de Berlaimont. - 
Appartenant à la province des Récollets de Saint-André depuis au 

moins 1768 jusqu’à la Révolution. 

Moyencourt (Somme), arr. de Montdidier, cant. de Roye. — 
Couvent fondé en 1423. De 1423-1768 à la province des Frères Mineurs 
de France. En 1768 la commission des Réguliers décida sa 
suppression. 

Namur (Belgique). — Couvent fondé en 1224. De 1224-1490 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1490-1517 à la vicairie 
des Observants de France. De 1517-1523 à la province de France- 
Parisienne. Depuis 1523 à la province de Flandre. 

Nancy (Meurthe-et-Moselle). — Couvent fondé en 1482. De 1482- 
1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 à la pro- 
vince de France-Parisienne. De 1771-Révolution à la province des 
Conventuels de Lorraine. 

Nemours (Seine-et-Marne), arr. de Fontainebleau, ch.1. de c.— 
Couvent fondé en 1625. De 1625-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Denis. 


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— 19% — 


Neufehatear (Nosges), ch. }. d'arr. — Couvent fondé en 1261. 
De 1261-1500 à la province des Frères Mineurs de France. De 1500- 
1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 à la pro- 
vince de France-Parisienne. De 1771-Révolution à la province des 
Conventuels de Lorraine. : 

Nevers (Nièvre). — Couvent fondé avant 1253. De 12531586 à la 
province des Frères Mineurs de Touraine. De 1586-1592 à la pro- 
vince de France-Parisienne. En 1592, des Frères Mineurs réformés 
italiens l’occupèrent. Is furent remplacés le 7 septembre 1597 par 
des Récollets français. Couvent isolé de Récollets de 1597 à 1603. 
De 1603-1612 à la custodie des Récollets de France. De 1612-Révo- 
lution à la province de Saint-Denis. 

Nivelles (Belgique). — Couvent fondé en 1232. De 1232-1518 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1518-1524 à la province 
des Conventuels de Liège. Depuis 1524 à la province des Observants, 
puis des Récollets de Flandre. 

Noisy-le-Roy (Seine-ct-Oise), arr. de Versailles, cant. de Marly. 
— Couvent fondé au XVII: siècle. Du XVIe siècle 1771 à la province 
des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à la province des 
Conventuels de France. 

Noyon (Oise), arr. de Compiègne, ch. 1. de c. — Couvent fondé 
avant 1230. De 1230-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
France. 

Paris. — Grand-Couvent fondé en 1230, quoiqu'un essai infruc- 
tueux eût été tenté entre 1217 et 1223. De 1230-1502 à la province 
des Frères Mineurs de France. De 1502-1771, le couvent eut son 
autonomie propre sous la dépendance immédiate du ministre 
général de l'Ordre. En 1771, il passa aux Conventuels et garda 
également son autonomie sous la dépendance du ministre général 
de cel Ordre. TN fut évacué à la Révolution. 

Paris. — Couvent de lAve-Maria fondé par Charles VAT (11483- 
11498) pour desservir le monastère des Clarisses de ce nom. Fin du 
XVe sicele 1517 à la vicairie des Observants de France. De 1:17- 
1771 à la province de France-Parisienne. De 1771-Révolution à la 
province des Conventuels de France. 


AO 


Paris. — Couvent du faubourg Saint-Germain fondé en 1658 
pour desservir le monastère des Conceptionistes. De 1658-1708 à la 
province des Récollets de Saint-Denis. Les Récollets quittèrent 
en 1708. 

Paris. — Couvent du faubourg Saint-Martin fondé en 1603. 
De 1603-1612 à la custodie des Récollets de France. De 1612-Révo- 


lution à la province des Récollets de Saint-Denis. 


Paris. — Couvent des Frères Mineurs Observants irlandais 
établis le 1er juin 1658 « rue du Chasse-Midy ». Leur séjour à Paris 
fut de courte durée. 

Paris. — Couvent et hospice de Terre-Sainte. Fondé d’abord à 
Ville-l'Evêque en 1658, puis transféré à Paris, rue de Grenelle 
(emplacement de l’archevêché, ministère du travail); il existait 
encore en 1665, eut une durée précaire, disparut, et le terrain fut 
acquis par les Carmes des Billettes. 

Pernes-en-Arlois (Pas-de-Calais), arr. de Saint-Pol, cant. de 
Heuchin. — Couvent fondé en 1654. De 1651-1662 à la province de 
Saint-André. De 1662-1668 à la proviuce des Récollets de Saint- 
Denis. De 1668-Révolution à la province de Saint-Antoine d'Artois. 

Péronne (Somme), ch. k d’arr. — Couvent fondé en 12146. De 
1246-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 

Pierrepont (Somme), arr. de Montdidier, cant. de Moreuil. — 
Couvent fondé au XVe siècle. Du XVe s.-1771 à la province des 
Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à la province des 
Conventuels de France. 


Pont-Audemer (Eure), ch. 1. d’arr. — Couvent fondé en 1473. 
De 1473-1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 à 
la province de France-Parisienne. De 1771-Révolution à la province 
des Conventuels de France. 


Pontoise (Seine-et-Oise), ch. 1. d’'arr. — Couvent fondé avant 
1233. De 1233-1501 à la province des Frères Mineurs de France. 
De 1501-1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 
à la province de France-Parisienne. De 1771-Révolution à la pro- 
vince des Conventuels de France. 


+ 


— 130 — 


Poperinghe (Belgique). -- Couvent fondé en 1628. De 1628-1629 
à la province de Flandre. De 1629-1680 à la province de Saint- 
Joseph. De 1680-1719 à la province des Récollets de Saint-André. 
Depuis 1719 à la province de Saint-Joseph. 

Pottes à Canasse (Belgique). — Couvent fondé avant 1671. 
Jusqu'à 1671 à la province de Saint-André, De 1671-1678? à la 
eustodie de Flandre Gallicane dans la province de Saint-Denis. 
De 16782-17227 à la province de Saint-André. Agrégé à la province 
de Flandre en 1927. Avant 1568 et jusqu'à la Révolution à la 
province des Récollets de Saint-André. 

Provins (Seine-et-Marne), ch. EL d'arr, — Couvent fondé avant 
1233. De 1233-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 
1771-Révolution à la province des Conventuels de France. 

Québec (Canada). — Couvent fondé en 1615: De 1615-1796 à la 
province des Récollets de Saint-Denis. En 1796 le couvent fut 
détruit par un incendie et les religieux sécularisés par l'évêque 
du lieu. 

Quesnoy-sur-Detle (Nord), arr. de Lille, ch. 1 de c. — 
Couvent fondé en 1600. De 1600-1662 à la province de Saint-André. 
De 1662-1668 à la provinee des Récollets de Saint-Denis. Depuis 
1668 à la province de Saint-Antoine d'Artois. Item en 1677. Avant 
1768 et jusqu'à la Révolution à la province de Saint-André. 

Raon-UElape (Vosges), arr. de Saint-Dié, ch. L de c. — 
Couvent fondé en 1472. De 1472-1517 à la Vicairie des Observants 
de France. De 1517-1771 à la province de France-Parisienne. De 
1771-Révolution à la province des Conventuels de Lorraine. 

Reünms (Marne), ch. 1 d'arr. — Couvent fondé en 1250. De 
1250-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventucls de France. 

Rembercourt (Meurthe-et-Moselle), arr. de Toul, cant. de 
Thiaucourt. — Couvent fondé en 1448. De 1448-1517 à la vicairie 
des Observants de France. De 1517-1771 à la province de France 
Parisienne. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
Lorraine. 

Renty (Pas-de-Calais), arr. de Saint-Pol, cant. de Fauquem- 
bergue. — Couvent fondé avant 1679. Jusqu'à 1679 à la province 


— 131 — 


des Récollets de Flandre. De 1679-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Antoine d'Artois. 

Rosembois (Nord), arr. d’Avesnes, commune et cant. de Lan- 
drecies. — Couvent fondé avant 1671. Jusqu'en 1671 à la province 
des Récollets de Saint-André. De 1671-1678 ? à la custodie de 
Flandre Gallicane dans la province de Saint-Denis. De 1678 ?- 
Révolution à la province de Saint-André. 

Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle), arr. de Nancy, cant. 
de Saint-Nicolas-du-Port.— Couvent fondé avant 1671. De 1671-1771 
à la province de France Parisienne Entre 1671-1771 il appartint 
quelque temps aux Récollets de Saint-Nicolas de Lorraine. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de Lorraine. 

Rouen (Seine-Inférieure). — Couvent fondé avant 1233. De 1233- 
1415 à la province des Frères Mineurs de France. Il passa à la 
vicairie des Observants de France après 1415 jusqu’en 1460. De 
1460-1501 à la province des Frères Mineurs de France. De 1501-1517 
à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 à la province 

de France Parisienne. De 1771-Révolution à la province des 


Conventuels de France. 


Rouen. — Couvent fondé en 1622. De 1622- Révolution à la 
province des Récollets de Saint-Denis. 
Roye (Somme), arr. de Montdidier, ch. 1. de ce. — Couvent 


fondé avant 1250. De 1250-1771 à la province des Frères Mineurs 
de France. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
France. 

Saint-André (Province de) formée de la custodie d’Artois dans 
la province de France. Elle fut érigée en 1558, à la demande de 
Philippe IT, roi d'Espagne et des Pays-Bas. Elle embrassa la réforme 

‘ des Récollets au cours du XVIH siècle et disparut à la Révolution. 
Saint-Antoine-en-Artois (Province de) érigée en 1668 par les 
soins des Récollets de la province de Saint-Denis, avec des cou- 
vents pris aux trois provinces de Flandre, de Saint-André et de 
Saint-Joseph. Elle disparut à la Révolution. 

Saint-Denis (Seine), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé vers 1217 
ou 1218 et qui disparut peu après 1231. De 1217-1231 à la province 
des Frères Mineurs de France. 


— 132 — 


Saint-Denis. — Couvent fondé en 1605. De 1605-1612 à la custodie 
des Récollets de France. De 1612-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Denis. 

Saint-Denis. — (Province des Récollets de) érigée en 1612 avec 
des couvents avant appartenu aux provinces de France, de France 
Parisienne et de Touraine. Elle disparut à la Révolution. 

Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), arr. de Versailles, ch. I. 
de €. — Couvent fondé en 1619. De 1619-Révolution à la province 
des Récollets de Saint-Denis. 

Saint-Joseph (Province de) fondée en 1628 à la demande de 
l'Infante Claire-Isabelle, gouvernante des Pavs-Bas, avec les cou- 
vents de langue flamande de la province de Flandre. Elle passa 
aux Récollets dans le cours du XVIT siècle. 

Sainte-Marguerile (Scine-Fnférieure), arr. de Dieppe, canton 
d'Offranville, — Couvent fondé en 1607. De 1607-1612 à la custodie 
des Récollets de France. De 1612-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Denis. 

Sainte-Marie-uux-Mines (Alsace annexée). — Couvent fondé au 
XVHEe siècle. Du XVII s.,-1771 à la province de France Parisienne. 
De 1771-Révolution à la province des Conventuels de France. 

Saint-Marcouf « Sancti Maculli insula » cité par Fr. de Gonzague 
dans € De origine Seraphicac Religionis », p. 670. Peut-être Saint- 
Mareouf (Manche), cant. de Montebourg, arr. de Valognes. — 
Couvent d'Observants fondé en 1424 ettransféré à Valognes en 1477. 

Saint-Nicolas de Lorraine. Custodie de Récollets fondée en 1630 
el érigée en province régulière en 1729. 

Saint-Omer (Pas-de-Calais), eh. 1 d'arr. — Couvent fondé 
avant 1226. De 1226-1415 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1415-1517 à la vicairie des Observants de France. 
De 1517-1523 à la province de France Parisienne. De 1523-1679 à la 
province de Flandre. De 1679-Révolution à la province des 
Récollets de Saint-Antoine d'Artois. 

Saint-Quentin (Aisne). ch. 1 d'arr. — Couvent fondé avant 1270. 
De 1270-1771 à la province des Frères Mincurs de France. De 1771- 
évolution à la province des Conventuels de France. 

Suint-Riquier = Pierrepont. 


— 133 — 


Sarrelouis (Prusse rhénane). —- Couvent-cure fondé avant 1778. 
De 1778-Révolution à la province des Récollets de Saint-Denis. 

Séez (Orne), arr. d'Alençon, ch. 1. de ec. — Couvent fondé 
avant 1226. De 1226-1415 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1415-1517 à la vicairie des Observants de France. 
De 1517-1771 à la province de France Parisienne. De 1771-Révo- 
lution à la province des Conventuels de France. 

Senlis (Oise), ch. 1 d'arr.— Couvent fondé en 1228. De 1228-1771 
à la province des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution 
à la province des Conventuels de France. 

Sens (Yonne), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé avant 1233. De 
1233-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 

Sezanne (Marne), arr. d'Epernav, ch. 1. de €. — Couvent fondé 
avant 1263. De 1263-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
France. 

Sezanne. — Couvent fondé en 1619. De 1619-Révolution à la 
province des Récollets de Saint-Denis. 

Soissons (Aisne), ch. 1. d’arr. — Couvent fondé en 1228. De 
1228-1771 à la province des Frères Mineurs de France. De 1771- 
Révolution à la province des Conventuels de France. 

lhiell (Belgique). — Couvent fondé en 1624. De 1624-1629 à la 
province de Flandre. De 1629-1671 à la province de Saint-Joseph. 
De 1671-1678 ? à la custodie de Flandre Flamingante dans la pro- 
vince de Saint-Denis. Rendu à la province de Saint-Joseph 
vers 1078. 

Toul (Meurthe-cet-Moselle), ch. L d'arr.— Convent fondé en 1272. 
De 1272-1508 à la province des Frères Mineurs de France. De 1508- 
1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 à la pro- 
vince de France Parisienne. De 1771-Révolution à la province des 
Conventuels de Lorraine. 

Tourcoing (Nord), arr. de Lille, eh. ]. de c. — Couvent fondé 
cn 1666. De 1666-1671 à la province des Récollets de Saint-André. 
De 1671-1678 ? à la custodie de Flandre Gallicane dans la province 
de Saint-Denis. De 1678 ?-Révolution à la province de Saint-André. 


— 134 — 


Tournai (Belgique). — Couvent fondé en 1240. De 1240-1558 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1558-1671 à la province 
de Saint-André. De 1671-1678 ? à la custodie de Flandre Gallicane 
dans la province de Saint-Denis. De 1678-1727 à la province de 
Saint-André. Depuis 1727 à la province des Récollets de Flandre. 

Trois-Rivières. (Canada). — Couvent fondé entre 1615 et 1625. 
Jusqu'à son occupation par les protestants vers 1760, il appartint à 
la province des Récollets de Saint-Denis. 

Troyes (Aube). — Couvent fondé avant 1233. De 1233-1771 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1771-Révolution à a 
province des Conventuels de France. 

Valenciennes (Nord), ch. 1 d'arr. — Couvent fondé avant 1226. 
De 1226-1558 à la province des Frères Mincurs de France. De 1558- 
Révolution à la province de Saint-André. 

Valentin (Le) (Pas-de-Calais), arr. de Saint-Pol, cant. de Le 
Parcq, comm. de Waïil. — Couvent fondé en 1503. De 1503-1558 à 
la province des Frères Mineurs de France. De 1558-1639 à la 
province de Saint-André. De 1639-1668 à la province des Récollets 
de Saint-Denis. De 1668-Révolution à la province de Saint-Antoine 
d'Artois. | 

Valognes (Manche), ch. d'arr. — Couvent fondé en 1477. De 
1477-1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 à la 
province de France Parisienne. De 1771-Révolution à la province 
des Conventuels de France. 

Varennes (Meuse), arr. de Verdun, ch. I. de c.— Couvent fondé en 
1415. De 1415-1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517- 
1771 à la province de France Parisienne. De 1771-Révolution à la 
province des Conventuels de Lorraine. 


Verdun (Meuse), ch. 1 d'arrond. — Couvent fondé en 1255. 
De 1255 jusqu'avant 1631 à la province des Frères Mineurs de 
SR EE | , » €: ° , LAYE , 


101< EL 1u31, er ÿ resia jusqu a la Kévolution. 

Verneuil (Eure), arr. d’'Evreux, ch. E de c. — Couvent fondé 
avant 121. De 1291-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1:71-Révolution à la province des Conventuels de 
France. 


— 135 — 


Vernon (Eure), arr. d'Evreux, ch. 1. de €. — Couvent fondé 
avant 1233. De 1233-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 


France. 

Versailles (Seine-et-Oise). — Couvent fondé en 1672. De 1672- 
Révolution à la province des Récollets de Saint-Denis. 

Vezelay (Yonne), arr. d'Avallon, ch. 1. de c. — Couvent 


fondé avant 1226. De 1226-1771 à la province des Frères Mineurs de 
France. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
France. , 

Vic-sur-Seilles (Alsace-Lorraine) ch. 1. de c. près de Château- 
Salins. — Couvent fondé en 1420. De 1420-1517 à Ja vicairie des 
Observants de France. De 1517-1771 à la province de France Pari- 
sienne. De 1771-Révolution à la province des Conventuels de 
Lorraine. 

Vincennes (Seine), ch. 1. de c. — Couvent fondé en 1584 ou 1585 
pour les Frères Mineurs de la province de France. Il ne subsista 
pas un an. 

Vire (Calvados), ch. 1. d’arr.— Couvent fondé en 1481. De 1481- 
1517 à la vicairie des Observants de France. De 1517-1771 à la 
province de France Parisienne. De 1771-Révolution à la province 
des Conventuels de France. 

Vitry-le-Francçois (Marne), ch. 1. d'arr. — Couvent fondé en 1624. 
De 1624-Révolution à la province des Récollets de Saint-Denis. 

Ypres (Belgique). — Couvent fondé en 1255. De 1255-1503 à la 
province des Frères Mineurs de France. De 1503-1517 à la vicairie 
des Observants de France. De 1517-1523 à la province de France 
Parisienne. De 1523-1629 à la province de Flandre. De 1629-1680 à 
la province des Récollets de Saint-Joseph. De 1680-1719 à la pro- 
vince des Récollets de Saint-André. Depuis 1719 à la province de 


Saint-Joseph. 
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ET. de 


Les Cordeliers 


DE 


Saint-André-de-Cubzac 
(1628-1791) 


Saint-André-de-Cubzac, aujourd'hui chef-lieu de canton dans le 
département de la Gironde, est une petite ville d'environ 2.500 âmes, 
située non loin de la Dordogne, à quelque vingt kilomètres au 
nord de Bordeaux. Au XVIIe siècle, un couvent de Cordeliers ou 
frères Mineurs de l'Observance y fut établi, qui subsista jusqu’en 
1791. En tenter la monographie complète serait hardiesse excessive 
de notre part, faute de documents en mains. Aussi nous tairons- 
nous sur les années qui vont de 1634 à 1708. Grâce au registre ou 
livre de comptes que l’extrème bienveillance de M. l'abbé Petit, 
curé actuel de Béguey près Cadillac-sur-Garonne, nous a permis 
d'étudier à loisir, la tâche est plus aisée pour les cinquante-trois 
années suivantes. C’est à faire connaitre plus particulièrement 
cette période que se bornera donc le présent travail. Le registre en 
question sera le guide toujours scrupuleusement suivi. I contient 
disséminés des renseignements nombreux et du meilleur aloi. Les 
recueillir, les grouper, les coordonner, voilà notre but. 


$S 1. — LA FoNDpATION (1628-1634). 


Au préalable, il importe de savoir les origines du couvent de 
Saint-André. Le registre dont il a été parlé porte, à la date du 
30 avril 1732, l'indication suivante : « Nous avons aussy envoié au 
vénérand P. Lambert tous Iles mémoires concernant notre établis- 


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— 137 — 


sement, et ce conformément à la jussion qui nous en avoit élc 
faite par la lettre circulaire des RR. PP. du deffinitoire » 1. 


Par cette note il appert clairement que maints documents sur 


l'arrivée des frères Mineurs à Saint-André-de-Cubzac ont dû dispa- 
raitre au cours du XVII siècle. Heureusement, les archives de la 
localité et l’ancien fonds de l'archevèché de Bordeaux nous ont 
conservé, soit en original, soit en copie vidimée, cinq pieces ? d'une 
réelle valeur : ce sont trois suppliques adressées à l'autorité 
diocésaine, le permis de fondation délivré par celle-ci et le 
procès-verbal d'installation des religieux. 

Le cardinal François d’'Escoubleau de Sourdis, archevêque de 
Bordeaux (1599-1628), vivait encore, y est-il dit, quand on parla 
pour la première fois d'un établissement de Cordeliers à Saint- 
André. Lors de sa dernière visite pastorale en cette ville, les 
habitants et le baron Charles de Durfort, seigneur du Cubzaguës, 
sollicitèrent son autorisation. On lui montra dans le bourg unc 
chapelle rustique dédiée à saint Etienne : un cimetière la bordaïit 
et un terrain libre y était attenant, sur lequel on désirait bâtir un 
couvent d’ « Observantins ». Le zèle et les solides prédications de 
ces missionnaires avaient empêché que les fausses doctrines de 
l'hérésie ne s'infiltrassent dans le pays. Leur demeure à poste fixe 
ne pouvait qu'être « grandement proflitable et utile au public ». 

Acquiesçant à de si bonnes raisons, le prélat donna volon- 
tiers son approbation. Mais la mort le surprit, le 8 février 1628, 
sans Jui laisser le temps de voir achevée, ni même commencée, 
une œuvre qui allait succéder à tant d'autres suscitées ou encou- 
ragées par lui pour la restauration spirituelle de son diocèse. 

Soit que les formalités officielles ne fussent pas toutes remplies, 
soit plutôt que l'approbation donnée ne reposät sur rien qui fit 


1. Les Archives des Landes, sous la cote H. 154, conservent la lettre 
adressée au gardien des Cordeliers de Dax pour faire connaître que le 
P. Bonaventure Lambert, de résidence à Bordeaux, avait charge de composer 
la Chronique de sa province, qu'on devait conséquemment rechercher et lui 
communiquer tous les documents déposés dans les archives conventuelles. 


2 Voir aux Pièces justificatives, n'* II-VI. 


(D 


foi, les pourparlers continuèrent pendant la vacance du siège. Des 
suppliques écrites parvinrent aux vicaires capitulaires, tant au 
nom du baron de Durfort qu'en celui du vicaire perpétuel et d'au- 
tres personnages de l'endroit. On mit tout en œuvre sans le 
moindre retard. 

Pour qui cherche le vrai motif de ces démarches insolites et 
précipitées faites avant la prise de possession du nouvel archevé- 
que, Henri d'Escoubleau de Sourdis, frère du cardinal défunt ct 
déjà son auxiliaire, le pourquoi n'en est pas la crainte qu'il se 
montràt hostile à la fondation projetée, mais bien la peur d’un 
évincement qui compromettrait tout. Il y avait hâte de poser le fait 
accompli. Cette préoccupation ne perce-t-elle pas dans la supplique 
de Charlesde Durfort,quand ildemande des religieux «Observantins, 
et non d'autres ? ». Et quels autres peut-il bien vouloir chercher à 
exclure, sinon les Récollets ou les Capucins ? Ces deux familles 
franciscaines venaient de naître en Guyenne, et elles ÿ jouissaient 
déjà d’une vogue telle que cinquante ans à peine leur avaient suffi 
pour s’y multiplier l’une ! et l’autre ? autant que celle des Obser- 
vants en deux siècles. Seule la peur de se voir évincer par les 
Récollets ou les Capucins, appuyés sur une partie de la popula- 
tion, suflit à expliquer, selon nous, la hâte du P. Bernard Jourdain 
d'obtenir des vicaires capitulaires l'autorisation de fonder à. 


1. Sur les Récollets, voir Rapine, Hisloire générale des Récollels, Paris 
1631. En 1634, ceux de Guyenne étaient au nombre de 509 avec une quaran- 
taine de maisons. (Arch. de la Gironde, H. Franciscains, 16). 


2. Sur les Capucins, voir aux Archives municipales de Bordeaux le 
MS. du XVI! siècle intitulé : Memorabilia praecipua provinciae Aquitaniae 
sive Tolosae fr. Min. O.S. F. Capucinorum piue posterilati dicata. H y est 
dit, fol. 66", qu’en 1640 la province capucine de Toulouse comptait 379 
prêtres, 120 clercs, 224 laics, en tout 733 religieux, et plus de 50 couvents, 


3. Notre intelligence des textes n'était pas tout à fait illusoire. Une 
visite récente aux archives municipales de Saint-André nous a fait rencon- 
trer un document où il est dit que les « Récollets » et les «a Minimes » 
« souhaitoient ardament de s y établir ».Voir aux Pièces justificalives,n° VII. 


— 1399 — 


Le P. Bernard Jourdain n'est pas un inconnu f. Quand, Île 
21 juillet 1629, il s'agit de pourvoir à la succession du P. Gilles 
Grenier, ministre provincial d’Aquitaine-Ancienne, dont le second 
triennat prenait fin, c'est lui que l’archevèque de Toulouse, chargé 
de nommer d'office les supérieurs majeurs de la province, choisit 
pour ces hautes fonctions ?, qu'il exerça jusqu'au chapitre de 
Mont-de-Marsan (30 juillet 1633). À la date du 20 juin 1638, il est 
« guardien du convent de la grande Observance de Bourdeaux ». 
Sa nomination à ce poste important, prélude d'une longue carrière 
toute consacrée aux intérêts de son ordre, remonte à l'année 1625 
ctau delà 3 François de Sourdis en personne en sollicita le renou- 
vellement. Trois lettres de l’'éminent cardinal # montrent en quelle 
estime i] tenait le digne religieux, combien il le croyait capable de 
grandes œuvres et quel ardent désir il avait de le voir maintenir 
a la tête du principal couvent franciscain de sa ville épiscopale. 
Il] ne pouvait guère les écrire plus élogieuses, plus fortes, plus 
pressantes. On ne résiste pas à de telles interventions. 

Ces lettres en disent long sur les bons rapports du P. Jourdain 
avec l'archevèché. Zélé, savant, éloquent, habile, il était persona 


1. Cf. Othon de Pavie, L'Aquitaine séraphique,1V, Tournai 1907, p. 36, 
66, 65, 86, 91, 92, 104, 614, 636, 697. 

2. Archives de la Gironde, H, Récollets, &. Sur une pièce de cette liasse 
on lit, en effet, à la page 9 : Ita enim factitatum fuit in anno 1629 in prov. 
Aquilaniae antiquioris fr. Min. de Observ. Siquidem, quamvis verum et 
legitimum haberent provincialem. nempe v. p. Aegidium Grenier, definito- 
rem generalem ordinis, el quamvis Bernardinus a Senis, tunc min. gen., 
commissarium visitatoren cum poteslale celebrandi capitulum prov. in 
eamdem provinciam misisset P. Siloestrum Grandis, superiorum lamen 
{llius provinciae electio soli archiepiscopo Tholosano commissa est a S. Sede 
apos{olica et ab eodem executioni mandata die 21 iulii eiusdem anni, cui 
omnes religiosi. . acquieverunt. 

3. Ans. useucnt à 1645, le P. Bernard Jourdain -xerçait déjà la charge 
de gardien : le 12sept 1621, l'officialité de Bordeaux lui remet en mains le 
P. Pierre Thuriés, du couvent de Dax, contre qui plusieurs griefs étaient 
articulés et qu'il promit, en qualité de « gardien de la grand'Observance », 
de représenter « toute fois qu'il en sera requis » (Arch de la Gironde, 
G. 622 : Dax. 

4. Voir aux Pièces justificatives, n° I. 


— 140 — 


gralissima. À Ta mort du cardinal, son protecteur et ami, il continua 
de jouir de la méme confiance. Or, la fondation de Saint-André 
lui fournit une belle occasion d'en tirer parti. Désigné pour agir 
auprés des vicaires capitulaires, il manœuvra si bien que les 
difficultés s'aplanirent. Bientôt il abtenait l'autorisation désirée. 

Mais l'acte donné ne fut pas agréé de tous : on contesta sa 
validité devant le nouvel archevéque Henri de Sourdis (1630-1645), 
et, non sans raison apparente, on objecta l'incompétence canoni- 
que de ceux dont il émanait. Une supplique 1 du baron Charles de 
Durfort, en date du 28 mai 1634, nous lapprend. On x lit que les 
vicaires capitulaires avaient entendu homologuer seulement la 
concession verbale, où tout au moins informe, faite par le cardinal 
défunt. Le fondateur ajoute même qu'il ignore encore l'existence 
des formalités canoniques. 

Evidemment, tout n’était pas en règle et les préceptes du droit 
canon peu ou point observés permettaient d'intriguer. D'autre part, 
l'installation avait eu lieu six ans auparavant. Comment ne pas 
ratifier un état de choses acquis en fait, sinon en droit ? C’est ainsi 
que semble l'avoir compris Henri de Sourdis. Rien ne nous dit 
qu'il n'ait pas confirmé purement et simplement les approbations 
précédeniment accordées. Après 1634, on ne voit plus trace de 
litige à ce sujet. | 

Provisoirement dénommée « hospice » sous le régime initial 
du P. Guillaume Lubat, la fondation de Saint-André recevait dès 
1631 Ie titre canonique de « couvent » avec le P. Jean Lavergne 
pour premier gardien,à qui succéda en 1633 le P. Jérôme Delcluzel. 
En possession désormais paisible de ses droits juridiques à lexis- 
tence, la nouvelle communauté pouvait vivre maintenant sa destinée. 


8 2. — LE LIVRE DE COMPTES (1708-1761). 


Sans dire ce que fut cette destinée pendant le XVI: siécle ?, 
nos recherches étant à l'heure présente trop radicalement incom- 


1, Voir aux Piéces justificatives, n° VE 


2. Trois lettres de 1643 nous apprennent que le gardien d'alors était le 
P. Loyseau. Voir aux Piéces justificatives, n° VIIL I l'est de même à la date 
du 22 juillet 1656. C. l'ort, Dictionnaire historique de Maine-et-Loire, in-8°, 


— 141 — 


plètes pour essayer même d’en parler 1, arrivons aux années qui 
suivent 1708. Ici les renseignements affluent. En vérité ils sont 
d'ordre avant tout financier, puisqu'un livre de comptes les 
fournit. Néanmoins, bien des détails d'un autre ordre s’y trouvent 
mélés, dont l'historien doit opérer le tri. 

Ce livre est le registre même des recettes et des dépenses du 
couvent de Saint-André. Sauvé à la Révolution Dieu sait comment, 
il appartenait, si nos souvenirs sont exacts, voilà 15 ou 20 ans au 
propriétaire de l'emplacement sur lequel s'éleva jadis la demeure 
des Cordeliers. Celui-ci s’en dessaisit alors en faveur de M. l'abbé 
Latour, à l'époque curé-doyen de Saint-André, qui remit plus 
tard son précieux trésor entre les mains de M. l'abbé Petit, curé 
actuel de Béguey. Nous devons à l’insigne bonté de ce dernier 
d'avoir pu, l'espace de plusieurs mois, en faire une étude 
consciencieuse ?. 

Il a 177 pages non numérotées et mesure 200 sur 310 mm. Ses 
couvertures ayant disparu depuis longtemps, quelques feuillets 
sont forcément détériorés par suite de l'usure. Ecrit dans son 
entier, il est commencé dans les deux sens. Sur 17 pages d’un côté, 
on lit des notes d’affaires écrites au petit bonheur et précédées 
d'une lettre 3 par laquelle le P. Albert Caunac notifiait à sa pro- 


Paris, 1874, 1, p. 286, parle ainsi de celui qui le fut en 1666 : « Basile 
Béguey, cordelier de la province d'Aquitaine, gardien de Saint-Andréas, a 
publié un Discours funèbre sur le sujet de la mort de la sérénissime prin- 
cesse Anne-Marie d'Autriche, reyne de France, prononcé dans l’église des 
RR PP. Cordeliers d'Angers le 24 mars 1666, Angers, P. Avril, 1666, in-4° 
33 p., avec dédicace à Louis Boylesve de la Gillière, d'un style amphigou- 
rique et sans goût ». 

1. S'il nous est permis de reprendre un jour le sujet dans toute son 
ampleur, il y aura lieu d'exposer les démélés qui surgirent trop souvent 
entre le gardien et le curé de Saint-André, de dire aussi comment cette 
maison religieuse finit par s'effondrer misérablement à la Révolution. 


2. Ce travail était terminé, quand nous avons eu en mains, aux archi. 
ves municipales de Siint-André, le registre qui fait suite à celui dont il est 
question ici. Il va du 21 juillet 1762 au 8 janvier 1791. Il a servi principa- 
lement à compléter le tableau des chapitres et des ministres provinciaux 
d'Aquitaine-Ancienne comme aussi des gardiens de Saint-André. 


3 Voir aux Pièces justificatives, n° XII. 


(æ7 


» cm 


— 142 — 


vince l’ajournement sine die du chapitre général de 1709. De 
l'autre côté, on lit en original les procès-verbaux d'environ 250 
relevés des recettes et dépenses du couvent de Saint-André, 
relevés soumis au discrétoire et signés du gardien, des discrets et 
du syndic. Le premier procès-verbal porte la date du 9 octobre 
1708 et le dernier celle du 12 avril 1761. Voici leur date respective 
à tous pendant cette période de 53 ans : 

1708 : 9 octobre. 

1709 : 18 janvier ; 23 mars ; 25 mai ; 24 juillet ; 5 octobre ; 
17 décembre. 

1710 : 6 février ; 7 avril; 7 juin ; 11 août ; 25 novembre. 

1711 : 13 janvier; 14 mars; mai; 7 août; 12 août ; 24 septembre; 
7 novembre ; 23 décembre. 

1712 : 30 janvier ; 14 mars ; 19 avril ; 19 mai ; 20 juin ; 9 août; 
12 septembre ; 10 octobre ; 13 novembre. 

1713 : 3 février ; 19 mai ; 5 août ; 6 novembre. 

1714 : 21 février ; 28 avril ; 15 juin ; 2 novembre. 

1715 : ler février ; 13 mai ; 28 septembre ; 20 novembre. 

1716 : 18 mai ; 29 août ; 21 octobre ; 18 décembre. 

1717 : 24 février ; 27 mars ; 2 juin ; 27 août ; 14 novembre. 

1718 : 10 janvier ; 1er mars ; 19 avril ; 2 juin; 7 juillet; 17 août ; 
10 octobre ; 17 novembre ; 18 décembre. 

1719 : 28 janvier ; 10 mars; 26 avril; 3 juin; 13 juillet ; 30 août ; 
14 octobre ; 29 novembre. 

1720 : 12 janvier ; 27 février ; 29 avril ; 5 mai ; 25 juin ; 20 sept. 

1721 : 10 janvier ; 14 janvier ; 20 mars ; 25 mai ; 10 juillet ; 26 
août ; 28 seplembre ; 2 décembre. 

1722 : 9 janvier ; 14 janvier ; 8 mars ; 1er juin ; 17 juillet ; 
15 septembre ; 8 novembre ; 31 décembre. 

1723 : 16 février ; 20 avril ; 28 mai ; 2 juillet ; 14 août ; # septem- 
bre ; 14 octobre ; 4 décembre. 

1724 : 8 février ; 17 mars ; 1er juin ; 14 octobre ; 29 décembre. 

1725 : 14 avril ; 14 août ; 10 novembre. 

1726 : 15 janvier ; 29 mai ; 14 décembre. 

1727 : 6 mai, 16 juin ; 6 novembre ; 16 décembre. 

1728 : 9 avril ; 17 juillet ; 8 octobre. 


ET De 


1729 : 28 janvier ; 13 mars ; 16 avril ; 17 août ; 28 octobre. 
1730 : 8 janvier ; 15 avril ; 24 avril ; 2 octobre. 
1731 : 27 mars. 
1732 : 26 janvier ; 26 avril ; 30 avril ; 13 décembre. 
1733 : 27 mars ; 19 mai ; 22 mai ; %5 septembre. 
1134 : 18 février ; 8 mars ; 5 juillet ; 
1735 : 8 mars ; 2 mai ; 21 novembre. 
1736 : 9 février ; 5 mai ; 26 août ; 8 octobre. 
1737 : 2 mars : 3 août : 25 octobre. 
1738 : 26 avril ; 21 juin ; 21 novembre. 
1739 : 23 janvier ; 9 février ; 3 juin ; 19 septembre 
10 : 18 janvier ; 31 janvier ; 25 avril ; 17 octobre. 
1341 : 10 mars ; 12 juin ; 28 juin ; 2 septembre ; 16 décembre. 
1742 : 24 mars ; 30 mars ; 7 octobre ; 18 octobre. 
FH :3 Mars ; 5 août. 
1744 : 26 mai ; 20 juin ; 16 août ; 6 novembre. | 
145 : 7 janvier ; 6 mars ; 14 mai ; 10 août ; 29 septembre ; 
13 décembre. 
146 : 13 mars ; 11 avril ; 12 avril ; 9 août ; 22 décembre. 
1747 : 18 Mai ; 30 juin ; 17 novembre. 
1748 : 8 février ; 16 mars ; 18 juillet ; 11 septembre ; 5 novembre. 
1249 : 12 mars ; 15 avril ; 11 septembre. 
1750 : 12 Mars ; 26 juin ; 12 novembre. 
1761 : 12 février ; 13 mai ; 18 juin ; 27 septembre ; 6 octobre ; 
2 octobre. 
1752 : 15 janvier ; 6 mars ; 27 avril ; 26 juin ; 22 août ; 22 octo- 
bre ; 20 décembre. 
1753 : 17 février ; 28 avril ; 2 juin ; 14 septembre. 
1754 : er avril ; 16 juin ; 24 juin ; 13 juillet ; 3 septembre ; 1er 
octobre ; 2 octobre ; 2 novembre ; 7 décembre. 
1155 : 7 janvier ; 19 février ; 22 mars ; 1er mai ; 1er juin ; 
12 juin ; 18 novembre. 
1756 : 6 mars ; 24 avril ; 27 septembre. 
1197 : 26 février ; 26 avril ; 17 septembre ; 25 novembre. 
1758 : 6 Mars ; 30 mars ; 26 juin ; 30 septembre. 
1759 : 13 janvier ; 28 avril ; 2 juin ; 7 septembre ; 15 décembre. 


1760 : 15 mars ; 17 avril ; 5 juillet ; 30 septembre. 

161 : 12 avril. 

En indiquant la date des divers procès-verbaux de la reddition 
des comptes, le tableau qui précède montre aussi qu’à Saint-André 
on ne péchait point par excès d'exactitude à procéder à cette 
opération, De ce chef, l'examen des recettes et des dépenses cou- 
“antes devait se trouver plus d'une fois compliqué. C'est d'ordinaire 
le gardien en charge qui tient la plume t et rédige le rapport. A 
lui il incombait de convoquer qui de droit au contrôle de sa 
propre administration. On croira avec peine qu'il ait eu toujours 
de vraies excuses à des retards si fréquents et trop souvent 
considérables. 

Dans neuf procès-verbaux seulement — et ils sont parmi les 
plus anciens — il allègue un motif. Du 20 novembre 1715 au 18 mai 
1716 les comptes n'ayant pas été rendus, il écrit au procès-verbal 
du 18 mai : | 

« À la réquisition du vénérable P. Mercier, gardien dudict 
convent de Saint-André, nous certifions et assurons que, si les 
comptes n'ont pas été randeus dans le temps prescrit par les loix 
et les réglements de notre province, ça esté à cause des grandes 
et loungues maladies de M. Debord notre père spirituel. C'est la 
vérité que nous signons. 

« f. B. Azimond, discret ; f. F. Carrier, discret ; Debort, subs- 
titut, aprouvant sept que sy desus é requix » (sic). 

Le 10 janvier 1718, le procès-verbal porte : « Les affaires de 
Mr notre père et le refus des pères discrets qui n'ont pas voulu 
rien régler sans sa présence ont empêché que les comptes n’ont 
pas été rendus dans le temps précis : c'est pour cela que nous 
nous sonimes assemblés aujourd'huy ». Le 12 janvier 1720 : 
« N'ayant peu plutôt nous assembler à cause de différentes occu- 
pations de Mr notre père..., etc. ». Le 20 septembre de la même 


1. Les différentes écritures des gardiens sont très reconnaissables. Celle 
du P. Laurent-Justinien Périé est fort belle. Celle du P. d’Azema est sans 
contredit la moins soignée. 


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année, autre raison : « N'ayant pas pu procéder plutôt à l'examen 
et clôture des contes... à cause de l’absence du R. P. Faute qui a 
été absent pendant ce temps-là ». A la date du 10 janvier 1721, la 
cause en est « l’absence de Mr Plumeau notre père spirituel 
substitut, dont nous n'avons pas peu jouir pour la reddition des 
contes depuis les derniers qui ont esté rendus en sa présence, 
quelques instances que le père gardien luy en ait faites ». Le 
1er juin 1722, les comptes n’ont pas été rendus plus tôt « à cause 
de la longue maladie du P. gardien ». Motif semblable le 14 avril 
1725 : « A cause de nostre maladie et de celle du P. Belardon 
actuellement malade » ; et encore le 14 août d'après : « A cause de 
la maladie et mort du P. Belardon et la maladie de Mr notre père ». 
Enfin, le 20 mars 1741, « monsieur notre père » est une dernière 
fois responsable « à cause de ses diverses occupations ». 

C'est tout. Dans les autres procès-verbaux il n'est jamais 
soufflé mot des retards ni de leurs causes. Et pourtant ! On était 
loin du temps où le P. François Bonal?, ministre provincial 
d'Aquitaine-Ancienne (30 juillet 1633-31 octobre 1636), procédant 
contre le P. Pierre Brunon, gardien du grand couvent de Bordeaux, 
lui faisait entre autres griefs celui de n'avoir rendu les comptes 


qu'une fois dans huit mois... 


$ 3. — LE PERSONNEL MAJEUR. 


Ça et là, dans le tableau qui précède, certaines dates en 
caractères italiques signalent une catégorie spéciale de procès- 
verbaux. En outre des procès-verbaux ordinaires où l’on arrêtait 
les comptes courants, notre registre en a d’autres, en effet, qui 
contiennent plus spécialement l'état général du couvent dressé par 
le discrétoire, environ tous les dix-huit mois, en vue du chapitre 
ou de la congrégation provinciale. Leur titre est libellé d'ordinaire 
Comme il suit, ou équivalemment : 


1. S'il plaît à Dieu, nous publierons un jour les actes du premier 
Provincialat du P. François Bonal, tels qu’ils sont conservés aux Archives 
de la Gironde, G. 622. 


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28 avril 1714: « Estat du convent de l'Observance de St Fran- 
cois de S!' André de Cuzac porté à la Réole où doit se tenir Île 
chapitre le 5 de may de la présente année 1714 ». 

26 avril 1738 : « Etat du grand convent de l'Observance de S! 
François du bourg de S' André de Cubzae certitié par les RR. pères 
gardien, discrets et Mr nostre père spirituel pour estre envoyé au 
chapitre qui doit se tenir au grand convent d'Agen le 10° may 1738 ». 

30 septembre 1760 : « Etat du couvent de la régulière Obser- 
vance de St François du bourg de St! André de Cuzacq certifié par 
les vénérables pères gardien et discrets assistés de Mr de Paty- 
Laparcaut, écuyer, notre père spirituel, pour être présenté aux 
révérends pères du définitoire assemblés à Beaumont pour v tenir 
la congrégation le onze du mois d'octobre de l'année 1760 ». 

Ces procès-verbaux présentent une bonne vue d'ensemble sur 
les ressources, les dépenses, les bâtiments, les œuvres et le 
personnel du couvent de Saint-André !. On voit, par les en-tête 
dont nous donnons comme au hasard trois modèles, s'ils précisent 
à merveille le lieu et la date de toutes les grandes assises de Ia 
province d’Aquitaine-Ancienne, à laquelle il appartenait. Eux 
aussi sont signés 2. 

Si, rapprochant les noms couchés au bas des divers actes 
signés de la sorte, nous voulons essayer de reconstituer la série 
des gardiens, il est aisé d'aboutir et d'indiquer même le temps 
respeclif de leur durée en charge. J'en dis autant des ministres 
provinciaux : Car, chaque fois que l'un d'eux était de visite, on ne 
manquait pas de procéder en sa présence à la vérification des 
comptes, au pied desquels il apposait également sa signature. 

Voici un tableau suggestif avec toutes indications de temps, de 
lieux et de personnes. La 1re colonne porte les dates des chapitres 
ou congrégations provinciales, 1699 indiquant celle du chapitre, 


4. On y voit un inventaire parfois très détaillé de tout ce qui se trouve 
au couvent, dans l’église, le chœur, la sacristie, le dortoir, la salle, la cui- 
sine, le réfectoire, le chai, le grenier, le bucher, la dépense, le jardin, etc. 


2. Ils sont souvent écrits par autre que le gardien. 


— 147 — 


1700 celle de la congrégation, 1702 celle encore du chapitre, et 
ainsi de suite alternativement jusqu’à 1772. La 2e colonne marque 
les lieux de réunion, des dits chapitres ou congrégations. La 3e four- 
nit les noms des provinciaux élus pour trois ans, et la 4 ceux des 
gardiens successifs de Saint-André 1. 


1699, 2 mai | Muret Ambroiss Miramand | François Ezemar 
1700,  ? ? » 

1702, ? ? Philippe Faure ? ? 

1703,  ? ? ? 

1705, 23 mai ? Célestin Pestilhac | Alexandre Trioulou 
1706,  ? î » 

1708, 21 avril ? Albert Caunac Étienne Sarpaut 
1709, 26 oct. Pau » 

1711, 16 mai Rieux Exupère Justrobe | Alexandre Trioulou 
1712, 22 oct. | Rabastens Maxime Vigier 
1714, 5 mai La Réole | Anselme Thoron | Fulgence Mercier 
1715, 19 oct. | Montauban » 

1717, 5 juin Bordeaux Albert Caunac M. Chalosse 
1718, 22 oct. | Bordeaux » 

1720, 25 mai Albi B. Coussaune F. Boulbène 
1721, 25 oct. | Toulouse » 

1723, 18 sept. Énit cscre tt Auguste Caunac Daniel Rosières 
1725,10 janv. | Toulouse » 

1726, 1er juin | Bordeaux Aurélien Delnat F. Massanés 
1727, 15 nov. | Rabastens. » 

1729, 27 avril Agen Albert Caunac Daniel Rosières 
1730, 28 oct. | Toulouse » 


1. Après coup et sur des notes encore incomplètes, nous avons essayé 
de présenter un tableau qui embrasse tout le XVIII: siècle jusqu'à la Révo- 
lution. S'il a des lacunes surtout avant 1708, il donne du moins, pensons- 
nous, la liste fofale et exacte des ministres provinciaux d'Aquitaine- 
Ancienne durant cette période, y compris les provinciaux « conventuels » à 
partir de 1772. Cf. Othon de Pavie, 1 c. p 615, 697, 698. 


2. Le P. Philippe Faure mourut au grand couvent de Toulouse, le 8 mai 
1716 Il fut trois fois ministre provincial. 


— 148 — 


1732, 10 mai Pau Raphaël Destais | Charles Charmes 
1733, 10 oct. | Foulouse » 
1735, 14 mai | Mont-de-Marsan | Bernard Vilhate |! Timothée Guichard 


1736, 20 oct. | Toulouse » 
1738, 10 mai Agen Albert Caunac Antoine Daney 
1739, 26 sep. Agen » 
1741, 17 juin | Bordeaux Raphaël Destais Philippe Faget 
1742, 27 oct, | ‘Foulouse » 


17414, 30 mai | Bordeaux | Bonswentu-e Lambert | Laurent-Justinien Périé 


1745, 9 oct. Toulouse » 

1747, 17 juin | Toulouse Domivigre Aragon Cyrille Labavme 
1748,28 sept. | Toulouse Alberi Saint-Martin 
1750,18juill. | Toulouse | Raphaël Destais ? | Alexandre Partarrieu 
1751, 23 oct. pa Félix Richaud 
1753, 16 juin | Toulouse N. Pages François d'Azema 
1754, 12 oct. Foulouse » 

1750, mai Agen Dominique Aragon Daniel Rosières 
1757, sept. Rabastens Hyacinthe Saboutin 
1759, 12 mai | Rabastens | Augustin Fournier » 

1760, 11 oct, | omonrs Bonaventure Lafargue 
1762, 9 juill. Agen Hilarion Dazois |! Crvrille Labavme 
1763, 8 oct. Toulouse Pierre Soutffron 
1765, 15 juin | ‘Foulouse Joseph Trébos » 

1766, 11 oct. | Toulouse Jérôme Galv 
1768, 10 oct. | Toulouse | Jean-Louis Cruzel | Augustin Mercier 
1772, 5 oct. Toulouse | Germain Sabatier Antoine Bavès 
1754, 7 mai Toulouse Charles Jarry 3 


14. Le P. Albert Caunac mourut au grand couvent de Toulouse le 2 mai 
1955, à l’âge de 95 ans. 

2. Le P. Raphaël Destais mourut au grand couvent de Toulouse le 
17 février 1766, à l’âge de 90 ans. 


3. Le 9 août 1777, le P Garaud succède au P. Jarry, qui lui-même 
succédait au P Bayès décédé et se signait comme tel pour la première fois 
le 12 mars 1774. Plus tard, le P. Combes appose sa première signature de 
gardien, le 17 juillet 1781, sur le registre de la communauté. 


— 149 — 


1726, 15 oct. | Toulouse | Raphaël Lavervrie » 

1728, 27 juin | Toulouse Clément Raveau 

1779, 22 mai] Bordeaux Bertrand Chatillon 5) 

1582, 1°" juin Cahors Bernardin Carpuac | Ambroise Combes 
1785, 28 mai | Villeneuve-s.- Lot | Raphaël Lavevrie | Clément Raveau 

1788, 26 avril | Toulouse Alexis Dascols | Ambroise Combes 


Parmi les provinciaux qui figurent à la 3 colonne, Alb. Caunac 

a signé six fois : le 1er mars 1718, le 10 mars 1719, le 24 avril 1730, 
le 27 mars 1731, le 9 février 1739 et le 30 janvier 1740 ; les quatre 
dernières fois il s'intitule « min. prov. et defliniteur général »: c'est 
qu'en effet, nommé définiteur général ! au chapitre de Milan (1729), 
il ne cessa de l'être qu'à celui de Valladolid (1740). B. Coussaune 
signe le 14 janvier 1721 et le 14 janvier 1722 ; Aug. Caunae, frère 
peut-être d'Albert, signe Je 17 mars 1723 ; A. Delnat, le 6 juin 
1727 et le 13 mai 1729 ; R. Destais, le 22 mai 1733, le 8 mars 1734, le 
30 mars 1742, le 3 mars 1743 et le 18 juin 1751 ; B. Vilhate, le 5 mai 
1:36 ct le 2 mars 1737, après avoir déjà signé le 29 avril 1720 en 

qualité de visiteur 2 ; B. Lambert, le 11 mai 1745, les 11 et 12 avril 

146; D. Aragon, le 16 mars 1748, le 15 avril 1749, le 6 avril 1757 et 

le 30 mars 1558 ; A. Fournier, le 17 avril 1760 et le 12 avril 1761 ; 

celui enfin, à qui son écriture illisible nous fait donner sous toute 
réserve le nom de “Pagès”, le 24 juin 1754 ct le 12 juin 1755. Ces 
Chiffres précisent la date exacte et le nombre des visites faites par 
le chef suprême de la province au couvent de Saint-André. À ce 
point de vue, ils ont leur éloquence : ils établissent péremptoirement 
que les ministres n'y venaient pas plus de deux fois en trois ans 5. 


— 

ee Lincompatibilité des deux charges de ministre provincial et de 

o Rene Sénéral n'était pas reconnue alors. Au XVII- siécle, les PP. Jean 

ee “t Gilles Grenier cumulérent eux aussi quelque temps cette 
e 


Fau tions les PP. Félix Cuecillens, Bernard Couture et Philippe 
re ” st 
“rent également définiteurs généraux. 


uel à e du 29 avril 1720, le P. Vilhate est qualifié « deffiniteur 
let visiteur envoyé par notre révérend père comissaire général ». 


ed est confirmé par le registre des visites du P. Ambroise Mira- 
69-1702, d'où nous catrayons les deux procès-verbaux relatifs a 


2. Dans l'act 
act 


— 150 — 


Deux noms de provinciaux figurent sur notre liste, de 1708 
à 1760, qui ne se lisent pas dans le registre de Saint-André. Nous 
empruntons l'un, Thoron, au registre fort mal écrit des Annon- 
ciades de la Réole, qui se trouve aux archives municipales de 
la même ville ! ; autre, Exupère Justrobe, est pris d’un MS. des 
archives du Tarn-et-Garonne2?. Par contre,nous rejetons le nom du 
P. Chalup 3 : en 1729, le P. Chalup était provincial d'Aquitaine- 
Récente, ainsi que le prouve un fragment du registre des Cordeliers 
de Libourne $, qui porte sa signature propre à la date du 3 sep- 
tembre 1728 5. 

Notre registre mentionne plusieurs fois le P. Célestin Pesti- 
lhac, qui fut en charge de 1705 à 1708. Du 9 octobre 1708 au 12 
août 1711, les procès-verbaux du discrétoire sont signés de lui : 
« f. Clélestin] Pestilhac, ex-provincial », ou encore : « f. Célestin] 
Pestilhac, père de province ». Celui du 14 mars 1711 débute ainsi : 
« Aujourd'huy quatorsième du mois de mars 1711, nous frère 
Célestin Pestilhac,ex-provincial et discret,avons rendu les comptes». 
Dans celui du 19 avril 1712 il est dit : « La dépance monte ..…. scavoir 
vingt livres à nostre chirurgien pour les remèdes qu'il a fournis au 
défunct P. Pestilhac durant sa maladie, et huict livres au chirurgien 
pour des remèdes qu’il dit avoir donné pour le mesme P. Pestilhac ». 


Saint-André, formules officielles aussi froides que vides, répétées presque 
mot à mot 76 fois. Voir aux Pieces justificatives, n°‘ IX et X. Cf. Othon de 
Pavie, 1. c , p. 249-254 

4. Voir Inventaire sommaire des Archives départementales de la 
Gironde antérieures à 1791, série E, supplément, n° 2914. 


2. Coté H. 117, fol. 98". 
3. Cf. Othon de Pavie,l. c., p. 310, 615, 698. 
4. Archives de la Gironde, H. Franciscains, 1. 


5. En tenant compte des dates fournies par l’Aquitaine séraphique sur 
les chapitres provinciaux d'Aquitaine-Récente, le P. Chalup aurait donc été 
en charge du 1° avril 1728 au 9 juin 1731. Ses prédécesseurs immédiats 
seraient les PP. Bonaventure Delom {24 janv 1722-5 mai 1725) et Jacques 
de Rupé (à mai 1725-1°" avril 1728), ses successeurs immédiats encore les 
PP. Bonaventure Delom 9 juin 1731-3 sept. 1731) et Jacques de Rupé 
(9 déc 1731-29 mai 1734. Mais alors il faut rayer le P. Antoine Estiat. 
Cf. Othon de Pavie, |. c., p. 280, 299, 309, 310, 615, 697. 


— 151 — 


La liste qui précède suggère une remarque. Des provinciaux 
qu'elle fait connaître, aucun ne resta en charge plus de trois ans 
successifs. Leur triennat expiré, ils rentraient dans les rangs. Et 
ce n'est toujours qu'après un minimum d'interrègne de six ans 
que Île chapitre se permit de réélire soit Albert Caunac,soit Raphaël 
Destais, soit Dominique Aragon.N'était pas lettre morte la solennelle 
et si sage prescription de la bulle te et vos de Léon X: Ne ex 
ilorum ministrorum provincialium perpetuitale ordinem ipsum in 
ruinam ilerum collabi contingat, volumus el ordinamus pracfatos 
provinciales ministros ultra triennium in suis non posse continuari 
officiis. 

$ 4. — LES RELIGIEUX DE LA COMMUNAUTÉ. 


De 1708 à 1761, la liste des gardiens de Saint-André porte un 
total de 2 noms. En raison de circonstances diverses qui ne sont 
&énéralement pas indiquées, sept furent remplacés 15 à 18 mois 
seulement après leur nomination. Le P. A. Trioulou est le seul des 
sept que la mort ait fauché en route : « Ce jour duy 1712, marque 
le procès-verbal du 20 juin 1712, nous supérieur envoyé par nostre 
révérend père provincial à la place du vénérable père Alexandre 
du Trioulou, qui a décédé le 13 du courant... » 

Les quinze autres gardiens laissés en charge trois ans consé- 
Cutifs arrivèrent au terme de leur mandat, sauf deux. Le procès- 
Verbal du 14 mars 1711 en donne la raison pour le P. E. Sarpaut : 
f Aujourd'huy quatorsième du mois de mars 1711, v est-il dit, 


le vénérable pêre Sarpaut, gardien de ce couvent, estant mort au 


" , 
grand regret de toute la communauté... » 
Pour le P. F 


. d'Azema, ce fut bien autre chose. On verra aux 
documents de l'appendice ! que tout ne fut pas rose pendant Ja 
durée de sa Charge, puisqu'il eut maille à partir avec l'archevêque 
de Bordeaux. Mais voici qui est plus grave. À la date des 12 et 
24 juin 155, notre registre porte les deux procès-verbaux suivants : 

« Ce aujourdhuy 12° du mois de juin de l'année 1755,le vénérable 


RS 


1, VV: . « . 
Voir aux Pièces Juslificahves, n« XIII et XIV. 


— 152 — 


père François d'Azema avant donné sa démission du gardianat du 
présent convent par une requeste qu'il a présanté au très R. P. 
provincial, lequel a crû devoir laccepter, et en conséquence le dit 
P. François d’Azema s'est présanté pour randre ses comptes en 
présance du très R, P. provincial, du R. P. Daniel Rozières vicaire, 
et des PP. Raymon Courouneau et Bernardin Laborde, assistés de 
monsieur de Paty, écuyer, notre père spirituel. Nous avons trouvé 
danslesdits comptes une administration si obscure et si embarrassée 
que nous avons esté obligés de prier monsieur de Pati,écuyer,notre 
père spirituel,d'examiner à loisir les comptes du courant, d'en faire 
le dépouillement, et de prêter son secours et ses lumières au R. P. 
Rozières, à présant supérieur, pour parvenir à une liquidation 
avec le boucher, boulanger, appoticaire, marchand gressus, serru- 
rier, menusier, domestiques ; ét, en cas qu'il fut dû à d'autres 
persones, le vénérable père d’Azema sera chargé du parement. 
Fait et arrêté le même jour, an que dessus. 


«F. X. PAGES. min. prov. ;F. F. D'AZEMA ; F. D. RosiÈRESs, 
vicaire ; F. RAYMOND COUROUNEAU ; F. BERNARDIN LABORDE, 
présant ; DE PATY LAPARCAUT, père spirituel ». 


« Nous supérieur, aidé des lumières de Mr de Pati Laparcaut, 
notre père spirituel, avons coumancé à faire le dépouillement des 
comptes du courant pendant l'administration du vénérable 
P. François d’Azema cy devant gardien, en vertu du pouvoir à 
nous donné cy dessus ; sommes parvenus à une liquidation exacte 
des sommes qui étoint dües au boucher, boulanger, appoticaire, 
marchand gressus, serrurier, menusier, marchand drapier, blan:- 
chisseur, aubergiste, domestiques et autres : lesquelles sommes se 
sont montées à celle de quatorze cent douze livres neuf sols, que 
M" de Pati Laparcaut notre pére spirituel a bien voulü par l'amitié 
qu'il nous porte en faire les avances pour le dit couvent et qu'il a 
masène da cac fasine: nuanmann  rnasnis es Va 49 unies LYS À onitra 
Janine, DUuUidugel ia Sue SUIVANT sou reçeu 6901! ; à Malucheau, 
boucher, celle de trois cens soixante une livre, suivant son reçeu 
du susdit jour ; à Mr Valet, marchand droguiste, celle de deux 
cents livres, suivant son reçeu en datte dudit jour ; à Sarineau, 
serrurier, celle de vingt quatre livre, selon son reçeu en datte dudit 


— 153 — 


jour ; au menuisier et clouêtier celle de douze livre, selon son 
receu en datte dudit jour ; à Mr Grezi, marchand drapier, celle de 
vingt une livre, suivant son receu en datte du dix-neuf du dit mois ; 
à M' Gaillard, pour rature et remèdes, celle de trente livres en datte 
du vingt du dit ; à la « Courande ». celle de dix-huit livre, selon 
son reçeu en datte du même jour; à madame Laffrance et Gatone, 
celle de vingt quatre livres neuf sols, selon leur reçeu en datte du 
même jour ; à Bartin, blanchisseur, celle de douze livres, en datte 
du vingt un du dit ; à Mr Cerisié, aubergiste, selon son reçeu pour 
conte final, six livres ; et aux domestiques celle de cinquante 
quatre livres : lesquels reçeu des dits payement notre père les a 
présentés et exibés le vingt un du dit mois de l’année 1755 en 
présance de nous sousignés, qui avons recognu comme discrets 
être dû par le convant à Mr notre père les dittes sommes de 
quatorze cent douze livres neuf sols, dont nous ferons mantion au 
compte final de la communauté des payemens que le dit convant 
aura fait pandant otre supériorité. Fait et arrêté le vingt et un 
du dit mois de juin 1755. 

« F. D. RosiÈRES, supérieur ; F. C. FOURCADE, discret ; F. BER- 
NARDIN LABORDE, discret ; DE PATY LAPARCAUT, père spirituel. » 


Si le syndic se montra généreux, il appartenait au successeur 
intérimaire du P. d’Azema, chargé de relever la situation, de l’en 
dédommager sans retard. C'est bien ce que comprit le P. Rosières. 
Le 18 nov. 1755, il note que la vente « d’un cheval avec la scelle 
et la bride (qu'avoit laissé le Vble P. d’Asema) » a rapporté 7511, 
et, « dans le présent compte final de notre superiorité, peut-il écrire 
le 24 avril 1756, nous avons acquitté le convent de la somme de 
six cents soixante treise livres neuf sols ». C'était près de la moitié 
de la dette payée. Le reste le fut sitôt que possible. A la date 
du 17 sept. 1757, il est dit: « Nous avons acquitté le conxent 
depris le chapitre dernier de 739 1! restant de celle des 1412 119 sols 
que M. de Paty notre père spirituel après la liquidation des deptes 
contractées par le P. Dasema notre prédécesseur avoit eu la bonté 
de payer pour nous, de sorte que le convent ne doit plus rien ». 
Enfin, le 15 mars 1760, on note encore « 441! des anciennes deptes 
du P. d’Azema que nous avons payées ». 


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— 154 — 


À part l'aventure du P. d'Azema, le registre ne signale rien 
autre d'important sur les gardiens. Is furent pris plus d'une fois 
dans la communauté, comme :ïl arriva pour les PP. Trioulou, 
Rosières, Charmes, Danev. Plus d'une fois aussi, leur démission 
acceptée, ils continuérent d'en faire partie. 

La communauté se composait, Y compris le gardien, de six ou 
sept religieux, dont généralement cinq prêtres et un ou deux frères. 
Leur nom et leur nombre, à partir du 28 septembre 1721, sont 
mentionnés aux divers états du couvent dressés pour Île chapitre 
provincial ou la congrégation intermédiaire. Voici le relevé du 
personnel, moins les gardiens, jusqu'en 1760. 

28 septembre 1721: PP. Jean-Baptiste Laccarrière, Joseph 
Faulte, Jean-François Carrier, Bernardin Belardon; fr. Thomas 
Communi. 

29 décembre 1725 : PP. Charles Charmes, J.-F. Carrier, B. Belar- 
don, Antoine Daney ; fr. André Jacobet. 

6 novembre 1727 : PP. C. Charmes, D. Rosières, Antoine Laber- 
nède, À, Daney, Bernardin Bonneaud ; fr. Joachim Dasque. 

16 avril 1729: PP. C. Charmes, D. Rosières, A. Labernède, A. 
Daney, B. Bonneaud ; fr. Michel-Ange Chalosse, J. Dasque. 

20 octobre 1730: PP. C. Charmes, À. Labernède, À. Daney, B. 
Bonneaud ; fr. M.-A. Chalosse, Joachim Mascarade. 

30 avril 1732: les mêmes, sauf le dernier qui s'appelle Nicolas 
Dassieux. 

2 mai 1935: PP. D. Rosicères, Louis Airouard, Jean-Louis 
Michaud ; fr. N. Dassieux. 2 

26 avril 1738: PP. D. Rosières, C. Charmes, J.-T. Michaud, 
Michel Fontebride ; fr. T. Communi, Luc Lombergot. 

12 juin 1741: PP. C. Charmes, D. Rosières, T. Guichard, M. 
Fontebride ; fr. T. Communi, L. Lombergot. 

18 mai 174%: PP. D. Rosières, Rarmond Courouneau, Pierre 
Souftron ; fr. François Hugonis. 

11 septembre 1:48: PP. D. Rosières, R. Courouneau, Alexis 
Dutrouil ; fr. F. Hugonis, Jean Joseph de Larsan. 

26 juin 1:50: PP. D. Rosicres, R. Courouneau, Pierre Dastre, 
Pierre Pornie ; fr. F. Hugonis, J.-J. de Larsan. 


— 155 — 


6 octobre 1751 : PP. D. Rosières, R. Courouneau, Caprais 
Fourcade, P. Dastre ; fr. F. Hugonis, J.-J. de Larsan. 

2 juin 1753: PP. D. Rosières, R. Courouneau, C. Fourcade, 
Jean-Baptiste Betbeder ; fr. F. Hugonis. J.-J. de Larsan. 

1er octobre 1754 : PP. D. Rosières, R. Courouneau, C. Fourcade, 
Bernardin Laborde; fr. J.-J. de Larsan. 

24 avril 1756: PP. R. Courouneau, C. Fourcade, Paul Planard, 
B. Laborde ; fr. J.-J. de Larsan, Clément Péjac. 

17 sepfembre 1757: PP. R. Courouneau, C. Fourcade, P. Pla- 
nard, Dominique Beauñils ; fr. J.-J. du Périer de Larsan, C. Péjac. 

28 avril 1759 : PP. C. Labayme, R. Courouneau, C. Fourcade ; 
fr. J.-J. de Larsan, C. Péjac. 

30 septembre 1760 : Les mêmes. | 

Outre les noms qui viennent d’être lus, notre registre donne 
aussi ceux des PP. Philippe Coulomb (9 octobre 1708-12 août 1711), 
Bernard Azimond (24 septembre 1711-2 juin 1717), Siméon Cadroy 
(24 septembre 1711-20 juin 1712), B. Grillon (14 mars 1712),Bernardin 
Monyer (20 juin 1712 - 13 novembre 1712), François-Xavier Vialla- 
nes (18 octobre 1742), Louis Renier, commissaire général (24 février 
1717) 1, etc. 


$ 5. — SYNDICS ET SUBSTITUTS. 


Comme tout couvent franciscain, celui de Saint-André avait 
ses syndics ou « pères spirituels », à qui incombaient la garde et 
l'emploi des fonds destinés aux religieux. C'est d'abord un nommé 
Bayvès (9 octobre 1708-12 août 1711), avocat au parlement, puis 
Branda-Pradelle (1711-1735), puis Peychers (21 novembre 1735- 
145), enfin Alexis de Paty Laparcaut, dont l'acte de nomination 
n'est pas sans intérêt (1746-1761). 

« Ce jourdhuy onzième du mois d'avril de l’année mille-sept- 
cents-quarante-six, nous frère Bonaventure Lambert, ancien lecteur 
de théologie, associé de l'accadémie royale des sciences et des 
beaux arts de la ville de Bordeaux, et ministre provincial de la 


1. Cf. Othon de Pavie, 1. c., p. 27. 


— 156 — 


province de l’Aquitaine l'ancienne de l'Observance de Saint- 
François, avant reconnu que Mr Peychers, négotiant, bourgeois et 
habitant du bourg de Saint-André de Cubzac, par son absance du 
subsdit bourg ne pouvoit plus nous continuer ses bontés en qualité 
de père spirituel pour notre convent de notre subsdit ordre citué 
dans le subsdit bourg, nous aurions conjoingtement avec le père 
Laurens-Justinien Périé, gardien, et avec les religieux de son subs- 
dit convent prié très humblement monsieur Alexis de Paty Lapar- 
cau, écuier, de vouloir accepter de nous honorer de sa protection 
et de ses bons et agréables services dans la place de père et sindic 
apostolique et spirituel de notre subsdit convent de Saint-André : 
ce qu’il a daigné de nous accorder avec beaucoup de bonté et avec 
toutte la bienveillance dont ses illustres ancestres ont bien voulu 
favoriser le convent de Bordeaux, celuy de Saint-André de Cubzac 
et les religieux de notre subsdicte province. En foy de quoy avons 
retenu cet acte, et signé dans notre subsdit convent de Saint-André 
de Cubzac ce douze avril mille-sept-cents-quarante-six. 

«f. B. Lambert, ministre provincial ; f. L.-J. Périé, gardien ; 
f. Daniel Rosières, vicaire ; f. Raymond Courouneau, discret ; de 
Paty Laparcaut, pére spirituel ». 

Les « bons et agréables services » de M. de Paty-Laparcaut ne 
furent pas demandés en vain. On a vu comme il le prouva lors de 
la mauvaise administration du P. d'Azema, et aussi loin que nous 
pouvons le suivre dans l'exercice de ses fonctions, c’est-à-dire 
jusqu’en 1770, il sera l’homme de dévouement prenant part à chaque 
reddition de comptes. 

Son prédécesseur immédiat, âgé peut-être, quelque peu infirme 
et entre temps absent, ne put pas en faire autant. Il lui arriva 
parfois de déléguer à sa place son beau-frère Etienne Fourcade 
(3 mars 1743 et 20 juin 1744), qui finalement se récusa. Le discré- 
toire cette fois enfin n'éprouva plus les scrupules que nous lui 
connaissons déjà à régler les comptes en l'absence du syndic et 
procéda quänd même à la vérification de la caisse. Son procés- 
verbal a soin d'ajouter (14 mai 1745) : « En l’absence de M. Peychers 
notre père spirituel qui est actuellement malade en campaigne et 
sur le refus de M. Fourcade, son beau-frère, d'assister aux présents 


— 157 — 


comptes quoyque nous l’en ayons prié, en conséquence d’une 
lettre à nous écrite par le subsdit M. Peychers, notre père spiri- 
tuel, en datte de Thibauds du trézième du courant, nous avons 
réglé l'état de la maison ou rendu les subsdits comptes en présence 
de notre très révérend père provincial faisant sa visite ». « Avons 
rendu les comptes entre nous, en l'absence de M. Peychers », porte 
le registre à la date du 10 août 1745. Et à celle du 29 septembre 1745 : 
« Avons rendu les comptes... en l'absence de M. Peychers, notre 
père spirituel absent de Saint-André depuis environ deux mois ». 
Semblable remarque les 13 décembre 1745 et 3 mars 1746. Un tel 
état de choses ne pouvait pas durer. 

MM. Bayès et Branda-Pradelle paraissent avoir eu moins de 
soucis en raison du substitut qui gérait en leur nom les affaires 
du couvent. M. Debort remplit cet office jusqu’à sa mort. Il est 
qualifié « bourgeois et marcliant » (5 octobre 1709). Vient après 
lui « M. Plumeau, procureur dans cette cour de Cuzaguèës, choisi 
et agréé par toute la communauté après la mort de feu M. Debort, 
pour être substitut de M. Branda-Pradelle, notre père spirituel » 
(21 octobre 1716). À partir du 20 mars 1721, il n’est plus fait mention 
de substitut. M. Branda reste seul en charge et signe les actes 
jusqu'au 8 mars 1735. Le 2 mai 1735, le procès-verbal est signé 
«a des demoiselles \Montauge et Janéte Branda, sœurs, filles et 
héritières de feu Monsieur Branda-Pradelle » 1. 


$ 6. — LE COUVENT ET SES DÉPENDANCES. 


Maintenant que, tour à tour, provinciaux, gardiens, simples 
religieux, syndics ou substituts ayant défilé sous notre plume, nous 
 Connaïissons, au moins de nom, les personnages qui jouèrent un 
rôle quelconque à Saint-André, il convient de réunir les renseigne- 
ments de notre registre sur le couvent lui-même. 


1. Si, le 7 juillet 1718, des « lettres de père spirituel» coûtent 7 livres 
1/2 par contre « une patente de père spirituel que nous avons établi pour 
la paroisse de Chalos en pit baronie de Montlieu », rapporte 6 
livres, le 13 décembre 1745. 


— 138 — 


L'église, disent les actes de la fondation, n'était autre que 
l'ancienne chapelle du bourg dédiée à saint Etienne. Elle avoisi- 
nait un terrain mortuuaire divisé en deux, le grand et le petil 
cimetière. Quoique plus ou moins délaissée et délabrée, elle était 
encore pour la population un sanctuaire cher comme le « Campo 
sancto » qui la bordait. Sur Ja fin du XVIe siècle, elle reçut en 
raison de sa vétusté quelques réparations, ainsi que le laisse 
entendre l'inscription «I. Duthil 1594 », qu'au jour de sa démoli- 
tion M. l'abbé Petit put prendre en décalque sur une poutre de la 
toiture. Plafonnée et pavée !, elle offrait l'aspect d’une salle sans 
rien de luxueux où l'on voyait trois 2 confessionnaux et trois autels : 
« Nous avons fait faire un confessionnaire qui nous a coûté 45 IL.» 
(2 mars 1737 et 26 avril 1738). « Dans le tabernacle du grand autel 3 
nous y conservons une custode et un soleil très beaux et les saintes 
huiles v sont enfermés » (10 octobre 1718). Plus tard, le « soleil » 
passe à la sacristie, mais non les saintes huiles : « Au maïître-autel 
il y a une custode d’argent et à côté une boëte d’étain pour les 
saintes huiles ; une petite lampe devant l'autel de Saint-Roch et 
une grande lampe avec son gland devant le maître-autel, laquelle 
lampe nous avons achepté, et devant Notre-Dame une autre petite 
lampe » (12 octobre 1754). Le 8 octobre 1736, l’autel principal est 
ainsi dépeint : «Nous avons fait réparer le maître-autel, nous avons 
fait passer un vernix sur tout le rétable, fait mettre une couleur de 
chair sur toutes les figures qui y sont représentées, fait dérouler 
le grand cadre, fait passer une couleur de vermillion sur le cadre 
du devant d'autel ». 

Un clocher couvert d’'ardoises surmontait l’église. « Avons 
acheté 150 ardoises pour le clocher 6 11. 115. » (26 mai 1744). Deux 
cloches y étaient placées, dont il fallut maintes fois renouveler les 


1. «Nous avons fait careler l'église et la blanchir avec le chœur » 
(6 octobre 1750]. 

2. « Nous avons donné au fr. Eusèbe.. et pour des tables pour faire 
un confessional 30 11. » (14 mars 1712) A la Révolution on en compta trois. 

3. Même renseignement, le 28 septembre 17145 : « Dans le tabernacle du 
maitre-autel nous y conservons une custode et un soleil très beaux ». 


— 159 — 


cordes. En 1741, la plus grosse fut changée, et,le 12 juin, le registre 
porte : « Pour faire refondre la grande cloche qui pesoit seulement 
deux cent cinquante deux livres et qui en pèse actuellement trois 
cent septante huit par l'augmentation du métail..… et pour deux 

cordes » 250 Il. ont été dépensées ; d'autre part, on a reçu « 108 II. | 
pour loffrande faitte à la bénédiction de nostre cloche, scavoir 
nonante six livres donnés par Mr nostre père spirituel qui a bien 
voulu luy donner son nom, douze livres de Melle Martiau qui Iuy a 
aussi donné le sien avec une aube ». 

Un porche était à l’entrée : « Nous avons fait réparer le porche 
de l'église ; il en coute pour latefeuille, cloux, chaux et la main du 
maitre 24 11. 3 s. 6 d. ». 

A la sacristie il y avait entre autres objets « deux calices avec 
leur patène, «in encensoir, la navète et la cuiller, le tout d'argent ». 
Les cordons étaient en « fil de papillon ». Le 16 décembre 1741 on 
note « 411. 8 s. pour du fil de papillon pour faire des cordons 
pour la sacristie » ; le 19 octobre 1742 on écrit: « De 6 [cordons] 
nous en avons fait faire 4 de beau fil de papillon », et le 26 mai 1744: 
« De ces six [cordons] nous en avons fait faire cinq de beau fil de 
papillon ». 

Le couvent, bâti sur l'antique place contigüe à l'église Saint- 
Étienne, consistait cn un corps de logis principal remontant sans 
doute à l'époque de la fondation. A l'étage supérieur étaient les 
chambres ou cellules, tandis que les autres pièces nécessaires : 
cuisine, réfectoire, salle, bucher, grenier, occupaient vraisembla- 
blement le rez-de-chaussée 1. Les quatre ailes du cloître ? formaient 


1. Le rez-de-chaussée était carrelé en partie du moins : « Avons acheté 
une barrique de chaux, écrit-on, le 26 mai 1744, pour remettre les carreaux 
du cloitre, 311. 5 s. ». Et encore le 98 avril 1759 : « Nous avons fourny un 


millier de carreaux pour carreller la cuisine, la dépense et l'entrée de 
l'église, 20 11. ». 


2. Lune de ces ailes du cloître était peut-être adossée contre le chai, 
dont nous pouvons cntrevoir les proportions respectables : « Nous avons 
assés de bled dans le grenier et assès de vin dans la cave pour passer 
l'année » 15 octobre 1709). Et le 20 octobre 1730 : « A la cave il y a 40 barri- 


ques de vin nouveau, deux de vin vieux, provenant, scavoir : douze de notre 
clos et le reste de la queste ». 


— 4160 — 


un carré complet avec un jardinet au milieu : « Dans cet espace 
que le cloitre renferme nous y avons fait faire un parterre très 
propre et tracé un beau dessein » (2 juin 1717). Voici en quels 
termes la construction du cloître est signalée dans le registre : 

«Nous avons fait bastir une aisle du cloistre de très belle 
pierre blanche à six beaux arceaux, plus autres plus grands arceaux 
de communication : couste le tout 250 I], » (5 octobre 1709). 

« Nous avons fait bastir deux aisles du cloistre de très belle 
pierre blanche et bien ouvrée : coustent la somme de 450 11. Plus, 
avant fait le prix pour la dernière et 4e aisle dudit cloistre au prix 
de 360 11., avons avancé la somme de 125 Il. à l'entrepreneur apellé 
Tarnac de la paroisse de Viressac. Plus, nous avons fait porter de 
Bourdeaux du bois flotté pour couvrir une de ces aisles du cloistre: 
couste 200 Il., sy bien que ce qu’on a payé pour le cloistre jusqu'à 
l'heure présante monte 775 il. » (mai 1711). 

Restait donc la 4e «aiïisle ». Avant de Ia construire, on voulut 
prudemment examiner les comptes, comme en témoigne le procès- 
verbal qui suit : 


«Aujourd’'huy douzième d’aoust 1711, nous gardien et discrets 
du convent de l’Observance de Saint-François de Saint-André de 
Cubzac avons receu les comptes que Mr Bavès, advocat en parle- 
ment et nostre père espirituel, nous a rendus de différantes 
sommes qu’il avoit receues en plusieurs occasions pour les répa- 
rations et augmentations du convent, notament pour la batisse du 
cloistre et pour fermer l’anclos; et il s’est trouvé que la recepte 
monte à la somme de sept cens cinquante et cinq livres dix sols, 
laquelle doit estre employée à faire bastir la quatriesme aisle du 
cloistre et à faire couvrir ensuitte celle-là et l’autre qui est du costé 
de l’église, selon l'intention des personnes pieuses qui ont fait ces 
dons et ces présens, comme ausi pour comencer à fermer le jardin. 
Fait et arresté en discrétoire le dit jour, mois et an que dessus. 

« F. Alexandre Trioulou, gardien ; f. C. Pestilhac, père de 
province ; frère Filippe Coulomb, discret ; Bayès, père spirituel, 
pour 755 11 105.» 

Le 28 sept. 1715, le registre porte : « Nous avons achevé de faire 
bastir la 4e aisle du cloistre : ou pour avoir élevé deux murailles 


— 161 — 


de la longueur dudit cloistre ou pour le couvrir et mettre en estat, 
il en a cousté 2001! ». Et le 5 mai 1720 : « Nous avons fait une 
muraille qui ferme tout notre enclos d’un bout à l’autre : tout 
l'ouvrage aveq la main des ouvriers, tout a la somme de 4351! ». 

Un beau portail donnait accès au couvent: « Devant le convent 
nous avons fait un avant-cour fermé d’une muraille avec un beau 
portail ». I fut refait plus tard : « Avons fait faire une grande porte 
à l'entrée du convent, dont Ia massonerie est en ordre dorique, la 
porte de bois de chaine de l'épaisseur de deux pouces, de dix pieds 
et demi de hauteur sur six pieds de largeur. Le tout a coutté, y 
compris la ferrure qui est tres belle, la somme de 180 1! » 1. 

L'enclos était planté de vignes, dont le rapport variait avec une 
moyenne, pensons-nous, de 8 à 10 barriques par an. En 1758, on 
voulut arracher de vieux pieds pour en planter de nouveaux. Il 
fallut à cela une permission du ministre provincial, ainsi conçue : 

« Nous gardien et discrets assistés de monsieur de Paty Lapar- 
caut, écuver, notre père spirituel, avons représenté à notre 
révérend père Dominique Aragon, ancien lecteur de Théologie et 
provincial pour la seconde fois, dans le cours de sa seconde visite, 
qu'il étoit utile pour la maison qu’un reste de vigne totalement 
ruinée fut arrachée. Veu la représentation du discrétoire, le 
révérend père provincial a consentv et consent que laditte vigne 
sera arrachée à condition qu'elle sera complantée sans délay et 
qu'on ne pourra employer laditte terre qu'à remplacer la vigne 
très nécessaire pour le besoin de la maison. Fait et arretté en 
discrétoire ce 30 mars 1758. 

« F. D. Aragon, ministre provincial ; f. Saboutin, gardien ; 
f. Rosières, vicaire ; f. C. Fourcade, discret ; f. C. Labayme, 
discret ; de Paty Laparcaut, père spirituel ». 

À la date du 28 avril 1759, le travail est presque terminé : 
« Nous avons fait arracher l’ancienne vigne, dit le rapport, avec 


1 Le beau portail et la grande porte « en ordre dorique » sont encore 
debout On peut les voir en s'éloignant de Saint-André par la route de 
Libourne. 


11 


— 102 — 


la permission que nostre T. R. P. provincial nous a donnée par 
écrit et du consentement de la communauté, à condition de la 
faire replanter. Nous avons remplv la condition. Elle est presque 
toute replantée à la réserve d'un petit lopin de terre que nous ne 
pouvons pas planter cette année. IT en a cousté pour arracher et 
replanter 5011, Nous avons garni la plante de 1500 échalats et elle 
est en très bon état. Cela a cousté 421110». Le 15 mars 1760, il a 
été dépensé 24% 1! pour six cents échalats que nous avons mis à la 
vigne », en plus des précédents. 

Le 10 juin 1735,11 V a dans le chai 32 barriques ; le 26 avril 1738, 
3 barriques, dont 22 quètées et 13 tirées de l'enclos. Ces chiffres 
disent assez bien l'importance que le couvent pouvait attacher à 
sa vigne ! et... à sa cave. 

Quels étaient enfin la distribution et l’intérieur du couvent 
lui-même ? Nous ne pouvons mieux répondre à cette question 
qu'en donnant un extrait du rapport envoyé aux PP. de la province 
le 1e oct. 1754, extrait plus précis et plus complet peut-être que 
les autres contenus dans notre registre. Il dira l'état des cellules 
de chacun des religieux : 

« Au dorthoir il v a 9 chambres garnies dont voicy l'étast qu'il 
est ordonné d'envoyer. À l'anciéne chambre guardiénale dont nous 
avons fait celle du très R. P. provincial, il y a un lit à l'ange de 
cadis verd avec les banquétes neufves que nous avons fait faire ; 
pour la couche, une paillasse, une couche de plume, un matelas, 
que nous avons fait revêtir d’une toile neufve, un beau traversain 
et une couverture; des rideaux de cadis verd aux fenétres du 
cabinet qui assortissent le lit, et trois chaises neufves de bois de 
prunier que nous y avons mise avec les rideaux ; à la ditte 
chambre il v a une table de noyer avec un tapis de Turquie, des 
rideaux de coton blanc et bleu à carreau avec les barrètes que 
nous y avons mises et sept chaises de bois de cypré avec deux 
fauteuils de mème que nous avons fait faire en paille ; à la cheni- 


1. D'après l'acte de vente fait en 1791, jardin et vigne avaient la conte- 
nance de « deux journaux, six onces, trente-six carreaux ». 


— 463 — 


née il y a deux chenés de layton, une pelle et pincètes. — A celle 
qui vient apprès occupée par le vénérable père Rosière, vicaire, 
ilvy a un lit de cadis verd à 4 colones, une paillasse, matelas, 
traversain, drap de lit et couverture, trois chaises, une étude et 
cabinet.— A celle du KR. P. Courouneau, qui est la troisième apprès, 
il y a une couche avec la paillasse, le matelas, un drap de lit, une 
couverture. un étude, un armoire et 2 chaises. — A la quatrième 
ocupée par le V. P. Fourcade il y a un lit de cadis verd à 4 colones 
avec la paillasse, une couche de plume, un matelas, draps de lit, 
un traversain, une couverture, une table, 3 chaises, un armoire ; 
dans la muraille, une cheminée avec les chenés et de pincètes : 
dans laquelle chambre nous l'avons trouvé logé. — A la cinquième 
ocupée par le P. Laborde, il y a une couche avec Ia paillasse, 
matelas, drap de lit, couverture, une étude et 4 chaises. — A la 
sitième ocupée par le fr. d'Arsan il y a une couche avec la 
paillasse, matelas, drap de lit, couverture, une table et une chaise. 
— À la septième ocupée par le chevalier Cosson il n’y a que sa 
couche en assès bon état, matelas, traversain et couverture.— A la 
huitième ocupée par le P. guardien il y a un lit avec des ridaux 
de toile, des banquètes neufves que nous avons fait faire de même 
que le matelas auquel nous avons fait ajouter 6 livres de laine, un 
traversain et une couverture, un petit armoire, une étude et 
4 chaises. — A la neufvième, qu'ocupoit le fr. François Hugonis, il 
n'a laissé que le lit composé d’un mauvais traversain, un matelas 
et une couverture, un petit armoire, une étude et trois chaises. — 
À la dixième qui est celle du valet il y a une couche avec sa pail- 
lasse, un matelas, une couverture et deux draps de lit que nous 
avons achepté. — A la dernière, qui est celle du R. P. secrétaire, il 
y a 6 chaises, une table, un tapis verd et 2 chenés de laython, une 
pèle, des pincètes à la cheminée, un lit à l'ange de cadis verd avec 
son chalit, sa paillasse, matelas, traversain et couverture, et un 
grand Christ avec des roulaux ». 


Rappelons en terminant qu’une salle commune était réservée 
Pour les exercices du chapitre. En 1709, elle fut mise en état de 
propreté : « Nous l'avons faitte blanchir, dit le procès-verbal du 
9 oct., et y avons mis quatre grandes cartes des quatre parties du 


— 164 — 


monde enluminées, colées sur la toile et garnies de leurs coroiges ; 
ces cartes sont de plus belles et de plus recentes : coustent trante 
livres. Plus, un tapis pour la table de la sale couste six livres ». 


S 7. — RESSOURCES ET ŒUVRES. 

Le travail est à Fhomme condition de vie. Quoique d'ordre 
avant tout spirituel pour le frère Mineur, il n’en reste pas moins 
pour lui aussi le moven providentiel de subsistance. Qu'il se livre 
plus entièrement à l'étude et à la prière ou qu'il exerce auprès des 
dames le ministère sacré, c'est le travail qui lui donne droit à 
manger. Telle est la loi : Pro mercede vero laboris pro se el suis 
fratribus corporis necessaria recipiant. 

Qu'à Saint-André-de-Cubzac le travail ait été pour les Corde- 
liers le principal moven de ressources, il est aisé de le constater. 
N'oublions pas d'ailleurs qu'ils ne pouvaient guère vivre sans 
revenus fixes dans une petite ville de province, s'ils n'avaient pas 
assuré leur existence par un ministère assidu et bien rétribué. Au 
fruit du ministère ajoutons le bénéfice des quêtes, l'honoraire des 
messes, l'apport des pensionnaires, le produit enfin de l'enclos, et 
nous connaitrons à peu près l'état de leurs ressources, la nature 
de leurs œuvres. 

Ils exerçaient le ministère ordinaire au bourg de Saint-André 
et dans les chapelles environnantes. Chaque samedi ou veille de 
fête ils allaient vraisemblablement, qui à pied, qui à cheval t, à l'une 
ou l'autre de ces églises pour n'en retourner le surlendemain 
qu'après avoir fait tous les oflices religieux. Elles leur étaient 
confiées à titre purement temporaire par celui qui avait charge 
d'y pourvoir. Les plus souvent nommées sont Magrigne 2,S. Antoine, 


4. Soit pour la quête, soit pour le service de Magrigne, soit pour 
autres utilités, le cheval du couvent ou, à son défaut, celui qu'on louait au 
voisin, était de rigueur, paraît-il : « Avons acheté un cheval pour les questes 
et autres besoins de la maison, qui a cousté 75 !! » 6 nov 1727). « L'écurie 
est au bout du chay » (16 avril 1729). 


2. L'église de Magrigne est aujourd'hui une annexe de Saint-Laurent 
d'Arce : d'abord aux Templiers, elle passa ensuite aux Hospitaliers de Saint- 
Jean-de-Jérusalem. 


48% 


S. André, La Lande, Cubzac et Espessas. Au début le registre cite 
également Virsac et Salignac, deux noms qui ne paraissent pas 
dans les procès-verbaux de Ia fin. Somme toute, une moyenne de 
trois églises ou chapelles à desservir incombérent tour à tour aux 
Cordeliers jusqu'au moment de leur suppression. 

Notons Ça et là quelques indications. Le 10 mars 1718, le 
registre porte « 11211 que monsieur le prieur d'Espessas nous a 
données à bon compte pour les paroisses de Virsac que nous 
desservons et d'Espessas que nous avons desservie jusqu'à l'arrivée 
de M. le prieur ». 25 septembre 1733 : « Nous donnons la messe a 
Madame de Montagne qui nous donne de rétribution, pour quatre 
mois de séjour qu'elle fait dans sa campaine, une barrique de vin 
et deux sacs de grain; nous la donnons aussi à madame de Vincent 
toute l'année, qui nous donne 60 écus, mais il faut déduire le loyer 
du cheval pour y aller ; et à S' Antoine qui est une commanderie : 
il nous importe de conserver ce service par ce qu'il nous procure 
beaucoup de messes dans le cours de l'année, qui nous manque- 
roient bien souvent sans cette dévotion qui est tout près d'icy ». 
2 mai 1735 : « Nous desservons Magrignes : madame de Vincent 
nous donne soixante écus tous les ans, mais il faut en déduire 
21 francs pour le louage du mulet pour y aller ; nous allons actuel- 
lement à Espessas, et le quartier. donne au prorata de cinquante 
écus ; nous donnons la messe à madame de Montagne pendant les 
mélives et vendanges ». 

Le 26 avril 1738, le gardien écrit : « Nous avons actuellement 
trois paroisses, scavoir la paroisse de Cubzac, celle de Magrignes 
et celle d'Espessas : on nous donne 50 écus pour chacune ». A la 
date du 12 juin 1741, l'indication est la même. Par contre, le 
2 septembre 1741 il est dit que « le service rendu à la paroisse de 
Magrigne a cessé », et le 7 octobre 1742 on parle de la « paroisse 
de Cubzac que nous avons cessé de servir. » 

Si le service cessait d'un côté, on le reprenait ailleurs. 26 mai 
144 : « Nous servons actuellement deux églises, scavoir la paroisse 
d'Espessas qui donne 150 IL de rétribution, et la chapelle de St- 
Antoine qui en donne 120 ». 18 mai 1747 : « Nous servons actuelle- 
ment trois églises, scavoir celle d'Espessas, de La Lande et de St- 


— 4166 — 


Antoine ». 2 juin 1753 : « Nous desservons la parroïsse de Pujard 
(= 150 IL), celle de Lalande (— 150 IL), la chapelle de S'-Antoine 
(150 IL.) et celle de Mr de Grissac (159 IL), conseiller au Parlement. 
C'est le seul secours pour la maison, sans lequel on y feroit mal 
ses affaires. Autrefois on desservoit la chapelle domestique de 


M. Montagne ». 


En 1754, on quitte Pujard et La Lande. Le procès-verbal du 
1" octobre porte ce qui suit : « Nous desservons l'église S'-Antoine, 
la chapelle de Mr de Grisac ct celle de Mr le marquis de Joigni, que 
nous avons pris au refus qu'a fait de nous Mr le curé de Pujard. 
Nous déservions autrefois la parroisse de La Lande : nous avons 
esté obligés de quiter pour fournir aux quêtes au défaut du fr. 
François Hugonis, dont nous avons informé de l’apostasie 1. Nous 
déservons pendant les vacations la chapelle de Mr de Montagne ». 
Pourquoi Pujard fut-il laissé? Voici : « Mr le curé de Pujard nous 
a quitté par ce que nous n'avons pas voulu consentir à la résidence 
du religieux desservant ». Evidemment, de côté et d'autre on avait 
de bonnes raisons. 


Le 24 avril 1756, on lit sur le registre : « Nous desservons l'é- 
glise de StAntoine, la chapelle de Mr de Grissac et de Joigni de 
Bellebrune, habituélement; nous desservons en outre depuis le 1" 
de nov. la parroisse de S'-André; nous desservons pendant la vaca- 
tion la chapelle de Mr de Montagne ». Le 28 avril 1759, on lit 
encore : « Nous desservons la parroisse de St-André de Cuzacq,on 
nous donne 200 If; nous allons dire la messe tous les dimanches 
et fêtes à la parroisse de La Lande, on nous donne 50 écus ; nous 
allons dire la messe chez Mr de Grissac, conseiller au Parlement 
de B\, il nous donne 50 écus ». Le 30 septembre 1760, indication 
semblable. 


1. On ne relate rien de pareil dans le registre sur aucun autre frère. 
Hugonis garda dans sa poche une somme à lui confiée. Deux domestiques 
firent de même une autre fois (25 sept. 1733). 


—:16017 — 


on voit combien Île rapport adressé le 20 


e St-André, était fondé en vérité : 
assurés de trouver chez 
r : ils en ont 


Par ce qui précède 
mai 1767 par le P. Galy, gardien d 


« Messieurs les curés du voisinage sont 
nous tous les secours que nous pouvons leur donne 
fait l'expérience ». 

ji le ministère était un grand m 


n'y contribuail pas moins, comme un 1 
onvaincre. Mais où se faisait- 


oyen de subsistance, la quête 
“apide examen des procès- 


verbaux du registre permet de s'en € 
elle et que rapportait-elle au juste? 
es communes des alentours. 


Elle se faisait sur place et dans | 
3lavès, l'Entre-deux- 


le Fronsadès, le Bourgès, le Ï 


Le Cubzaguës, 
inant Saint-André, étaient le ren- 


Mers, le Médoc enfin, pays a VOIS 
dez-vous annuel des quêteurs, 


récolte notamment. Ils en rapport 
de la laine et du salé, 


frères ou pères, à l'époque de la 
aient du vin, du blé, soit ‘ mé- 


ture” soit froment, dont les ‘états ” du 


és au chapitre ou à la congr 
on tirait moins en nature, donnait plu- 
le 9 octobre 1708 le registre porte 5Ù 
5 novembre 1710 60, le 10 octobre 
rancs portés par le Pa 
Le P. Louis a apporté 
5 septembre 1733 


couvent présent égation marquent la 


quantité. Le Médoc, d'où 
tt des espèces sonnantes : 
livres, le 5 octobre 1709 36, le 2 
1712 50. Le 28 septembre 1721 il note « 100 
Faute de sa quête »; le 8 octobre 1736 : « 


de la queste du Médoc 51 livres d'argent »; et le 2 


il veut bien nous assurer qu'on « alloit ordinairement à 80 et 100 


livres ». 
N'oublions pas de signaler, à CÔLÉ 


ques prédications d'occasion, qui rapportaie 
en 1761 deux carèmes prêchés à 


90 livres, l'autre 180; 


du ministère ordinaire, quel- 
nt aussi une augmen- 


tation de ressources. En 1737 et 
Saint-André par le P. gardien produisent l'un 
celui de 1736 à Parentis, 79 livres. Le 19 septembre 1739, « le R. P. 
porté de son honoraire bon pour 
is, le P. Dastre rapporte 30 sols 
« Jes guages du P. Rosières, 


qui presche dans ce bourg” de Cubzac,furent de 60 livres (25 now.) 
En 1733, le P. Paulin Acquié obtint 120 livres à Saint-André, mais 
gardien, « ayant converty tout le reste 
let 1718, le registre compte 


vicaire qui a prêché à Bourg à Ta 
le convent 90 livres ». Une autre fo 


d'un sermon (14 nov. 1715). En 1710, 


il ne remit que 24 livres au 
à ses propres usages » (22 mai). Le 4 jui 


ne 


— 4168 — 


« 4 livres 1: que le P. Dastre a porté de la campagne, 4 livres 1° 
que le P. gardien a porté » lui aussi de la campagne 1. 

Aux fonds encaissés à titre de rémunération des prédicateurs 
ou en raison des quêtes d'argent faites au dehors s'ajoutaient les 
honoraires de messes et le casuel de la sacristie. Le 20 sept. 1720, 
on Signale € 30 11 receues du convent de Bordeaux pour des mes- 
ses »;, le 20 mars 1721, on note « 45 francs pour la rétribution de 
150 messes que notre Rd père ex-provincial nous a donné, 30 11 
pour 100 messes de la sacristie de Bordeaux » ; le 6 nov. 1727, « le 
dépôt de la sacristie pour les messes que nous devons acquitter va 
à la somme de 101 1. ». Le 16 avril 1729 : « Nous laissons dans la 
sacristie 259 messes à raison de neuf sous et six deniers la messe ?, 
dont le dépôt monte à la somme de 121 11. deux sous six deniers ».….; 
« nous avons-acquitté jusques à présent toutes les fondations dont 
le pied est levé », expressions qui reviennent fréquemment. 

Les fondations « dont le pied est levé » sont surtout les messes 
manuelles célébrées, celles « dont le pied reste » comprennent en 
plus les messes de fondation proprement dite. Ces dernières n'é- 
taient pas nombreuses, deux ou trois au plus, « assez exactement 
parées, sçavoir celle de Mme Duprat.… et celle d'Héliette David », 
et une autre dont les Petits-Carmes de Bordeaux n'avaient pas 
voulu (26 juin 1750). 

Notre registre mentionne régulièrement le casuel de la sacris- 
tie. I! serait facile d'en entrevoir la conséquence, abstraction faite 
des honoraires de messes. Le 21 nov. 1738, il parle « de la queste 
ordinaire et extraordinaire du bourg »; le 16 dée. 1711, il note 
€ 217 H. 16 s. provenant de la sacristie et 1211. {s. provenant de la 
queste du bourg »; le 30 mars 1742, « 40 I. de la queste de Ja 
semaine sainte » ; le 7 oct. 1712, « 311 IL 13 s. et 6 d. provenant de 


la sacristie et le reste de la queste » ; le 5 mai 1736, le reste de la 


1. Le 18 oct. 1742 : « Le P. gardien a presché dans ce bourg de Saint- 
André et a porté 160 11. » 


2. 29 sept. 1745 : « Elles (les messes) sont à 8 sols de rétribution ». 


— 169 — 


recette résulte « du provenu de la sacristie et questes ordinaires et 
extraordinaires de la semaine sainte ». A la date du 9 août 1716, je 
remarque « 28 11. de la queste et bassins de la semaine sainte »; le 
12 avril 1761, « six livres pour la queste de la semaine sainte, six 
livres du plat de l'église et le reste du courant de la sacristie et de 
la queste du bourg » ; le 3 juin 1739, « vinct livres provenant de 
la queste que les demoiselles questeuses ont fait pendant la 
semaine sainte ». Mais on ne peut tout citer. 

J1 y avait donc des demoiselles quêteuses. On les gratifiait de 
temps à autre. Le 25 avril 1740, nous remarquons 311. 8s. dépensés 
« pour deux éventails et deux paires de mitons » à leur intention ; 
le 17 sept. 1751, « l'achat des éventails et gans pour les questeuses 
du jeudi-saint » a coûté 6 11. 10 s. 

Je signale une autre source de revenus pour le couvent de 
S. André dans les pensionnaires qu'il hébergeait, parmi lesquels 
on est tout d'abord surpris de trouver des religieux. Le 23 mars 1709 
et le 14 mars 1712, la pension du P. Coulomb rapporte 60 II. ; le 
13 déc. 1732, celle du P. Loret en produit 32. De 17148 à 1766, le 
frère Jean-Joseph du Périer de Larsan vit dans la communauté 
moyennant une pension annuelle de 200 Il. payée par son frère de 
Larsan, propriétaire du Médoc. Si ce dernier tarde à la solder, on 
le lui signifie ; ainsi, le 3 sept. 1754, nous voyons « un exprès 
envoyé en Médoc pour la pension du fr. Larsan » 1. 

Outre ces pensionnaires religieux, d'autres pensionnaires 
laïques recevaient l'hospitalisation. Le 26 avril 1732, est mentionnée 
la pension de Messieurs de Lavalade et Forton,celui-ci payant 10011. 
par an (26 janvier 1732). Après eux 2 vinrent deux nouveaux clients, 
le chevalier de Cosson et un certain M. Montfayon. « Nous avons 


{. Sacristain au couvent de Montauban avant d'habiter celui de 
S. André, le fr. de Larsan mourut en 1766. A la date du 29 sept. de cette 
année le gardien écrivait : « Nous avons eu le malheur de perdre le fr. 
Joseph Larsan ». 


2. 8 oct. 1736 : « Nous avons aussi fait faire sur le bas deux autres 
chambres, l'une planchée et meublée... pour y loger un pensionnaire que 
nous nous sommes procuré ». 


— 170 — 


icy un pensionnaire qui est M. le chevallier de Cosson ; il donne 
600 11. par an ; nous sommes obligés de le nourrir, entretenir » 
(18 mai 1747). Ce n'était pas une petite charge : « M. de Cosson, 
notre pensionnaire, écrit-on encore, fut très mal le mois d'octobre 
et novembre derniers, il fut au bouillons et aux remèdes pendant 
les deux mois, jour et nuit, le couvent a payé le tout ; quelle prière 
que j'ave fait à M. de Nodau son curateur, il m'a toujours promis 
de payer et n'a jamais donné ». 

Si nous ne nous trompons, ces individus n'avaient pas tous 
leurs sens. Is étaient 1à connne aujourd’hui on se retire dans une 
maison de santé. Avant la Révolution, les couvents en tenaient 
lieu. C’est bien ce que laisse entendre d'ailleurs le procès-verbal 
du 30 sept. 1760 : « Nous en avons deux (pensionnaires) par lettre 
de cachet, sçavoir : M. le chevalier de Cosson (— 60 livres) et 
M. Montfavon (— 400 livres) ». Celui du 20 mai 17671 est plus 
catégorique, quand le gardien déclare qu'il est chargé «€ de trois 
pensionnaires aliénés, dont deux sont chez nous par lettre de 
cachet ». 

$ 8 — LEs DÉPENSES. 


H y a lieu de dire un mot sur les dépenses, j'entends les plus 
caractérisques à mon sens. Cinq valent la peine d'être connues : 
elles ont trait à l'habillement, au provincial, aux chapitres, au 
chirurgien et à un procès. 

Parlons du procès d’abord. Quelques mots très brefs y font 
allusion, À la date du 6 mars 1758, le registre marque en effet une 
dépense de « 24 livres au P. gardien de Bordeaux pour la taxe 
imposée au sujet du procès des religieuses de Tartas ». C'était une 
grave affaire, comme une question d'état, que ce procès de Tartas 
entre Mur l'évêque de Dax, Suarez d'Aulan, et le P. Dominique 
Aragon, provincial d'Aquitaine-Ancienne. Après 71 scrutins qui 
n'aboutirent pas, Ie P. Aragon nomma d'autorité l'abbesse des 
Clarisses de Tartas, monastère relevant de sa juridiction. Mécon- 
tentes de cette nomination, la moitié des sœurs, au total six, 


1. Voir aux Pièces justificatives, n° XV et XVI. 


— 171 — 


demandent à l'évêque du lieu de recevoir et prendre sous son 
autorité le monastère. Par acte du 17 mars 1757, l’évêque n'eut 
rien de plus pressé que d’accepter : d’où conflit aigu. Ce ne fut que 
le 21 mars 1759 que le Parlement de Bordeaux prononça l'arrêt 
définitif par lequel les droits du P. Aragon étaient reconnus !. Si 
la sentence fut telle qu'il l’attendait, il dut payer cher sa victoire. 
L'impôt extraordinaire levé dans tous les couvents de la province 
dès l’acte du 17 mars 1757, ainsi que le témoigne notre registre, en 
est l'indice par trop certain. 

Dans le passé le plus ancien de lOrdre, ceux des Frères 
Mineurs qui personnifiaient les aspirations vers la pure observance 
de la Règle, ne reconnaissaient pas aux supérieurs majeurs le droit 
de lever impôt ou de rançonner les couvents ?. Au XVIIIe siècle, 
on n'en est plus à ces scrupules d’un autre âge. L'affaire de Tartas 
le démontre. En voici une seconde preuve non moins claire. 1l 
s’agit de la taxe exigée à l’occasion des chapitres généraux ou 
provinciaux, et pour le droit de congrégation. 

Le 16 avril 1729, le registre porte inscrit : « Nous avons donné 
pour la taxe du voyage du chapitre général 50 I., plus pour la taxe 
du chapitre provincial 7 11. 10 s.» Le 30 avril 1732, il marque autres 
€7 11. 10 s. » pour fa taxe du chapitre. A la date du 26 août 1736, il 
compte «a 67 11. 10 s. pour la visite de nostre très Rd père provincial, 
à qui nous avons donné 40 Il., 20 11. à son secrétaire 3 et 7 II. 10 s. 


1. Sur ce fameux procès, voir Othon de Pavie, 1. c , p. 406 et suiv. Le 
P. Aragon mourut le 7 janv. 1765, comme en témoigne cet ex-libris intéres- 
sant que nous avons relevé sur un volume des Lettres de Fléchier : « 4d 
usum Ritadm. P. Dominici Aragon, antiq. sacrae theolrgiae lect., provin- 
ciae patris. Obiüt die 7° januarii 1765. — Ex. Bibl. muj. conv. regularis 
observantiae S. Francisci Rurdigalae ». 


2. Pour ce qui regarde fr. Elie en particulier, voir Jourdain de Giano, 
Chronica, n. 61, Salimbene, Chronica, dans Monum. Germaniæ histor.. SS. 
XXXII. 104, et Analecta franciscana, III, 34 et 695, Quaracchi 1897. 

3. Voici deux autres textes ayant trait au gardien. 28 juin 1741 : « Le 
dépot de 38 1l. qui estoit en dépot entre les mains (du P. Spirituel) m'a été 
remis » ; 15 janvier 1752 : « J'ai dépensé dans le voyage de Toulouse, pour 
moy ou port de mes hardes, 15 11. 16 s.». 


— 4 — 


pour le droit de congrégation ». Divers autres chiffres que nous 
avons notés portent « 36 II. pour la taxe du chap. gén., 7 Il. 105. 
pour celle du chap. prov. » (25 avril 1740), « 75 11. pour droit de 
chap. et autres dépenses faites à l’occasion du P. provincial» 
(5 août 1744), « 100 11. pour le droit de congrégation de la commu- 
nauté, 50 Il. pour le passage tant pour (l'honoraire) 1, pour droit 
de congrégation et dépenses extraordinaires» (10 août 1745), « 47 II. 
10 s. pour les taxes du chap. gén. et prov. » (9 août 1746), « 85 11. 
pour le passage du très Rd père prov. et pour le droit de congré- 
gation » (18 juillet 1748). Enfin, le 13 juillet 1754, « le droit de con- 
grégation au P. Poujou en concurrence du tems qu’il a esté de 
cette communauté » coûte 12 II. 

Ces données font connaître les mœurs du temps. Nous nous 
en voudrions de ne pas les compléter par ce qu'il est dit sur les 
visites du ministre provincial à Saint-André. Le procès-verbal 
déjà cité du 26 août 1736 est éloquent dans sa brièveté. Le 30 avril 
1732, « pour le passage de nostre T.R. P. comissaire et pour 
indemnizer les convents de Thoulouze et de Bourdeaux des dé- 
penses qu'ils doivent faire pour luy », on paye 70 Il. ; le 3 août 1737, 
«102 11. pour la visite du R. P. provincial»; le 11 sept. 1749, « 41 11. 
10 s. pour l'entretien des chevaux du R. P. provincial, l'avoir 
accompagné à Bordeaux, 4 bouteilles de Frontignan et autres pro- 
visions » ; le 17 sept. 1751, « au passage du T. R. P. provincial, 
78 IE. ». Le 18 nov. 1755, on paye « 1211. à M. Plumeau l’aubergiste, 
pour les chevaux du R. P. provincial » ; le 26 juin 1758 et le 
17 avril 1760 on paye encore 21 11. 125. d'abord, puis 9 11. pour le 
même motif. Le 9 août 17146, une somme de 222 Il. 70 s. représente 
« les dépenses ordinaires et extraordinaires de la maison, y com- 
pris le passage du T. R. P. provincial ». Le 3 septembre 1754, 
«la dépense extraordinaire du passage du R. P. provincial » se 
monte à 170 11. 13 s. C’est à ne pas y croire. 

Et les frais d’habillement des six ou sept religieux dont se 
composait la coninunauté ? Voici à ce sujet plusieurs indications 


1. Ce mot a été effacé par le scribe lui-même. 


recueillies en divers endroits. Le 5 mai 1720, le vestiaire. du cha- 
pitre et de la congrégation coûte 405 I1.; le 4 sept. 1723,il est renou- 
velé. A la date du 30 avril 1732, le registre porte:«La communauté 
a reçu son vestière du drap de l'anufice de Thoulouze à la réserve 
du P. Bonneaud, à qui nostre T. R. P. provincial avoit donné la 
liberté de le convertir en livres, et pour lequel vestière de la com- 
munauté nous avons envoié à Thoulouze 306 II., ayant donné à la 
mesme communauté le vestière de la congrégation intermédie » ; 
et de nouveau, le 18 février 1734, il note « 200 11. envoyées au frère 
Mouillet, lanificier dans notre grand convent de Toulouse, pour et 
en payement d'une grande partie du vestiaire ». 

Précédemment, le gardien écrivait le 29 mai 1726 : « Les reli- 
gieux ont eu leur habit complet du drap de Toulouze, sçavoir les 
pères gardien, Charmes, Carrier, Daney et le fr. André, à la réserve 
du P. Labernède que nous avons habillé d’un drap qui n’est pas de 
province, n'y en ayant pas eu au lanifice de Toulouze » ; et le 
6 nov. 1727 : « Avons donné pour le vestiaire de la congrégation 
120 11. » ; et le 16 avril 1729 : « Nous avons donné pour... des 
mouchoirs pour les religieux, outre leur congrégation, en recon- 
naissance de leur zèle pour le service de la communauté, 59 11... 
la communauté a receu son vestière complet du drap du lanufice 
de Toulouse qui a cousté 420 11., ayant receu cy-devant le vestière 
de la congrégation intermédie ». 

Le 2 mai 1735, les religieux sont de nouveau habillés à neuf. Le 
3 août 1747, on dépense encore «338 11. pour l’achat du drapt nes- 
sésaire ». Les 10 mars et 12 juin 1741, autre dépense de 381 II. ; le 
9 août 1746, de 300 11. ; le 12 mars 1750, de 426 Il. ; le 2 juin 1753, de 
481 II. 8 s. ; le 3 sept, 1754, de 124 II. 1. 


1. Les religieux, aussitôt habillés de neuf, se dépossédaient de l'ancien 
costume. Le registre porte souvent des dépenses comme celles-ci. 28 avril 
1714: « Donné à chaque religieux 40 sols pour la conduite de leurs hardes» ; 
12 juin 1741 : « Je l'ai prié (le P, spirituel) de donner 38 11. 15 s. 11 d. pour 
les ports des hardes des religieux, sçavoir 10 11. au R. P. Rozières, 10 11. au 
P. Guichard, 6 11- au P. Charmes, 6 11 au P. Fontebride, 3 11. au fr. 


Thomas, 3 11. au fr Luc»; 18 nov. 1755, « 13 11. 2 s. aufr. Ignace pour sa : 


portion de vestiaire et le port de ses hardes à Bordeaux ». 


— 174 — 


Somme toute, on changeait de costume tous les 18 mois, à 
l'époque de la congrégation et du chapitre. Le grand couvent de 
Toulouse fabriquait le drap pour toute la province. C'est là que 
les divers couvents devaient se fournir. Si nous rappelons que la 
province d'Aquitaine-Ancienne avait une quarantaine de couvents 
et que celui de Saint-André en était un des moindres, il est facile 
de juger de l'importance du «lanifice » en question. Le 28 avril 
1759, une dernière commande ! est signalée par le registre qui 
nous donne tant de précieux détails. À cette date, on avait payé 
« 396 Il. pour le vestiaire de la communauté ». Mais l'envoi se fit 
attendre, et le gardien fait remarquer non sans mécontentement 
aux pères capitulaires que, si ses religieux « ne sont point encore 
habillés, ce n'est point notre faute : nous fimes compter à M. Ferre, 
négotiant de Bordeaux, la somme de 300 11. qu’il a fait compter à 
Toulouze à l’ordre du P. Bovals à qui j'ay écrit il y a plus d’un 
mois et demy : il ne m'a pas fait l'honneur de me répondre ; ainsi 
encore d'un coup, si la communauté n’est pas habillée, ce n’est pas 
notre faute » ?. 

Qu'un coiffeur spécial, doublé d’un chirurgien, fut au service 
du couvent, les procès-verbaux en font foi. Le 13 juillet 1719, on a 
payé « 15 Il. pour la rature, saignées et remèdes et services® que 
M. Sterlin chirurgien a rendus à la communauté ». Le 19 sept. 1721, 
son successeur passe avec le gardien la convention suivante : 


« Ce jour d'huy dix neufvième septembre de l'an mil sept 
cents vint un, nous avons convenu avec le Sr Fiacre Surin, Me chi- 


1. Le 13 janvier 1711, le registre porte note de la première commande : 
« 221 11. 5 s. pour du drap de Tolose pour habiller les religieux ». Si l'un ou 
l'autre ne recevait pas son vestiaire, une somme fixe l'en dédommageait : 
a 2111. au P. Fontebride pour le prorata de son vestiaire », lisons-nous à 
la date du 5 août 1743. 


2. Les Cordeliers de Saint-André portaient-ils des sandales ? Nous ne 
savons pas, le registre, si minutieux sur tant de points, n'employant jamais 
ce mot. Par contre, le 6 mars 1745, il parle de « deux paires de souliers 
donnés à deux religieux » ; le 13 déc. 1745, il parle des « souliers du Rd p. 
vicaire », et le 3 mars 1746, il note « 311. pour des soques pour les religieux ». 


— 175 — 


rurgien du bourg de S-André, pour la rature des religieux de la 
Comt, moyenant le prix et some de dix huit livres par an, pour 
laquelle il s'oblige de venir un jour de la semaine, qui sera 
ordinairement le vendredi, raser tous les religieux. En foy de quoy 
avons signé ledit jour et an que dessus. 

» F. Boulbène, gardien ; F. Seurin ». 


Dans la suite, ce furent les sieurs Jarry et Gaillard qui 
cumulèrent successivement les fonctions de coiffeur, chirurgien et 
apothicaire du couvent, « à raison de 18 1]. par an pour la rature 
seulement » (26 juin 1750). Si nous avons bien lu le registre, ce 
prix restait le même en 1759 : « 27 II. (à Me Gaïllard) pour dix et 
huit mois de rature ». Citons encore cette mention du 6 oct. 1751 : 
« Nous avons payé à notre chirurgien pour rature, saignées et 
remèdes, 55 Il. 33 s. ». Heureux barbier ! 


CONCLUSION. 


Le moment est venu de terminer. Ce qui précède suflit 1, 
croyons nous, à donner une idée suffisante des Cordeliers de Saint 
André de Cubzac, de leur genre de vie, de leur activité et de l’in- 
fluence que nous pouvons leur supposer. Une remarque s'impose. 
Au milieu de tant G'indications fournies sur les recettes et les 
dépenses, les réparations et les changements, les mille et mille 
détails ayant trait au couvent, pendant cette longue période qui 
va de 1708 à 1761, il est peu ou point parlé de livres et de biblio- 
thèque. Le 30 avril 1732, nous voyons le P. Bonneaud « convertir 
en livres » l'argent destiné à son vestiaire et le 20 octobre 1730, 
le gardien acheter « les méditations de Crasset ». C’est tout. Nous 
augurons de ce silence perpétuel que l'étude n'y était guère en 


1. On pourrait encore, au moyen de notre registre, faire des remarques 
intéressantes sur le prix des marchandises au XVIIIe siècle. Ainsi, le 4 sept. 
1724, le prix du bois est payé « ® 1]. le tonneau et 18 Il. les 100 fagots ». 
Nous laissons à d'autres le soin de revenir sur cette question. Mentionnons 
pour mémoire « 3 11. pour eaux de Coterès qu'on a fait venir pour la 
maladie du Vbie P. Fourcade ». 


— 176 — 


honneur. De fait, si nous en croyons un écrivain récent, la biblio- 
thèque était de 80 volumes (1) en 1769. Les citations que nous 
avons données montrent aussi le précepte notamment de ne pas 
manipuler l'argent bien peu observé : les Observants d'avant la 
bulle J{e et vos de Léon X n'eussent pas adhéré aux nombreuses 
contraventions que notre registre signale comme habituelles à 
Saint-André. Le temps avait fait son œuvre. Le jour où les Obser- 
vants de France allaient disparaitre était proche, en attendant de 
plus grands malheurs 1. 
P. GERMAIN DELORME. 


Pièces justificatives. 


1. 


1625. — QUATRE LETTRES DU CARDINAL FRANCOIS DE SOURDIS. 
€ AUX RR. PP. COMMISSAIRE ET PROVINCIAL DE L'OBSERVANCE 
DE LA PROVINCE D'AQUITAINE » ?. 


À Bordeaux, le 18 janvier 1625. 


RR. pères, j'ay tousjours désiré que le grand convent de ceste 
ville feut régy par des personnes dont les vertus y attirassent Île 
peuple à la gloire de Dieu. Aussy ay-je bien vouleu vous escripre 
mon sentiment de celles que j'y cognois propres par expérience. 
Le P. Jourdain est grandement aymé des principaux ordres de la 
ville et qui a en soy les qualités requises pour le bien de la 
maison ; le P. confesseur des religieuses de l’Annonciade, outre la 
capacité, a le courage de résister aux espritz qui facilement sortent 
de leur devoir. C’est pourquoy je vous prie de me les acorder, 


1. En 1771, les Obscrvants de France passent aux Conventuels. Vingt 
ans après, la Révolution les emportera tous. Le 12 avril 1791, le couvent de 
Saint André fut adjugé 18.100 livres. Voir aux Pièces justificatives, n° XVIII. 


2. Arch. de la Gironde, G. 536, cahier 2, fol. 1 et 13. 


SAT. 


celuy-là pour gardien du grand convent, celluy-ci pour estre con- 
tinué en la charge de confesseur de ces religieuses. Et le succès 
vous fera paroistre l’accroissement de la gloire de Dieu que vous 
cherchez et l'obligation que je vous auray pour ce subject. Et sur 
ce désir, je prie Dieu, RR. pères, qu'il vous accroisse ses grâces. 
Vostre plus affectionné : F., cardinal de Sourdis. 


De la main propre : R. P., advisez à changer la Mère de l’An- 
nonciade pour son imbécillité et, croyez moy, conservez-y le P. 
confesseur. Dieu vous assiste et console. 


* 
+ * 


«a AU P. JOURDAIN, RÉPONDANT A LA SIENNE ». 


R. P. Jourdain, je seray bien aise que vos desirs réusissent à 
la gloire de Dieu. Aussy à ce subject j'escrips aux RR. PP. com- 
missaire el provincial. D'une chose vous prie-je de travailler en ce 
chapitre efficacement pour la réforme et que vous embrassiez tous 
les moyens que vous avez en main pour parvenir à ceste fin : 
l'honneur de vostre ordre et bien des âmes. Le S. père vous en 
monstre le chemin par son bref. Je vous prie vous ranger de ce 
costé sans vaciller. Ce me sera ung asseuré tesmoignage de l’object 
de vos souhaits et obligation à recognoistre vostre mérite et pro- 
curer l'avancement de vostre maison. De quoy nr'asseurant, je prie 
Dieu, R. P. Jourdain, qu'il vous donne sa saincte bénédiction. 

Escript à Bordeaux, ce 18 janvier 1625. 


Vostre bon amy : F., cardinal de Sourdis. 


De la main propre : R. P., je désire extrêmement vous avoir 
icy gardien pour vous emploier à la gloire de Dieu et me prévaloir 
de vostre industrie et zèle. 


'. 
« AUDIT P. COMMISSAIRE EN LA PROVINCE DE THOLOSE. » 
R. père, je vous ay escript ce jourd'huy et prié de m’acorder 
le P. Jourdain pour gardien au convent de ceste ville et de conti- 
nuer le P. confesseur de l'Annonciate sur la nécessité de l’un et de 


l’autre pour le bien de la gloire de Dieu et de ces maisons reli- 
12 


— 178 — 


gieuses. Je ne pensois pas que ce P. confesseur vous deust aller 
trouver, et je ne l'avois pas veu et ne nr'avoit parlé. Mais comme 
il nr'est venu veoir sur le subject de son partement, je n'ay pas 
vouleu qu'il partist sans celle-cv pour vous dire derechef que je 
juge estre très nécessère de le continuer, tant il fault ung homme 
roide à contrepointer les espritz qui abhorrent toute réforme. Je 
nrasseure que quand vous v aurez pensé et pesé le fait, vous 
viendrez à mon advis et cognoistrez au progrez le bien que j'en 
espère. Je prie Dieu, R. P., qu'il vous accroisse ses grâces. 
Vostre plus affectionné : F., cardinal de Sourdis. 


A Bordeaux, ce 18 janvier 1625. 


x 
% # 


&« AU P. CARBON, PROVINCIAL DE LA PROVINCE D'AQUITAINE RÉCENTE 

DES FRÈRES MINEURS. » 

Révérend père, j'ay choisy la présente année pour prédicateur 
de Barsac en ung bon lieu de mon diocèse le P. Pichot, gardien du 
convent de Lesparre, lequel travaille efficacement à l'honneur de 
Dieu. Sur la nouvelle qu'il a eu que vous l'aviez osté de sa charge 
de gardien devant le temps et honteusement, il m'est venu trouver 
et a porté beaucoup de raisons sur l'injustice qu'il dict luy estre 
faicte. Néantmoins, je n'av point vouleu donner croiance à tout ce 
qu'il m'a peu dire, me réservant à sçavoir le subject pour lequel 
vous Île tirez de ceste charge, par vous mesmes. C'est pourquoy je 
vous prie me le déduire au vray, vous asseurant qu'en ce qui 
touche la justice je vous y tiendray la main efficacement, et 
d'autant que le père Pichot entend déduire ses raisons devant le 
R. général par devant lequel il dit estre apellant. Je vous prie de 
considérer la liberté des apellants et ne le molester en aucune 
façon, ains le laisser libre en son accez vers ses supérieurs. Sa 
capacité et la bonne vie qu'il a monstré puis qu’il est à Lesparre 
me convient à le favoriser. Autant j'attendray vos lettres et prie 
Dieu, révérend père, qu'il vous bénisse. 

Escript à Bordeaux, le 28 féburier 1625. 


Vostre bon amy : F., cardinal de Sourdis. 


— 179 — 


IT. 


4628. — REQUÊTE DE CHARLES DE DURFORT DEMANDANT AUX 
VICAIRES GÉNÉRAUX DE BORDEAUX PERMISSION DE FONDER UN 
COUVENT A St ANDRÉ DE CUBZAC 1. 


A Messieurs les vicaires généraux de larchevesché et diocèze 
de Bourdeaux, le siège vacquant. Supplie humblement Charles de 
Durfort, chevallier, seigneur baron de Cubsaguez, visconte de 
Castilhon et autres places, disant qu'il a désir et intention de faire 
bastir et construire dans son bourg St André audit Cubsaguez et 
en une place qui est joignante la chappelle de St Estienne pour y 
loger des religieux Observantins, aux fins d'y faire prier Dieu tant à 
son intention que pour le publicq et pour l’édiffication et instruc- 
tion à la voye de salut du peuble de sa terre, lequel veu demeureroit 
illusoire et sans effect, s’il n’estoit de vous, messieurs, authorisé et 
approuvé.Ce considéré,il vous plaise de vos grâces permettre audit 
seigneur suppliant faire construire le susdit convent au susdit lieu 
pour y loger, come dict est, lesdits religieux Observantins et non 
d’autres, et fairez bien. 


Signé : Charles de Durfort. 


III. 


1628. — AUTRE REQUÊTE DES HABITANTS DE St ANDRÉ APPUYANT 
CELLE DU BARON CHARLES DE DURFORT. 


À Messieurs les vicaires généraux de l'archevesché et diocèse 
de Bourdeaux, le siège vaquant. Supplient humblement les habitans 
du bourg et parroisse Sainct Andréas en Cusaguez, disant qu'ilz 


1. Arch. de la Gironde, G 622: S. André. Arch. municip. de S. André, 


P. 1, cahier 11. Les documents HI, IV, V et VI, soit en original, soit en 
copie, sont conservés sous les mêmes cotes. 


— 180 — 


ont heu advis que hault et puissant seigneur messire Charles de 
Durfort, chevalier, seigneur baron dudit Cuzagués, viconte ‘de 
Castillon et autres places, a désir et intention soubs votre bon 
plésir fére bastir et construire au bourg S'Andréas et en une place 
publique qui est proche et joignant la chappelle St Estiéne un 
convent et monastère pour v loger des religieux Observantins,afiin 
de prier Dieu tant à son intention que du public, œuvre du tout 
pieuse et louableet qui sera grandement proffitable et utile au public 
pour leur instruction à la vorye de salut, comme desjà les supplians 
et leurs pères ont receu et senti les effectz des prédications et 
instructions desdits religieux, sans l'avde et assistance desquelz la 
terre dudit Cuzaguès couroit hasard d'estre souillée d'hérésie, ce 
que n'est graces à Dieu advenu par l'assistance desdits religieux, 
comme dict est. Et de tant que le veu et intention dudit seigneur 
pourroit estre dislavé,soubz préteste de l’intérest que les supplians 
pourroint avoir en ladite place où ledit seigneur désire faire 
bastir : lesquelz supplians prestent tout consentement, pour 
l'intérest qu'ilz pourroint avoir en ladite place, que le vœu et inten- 
tion de leur dit seigneur soit suivi et escécuté. Ce considéré, il vous 
plairra octroyer acte aux suppliants de leur consentement et 
interiner la requeste dudit scigneur de point en point selon la 
forme et teneur, et ferez bien. 

Beysse, prebstre et vicaire de St André ; Branda, ouvrier de 
Péglise dudit S' André ; Souchet ; Fumade ; De Trlault ; L'Oyseau ; 
Bayez ; Granier ; Branda ; Beaulieu, réservation de son droit de 
sépulture et aux siens : Gombaut ; Montangon ; De Vilars ; Mon- 
tangon ; J. Montangon ; De Marcilhac ; Mallocheux ; Eyraud ; De 
Marcilhac ; Forton ; J. Bérard ; La Moullières ; Prévost ; Evraud ; 
Perrisson. 

Par nous notaires et tabellions royaux à Bourdeaux et en 
Guyenne soubz signés la susdite coppie de requeste a esté extraicte 
et collationnée sur son vrav original à nous exibé et ce requérant 
père Jérosme Delcruzel, religieux gardien du convent de St Andréas 
en Cubzaguës, lequel après ce faict a retiré le tout, à Bourdeaux 
le vingt neufiesme may mil six cens trente quatre. 


Vigier, notaire royal ; Du Boyer, notaire royal. 


— 181 — 


IV. 


DES VICAIRES GÉNÉRAUX DE BORDEAUX 
NT AUX DEUX REQUÊTES PRÉCÉDENTES. 
més que le lieu et place du bastiment 
mode, qu'il y a une esglize ou chappelle 
dessein de feu de bonne mémoire mon- 
Sourdis, nostre archevesque que Dieu 
‘onvent de religieux pour le soulagement 
ui le requéroit ; et veu les requestes de la 
itants dudit bourg et du révérend père 
vent de la grande observance de Bour- 
le son ordre acceptant ladite fondation, 
t de permettre de planter la croix audit 
tes à la présante : nous louons et aprou- 
du suppliant de fonder, bastir et édiffier 
ligieux dudit ordre, et en ce faisant luy 
ons ledit bastiment audit lieu et place 
seigneur cardinal en sa dernière visite de 
; el, pour y parvenir ct avancer ledit 
rchiprestre de Bourg, curé de Guauriac, 
ecq les cérémonies requises. 


vingliesme jour du mois de juin mil six 


| : Desaigues, Miard, Dubernet, Mosnier. 

ment desdits sieurs vicaires généraux, 
e. 

e a esté la susdite requeste à son original 
ellions rouyaux en la ville et citté de 

ée de Guienne soubz signés, ce requérant 
Delcruzcl, gardien du convent des reli- 

ourg de St Andréas en Cubsaguèës, devers 

‘sent vidimus sont demeurés. 

e trantiesme de may mil six cens trante 


Doamlup, notaire royal. 


ul 


LI 


«- 


Mu sole 7 éme — _ 


l 


— 182 — 


V. 


4°1-3 juillet 14628. — ACTE RELATANT LA PRISE DE POSSESSION DU 
COUVENT DE SAINT ANDRE 1. 


L'an de grâce mil sx cens vingt et huict et le premier jour du 
moys de juillet, estant en nostre logis en la ville de Bourdeaux,par 
devant nous Jehan Pierre de Maleret, prebstre, licentier es droictz, 
archiprebstre de Bourgez et Cuzaguez, curé de Gauriac et Larus- 
ades, official et auditeur général de l'archevesché et diocèse de 
Bourdeaux,s'est comparu et présenté le Rd père François l'Espinasse, 
religieux observantin, prédicateur et difliniteur de la province 
d'Aquitaine. Lequel nous a dict que messire Charles de Durfort, 
chevalier, scigneur et baron de Cuzaguez, avant désir de faire 
construire et bastir un convent au bourg St André proche léglise 
S! Estiéne, et pour x loger des religieux de FObservance et pour 
en obtenir permission auroit baïillé requeste à messieurs les vicaires 
généraux dudit archevesché, le siège vaqgant; sur laquelle requesle 
et autre requeste contenant consentement desdits habitans dudit 
bourg et parroisse dudit S' Andréas lesdiets sieurs vicaires uéné- 
raux ont baillé leur ordonence par laquelle il a esté permis audit 
seigneur de Cuzaguez de faire construire ledit convent joignant 
ladite église S' Estiène pour y loger lesdits religieux ; et pour poser 
et planter la croix, introduire lesdits religieux en possession dudit 
lieu nous avons estés comis et desputés, ainsi que de tout il nous 
a apparu par ladite requeste et ordonance au pied, que ledit pêre 
Espinasse faisant pour lesdits religieux de son ordre nous a 
présenté et mis en mains, nous requérant nous vouloir transporter 
audit bourg St André pour mettre ladite ordonance à exécution: 
Laquelle avant veue et leue au long contenant nostre délégation, 


avons accordé procéder au faict de ladite commission. EL poul 
et nombre 


rs que 


cest elfect, en compagnie tant dudit père FEspinasse 
d’autres religieux dudit ordre et autres prebstres Séculie 


1. Arch. de la Gironde, G. 658, cahier 3. Original. 


— 183 — 


assister à l'office, nous sommes transpor- 
‘6, où estant aurions faict chanter vespres 
rroissiéle dudit St André, où a assisté le 
lieu, auquel aurions déclaré le suject de 
vage, el aurions séjourné dans le bourg 
érémonies et plantement de ladite croix 


ir de lendemain, second jour du moys de 
ns vingt et huict, nous, official et commis- 
faict dire l'office ayant célébré la Ste messe 
dudict bourg S' André et bényt une croix 
esté faicte par le Rd P. Le Gros, religieux 
vice estant dict et célébré, nous sommes 
_ procession et sommes alés en l'église et 
stez en ladite procession tant desdits reli- 
iciens par nous menez que dudit vicaire 
, et ladite croix béniste estant portée par 
père Guilhaume Lubat et autres religieux 
sté la dame vefve du feu seigneur baron 

fondateur, des officiers de ladite juris- 
irg et parroisse St André, et autre peuple 
uance. Estans arrivez devant ladite chap- 
excécutant nostre commission,avons faict 
‘vant la porte de ladite église, entrer et 
ux dans ladite esglise,dans laquelle ilz ont 
ix menez au cemitière proche icelle église 
ntroduisans et mettans lesdits religieux en 
e estant l’un et l'autre cemitière des appar- 
es de ladite église St! Estiéne donée par 
s pour le bastiment dudit convent et loge- 
nsi que lesdits habitans ont dict et déclaré. 
e mesme voix dict et aussi attesté que tous 
eZ dans l'un et l'autre cemitière qui sont 
ite église, appellé l’un le grand cemitière, 
* font à l'intention des décédez qui se font 
ezdits cemitières susdésignez, notament en 


nl 


he 


+, 


l’un d’yceux appellé le grand cemitière, se célèbrent tant le jour de 
l'enterrement, le landemain, huictiesme, quinziesme, demi an et 
que bout de l'an dans ladite église S' Estiéne et non allieurs. Et ce 
faict,le mesme jour aurions dict vespres en ladite esglise St Estiéne, 
dans laquelle un religieux dudit ordre auroit presché. 

Et le lendemain, troisiesme dudit mois et an, aurions célébré 
une messe haulte dans ladite esglise St Estiéne à Flintention tant 
dudit feu baron de Cuzaguès qu'’austres trespassez, et semblable- 
ment lesdits religieux dict et célébré une autre messe haulte à la 
mesme intention. Et ayant ainsi excécuté ladite ordonance, nous 
serions retirez et partie desdits religieux ont despuis la prinse de 
possession résidé audit lieu où ilz résident à présent. 

Et tout ce que dessus certiffions auoir ainsi esté faict par nous 
et excécuté le jour, mois et an que dessus. 

Signés : Maleret, commissaire susdit ; Lucie de la Rochefou- 
caud ; Bevsse, prebstre et vicaire de S! André; Vidau, juge ; 
Souchet, Iveutenant ; Demarcillac, procureur d'office ; L'Oseau ; 
Bayez ; Forton ; Granier ; De Baule ; Saléle ; La Molière ; Baulieu ; 
Perrisson ; Marc Gombauld ; Branda ; Gombaud ; Montangon ; 
Boluyron ; Demoulin ; Delislet ; Marcon ; Degérault ; Micheau, 
à la requeste de mon père ; Bérard; A. Cousfour ; Teychenier ; 
Pierre Martin ; Reynier ; autre Reynier, à la requeste de Jan Fau- 
reau, prévost de Cusaguès, et François Roland ; B. Evraud ; 
Gombaud ; de Vilars. 

Par nous notaires et tabellions royaux à Bourdeaux soubz 
signés la susdicte coppie de procès-verbal de prinse de pocession 
a esté extraicte et vidimée sur son original à nous exibé et ce 
requérant père Jérosme Delcruzel, religieux, gardien du convent 
St Andréas en Cubzaguès, lequel appres ce faict a retiré le tout, à 
Bourdeaux le vingt neufiesme may mil six cens trente quatre. 

Vigier, notaire royal ; Du Boyer, notaire royal. 


VI. 
28 mai 1634. — AUTRE REQUÊTE DU BARON CHARLES DE DURFORT. 


Monsieur, quelques jours après vostre despart de St André 
j'aprins que la fondastion du convent de S! Estiéne avoit esté 


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— 185 — 


débatue devant vous, sur l’incompétanse de messieurs les vicaires 
généraux, qui en avoit donné la permission ; lesdits sieurs procé- 
dèrent suivant le dessain que en avoit proposé feu monseigneur le 
cardinal en sa dernière visite, où partie desdits sieurs avoit assisté; 
mais ses formalités m’ayant esté jusques à présant inconnues, je 
vous suplie très humblement néanmoints voulloir confirmer l’apro- 
bastion que feu monseigneur le cardinal vostre frère en a faite, veu 
qu'aussi partie de ses contestasions ne viénent que d'animosités 
de parties des habitans de St André. Faites moy l’honeur de me 
crére, Monsieur, vostre très humble et obeisant serviteur. 


Ce 28ne may 1634. Charles de Durfort. 


Au dos : À Monsieur Monsieur l'archevesque de Bourdeaux, 
primat d'Aquitaine. 


VIT. 


NOTICE HISTORIQUE SUR LE COUVENT DE St ANDRÉ l. 


L’an 1631, la 3% de la prise de possession de la susditte chapelle 
de St Elienne et de ses dépendances, se trouva érigée une maison 
contenant huit sellules, et ce par les libéralités dudit sieur baron 
du Cubzaguëès, autres aumones des habitans du susdict bourg et 
largesses des pieuses personnes des lieux circonvoisins ; laquelle 
maison changea de titre la même année, car n'aiant porté que 
celui d'hospice sous le père Guillaume Lubat, qui y fut envoié 
supérieur après la prise de possession et qui y travailla beaucoup 
de concert avec le vénérand père Lespinace, qui par ses prédica- 
tions, sa vie pieuse et exemplaire avoit excité le zèle du susdit 
seigneur du (ubzaguès et des habitans dudit lieu à nous apeler 
à l'exclusion des RR. pères Récolés et des RR. pères Minimes, 
qui souhaitoient ardament de s’y établir, cette maison, dis-je, pris 
cette même année le titre de couvent ; et le premier gardien fut le 
vénérable père Jean Lavergne par le commandement exprès du 


1. Arch. municip. de S. André, P. 1, cahier 41, n° 57. 


— 186 — 


révérendissime père général, comme il aparut par l’obédience 
envoiée de sa part à ces fins au révérend père Jourdain alors 
provincial pour la faire exécuter, laquelle fut reçüe par les RR. et 
VV. pères de la congrégation qui se tenoit en ce tems à Rabastens. 


VIII. 


14643. — TROIS LETTRES DU P. LOYSEAU, GARDIEN DE St ANDRÉ DE 
CUBZAC € À MONSIEUR MONSIEUR DE MONTASSIER, CHANOINE DE 
St ANDRÉ ET SECRÉTAIRE DE M£f DE BOURDEAUX, A BOURDEAUX.» ! 


Monsieur, j'ay receu celle que m'a apporté de vos partz mon- 
sieur Guinaudie, dont je vous remercie très affectueusement de 
tant et tant de témoignages d'affection que vous me donnés. Cela 
fait une si puissante impression sur moy qu'il faut que je sois plus 
à vous qu'à moy mesime, si je ne veux paroistre ingrat tout à fait. 
Je me suis bien imaginé que la chaire de Blaye ne me tomberoit 
pas à, la main, mais n'importe quelle que vous me donniés me sera 
tousjours très agréable. Le sieur Guinaudie a besoin, dit-il, de vos 
faveurs,lesquelles il veut recognoistre avec beaucoup de gratitude. 
Dieu luy en fasse la grâce et à moy de paroistre dans quelque 
sérieuse occasion, Monsieur, 

Vostre très humble et très obéissant serviteur : Loyseau. 

À St Andréas, le 14 may 1643. 


Monsieur, le R. P. Lavaissière me vient d’escrire tout présen- 
tement que vous nous fesiés la faveur à tous deux de nous réserver 
les chaires de Lybourne et de La Teste. Il a de l’inclination pour 
la dernière aussy bien que moy et je désirerois bien occuper la 
première, s'il y avoit tant soit peu de jour. Je remets le tout à 
vostre soin et conduitte; en quel lieu que vous me campiés, je l'au- 
ray tousjours à gré et vous en resteroy grandement obligé; pour- 


1. Archives de la Gironde, G. 540, cahier 5. 


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— 187 — 


veu que mon amy ayt du contentement en la chaire que vous lui 
assignerés, je trouveray mes satisfactions en celle qu'il vous plairra 
me donner. Car je sçay que vous me faites plus d'honneur mille 
fois que je ne mérite et que je ne sçaurais jamais espérer, puisque 
vous daignés vous souvenir de, monsieur, 

Vostre plus ohéissant et obligé serviteur : Loyseau. 

À St Andréas, le 29 may 1643. 

[P. S.] Le P. Lavaissière est arrivé icy sur le point de fermer 
ma lettre, qui m'a dit que Mer avait promis La Teste à un de nos 
religieux, frère de Mr Dusault le conseiller au présidial. Si cela est, 
la chaire de St Andréas seroit fort de son humeur. 


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Monsieur, nous voicy meshuy arrivés au temps des questes. 
Cela considéré, je vous supplie nous vouloir renouveler nos man- 
demens sur le modelle du vieux que je vous envoie. Car la queste 
de la laine que nous avons accoustumé de faire devroit estre desjà 
demy faitte. Espérant que me ferés ceste faveur et que vous ne 
m'oblierez pas, je demeureray éternellement, monsieur, 

Vostre très humble et très obligé serviteur : Loyseau. 

À St Andréas, ce 5 juin 1643. 

[P. S.] H nous faut 4 mandemens. 


IX. 


1700. — « ACTE DE VISITTE DU TRÈS Rv PÈRE AMBROISE MIRAMAND, 
MINISTRE PROVINCIAL DE LA PROVINCE D'AQUITAINE L'ANCIENNE 
DE LA RÉGULIÈRE OBSCE S. FRANÇOIS » 1. 


Estant arrivé dans nostre convent de St Andræas le 7: janvier 
de l'an 1700 en compagnie du Vie père Bonaventure Dartigolle 
nostre secrétaire, avons esté bénignement receus par le Vie père 
François Ezema, gardien du susd. convent, ct par toute sa com- 


1. Arch. du Tarn-et-Garonne, H. 191, fol. 31. 


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munauté, et après avoir salué le très St Sacrement, nous nous 
sommes retirés dans nostre chambre d'office. Le 8°, nous avons 
visitté plusieurs bienfaicteurs du convent. Le %, nous avons 
annoncé la visitte aux relig* par une exhortation et nous l'avons 
commencée par celle du très St Sacrement, des stes huyles, des 
reliques, des autels et des ornemens de la sacristie, et fait la pro- 
cession pour le repos des ames de nos frères et de nos bienfaitteurs 
trépassés. Le mesme jour, nous avons escoutté les Religx* en parti- 
culier et rendu nostre visitte, Aprés quoy, nous leur avons donné 
l’'absolution généralle avec la permission de se confesser, pour 
cette fois seulement, à tel R* approuvé de la province qu'ils 
voudront choisir, leur accordant à ces fins nostre authorité. Et 
ensuitte, après les avoir exhortez à persévérer dans la Ste obsce de 
la règle et à répandre dans le publiq la bonne odeur de leur reli- 
giosité, nous nous sommes recommandez avec confiance à leurs 
prières et sommes partis pour Bourdx le 10e janvier de l’an 1700. 

Fr. À. Miramand, ministre provincial. 

Fr. F. Ezemar, gardien. 

Du mandement du très Rd père provincial : 
Fr. B. Dartigolle, secrétaire de la province. 


À 


4702. — « ACTE DE VISITTE DU TRÈS RÉVÉREND PÈRE AMBROISE 
MIRAMAND, MINISTRE PROVINCIAL DE LA PROVINCE D'AQUITAINE 
L'ANCIENNE DE LA RÉGULIÈRE OBS DE S. FRANÇOIS » |. 


Estant arrivé dans nostre convent de St Andræas le 4e du mois 
de janvier de l’an 1702, en compagnie du Vie père Bonaventure 
Dartigolle nostre secrétaire, avons esté bénignement receus du Vle 
père François Ezema, gardien du susd. convent et par toute $# 
communauté. Et après avoir salué le très St Sacrement, nous nous 


4 =. se du 
sommes retirés dans nostre chambre d'oflice. Le 5° et le 6e 


1. Arch. du Tarn-et-Garonne, H. 121, fol. 73. 


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mesme mois, nous avons rendeu visitte à quelques bienfaitteurs du 
convent et présidé au réfectoir. Le 7e, nous avons annoncé la visitte 
aux religieux par une exhortation, et nous l'avons commencée par 
celle du très St Sacrement, des ste huyles, des autels, des confes- 
sionnaux et des ornemens de la sacristie, que nous avons trouvé 
dans la décence requise. Le mesme jour, nous avons entendeu tous 
les religieux. Le 9%, nous leur avons rendeu la visitte, après quoy 
nous leur avons donné l’absolution généralle avec la permission 
de se confesser, pour cette fois seulement, à tel confesseur 
approuvé de la province qu'ils voudront choisir, leur accordant à 
ces fins nostre authorité; et ensuitte après les avoir exhortés à 
persévérer dans la sainte observance de la règle et à répandre au 
publiq la bonne odeur de leur religiosité, nous nous sommes 
recommandez avec confiance à leurs prières, et sommes partis 
pour Bourdeaux le 10e dud. mois de janvier de l'an 1702. 

Fr. A. Miramand, ministre provincial. 

Fr. F. Ezemar, gardien. 


Par ordre du très Rd père provincial : 
Fr. B. Dartigolle, secrétaire de la province. 


XI. 


9 sept. 1706. — POLICE ENTRE LE CURÉ DE SAINT-ANDRÉ DE 
CUBZAC ET LE GARDIEN DU COUVENT !. 


Aujourd’huy neufviesme septembre 1706 a esté conveneu et 
arresté entre nous soubz signés ce qui suit : Scavoir est que moy 
Alexendre du Trioulou, gardien de l'Observance du convent de 
S' François situé au présent bourg, m'engage et prometz à Mr Pas- 
qual Forton,curé de la paroisse S' André, de lui fournir un religieux 
aprouvé pour l'aider au service de la ditte parroisse toutes fois et 
quantes qu'il en aura besoing, principalement aux quatre festes 
anuelles, écepté que ledit religieux ne sera pas teneu de dire la 


1. Arch. municip. deS. André, P. 1, cahier 11, n° %5. 


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messe les dimanches et festes dans l’églize parroissielle, à moingz 
que le dit sieur curé ne ce trouve incomodé ; et moy Pasqual 
Forton, prestre et curé du dit S' André, prometz de payer audit 
révérend père gardien la somme de soixante livres par chacque 
année, ensemble la tiersse partve de ma part du cazeuel de ladite 
églize. Fait au bourg S' André le susdit jour et en que dessus. 
Fourni par doublet. 


ALEXANDRE TRIOULOU FoRTON 
Gardien du couvent S' André. Curé de S' André. 
XII. 

4 avril 4709. — LETTRE CIRCULAIRE DU l. ALBERT CAUNAC f. 


Frater Albertus Caunac, [sacrae theologiae| antiquus lector et 
provinciae Aquitaniae a[ntiquioris] ordinis fratrum minorum de 
Observalntia] minister provincialis et servus, dilectis in C{hris]to 
RRJdis}, VVdis, et VV bus patribus ac fratribus tam superioribus 
quam inferioribus, salutem in Domino. 

Capitulum generale jam bis prorogatum denuo restrictione 
prorogare censuit Sanctissimus. Prorogationis illius certiores nos 
faciunt infra scriptae patentes litterae, quarum tenor sic est : 


« Frater Tdephonsus de Biesma, totius ordinis fratrum mino- 
« rum S. P. N. S. Francisci minister generalis et servus, etc., 
« dilectis nobis in christo Rd P. ministro provinciali caeterisque 
«€ patribus ac fratribus monialibusque obedientiae nostrae commis- 
« sis, aeque superioribus ac subditis provinciae nostrae Aquitaniae 
« antiquioris, salutem et pacem in Domino sempiternam. 

« Licet finis ministeriatus nostri prope sit, nondum tamen 
€ finis. Dum enim sperabamus cito liberari a tanto munere nobis 
@ imposito, mandatum accepimus a summo pontifice, quo sua 
« sanctitas operae pretium duxit capitulum nostrum generale 
« proxime futurum jam pridem bis prorogatum de novo prorogare, 


1. Registre des comptes (1708-1761) du couvent de S. André. 


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extendere et ampliare ad suum beneplacitum et sedis apostolicae, 
quo itidem nos interim in ministeriatus generalis nostri munere, 
vicecommissarios generales ultramontanae familiae, procura- 
tores et definitores generales tam fratrum de Observantia quam 
reformatorum ordinis nostri in eorumdem respective ofliciis cum 
omnibus et singulis praerogativis, praeeminentiis, facultatibus, 
authoritate, privilegiis, gratiis et indultis ac honoribus et oneri- 
bus solitis et consuetis confirmat, donec aliter per suam ‘sancti- 
tatem et sedem praedictam provisum fuerit. 

« Cum paenes nos sit tenorem praedicti mandati vobis notifi- 
care, muneris est vestri illi parere ac Deum praepotentem indesi- 
nenter exorare, aeque communiter ac privatim, pro exaltatione 
sanctae fidei catholicae, haeresum extirpatione, principum chris- 
tianorum unione diu exoptata, pace et concordia, pro incremento 
nostrae religionis seraphicae ac pro felici successu negotiorum 
ejusdem ; pro nobis quoque, ut Deus optimus maximus nos 
sufficientes operi et utiles vestro servitio et deffensioni dignetur 
efficere. Nos vero seraphici Parentis nostramque paternam 
benedictionem vobis omnibus ultro comprecamur ac in Domino 
libenter impartimur. Volumus denique et expresse mandamus 
P. Vae Rdse, quod ubi primum has nostras litteras acceperit, 
per omnes et singulos suae jurisdictionis conventus ac monasteria 
intimare faciat, de quo nos certiores reddere curabit. 

« Datum in hoe nostro S. P. N.S. Francisci curiae Matritensis 
conventu magno die decima nona mensis martii anni Domini 
1709. 

«€ F. Tdephonsus de Biesma, minister generalis. 

« De mandato suae reverendissimae paternitatis » 1. 


Praedictas patentes litteras, prout nobis injunctum est a reve- 


rendissima sua paternitate, legendas, intimandas et notificandas 
vobis transmittimus, et mandamus omnibus et singulis guardianis 
ac superioribus, ut cürent, cum palam lectae fuerint, inter acta 


1. Manque la signature du secrétaire général. 


— 199 — 


publica suorum conventuum transcribi et ad nos remitii subscrip- 
tas manu sua propria et discretorum. Pracces pro iis omnibus, 
quae commendat reverendissimus pater generalis, indesin{enter 
offerentes me]mentote vestri muneris esse Deum {[omnipoten]tem 
exorare, [ut dijgnetur salvum et incolumem servare [nostrum] 
regem [chrifstianissimum. 
[Valelte in christo Jesu, apud ïllum vestris in [ojrationibus 
nostri memores. 
Datum in nostro conventu [major]i de observantia Burdigalae 
die #4 aprilis anni Domini 1709. 
[F. Albertjus Caunac, minister provincialis. 
De mandato R. adm. P. ministri provincialis : 
F. B. Cazaux, provinciae secretarius. 


XIII. 


29 mai 1754. — PROCÈS-VERBAL DE VISITE CANONIQUE DE L'ÉGLISE 
CONVENTUELLE DE SAINT-AÂNDRÉ 1. 


Aujourd'huy vingt neuvième jour du mois de may de l'année 
mil sept cent cinquante quatre, Nous, Louis Jacques d’Audibert de 
Lussan, primat d'Aquitaine, conseiller du roy en tous ses conseils, 
archevêque de Bordeaux, après avoir fait la visite dans l'église 
paroissialle Saint-André de Cubzac, nous serions transporté dans 
l'église des pères Cordeliers dudit lieu Saint-André, accompagné de 
messicurs de Mombalen et Lecomte, nos grands vicaires, et de 
plusieurs prêtres et curés de notre diocèse ; où étant arrivé, nous 
aurions été reçus à l'entrée de ladite église aux formes ordinaires 
par le père François Dasma, gardien dudit couvent, revêtu d’une 
chappe et à la tête de sa communauté, lequel nous auroit présenté 
l'eau bénite et l'encens et conduit ensuite processionnélement au 
pied du grand autel, où, après avoir chanté l’antienne du Saint- 
Patron de ladite église, nous aurions récité l’oraison qui luy est 


1. Arch. de la Gironde, G. 622 : S. André. 


— 193 — 


propre ; après laquelle nous aurions demandé au susdit père 
gardien d'ouvrir le tabernacle de leur église pour faire la visite du 
très Saint-Sacrement, à quoy le père gardien se seroit d’abord 
refusé ; mieux consulté cependant,il auroit ensuite consenti à ladite 
visite, protestant de ses privilèges, droits et exceptions, qu'il s’est 
réservé par exprès, après laquelle protestation, il nous auroit 
présenté la clef dudit tabernacle, que Mr de Mombalen, notre grand 
vicaire, auroit ouvert et d’où il auroit tiré le ciboire, que nous 
aurions encensé ; et, après avoir entonné le Tantum ergo, nous 
serions monté à l’autel où, après adoré le très Saint-Sacrement, 
nous aurions ouvert le ciboire que nous aurions examiné et trouvé 
en bon état ; après quoy nous aurions visité le tabernacle,que nous 
aurions trouvé nu en dedans et sans être doublé d’une étoffe de 
soye, conformément aux ordonnances de notre diocèse: à quoy 
nous aurions ordonné qu’il fut incessamment pourvu. 

Fait à Saint-André de Cubzac, dans l’église des susdits pères 
Cordeliers, le même jour, heure et an que dessus, et avons signé 
et fait signer le présent procès-verbal par le père François Dasma, 
gardien dudit couvent, et Mr: Jean Lagarde, prieur curé de Preignac, 
Jean-François Gay, curé de Cubnezès, et contresigné de notre 
secrétaire. 

+ L.j. arch. de Bordeaux; f.f. d'Azema, guardien, protestant 
de nos droits et privilèges ; Lagarde, pr. curé ; Gay, curé de Cub- 
nezés ; Aubert, secrétaire. 


XIV. 


6 juillet 1754. — COXSULTATION RELATIVE AU PRÉCÉDENT PROCÈS- 
VERBAL 1. 


Le conseil soussigné, qui a pris lecture de la lettre de M. l’arche- 
vêque de Bordeaux et de l'extrait du procès-verbal de visitte de 
l'église des Cordeliers de Saint-André de Cubzac, est d'avis que 
M. l'archevêque a été en droit de faire la visitte dont il s’agit. En 


1. Arch. de la Gironde, G. 622 : S. André. 
43 


— 194 — 


effet, il est de principe incontestable que le droit de visitte appar- 
tient aux évêques comme premiers pasteurs et chefs des diocèses ; 
on ne peut leur contester la jurisdiction sur touttes les églises de 
leurs évêchés. Omnes basilicae, dit le premier concile d'Orléans, 
quae per diversa loca construclae sunt vel quotidie construuntur, 
placuit, secundum priorum canonum regulam, ut in ejus episcopi 
potestate consistant, in cujus lerrilorio positae sunt. Leur premier 
soin est donc de veiller à l'administration des sacremens, à la 
célébration de l'office divin et à l'entretien des vases sacrés. 

De ces devoirs essentiels et annexés à l'épiscopat s'establit le 
droit de visitte des églises, même de celles des réguliers qui sont 
comprises sous le nom général Omnes basilicae. 

Les exemptions, qui ne sont que des exceptions au droit 
commun, ne peuvent attaquer un pouvoir aussi légitime ; et lorsque 
les papes les ont accordées, ils n'ont jamais prétendu qu'elles 
autorisassent des relligieux jusqu'à pouvoir troubler les prélats 
dans lexercice de leur jurisdiction épiscopale : ce trouble devien- 
droit trop préjudiciable aux évêques, puisqu'il en naitroit des 
manques de respect envers les principaux chefs de l’église. 

Les exemptions, qui en elles mèmes sont odieuses et qui ont 
été condamnées par le concile de Constance, ne mettent pas des 
réguliers en droit d'enfreindre les limittes de leurs privilèges ni 
d’y donner des interprétations trop étendues; et comme ces 
privilèges ne consistent que dans l’observance de la discipline 
claustrale, on ne voit pas qu’un évêque y fasse quelque dérogation 
en demandant à visitter le tabernacle d’une église régulière. 

Le concile de Trente, qui a apporté quelque réforme aux 
exemptions, n'ordonne pas seulement aux évêques de visitter les 
églises exemptes, il leur commande aussy de le faire tous les ans, 
afin de rétablir ce qu’ils croiront nécessaire, de rejetter tout ce qui 
est contraire au bon ordre, et ce qui pourroit produire un relache- 
ment opposé à la pureté des anciens conciles; ces décrets se 
trouvent dans les session 6, chap. IV, de refor. session 7, chap. 8; 
session 22, chap. 8 ; session 24, chap. 9 et session 25, chap. 11. 

Tous les monastères qui relèvent du S. Siège sont assujétis à la 
visitte des évêques. Les relligieux seront toujours mal fondés, 


— 195 — 


lorsqu'ils s'opposeront à l'ouverture des tabernacles, ou qu’ils n’en 
remettront les clefs que sous les protestations d’exemptions et de 
privilèges; puisqu’alors les évêques seroient dans l'impossibilité 
de satisfaire aux décrets du concile de Trente, en ne pouvant pas 
décider de la réforme qu’il seroit nécessaire d'apporter dans lesdites 
églises. Cette impossibilité emporteroit en même temps celle de ne 
pouvoir accomplir ce que leur ordonne le concile de Vienne : 
Archiepiscopo, dit ce saint concile, per quaevis loca exempta suae pro- 
vinciae facienti transitum aut ad ea forsitan declinanti,ut crucem ante 
se libere portare facial, benedicat populo, divina ofjicia privalim vel 
publice ibidem audiat et ea eliam in pontlificalibus celebret et faciat 
in sua presenlia sine pontlificalibus celebrari (quovis privilegio non 
obstanle), sacro approbante concilio, praesentis constlilulionis serie 
duximus credendum. | 


De ces autorités il résulte que les exemptions, qui ne s'étendent 
que sur la discipline régulière, n’excluent point l'évêque du droit 
de visitter le tabernacle et de donner la bénédiction dans une 
église exempte ; et c’est ce qui fut jugé à la grand chambre sur les 
conclusions de M. Talon, advocat général, par un arrest du 15 
février 1664, rapporté dans le journal des audiances. Le procès 
étoit entre M. l’évêque d'Amiens et les relligieux de Saint-Vallery, 
ordre de S. Benoist. M. l’évêque étant entré dans l’église des relli- 
gieux demanda à visitter letabernacle, afin de donner la bénédiction, 
et, les relligieux ne luy en ayant remis la clef que sur les protes- 
tations de leurs exemptions et privilèges, l'affaire fut portée au 
Parlement, qui ordonna par ledit arrest que M. l'évêque d'Amiens 
seroit maintenu dans ses droits de visitte. 


Pareille question a été jugée par arrest du grand conseil, du 
22: septembre 1663, pour M. l’évêque de Laon, lequel arrest est cité 
par Brodeau, sur M. Louet, lettre V, sommaire IV ; et cette juris- 
prudence se lie parfaittement avec le sentiment des auteurs qui 
ont traitté cette matière. 


Barbosa, dans son excellent traitté de officio et poteslate epis- 
copi, soutient que, lorsque les relligieux s’obstinent à ne pas 
remettre les clefs du tabernacle à l'évêque, il est en droit d’user 


— 1% — 


de l’excommunication ipso facto. Voicy comme il s'en explique à la 
page 227 : 

Quotiescumaque episcopis licet visilare monasterium regularium 
aut alia exempla, si, dum ipsi ingredi volunt monasteria ipsa ob cau- 
sam praedictae visitationis, renuant regulares illos intromitlere osliu 
claudendo, episcopis fas eril vim inferre.…. el posse… visitationem 
impedientes exvcommunicare, eliam non adhibitis monitionibus in ipso 
actu manifeslae violentiae sibi illatæ pro deffensione suorum jurium. 
D'où il s'ensuit, selon cet auteur, que lorsque, sous le spécieux 
prétexte d’exemptions, les relligieux veullent s’opposer aux pouvoirs 
et droits épiscopaux jusqu'à cet excès d’indécence, l'évêque doit 
punir le perturbateur, et, en ce cas, l'excommunication est bien 
appliquée. 

C'est aussy le sentiment de Ferret dans son traitté de l'abus, 
tome I, page 191, qui soutient que le droil de visitation est général 
et que les exempls, soit séculiers ou réguliers, y sont également 
sujets, car, quant aux séculiers exvempts, les archevêques et évêques 
peuvent visitler les vases sacrés et les fonds baptismaux, comme 
aussi les églises paroissiales qui dépendent desdites églises exemptes. 

La déclaration de 1696, en interprétation de l’article XVII de 
l’'édit de 1695 est conceue sous des termes trop généraux pour 
favoriser les relligieux dans de pareilles protestations et pour oter 
auxévêquesle pouvoir de visiter lestabernacles des églises exemptes. 

ll seroit à souhaiter pour le clergé qu'il obtint l’exécution du 
règlement de 1625: cette question en deviendroit plus approfondie 
et les prélats ne se verroient plus exposés à des refus qui blessent 
si fortement leur caractère. 

A l'égard du bref de 1703, on ne peut l’opposer comme un titre 
primordial à M. l'archevêque de Bordeaux ; car, en supposant que 
le titre sur lequel les relligieux se prétendent exempts fut assés 
authentique pour leur donner le droit de partager en cette partie 
avec l'ordinaire les droits épiscopaux, il faudroit encore qu'ils 
démontrassent que leur jurisdiction exclut entièrement celle de 
M. l'archevêque de Bordeaux. Il paroît même par l’énoncé de ce 
bref, qu'il combat le chap. 8 de la session 7 du concile de Trente, 
et qu'il est contraire aux décrets des anciens conciles et particu- 


— 197 — 


lièrement de celui de Milan, qui ordonne aux évêques de veiller à 
ce que le Saint-Sacrement soit conservé avec respect dans le 
tabernacle, même dans les églises des relligieux. 

La jurisprudence de France, en fait d'exemptions, n'est pas la 
même que celle de la cour de Rome; aussi voit-on que les deffen- 
seurs des libertés de l’église gallicane se sent toujours efforcés de 
remettre le clergé régulier dans les règles qu'il doit suivre. 

Touttes les fois qu'il est question des exemptions, on doit avoir 
recours aux titres principaux pour juger de leur validité. Elles ne 
peuvent être accordées qu'avec la concession des archevêques et 
de leurs suffragans sur la confirmation du roy et du pape. 


Délibéré à Paris, ce 6 juillet 1754. Bronod. 


AV. 


20 mai 1767. — RÉPONSE DU GARDIEN DE S!' ANDRÉ AU QUESTION- 
NAIRE ENVOYÉ PAR LA COMMISSION DES RÉGULIERS 1. 


Monsieur, je vais répondre, avec toute l'exactitude que vous 
exigez de moi, aux différentes questions que vous me faites par 
votre lettre du 13e du courant. 

Vous me demandez : 1° le montant du revenu de notre couvent... 
Il n’a d'autre revenu fixe que celui que donne annuellement une 
vigne de la contenance d'un journal et demi au plus. Le service 
que nous rendons aux paroisses voisines ou aux chapelles, la 
charité des fidèles, voilà, monsieur, notre patrimoine, nos posses- 
sions, nos revenus. 

2 Le nombre des religieux de notre communauté. Elle est 
actuellement composée de cinq prêtres et d’un frère. 

3e Si notre couvent a du logement pour un plus grand nombre 
de religieux... Il pourrait absolument en loger dix, si nous n’étions 
chargés de trois pensionnaires aliénés, dont deux sont chez nous 
par lettre de cachet. 


1. Archives de la Gironde, G. 608. 


— 198 — 


4 Le service dont notre couvent est chargé par notre fonda- 
tion. I] n'est chargé d'aucun service par le fondateur. 

5 Le service que notre communauté rend à la paroisse de 
Saint-André, dans laquelle nous sommes... Ici, monsieur, la modes- 
tie ne me permet pas de dire tout ce que je pourrais; mon 
témoignage paraitrait suspect. Je vous assurerai cependant que 
durant le cours de l’année, nous sommes utiles aux paroissiens et 
que, dans le temps paschal, nous leur sommes nécessaires; attendu 
que cette paroisse a un peuple considérablement nombreux, el 
que monsieur le curé et monsieur le vicaire ne pourraient pas 
seuls suffire aux confessions de pâques. Permettez moi aussi de 
vous observer, monsieur, que le bourg de Saint-André est sur la 
grande route de Bordeaux à Paris, que cette route est très fréquen- 
tée, qu’il passe ici souvent des personnes de la première considé- 
ration, qui sont assurées de trouver dans notre église, les dimanches 
et les fêtes, une messe à quelque heure qu’on la demande : ce qui 
est, comme vousle comprenez, monsieur, d’une grande commodité 
pour le voyageur. 

6° Le service que notre communauté rend aux paroisses voisines 
ou dans les chapelles, soit succursales, soit rurales... Nous faisons 
maintenant les fonctions de vicaire dans la paroisse de La Lande 
et dans celle de Saint-Romaïn; nous desservons aussi habituellement 
la chapelle domestique de monsieur le chevalier de Noyret et celle 
de monsieur de Grissac, quand il est dans sa terre. Messieurs les 
curés du voisinage sont assurés de trouver chez nous tous les 
secours que nous pouvons leur donner ; ils en ont fait l'expérience 


depuis notre fondation, et ils l'éprouvent encore aujourd’hui: 
e est très 


Veuillez, monsieur, être persuadé que ma répons 
faire 


conforme À la vérité. Si mes occupations m’avaient permis de 
le voyage de Bordeaux, je me serais fait un devoir d’aller répondre 
verbalement à vos demandes. Je quitterai pourtant tout, s’il le faut, 
au premier ordre que vous me donnerez d'aller vous trouver: 
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, monsieur 
votre très humble et très obéissant serviteur. 


F. J. Galy, gardien des 
À Saint-André de Cubzac, le 20° mai 1767. 


Cordeliers. 


— 199 — 


Au dos : À monsieur monsieur l'abbé Boudin, vicaire général 
de monseigneur l'archevèque de Bordeaux, à Bordeaux. 


XVI. 


& avril 1775. — LETTRE DE CACHET POUR UN PENSIONNAIRE DU 
COUVENT DE SAINT-ANDRÉ !. 


De par le roy. 

Chers et bien amés. Nous vous mandons et ordonnons de rece- 
voir dans votre maison de St-André de Cubzac le nommé François- 
Gaëtan Bontifax, de la Martinique, et de l'y faire détenir jusqu'à 
nouvel ordre, à la charge par la famille de convenir avec vous de 
ce qui luy sera payé pour sa pension. Si n’y faites faute. 

Donné à Versailles, le 4 avril 1775. 

Louis. 
XVII. 


142 sept. 1776. — ACTE CAPITULAIRE DU COUVENT DE SAINT-ANDRÉ 
EN VUE DU PROCHAIN CHAPITRE PROVINCIAL DE TOULOUSE 2. 


Nous soussignés, gardien et religieux composants la conmu- 
nauté des frères Mineurs Conventuels de S' André de Cubzac, avons 
arrêté capitulairement que le religieux, qui iroit au chapitre pro- 
vincial qui doit se tenir au grand couvent de Toulouse dans tout le 
mois d'octobre de la présente annéc, seroit chargé de s'opposer 
par toutes voves et moyens de droit au concordat qui établit une 
alternative entre les religieux des deux provinces d'Aquitaine 
réunis pour Îles gardienats, chaires académiques conventuelles, 
vicariats ou présidences, lectorats des couvents de Toulouse et de 
Bordeaux, protestants d'avance contre tout ce qui pourroit êlre 
arrèlé audit chapitre au préjudice de la présente délibération, même 
de l'avis du R. P. député, s’il étoit capable d'aller contre nos 


1. Arch municip. de S. André, P. 1, cahier 11, n° 54. Original. 


2. Arch. municip. de S. André, Registre des comptes (21 juillet 1762- 
8 janv. 1791. 


— 900 — 


volontés à cet égard ; comme aussi nous approuvons d'avance et 
promettons de soutenir par toutes voyes et moyens de droit tout 
ce qu’il aura fait conformément à la ditte délibération. Fait et 
arrêté devant la communauté capitulairement assemblée le 
12 7bre 1776. 


Fr. LABAYME. F. C. JaARRY, gardien. 
Fr. RAYMOND COUROUNEAU. F. A. COMBES. 
XVIII. 
12-19-20 avril 14794. — ACQUISITION DU COUVENT DES CORDE- 
LIERS 1. 


Aujourd'hui vingt avril mil sept cent quatre vingt onze, a com- 
paru par devant nous, maire et officiers municipaux de Saint-André 
de Cubzac, sieur Jean Transon, marchand de cette ville, lequel a 
requis l'enregistrement sur le présent registre de la quittance ci- 
après. À quoi inclinant, elle a été transcrite selon sa forme et 
teneur : «Reçu de Monsieur Jean Transon, marchand à Saint-André, 
pour le premier pacte des obligations dues par lui pour l'acquisi- 
tion du couvent des Cordeliers de Saint-André, dont l’adjudication 
lui a été faite le 12 avril mil sept cent quatre vingt onze pour la 
somme de dix huit mille cent livres, celle de deux mille cent 
soixante douze livres pour les 12 °/ du prix de la dite acquisition, 
dont quittance à Bourg, le 19 avril 1791 ». 

Enregistré sur le registre de la municipalité à Saint-André de 
Cubzac, le 20 avril 1791, par nous soussignés, et remis au sieur 
Transon en cet état la dite quittance. 

Signé : Constantin, Gaillard, Lamolière. 


C; 
1. N. Lafargue, La petite Vendée du Cubzraguès, S. André de Cubza 
1900, p. 57. 


Découverte d'une Sainte Clarisse Française 


Le fait, pour ètre extraordinaire, n’en est pas moins réel. Il 
s’agit d'une abbesse franciscaine du diocèse de Beauvais, dont le 
Saint-Siège a reconnu et autorisé le culte ecclésiastique depuis 1854, 
et que les franciscains modernes ignoraient complètement. Qu'on 
ouvre l’Auréole Séraphique 1 et les ouvrages similaires jusqu’à la 
liste 2 des saints et bienheureux des Trois Ordres de saint François, 
publiée en 1909, à l’occasion du VIIe centenaire de la fondation de 
l'Ordre, et l’on sera forcé de reconnaitre que le nom de sainte 
Perrine de Troyes y fait défaut. Ce sont les Acfa Ordinis Fratrum 
Minorum 3 du mois de mai 1910, qui ont révélé, les premiers, à la 
famille franciscaine, l'existence de cette sainte inconnue. Les 
périodiques du Tiers-Ordre l’ont-ils même signalée à leurs lecteurs? 


Quoi qu'il en soit, il n’y a que les vieilles familles monastiques 
pour faire si peu de cas des saints. Dans les instituts récents, au 
contraire, un saint ou un bienheureux est porté aux nues; c'est le 
premier-né, impatiemment attendu et joyeusement fêté. Mais là, où 
le nombre augmente, on s’y accoutume. 


Cependant, parmi les personnages illustres, dans tous les genres, 
les saints doivent tenir le premier rang, car seuls, ils ont été les 
fidèles serviteurs de Dieu. On ne s’étonnera donc pas que dans 
« La France Franciscaine », nous leur fassions la place large. Et si 
quelqu'un nous demande la raison de l’étenduc de nos recherches 


. Léon de Clary, L'Auréole Séraphique, vies des saints et des bienheu- 
reux des trois Ordres de Saint François, Paris (1882), 4 vol. in-12. 


2. Heribertus Holzapfel, Manuale Historiae Fratrum Minorum, Fri- 
bourg, 1909, in-8, p. 638. 


3. Acta Ordinis Fratrum Minorum, t. XXIX, Quaracchi 1910, p. 166. 


_— 902 — 


à leur sujet, nous lui répondrons avec Joseph le fils de Jacob: «Je 
cherche mes frères, indiquez moi où je pourrais les trouver Vn. 

Voici ce que l'histoire nous a transmis sur la première abbesse 
du Moncel 2. 

Perrine, issue de la famille des comtes de Troves, prit toute 
jeune Fhabit franciscain chez les Clarisses de Provins 3 Elle \ 
vivait saintement lorsque vers 136, elle reçut Pordre de partir avec 
trois de ses compagnes pour commencer la fondation d'un monas- 
tère au Moncel, près de Pont-Sainte-Maxence, diocèse de Beauvais. 

Au mois d'avril 1309, le roi Philippe-le-Bel, dans une lettre À 
qui respire une très haute piété et un profond amour envers l'Ordre 
de saint François, avait assigné d'amples revenus pour l'entretien 
de soixante moniales et de quatre frères mineurs qui devaient être 
leurs chapelains et leurs confesseurs. Le pape Clément V, par une 
bulle 5 du 8 avril 1312, avait approuvé le projet roval et rendu 
l'abbesse et ses religieuses participantes des privilèges de l'Ordre 
de sainte Claire. La mort du roi, arrivée le 29 novembre 1314, laissa 
la fondation en suspens. Ses fils confirmèrent par des lettres Îles 
donations paternelles, mais il fallut arriver au règne de Philippe \I 
de Valois pour que le projet püt entrer en voie de réalisation. Ce 
fut un frère mineur, le confesseur de la reine Jeanne de Bourgogne, 
qui détermina le roi à achever les bâtiments claustraux et à appeler 
les moniales. Elles n'étaient pas encore installées 6, que le pape 
Benoit NII 7, à la demande du roi ct de la reine, expédiail vingt 


A L A : . i aere- 
4. Invenitque cum vir errantem in agro et interrogavit quid qt 


s . S. 
ret. At ille respondit : Fratres mvos quaero ; indica mihi ubi pascant grep 
(Genes., XXXVIT, 15-16). 


2. Le Moncel !Oisei, comm. de Pont-Point, cant de Pont-Sainte- 
Maxence, arr. de Senlis. 

3. Provins (Seine-et-Marne), ch. 1. d'arr. 

4. Gallia Christiana, Paris, 1751, t. X, Instrum , col. 270. 

». Eubel, Bullarium franciscanum, Rome, 1898, t. v., P. 80 

6. Gallia chrisliana, Paris, 1751, t. IX, c. 852. 


. ï « bulles 
7. Eubel, Bull. franc., Rome, 1902, t. VI, p 3,17. D'apres  délé Le 
on serait porté à croire que l'abbesse et ses moniales habitaien 
Moncel. 


— 903 — 


bulles en faveur du monastère, le 27 mars 1335. Le 17 juin suivant 
il accordait des indulgences à ceux qui visiteraient l'église aux 
quatre fêtes principales de Notre-Dame. 

En 1336 arrivèrent douze clarisses, quatre de Longchamp, 
quatre de Saint-Marcel à Paris et quatre de Provins. Sœur Perrine 
de Troyes, fut élue par le chapitre conventuel, première abhesse 
du nouveau monastère qu'elle gouverna pendant huit ans sous la 
juridiction du ministre des frères mineurs de la province de France. 
Le roi, la reine et les dames de la cour assistèrent à son intronisation. 


Sous l’abbatiat de Perrine, le Moncel connut une grande pros- 
périté. Plusieurs des dames d'honneur de la reine y vinrent 
demander l'habit de saint François et apportèrent de grosses dots 
en entrant. L'église, ornée de peintures et de joyaux dus à la 
munificence du roi, fut consacrée sous le vocable de saint Jean- 
Baptiste, le 27 mars 1337, par le cardinal Gui de Boulogne 1, dont 
la sœur, Marguerite, était moniale au Moncel. 


En 1344, Perrine donna sa démission d'abbesse et fut remplacée 
par Jeanne de Meaux. Quelle fut la cause de son abdication ? Etait- 
ce pour se préparer plus tranquillement à la mort, ainsi que 
l'indique le Bréviaire de Beauvais ? Peut-être. Mais l’étude du 
bullaire franciscain nous fait entrevoir d’autres raisons. Nous 
savons que Perrine était une sainte dans toute la force du terme. 
Comme telle, elle devait avoir à cœur l’observance des règles 
monastiques et le désintéressement des choses de ce monde. Or, 
l'année même où elle cédait la chaire abbatiale, nous voyons le 
Saint-Siège accorder des privilèges qui devaient répugner à là 
pieuse franciscaine. 

Le 5 janvier 1344, Clément VI 2 permet à Marie de Flandre 
d'entrer dans l’intérieur du monastère, accompagnée de six autres 


1. Chevalier, Répertoire... Bio-Bibl., 1, c. 2004. Si les dates données 
ici sont exactes, Gui de Boulogne ne fut évêque qu’en 1240 et ne put donc 
consacrer l’église en 1337. Cf Eubel, Hierarchia, 1, 330. 


2 Bull. francisc., VI, 142. 


2 


dames, pour satisfaire sa dévotion et visiter Marguerite de Flandre 
qui y était religieuse.— Le 3 mai 1345, le pontife accorde à l'abbesse 
et aux moniales d'introduire dans la clôture deux ou plusieurs 
servantes pour les servir en cas de nécessité... ; de pouvoir deman- 
der et exiger ce qui est dû à chacune d'elles par droit de succession 
ou de patrimoine, ou de donation, comme si elles demeuraient 
dans le monde... ; à celles qui sont brisées par la vieillesse, d'être 
exemptées de la récitation de l'office... ; au frère mineur qui serait 
le confesseur de la reine de France, de pouvoir être de droit le 
premier visiteur, correcteur et réformateur du monastère. — Le 
même jour, le pape concède au frère mineur Robert Boyssel, 
confesseur de la reine, de porter des chaussures, de monter à 
cheval, de faire recevoir par une tierce personne l'argent à lui 
donné, et d'en disposer à son gré. En même temps, il lui donne 
l’autorisation de dispenser la reine de l’abstinence de viande à 
certains jours 1. 

N’est-il pas permis de voir, dans l’abdication de la sainte 
abbesse, le refus de participer à des actes qui devaient amener, 
dans un temps plus ou moins éloigné, le relâchement de la disci- 
pline claustrale ? 

Elle vécut encore onze ans dans sa retraite. Elle vit mourir en 
1348, la fondatrice, la reine Jeanne de Bourgogne, qui choisit sa 
sépulture dans l’église abbatiale. Elle-même mourut le 1°r mai 1355. 

Un certain culte semble lui avoir été rendu dans son monastère. 
L'historien François de Gonzague le constate vers 1587 : « Abbatissa 
soror Petronilla de Troya, quae ob eam quam ibi duxit sanctissimam 
vitam, laudabili admodum memoria ab omnibus hujus monasterii 
sororibus maxime colitur 2 ». Luc Wadding 3 et Arthur du Mous- 
tier 4 n’ont fait que copier François de Gonzague. Quant à l'abbé 


Bullar. francisc., VI, 159-160. 

De origine seraphicae religionis, Venise, 1603, p 661. 
Annales Minorum, Rome, 1733, t. VI, p. 201. 
Martyrologium franciscanum, Paris, 1653, p. 469. 


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— 90% — 


Sabatier 1, ses amplifications paraissent ètre purement oratoires. 

Un point est hors de doute, c’est que, sur l’exposé de la curie 
épiscopale de Beauvais, Pie IX a confirmé le culte immémorial 
rendu à sainte Perrine et a approuvé sa fête sous le rite simple 
consistant en une mémoire et une neuvième leçon pour le 2 mai. 
Léon XIII et Pie X ont à leur tour sanctionné le décret du 11 mai 1854 
en même temps que le Propre diocésain. 

D'autres saints personnages sont peut-être dans le cas de 
l'abbesse du Moncel. « La France Franciscaine » aidera à les 
découvrir. Ce seul but suffirait à justifier sa fondation. 


ANTOINE DE SÉRENT. 


4. Vie des saints du diocèse de Beauvais, Beauvais, 1866, p. 172. 


Le Tiers-Ordre à Reims en 1330, 


et les Frères de la Charité de Notre-Dame 


Le R. P. Jérôme Govens, des Frères Mineurs de Bruxelles, a 
publié dans lArchivum franciscanum 1 deux séries de documents 
concernant l'histoire du Tiers-Ordre Régulier en Belgique. La 
première série comprend trois pièces dont deux qui furent 
présentées à l’oflicialité de Reims le 12 octobre 1330 par « frère 
Jean de Vesperco, clerc du diocèse de Reims, ministre des frères 
et des sœurs de la pénitence dans la ville et le diocèse de Reims, » 
afin de servir d'instrument public pour les besoins dudit ministre 
et de tous les autres frères et sœurs du même Ordre. Ces deux 
pièces étaient 1° la confirmation de la règle du Tiers-Ordre par 
Nicolas IV, 19 août 1289 ; 20 une bulle de Jean XXII du 23 février 
1319 dans laquelle il déclarait que la condamnation des béguines 
hérétiques par Clément V ne concernait nullement le Tiers-Ordre 
de $S. François, pas plus que les Frères Mineurs. 

Cinq jours après, dans la salle capitulaire de l’église des Frères 
Mineurs de Reims, fr. Jean de Vesperco faisait lire et publier les 
deux bulles par un notaire, Herbert de Vesperco, en présence des 
frères Pierre de Gondelancte, gardien, Hugues de Ruigny, Nicolas 
de Marguial, Jacques de Tanay, du couvent des Frères Mineurs de 
Reims, des frères Hubert de Tornella prêtre, Nicola de Taverna, 
clercs du Tiers-Ordre, et de plusieurs autres témoins tant religieux 
que séculiers. 

Deux ans plus tard, le 1‘ avril 1332, à la demande du mème 
ministre (Jean de Vesperco), deux notaires, Herbert de Vesperco et 


1. Documenta quaedam ad historiam Tertii Ordinis Regularis in Belgio 
spectanlia,dans l’Archivum francisç. histor., Quaracchi 1911, t. IV, p. 537-540. 


— 907 — 


Hugues de Roomgnis, faisaient un second instrument public, en 
présence de témoins, à la cour archiépiscopale de Reims, pour le 
besoin dudit ministre et de tous les frères et sœurs de son Ordre. 
Cet instrumentum n'était autre que le visa et la publication d’un 
mandement du roi Charles IV donné à Haulmes { au mois de juin 
1322, par lequel il prenait sous sa protection, à l'exemple de ses 
ancêtres, les frères du Tiers-Ordre de S. François de la Charité de 
Notre-Dame, avec leurs personnes. leurs biens et leurs monastères. 


Nous voilà donc en présence d’une organisation du Tiers-Ordre 
de S. François dans le diocèse de Reims. H y a un ministre, c’est- 
a-dire un supérieur qui a sous sa dépendance des frères et des 
sœurs qu'il cherche à défendre contre la malveillance de leurs 
ennemis, en invoquant les décisions pontifitale et royale. Fr. Jean 
de Vesperco est-il un religieux ? Ce n'est pas probable, puisqu'il 
s'intitule Remensis dyocesis clericus, clerc du diocèse de Reims. Un 
régulier, exempt de l'ordinaire, ne se serait pas exprimé ainsi. 
Le fait que la publication des lettres apostoliques a lieu dans la 
salle capitulaire des Cordeliers de Reims, en présence de religieux 
du couvent et de deux tierçaires, montre bien qu'il y a des attaches 
entre les uns et les autres. Ces liens sont indiqués par la bulle de 
Nicolas IV, Supra montem, qui est la charte fondamentale du Tiers- 
Ordre. Néanmoins la lettre apostolique ne prévoit qu'une fraternité 
ou congrégation individuelle, et ici nous avons une sorte de fédé- 
ration, puisque Jean de Vesperco est ministre des frères et des 
sœurs de la pénitence dans la ville et le diocèse de Reims. Notre 
document ne nomme après le ministre que deux membres du Tiers- 
Ordre : fr. Hubert de Tornella, prêtre, et fr. Nicolas de Taverna, 
clerc. H doit sûrement y avoir des laïques, puisqu'il est question 
de fratrum et sororum, de frères et de sœurs. Nous n'en savons pas 
davantage. 

Pourtant le mandement de Charles IV, publié à la requête du 
ministre Jean de Vesperco, fait allusion à des religieux du Tiers- 


1. Seine-et-Oise, cant. de Marines. 


— 208 — 


Ordre de S. François, de la Charité de Notre-Dame, religiosos viros, 
dilectos nostros de caritate beatae Mariae, tercii ordinis Sancti Fran- 
cisci. Que faut-il entendre par cette dénomination ? 


Sans prétendre dirimer la question, nous nous permettrons de 
citer ici un extrait du P. Pierre Hélyot, du Tiers-Ordre Régulier 
de S. François, l’auteur célèbre de l’histoire des Ordres religieux 
et militaires 1. Peut-être mettra-t-il sur la bonne piste. 


« L'Ordre des religieux hospitaliers de la Charité de Notre 
Dame fut fondé vers la fin du treizième siècle. Gui, seigneur de 
Joinville et du bourg de Dougens, pour lors dit Dongiers et en 
latin de Domno Georgio, touché de compassion pour les pauvres, 
aïant fait bâtir sur ses terres dans un lieu appelé Boucheraumoni, 
au diocèse de Chalons, un hôpital pour y recevoir les malades et 
les pauvres passans, en donna le soin à quelques personnes sécu- 
lières, qui dès lors formèrent entre eux une communauté,et prirent 
la Sainte Vierge pour leur patronne et protectrice ; et comme la 
charité étoit le principal motif qui les unissoit ensemble pour la 
pouvoir exercer à l'égard des malades et des passans, cet hôpital 
de Boucheraumont fut nommé la Charité de Notre Dame. Peu de 
tems après ils firent un nouvel établissement à Paris, qui leur fut 
encore procuré par leur fondateur le seigneur de Joinville. Ce fut 
dans la ruë appelée pour lors des Jardins, et presentement des 
Billettes, au lieu même où demeuroit un juif,qui l’an 1290, fit beau- 
coup d'’outrages à la sainte Hostie..…. Reinier Flamingh voulant 
convertir la maison de ce juif en une chapelle, eut recours au PaPé 
Boniface VIII... ce fondateur donna peu de temps après cette 
chapelle aux Frères de la Charité de Notre Dame à la prière de 
Gui de Joinville... Boniface VII confirma cet Ordre l'an 1300. N est 
parlé de cette confirmation dans une bulle de Clément vi, du 
17 juillet 1346, par laquelle il paroît que le pape Boniface mit SOUS 
la protection du Saint-Siège l'hôpital de la Charité de Notre Dame 


1 ; : Q Q Ne 715, 
1. Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, Paris {/ 
t. 111, p. 389-395. 


— 909 — 


sous Rognon avec ceux qui en dependoient, et les exemtoit de la 
juridiction des evêques, ordonnant qu'il y auroit dans cet hôpital 
de la Charité un prêtre pour maitre et recteur qui auroit tout pou- 
voir et jurisdiction spirituelle sur ceux qui y demeureroient : que 
cet hôpital et ceux qui en dependoient pourroient avoir des cime- 
tieres, pour eux, leurs serviteurs et les pauvres passans ; que Gui 
de Joinville qui en étoit fondateur et ses héritiers, pourroient aussi 
y avoir leurs sepultures ; et que pour reconnaissance de ce que 
cet hôpital étoit soumis au S. Siège, il seroit obligé de païer tous 
les ans à la Chambre Apostolique deux livres de cire. 


« Chopin dit que cet Ordre fut institué par le même Boni- 
face VIII sous la règle du Tiers-Ordre de S. François, et que 
Clement VI leur donna celle de S. Augustin ; mais il paroiït par la 
même bulle que ce fut Gui de Joinville qui donna la direction de 
ces hôpitaux a des séculiers du Tiers-Ordre de S. François, qui à 
sa prière firent les vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, 
de leur propre autorité, et sans avoir permission du saint Siège. 
C'est ce qu'ils exposerent au pape Clement VI lorsqu'il donna la 
regle de S. Augustin, ef quod deinceps praedictus miles dictum 
hospitale cum omnibus membris et pertinentiis suis eidem magistro et 
fratribus viventibus sub regula tertit ordinis B. Francisci tradidit ad 
regendum, ac etiam donavit, qui fralres regentes praedictum hospitale 
el ejus membra tunc ordinarunt inter se ad requisitionem fundatoris, 
quinquaginta annis jam elapsis, quod ipsi et eorum successores in 
praediclo hospitali dicto Charitas, et membris universis ejusdem 
exislentes, volum castlitatis, paupertalis et obedientiae facerent et 
scapularia portarent..… et sic talem vivendi modum tenuerunt autori- 
rate propria, el absque Sedis Apostolicae licentia. Ts élurent aussi 
un general et un visiteur, ils garderent les mêmes observances 
que les religieux non mendians, et tinrent des chapitres gencraux 
où ils appelloient pour y presider des religieux des Ordres de 
S. Dominique et de S. François. L’on conserve dans les archives 
du couvent des Billettes un acte en parchemin du 9 septembre 
1300 contenant des reglemens ou constitutions, tant pour les reli- 
gieux que pour le gouvernement de l'hôpital de Bouchcraumont, 
et il parait par cet acte scelé du sceau du seigneur de Joinville 

14 


— 210 — 


que ce fut lui qui fit ces reglemens du consentement de ces reli- 
gieux assemblés en leur chapitre general tenu à Boucheraumont, 
et que ces mêmes religieux établirent cet hôpital pour chef de 
leur Ordre. 


« Le roi Philippe IV, dit le Bel, leur donna l'an 1299 une 
maison joignant leur eglise, comme il paroîïît par les lettres patentes 
de ce prince données à Poissi et depuis confirmées à Longchamp 
et à Vaucouleur. Ft soit que leur hôpital de la Charité de Notre 
Dame, qui a été ensuite appellé S. Louis de Boucheraumont, fût 
aussi appellé l'hôpital de Dongiez, ce prince dans ses lettres les 
nomme les Freres de l'hôpital de Dongiez de l’Ordre de la Charité 
de Notre Dame... 

« Le sujet qui porta ces religieux à avoir recours au pape pour 
ce changement [d'Ordre}, ce fut à cause que le pape Jean XXII 1 
aïant condamné les Beghards comme heretiques, qui la plupart se 
disoient du Tiers-Ordre de $S. François; plusieurs personnes 
confondoient injustenrent tous les Tierciaires Reguliers (quoiqu'or- 
thodoxes) avec ces heretiques. C'est pourquoi comme les religieux 
hospitaliers de la Charité de Notre Dame étoient aussi confondus 
avec les Beghards par des personnes mal intentionnées qui leur 
reprochoient qu'il ne leur étoit pas permis d'observer la regle du 
Tiers-Ordre de S. François, puisqu'ils ne l’avoient embrassée que 
de leur propre autorité depuis environ cinquante ans, sans en 
avoir eu permission du saint Siège. ils prierent [Clément VI] de 
pourvoir à leur état, lui protestant que quand ils avoient embrassé 
la troisième regle de S. François, ils n’avoient pas pretendu intro- 
duire une nouvelle secte, ni presumer que ce fût une nouveauté 
mais que ce n’étoit qu'afin qu'ils puissent servir Dieu d'une 


1. Le P. Hélyot doit faire erreur, car c'est Clément V qui abolit les 
Béguines au concile de Vienne. Jean XXII, au contraire, dans une bulle du 
23 février 1319, adressée à tous les évêques, déclare que cette condamnation 
n'atteint pas les tierçaires de S. Francois. (Eubel, Bullar. francisc., V, 163. 
Nous avons vu plus haut le ministre du Tiers-Ordre de Reims, Jean de 
Vesperco, faire publier cette bulle en sa faveur. 


Pme] 


— 211 — 


maniere plus convenable et stable, et s'acquitter aussi avec plus 
d'exactitude de leurs obligations, et servir les pauvres avec plus de 
diligence... Clement VI les aïant écoutés favorablement, les adressa 
à l'evêque de Châlons afin qu'il leur donnûât la regle de S. Augustin... 
Jean de Mandevilain pour lors evêque de Châlons donna le 
13 avril 1347 la regle de S. Augustin avec un habit noir consistant 
en une robe, un scapulaire et une chape, à Guillaume l'Oison supe- 
rieur ou maitre, Mathieu Menardi,Vincent de Scqueville, et Pierre 
Dansenet, religieux de l'hôpital de la Charité de Notre Dame, sur 
la riviere de Roignon, et leur donna commission pour donner la 
même regle et le même habillement aux autres religieux de l'Ordre 
quand ils en seroient requis. » 

La bulle de Clément VI fait mention de trois établissements : 
celui de la Charité de Notre Dame super fluvium de Roignon, celui 
de la rue des Jardins [à Paris] et celui de Saint-Louis de Seulis,en 
laissant entendre qu’il y en avait encore d'autres !. Pierre de Lévis 
évéque de Barveux les reçut dans un faubourg de sa ville épiscopale 
en 1328 ?. 

Il est donc bien sûr qu’en 1322, de même qu’en 1330 et 1332 il 
existait des tierçaires de S. François de la Charité de Notre-Dame. 
Quels rapports avaient avec eux les frères et les sœurs de Reims ? 
Nous l'ignorons, mais pour que le ministre rémois fit authentiquer 
pour son usage des lettres royales concernant directement Îles 
hospitaliers de la Charité, il devait avoir des raisons. 


Le bullaire franciscain ne renferme pas la lettre de Clément VI 
du 17 juillet 1346 ordonnant le transfert des Frères de la Charité à 
l'Ordre de S. Augustin. Par contre, il nous donne une autre bulle 3 
du même pape, du 29 janvier 1345, au sujet d'un prêtre du Tiers- 


1  Hélyot, Op. cit., p. 3%. , 

2. Gallia chrisliana, Paris 1759, t. XI, p. 372. « Fratres ordinis Cari- 
tatis beatae Mariae seu Tertii ordinis S. Francisci in suburbio Bajocensi 
admisit anno 1328, quibus successere anno 1633 moniales Ursulinac. » 


3. Eubel, Bullarium franciscanum, Rome 1902, t. VI, p. 173. 


— 212 — 


Ordre, du nom de Jean de Cadibilis. Ce fr. Jean expose au pape que 
lorsqu'il était archevèque de Rouen (1330-1339), il a reçu de lui 
tous les ordres, sur la présentation de son ministre. Actuellement, 
il est sans ressources, car ni l'Ordre, ni le ministre n'ont ni titre, 
ui couvent, cum minister elordo praefali nec tilulum nec conventum 
aliquem habeant. Et si les frères de l'Ordre n'ont rien de leur par- 
ticulier, ajoute-t-il, ils sont réduits à mendier pour subvenir à leurs 
besoins. Dans ces conditions, il supplie le pape de lui permettre 
de passer à l'Ordre de S. Augustin, ce que le Pontife lui accorde, 
car dit Clément VI, ne cogalur sic in cleri “opprobrium mendicare. 
— Î] faut conclure de cette bulle que dans la première moitié du 
XIV: siècle, les ministres du Tiers-Ordre séculier avaient le pouvoir 
de présenter leurs frères aux ordres sacrés, mais qu'ils ne se 
chargeaient nullement de les faire vivre. 

Nous sommes loin de tout savoir sur l'histoire du Tiers-Ordre 


en France ! 
RENÉ GiARD. 


— 213 — 


HISTUIRE LITTÉRAIRE & BIBLIOGRAPHIQUE 


Jean de Tongres 


Comme son nom l'indique, Jean de Tongres doit être natif de 
cette ville, dans la Belgique actuelle. Il naquit dans la seconde 
moilié du XIIIe siècle et entra chez les chanoines de l’ordre de 
Prémontré. En 1301 il fut élu abbé du monastère de Vicogne! au 
diocèse d'Arras. Deux ans après il donnait sa démission pour pas- 
ser dans l'ordre des Frères Mineurs. Tout porte à croire que sa 
résolution ne fut pas due à des motifs pénibles, puisqu'il continua 
d'entretenir des relations avec le monastère et les chanoines dont 
il eut la direction. Il leur avait emprunté des livres pour ses 
études et d’autres effets pour son usage. C'est ce que marque une 
lettre du prieur et du couvent de Vicogne datée du 28 mars 1312 
(n. s.) où il est dit que ces livres et ces effets retourneront au 
monastère de Vicogne, après la mort de l’ancien abbé. On voit 
par cette lettre que Jean de Tongres vivait encore au début de 
1312, mais on ignore la date de son trépas. Le Gallia ? nous 
apprend seulement, mais sans indiquer ses sources, qu'après sa 
mort les objets qu'il avait emprantés à Vicogne furent restitués 
avec une exactitude religieuse, et que son corps même, probable- 


1 Vicaogne, commune de Raismes, arrond. de Valenciennes (Nord). 


2 « Universis præsentes litteras inspecturis Prior et conventus Eccle- 


siæ Viconiensis salutem. Uuiversitati vestræ tenore præsentium volumus 
esse notum quod Johanni de Tongria ductori in theologia ordinis Fr. Mino- 
rum, quondam abbati monasterii nostri Viconiensis prædicti, deliberavi- 
mus. et tradidimus, deliberari et tradi fecimus libros seu volumina et res 
ad suum studium pertinentes, vel quod ad suum usum habeat in eisdem 
præ.lictis duntaxat rebus et libris ad nostrum monasterium Viconiense 
post ejus obitum reversuris. Actum anno Domini MCCCXI, pridie calendas 
Martii. » — Gallia chrisliana, Paris 1725, t. III, col. 464. 


— 214 — 


ment-en vertu de ses dernières volontés, v fut enterré dans le 
cloitre, devant la sortie du chapitre, ant erilum capiluli. 


Jean de Tongres était docteur en théologie, et en cette qualité 
il avait professé à Paris avec un grand succès. C'est avant d'être 
franciscain qu’il avait conquis son grade, et c’est sans doute pen- 
dant son enseignement à Paris, étant prémontré, qu'il noua des 
relations avec les fils de S. François. Il faut savoir, en effet, que 
le collège de Prémontré et celui des Cordeliers étaient voisins, 
n'avant que la rue pour les séparer. Ceci nous explique pourquoi, 
aussitôt son passage chez les Frères Mineurs, il fut envoyé comme 
maitre en second dans leur couvent-collège de Paris. C'est du 
moins ce que nous pouvons inférer d'un acte du 25 juin 1303 où 
en tête du personnel de la maison figurent « religiosi fratres 
Alanus et Johannes de Tongria, ordinis fratrum Minorum, magis- 
tri in theologia, de conventu ejusdem ordinis Parisius !. » Dans le 
corps de l'acte le socius de fr. Alain est cité, il n'est pas fait men- 
tion de celui de fr. Jean; peut-être n’en avait-il pas encore. Du 
moins, nous savons que fr. Jean adhéra à l'appel au concile 
contre Boniface VIII, en faveur du roi Philippe le Bel. 


Guillaume Ier, le Bon, comte de Hainaut, faisait grand cas de 
ses écrits. C’étaient six livres de commentaires sur les trois pre- 
miers livres des Sentences de Pierre Lombard, et un livre de 
Questions quodlibétiques et de Questions ordinaires 2. « Nous 
n’avons point trouvé de manuscrits de ces traités, dit M. Félix 
Lajard %;, nous ne saurions, par conséquent, porter un jugement 
sur l’auteur ». Il est à noter que Wadding ni Sbaraglia n'ont eu 
connaissance de cet abbé de l'ordre de Prémontré qui passa chez 
les Frères Mineurs de la province de France et professa plusieurs 


années au couvent de Paris. 
J. D. 


1 Picot, Documents relatifs aux Etats généraux et assemblées réunis 
sous Philippe-le-Bel, Paris 1901, p. 380. 


? Lepaige, Bibliotheca Præmonstratensis, Paris 1633, p. 306. 
3 Histoire lilléraire de la France, Paris 1877, t. XXVII, p. 160. 


— 215 — 


Gilles Cailleau 


me 


S'il fallait s’en tenir à la notice de Luc Wadding1, nous 
saurions que Gilles Caïilleau vivait en 1543, qu'il a écrit (en quelle 
langue ? à nous de le chercher) un catalogue des veuves de l’ancien 
et du nouveau Testament et qu’il a traduit du latin en français 
certaines épitres de S. Basile et de S. Jérôme. Nous avons 
heureusement quelques autres indications nous permettant d’en 
savoir un peu plus long sur la vie et les œuvres de ce franciscain. 

Il appartenait à la province d'Aquitaine-Nouvelle ? dont il fut 
élu ministre provincial avant 1551. Le 15 mai de cette année il pré- 
sidait au couvent de Lesparre le chapitre qui lui donna pour 
successeur le P. Bernard Viridaris. Lui-même fut élu custode du 
Bordelais. Il assista Marguerite de Navarre tombée malade au 
château d'Odos, près de Tarbes, qui « reçut l'Extrême-Onction du 
cordelier Gilles Cailleau et mourut en embrassant un crucifix 3 ». 

I dut mourir entre 1572 et 1574, et comme il avait 70 ans passés, 
sa naissance remonte au début du seizième siècle. Le cordelier 
G. Vigerius nous donnera à la suite de son dernier ouvrage des 
détails circonstanciés sur sa vie. Mais auparavant, il nous faut 
citer ses œuvres plus anciennes : 

Deux epistres, l'une de S. Hierosme à S. Ambroise, de la lecture 
de la Bible, l'autre de S. Basile, de la lecture des livres des gentils. — 
Paris, Vincent Vertenas, 1538, in-16. 


Res 


1. Scriptores Ordinis Minorum, Rome 1806, p. 4 — J. H. Sbaralea, 
Supplem.ad S:riplores O.M., Rome 1806, p. 4, renvoie à différents écrivains, 
sans rien citer de nouveau. | 

2. Othon de Pavie, L'Aquitaine Séraphique, Vanves 1905, t. III, p. 446, 
#47, 4149. — Au chapitre de Castelnaudary en 1564, Gilles Cailleau ne figure 
plus dans la liste des Supérieurs. Ibid, p. 451. 

3. Cénac-Moncaut, Histoire des peuples et des états pyrénéens, Paris, 
1873, t. IV, ch. Il. Cité par Othon de Pavie, ut supra, p. 69. 


— 216 — 


Deux epistres de S. Hierosme et de S. Basile. Lyon, Jean de 
Tournes, 1543, in-16. 

Le souverain directeur des monarques, rois, princes, communautes, 
voire et privées familles, décrit au Pseaume 127, commençant : Si le 
Seigneur n'édifie la maison, ceux qui l'édifient travaillent en vain. — 
Angoulesme, par Jean Mimeres, 1565, in-4v. Dédié à Charles IX. 

Cités par Duverdier. Brunet, Manuel du libraire, 1, col. 1464, 
qui reproduit Duverdier, ajoute que selon la Croix du Maine, Gilles 
Cailleau a fait un Recueil de loutes les veufves femmes tant du Vieil 
que du Nouveau Testament, lesquelles ont vécu sous la règle de 
S. Paul. 

Paraphrase sur les heures de nostre Dame, selon l'usaige de 
Rome : traduictes de lalin en françoys, par frère Gilles Cailleau. 
Avec aultres choses concernans la forme de vivre des chrestiens, en 
tous estatz. MDXLIII. — On les vend à Poictiers, à l’enseigne du 
Pélican. In-8°. [à la fin]. Imprimées à Poictiers, par Jehan et 
Enguilbert de Marnef freres. L'an de grace MDXLIIL — Gravure 
dans le texte. — Dédié à la « Comtesse de La Roche Foucault et de 
Sancerre, Anne de Poulignac » fondatrice du couvent des Fran- 
ciscains de Verteiulh (sic) d’où fr. Gilles Cailleau écrit son épitre 
dédicatoire. — {[Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, Réserve BB, 8°, 1493. 

Le Manuel de Brunet, I, 1464, cite une édition faite à Poitiers 
en 1547. 

Paraphrase sur cinquante troys Psalmes de David, nouvellement 
traduiclz de latin en françoys par frere Gilles Cailleau 1. Avec ung 
almanack spirituel, pour l'an eternel de salut, 1546. On les vend à 
Rouen, au portail des libraires, en la boutique de Jehan Petit, in-18. 
— [Paris, bibl. Sainte-Geneviève, B. 80, 1213, 12 Réserve. 

Les Recognitions de S. Clemens, à S. Jacques, frere de nostre 
Seigneur. Contenant l'histoire des peregrinations de S. Pierre, Se$ 
dispules contre Simon le Magicien, premier heretique : Ensemble les 


on 
1. À ce volume est joint un opuscule de 16 f. in-18. Bergerté . . 
Pasteur et du mauvais, prins du diriesme chapitre de Sainct Jehan, s: 77" 
— Appartient-il aussi à Gilles Cailleau ? 


— 217 — 


disputes de trois freres chrestiens et philosophes contre leur pere, 
pleines d'infinies doctrines, tant des moyens pour de l'atheisme 
parvenir à la cognoissance de Dieu el de l'immorlalité de l'ame, que 
de la Providence divine : et plusieurs autres poincts fort utiles en ce 
temps. Mises en françois par Frere Gilles Cailleau, de l’ordre S. 
François. À Paris, chez Jean Poupy, 1574, in-8. — [Bibl. Nat. C. 4569. 
Dédié à Foederic de Foix, captal de Buch. La dédicace est datée 
« Du couvent des freres Mineurs de la ville de Lisbourne, dès l'an 
1572 ». 

Advertissement de Frere G. Vigerius, mineur, aux lecteurs : 

« Une gloire immortelle... [appartient] à ceux qui ont maintenu 
la vraye foy catholique par le trenchant cousteau de la vive 
parolle de Dieu. Or, en ce nombre y doit estre mis à juste tiltre, 
le reverend pere frere Gilles Caïilleau mineur, jadis provincial de 
la province d'Acquitaine, lequel en son temps a presché ès pays 
de Béart, de Languedoc, Thoulouse, Bordeaux et autres lieux, 
devant les guerres civiles : et le malheur estant venu en la France 
qu'on permit les ministres de la religion pretendue, prescher par 
les villes, lors ledit reverend pere s’opposa mur et deffence pour 
l'Eglise Catholique, et à son desir symbolisa le commandement du 
reverend pere general de tout l’ordre, qui luy commanda se tenir 
à Libourne, port de mer et ville prochaine de Bordeaux. La grace 
de nostre seigneur a fait par le ministere du reverend pere, que 
la ditte ville s'est maintenue en l’obeissance de l'Eglise et du Roy, 
tellement que les portes de leur ville mettent en leur divise : Et 
Galli et christiani inconcussi, et Christo et Regi militamus. Ft non 
seulement a employé sa vive voix, mais aussi ses escrits : comme 
le livre du Souverain gouverneur, dedié à la majesté du Roy : Le 
pavois contre les assaults des tribulations et de la mort, auquel 
sont contenues doctrines tres salutaires du sainct Sacrement de 
l'Eucharistie et preparation à la mort : en son aage de plus de 
septante ans a traduit les dix livres des recognitions de S. Clemens 
à S. Jacques, frere de Nostre Seigneur, l'ayant dedié à tres illustre 
chevalier Foederic de Foix, seigneur de Candalle, qui bien tost 
apres ladicte traduction, deceda de ceste vie en l’autre Qui fut 
l'occasion que ledit reverend pere voyant sa lumiere esteinte, ne 


— 218 — 


se soucia plus mettre son livre en evidence. Lequel non long temps 
apres le deces dudict seigneur de Candalle rendit le devoir à la 
mort, et par le vouloir de Dieu partit de ce monde... ». 

Le catalogue de la Bibliothèque de M. de Lescalopier, n° 230, 
t.1, p.43 (actuellement déposée à la Bibliothèque munic. d'Amiens) 
ajoute cette note: « Ouvrage remarquable qui reproduit avec beau- 
coup de fidélité et de vivacité tout le mouvement doctrinal des 
deux premiers siècles de l'ère chrétienne. II est attribué au pape 
S. Clément, qui est supposé raconter, pour l'instruction des païens 
et l'édification des fidèles, l'histoire de sa conversion au christia- 
nisme et les commencements de son apostolat. C'est le motif qui a 
fait donner à ce livre le nom de Clémentines. Cf. sur cet ouvrage 
de remarquables articles de M. Rigault (Journal des Débats, août 
et sept. 1858) reproduits dans ses Œuvres. M. l'abbé Freppel, pro- 
fesseur à la Faculté de théologie de Paris, a consacré deux leçons 
aux Clémentines dans son cours d'éloquence sacrée. (Voir le 1er vol. 
de ce cours : Les Pères apostoliques, 1859) ». 

On remarquera que Le pavois contre les assaults des tribulations 
n'a pas été mentionné par les bibliophiles. Sa découverte dans des 
bibliothèques mériterait d'être signalée, de même que celle des 
autres ouvrages de Gilles Caïilleau dont on ne peut indiquer 
actuellement un exemplaire existant. 

J. D. 


Benoît Du Buisson 


Encore un écrivain que Wadding et Sbaraglia n'ont pas connu. 
Ce que nous en savons est extrait de l'opuscule ci-après. Étant du 
couvent de Troyes, il appartenait donc à la province de France, 
mais son titre de docteur en théologie ne nous apprend pas s'il 
élait gradué de Paris ou d'une autre université. 

Discours du jubilé, tiré du thresor spirituel de l'Eglise. Ensemble 
de ta grande joye spirituelle qu'en doivent recevoir les bons chrestiens 
fideles et catholiques. Par F. Benoist du Buisson, Docteur en theo- 
logie, de l'ordre S. Francois, et predicateur ordinaire en l'Eglise 


D Google 


— 219 — 


tres dévote de la Magdaleine de Troyes. À Troyes, par Jean 
Moreau, 1590. — In-8° de 11 f. n. ch. [Bibl. Nat. 8 La 25, 24 (57). 

Dédié à « Messieurs les marguilliers et tous autres paroissiens 
de l'Eglise tres devote de la Magdaleine, en ceste ville de Troyes. ». 
«a Escript de vostre (sic) maison de $S. François de Troyes, ce 
21 mars 1590. Vostre humble predicateur et affectionné serviteur à 


jamais, F. Benoist du Buisson ». 
d. D. 


Jacques Du Bosc 


La notice que nous consacrons à cet ecrivain est extraite de 
ses ouvrages et de quelques lignes du dictionnaire de Moréri ! : 
« Jacques du Bosc, cordelier, natif de Normandie, comme le dit 
l'abbé de Marolles dans le dénombrement de ceux qu'il a connus ou 
qui lui ont fait présent de leurs ouvrages. Ce cordelier quitta son 
couvent vers l’an 1630, étant déjà prêtre et bachelier de Sorbonne; 
il rentra dans son ordre vers l’an 1640 ». Un détail qui tendrait 
à confirmer son origine normande, c’est qu'il publia en 1639 une 
édition de son « Honneste femme », à Rouen, chez la veuve Du 
Bosc qui pourrait être de sa famille. Etant normand, il devait être 
assez naturel qu'il entrât dans une des deux provinces de 
cordeliers qui avaient des couvents dans son pays. De fait, dans 
l'Approbation des sermons du P. d’Avendagno qu'il publia en 1629, 
il est appelé le « R. P. De Bosc, cordelier de la province de 
France ». Nous sommes donc fixés sur la province franciscaine 
à laquelle il appartenait. Un exemplaire de Jésus-Christ mort pour 
lous, conservé dans une collection particulière porte sur la page 
titrale le nom de « Bernard Chancerel »; au-dessus et d'une autre 
écriture : « de la Bib. des pp. Cord. de Caen »; au feuillet pré- 
cédent : « Ex dono authoris ». Ce nouveau détail n’infirme pas son 


1. Dictionnaire historique, Paris 1759, t. 11, au mot « Bosc ». 


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origine normande. — Le nom de « De Bosc » qui figure dans le 
volume des Sermons d'Avendagno, alors que tous les autres portent 
« Du Bosc », pourrait faire croire à l'existence de deux person- 
nages, mais Wadding et Moréri attribuent à notre Jacques Du Bosc, 
aussi bien cet ouvrage que tous les autres qui sont indubitable- 
ment de lui. 

Quitta-t-il momentanément son Ordre ? Il est sûr qu'une tra- 
duction des sermons du P. Jérôme de Narni, publiée en 1636, porte 
«par M. Du Bosc, bachelier en théologie ». Ici, aucun indice, aucun 
litre, aucune approbation ne donne à penser que le traducteur est 
un religieux. 

Entre 1657 et 1662, il s'intitule « Père de province en la pro- 
vince de Saint-Banaventure ». Les anciens ministres provinciaux 
étaient de droit pères de province, et il semble bien que les com- 
missaires généraux sur telle ou telle province portaient le mème 
titre. À quelle occasion le P. Du Bosc eut-il cette appellation 
honorifique ? Nous ne le savons pas. Avant et depuis cette date, 
nous le voyons résider au grand couvent interprovincial de Paris, 
et rien ne nous indique ses rapports avec la province bourgui- 
gnonne de Saint-Bonaventure. 

Un autre titre qui revient depuis au moins 1644 sur les 
ouvrages du P. Du Bose, c'est celui de « conseiller et prédicateur 
ordinaire du Ray». Nous ne somimes pas mieux renseignés sur 
l'origine de cette seconde distinction. Nous pouvons au moins en 
conclure que notre personnage n'était pas seulement écrivain, 
mais aussi prédicateur. Nous pourrions ajouter qu'il était même 
courtisan. La dédicace de ses ouvrages au roi, la comparaison 
qu'il fait de Louis XIV avec Jules César, sa « Consolation au car- 
dinal Mazarin sur la mort de sa mère » ont quelque chose de 
choquant pour nous, mais qui élait fort naturel au XVIle siècle. 

Le général de l'Ordre, Michel-Ange de Sambuca, de passage à 
Paris, lui adresse une lettre élogieuse, le 15 février 1662 : « ...At- 
tendu que depuis plus de trente ans, vous avez donné au public 
plusieurs livres pour la défense de la vérité et de l'autorité de 
l'Eglise ; et cela avec une si grande approbation de nostre S. Pere 
Alexandre Septième, qu'il a bien voulu par plusieurs lettres qu'il 


— 292 — 


vous a écrites, et que nous avons leües avec un plaisir très 
sensible, vous traiter comme un homme de probité et de vertu, 
jusques à vous nommer bien merité de l'Église, et vous asseurer de 
sa protection apostolique. Nous, touchez par ces motifs, et ayant 
égard à un témoignage de si grand poids, et vous regardant 
comme un des principaux ornemens de nostre Religion Seraphique, 
vous comblons de toutes les marques et titres d'honneur qui 
dépendent de nostre charge, vous declarons Ecrivain Ecclesiastique 
JUBILÉ el Pere bien merite de loutl l'Ordre ; et ordonnons que vous 
soyez reconnu et honoré comme tel... nostre but en cela estant 
que vous persistiez à écrire contre les sectes et contre les restes 
des novateurs, non seulement en françois, mais en latin imesme, 
afin que vos ouvrages soient utiles à toutes sortes de nations. 
Enfin, en vertu de ces presentes lettres, nous confirmons Îles 
patentes que nous vous avons envoyées du dernier chapitre gene- 
ral de Tolede de l’année 1658. Et nous le faisons avec d'autant plus 
de plaisir qu’estant maintenant en nostre grand convent de Paris, 
nous voyons nous mesines, ce que nous ne sçavions que par la 
seule reputation et par le témoignage d’autruy, touchant vos écrits 
et vostre personne... Fait à Paris le 15 fevrier 1662. F. M. M. Ange 
de Sambuca, M. Général. — F. Christofle de Chaves, secret. gen. 
de l'Ordre ». 

Ce qui fait le mérite du P. Du Bosc, c'est la lutte qu'il entreprit 
contre le jansénisme. Il s’attira la haine de ces hérétiques, mais 
rien ne l’arrêta dans la campagne littéraire qu’il mena contre eux. 
1 nous a laissé lui-même, à la fin de plusieurs de ses ouvrages, la 
liste avec le résumé de ses polémiques. 


« LE CATALOGUE DES LIVRES QUE L'AUTEUR A DONNEZ AU PUBLIC 

SUR LA CONTROVERSE DE NOSTRE SIÈCLE » : 

« Le Philosophe indifferent, en l'année 1643, qui traite de 
l'origine des sectes. Je l'ay ainsi nommé, parce que j'oppose lin- 
difference et la liberté en raisonnant, à l'affectation des sophistes. 
Je monstre en ce livre comme les sectes des novateurs sont nées 
des sectes des philosophes, ceux qui ont déchiré les veritez 
revelées, estant comme les enfans et les disciples de ceux qui ont 


déchiré les veritez naturelles : Que la lumiere de la nature est 
perfectionnée et rehausscée, lorsqu'elle est bien reduite à la lumière 
de la grace. Avant dessein de combattre l’heresie, je fis d’abord 
cet ouvrage qui est comme un fondement, et s’il faut ainsi dire, 
une place d'armes pour mon dessein. 

*  L'Eucharistie Paisible, en Fan 1617. Cet ouvrage est comme le 
premier effet et le premier fruit du Philosophe indifferent, traitant 
mon sujet dans une liberté pacifique. J'oppose ce livre au livre de 
la Frequente Communion. J'Y fais voir qu'il ne faut point blâmer la 
communion comme frequente, mais comme indigne : Qu'en la 
primitive Eglise, les catholiques communioient tous les jours, 
mesines jusques au siccle de S. Cyprien et de S. Hiérôme, et c’est 
sur quoy est la lettre de $S. Augustin à Evodius : Qu'il faut se regler 
par l'usage de chaque siecle approuvé par l'Eglise. J'y traite aussi 
de l'usage de la Penitence secrete ou publique, et le tout avec un 
temperament de doctrine propre à pacifier tous les differens. 

L'Abregé de ce mesme livre en 1648, divisé en deux parties 
dont la premiere traite de l'usage de la Penitence ou de la prepa- 
ration à communier, selon deux regles certaines ; et la seconde 
traite de l'usage de la communion frequente ou non frequente 
selon deux autres regles qui sont aussi tres claires et tres intelli- 
gibles à tous. Je fis cet ouvrage pour achever de pacifier les 
differens qui duroient encore. 

Jesus Christ mort pour tous, en l'année 1651. Les novateurs se 
voyant battus en ruine par l'usage des sacremens, et n'ayant pu 
alterer les moyens que Dieu a donnez pour obtenir et pour aug- 
menter la grace, ils ont attaqué la doctrine mesme de la grace Je 
commence par la redemption generale pour tous, qui est comme 
le centre de la grace. J'allegue le vray sentiment de Jansenius, 
son vray sens, ses propres termes. Et je luy oppose S. Prosper, 
S. Augustin mesme. L'on y voit ce qui se passa entre Hincmar et 
Gottescalque. 

Le Triomphe de S. Augustin, en l'an 1653. Ce livre est contre 
leur manifeste à trois sens ou à trois colonnes. J'y traite des cinq 
propositions censurées, et selon le droit et selon le fait. Faisant 
voir que ces propositions sont veritablement contenues dans le 


— 993 — 


livre de Jansenius, et que c’est le vray sens de sa doctrine : Que 
les propositions de Jansenius sont toutes contraires à celles de 
S. Augustin et de S. Thomas, et toutes conformes À celles des cal- 
vinistes : et cela accompagné des lieux et des passages de ces 
auteurs. 

De la vraye retractation des sectaires et de leurs sectateurs, en 
l'an 1655. J'y monstre la necessité de se retracter, les fruits et la 
gloire d’une vraye retractation : et que les jansenistes sont obligez 
de se retracter, et par la pratique de l'Eglise et par l’exemple et les 
avis de S. Augustin ; et par ce qu'ils ont dit de la penitence 
publique, la retractation estant comme la penitence et la satis- 
faction des sectaires convertis. 

L'Eglise outragée, en l’an 1657, où je monstre quel est l’outrage 
que les jansenistes font à l'Eglise en niant le fait, je veux dire en 
niant que les cinq propositions soient veritablement contenues 
dans le livre de Jansenius, après que l'Eglise en a jugé ; l’on y voit 
par ordre les divers attentats des adversaires. 

D'ailleurs, voyant qu'ils ont écrit plusieurs livres pour tascher 
de prouver « qu’on peut nier le fait de Jansenius sans estre 
heretique », j’'ay composé et mis en lumière un ouvrage que j'in- 
titule : La descouverte d'une nouvelle heresie, etc., en l’an 1662. 

Après cela, j'ay donné l'ouvrage que j'intitule : Le Pacificateur 
apostolique, en l’an 1663, où je monstre, qu’en pensant sauver la 
doctrine de Jansenius, ils se sont obligez à la condamner, et que 
leur paix aussi bien que leur doctrine est plastrée de deux 
equivoques. 

Remarquez que la preface de ce mesme livre contient la 
réponse que je fais à un des libellés des jansenistes, intitulé : 
« Ecrit de Clément VIII », qu'ils avoient donné au public contre 
un de mes livres que j'ay intitulé : La descouverte d'une nouvelle 
heresie. 

Enfin, j'ay donné ces Deux fragmens afin de refuter les ecrits 
qu'ils ont mis c:1 lumiere depuis peu de jours, pour tascher de 
prouver « que le fait de Jansenius est separé et separable du droit: 
que le sens de Jansenius n’exige qu’une soumission de foy humaine 
et qu'’ainsi l’heresie qu’on leur attribue n’est qu’imaginaire ». 


La suite et l'enchaisnement de tous ces livres est assez visible, 
sans qu'il soit besoin que je m'en explique plus en détail. » 

Nous donnons ici le titre et l'indication des ouvrages du 
P. Jacques Du Bosc dont nous avons pu avoir connaissance, en 
regrettant de ne pouvoir fournir sur sa vie d’autres détails que 
ceux qui précèdent, et de ne pouvoir même indiquer ni le lieu ni 
la date de sa mort. 


Sermons divers sur les principales fesles de l'année, avec l'octave 
du sainct Sacrement, composez en espagnol par le R. P. Christofle 
d'Avendagno de l'ordre des Carmes, et traduict en françois par le 
R. P. De Bosc, de l'ordre des Peres Cordeliers du grand convent de 
Paris. — Paris, Ch. Rouillard. 1629, in-80. 

Approbation de « Fr. François Fergent, de F. Michel Chrestien 
docteurs en theologie de la Faculté de Paris... [pour le] R. P. De 
Bosc, cordelier de la province de France. Paris, 17 janvier 1629. » 
— Permission de « F. François Hache, licentié en theologie, supe- 
rieur du grand convent des Cordeliers de Paris, en l’absence du 
Pere Gardien... 6 juillet 1629. » — Fr. I. Becachel et le P. Maisiere 
ont fait des odes au P. De Bosc. 

— Nouvelle édition, Paris. 1636, in-8°. 

[Bibl. Nat. D. 24511. 


Predications faites dans le palais apostolique. Composées par le 
R. P. Jerosme Mautini de Narni, vicaire general de l'Ordre des Peres 
Capucins. El traduites en francois par M. Du Bosc, bachelier en 
theologie. Premier avent et premier caresme. — Paris, 1636, in-8°. 

[Bibl]. Nat. D. 43.780. 

« Colomiez, dans sa bibliothèque choisie, attribue cette traduc- 
tion à M. d'Ablancourt. Il faut s’en tenir au récit de M. l'abbé 
d’Olivet qui dans ses notes sur l’histoire de l'Académie françoise de 
M. Pellisson, dit que M. d’Ablancourt, à l’âge de 20 ans (et alors 
“atholique) se destinant à prêcher, traduisit quelques beaux 
endroits des sermons de Narni, et que cinq ou six ans après,ayant 
de nouveau embrassé le calvinisme, il donna le peu qu'il avoil 
traduit au P. Du Bosc, qui par là fut déterminé à faire le reste.) 
(Moréri, Dict. hist, Paris, 1759. t. II, au mot Bosc). 


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L'honneste femme [sans nom d'auteur]. 

— Paris, P. Billaine, 1632. In-8°, pièces liminaires, 347 p. et la 
table. Première partie. 

[Bibl. Nat. R. 34163. 

— 1633, 2e édit. — Paris, J. Jost. In-4v, pièces limin., 438 p. et la 
table. Première partie. 

[Bibl. Nat. R. 6227. 

— 1634. — Paris, A. Soubron. In-{v, pièces limin., 381 p. et la 
table. Deuxième partie. 

[Bibl. Nat. R. 6228. 

— 1635, 3e édit. — Paris, J. Jost. In-4°, pièces lim., 438 p. et la 
table. Première partie. 

(Bibl. Nat. R. 6230. 

— 1635, 3 édit. — Paris, P. Billaine. In-4e, pièces lim., 438 p. et 
la table. Première partie. 

[Bibl. Nat. 40 R. 643. 

— 1636. — Paris, A. Courbé. In-4°, pièces lim., 528 p. et la 
table. Troisième partie. 

[Bibl. Nat. R. 6229. 

— 1639-1640. — Paris, P. Aubouin, 2 tomes en 1 vol. in-8e. 
Première et deuxième parties. 

[Bibl. Nat. R. 21590-21591. 

— 1639. — Rouen, Veuve Du Bosc. In-8v, pièces lim., 344 p. et 
la table. Première partie. 

(Bibl. Nat. R. 34164. 

— 1643. — Ibidem, 3 tomes en 1 vol. in-8v. Première-3° parties. 

[Bibl. Nat. 2 ex. R. 31165-34167 et Y?. 28589-28591. 

L'honneste femme. Divisée en trois parties. Reveüe, corrigée et 
augmentée en celte quatriesme edilion. Par le R. P. du Bose, reli- 
gieux Cordelier, conseiller et prédicateur ordinaire du Roy. — 
Paris, H. Le Gras, 1658, in-12. 

{Bibl. mun. d'Amiens. [L'Escalopier, 1383. 

Elise, ou l'Idée d'une honnète femme, par M. Le Bret.— Amster- 
dam ; et Paris, Rozet, 1766. In-12, VIII-246 p. 

(Bibl. Nat. 2 ex. R. 23973 et Rz 3592. 

Cet ouvrage n'est que la 2e partie de l’Honnète femme du P.J 
Du Bosc, à peine démarquée. 

15 


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} 
Le Philosophe indifferent, par le R. P. Du Bosc, cordelier. — 
Paris, A. de Sommaville et A. Courbé, 1643, 2 vol. in-40, frontispice 
gravé. 


[Bibl. Nat. R. 6231-6232. 


Permission de « Frere Jean Breard, docteur en theologie en 
l'université de Paris, Pere de la grande province de Touraine, et 
gardien au grand convent des Cordeliers à Paris ; à nostre bien 
aimé le R. P. F. Jacques du Bosc, religieux du mesme Ordre, et 
bachelier en la mesme Faculté... À Paris, ce 17 février 1643 ». — Le 
1er volume est dédié au Cardinal Mazarin, le 2me au chancelier 
Séguier. 

Le martyre du Reverend Pere François Bel, religieux cordelier. 
Par le R. P. Du Bosc, du mesme Ordre, conseiller et predicateur 
ordinaire du Roy. — Paris, Veuve Camusat, 1644, in-12, portrait. 

[Bibl. Nat. 80 N f. 333 et Rés N f. 333. 

Permission de « Fr. Savinian Le Fort, docteur en theologie de 
la faculté de Paris, gardien du grand convent des Cordeliers de 
Paris... ; Paris, 20 octobre 1644. » — L'ouvrage est dédié à la reyne 
regente. 

Consolation à Monseigneur l'Eminentissime cardinal Mazarin sur 
la mort de Madame sa mère, par le P. du Bosc, religieux cordelier. 
— Paris, À. de Sommaville, 1644. In-40, 53 p. 

[Bibl. Nat. 4 L n27. 13895. 

L'opuscule ne porte ni approbation ni permission. 

La femme heroïque, ou les heroïnes comparées avec les heros en 
loute sorte de vertus. Et plusieurs reflexions morales à la fin de 
chaque comparaison. Par le R. P. Du Bosc, religieux cordelier, 
conseiller et predicateur ordinaire du Roy. — Paris, A. de Somma- 
ville et A. Courbé, 1645, 2 vol. in-4e, frontispices et planches gravés. 

[Bibl. Nat. R. 5989-5990. 

Permission de « Fr. Savinian Le Fort. gardien au grand 
convent de Paris... Fait à Paris, le 29 decembre 1644. » 

L'Eucharistie paisible, ou la paix des scavans et le repos des 
simples, louchant l'usage de la communion et de la penilence. Avec 
un temperament de doctrine tiré de l’Escriture, des conciles, des 
Peres, et particulierement de S. Augustin. Par le R. P. Du Bosc, reli- 


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gieux cordelier,conseiller et predicateur du Roy.— Paris, A.Courbé, 
1647. Trois parties en 1 vol. in-4° de 21 feuillets non chiffrés, 
+ 202 pages, + 194 p., + 1f. n.c., à. 44 Dis 10 LD DE, 

(Bibl. Nat. D. 7436. 

Approbation de F.1I. Igout, docteur et professeur en theologie. 
Paris, 4 février 1647. — Permission de « Fr. Savinian Le Fort... 
gardien au grand convent de Paris, defliniteur general de tout 
l'Ordre... Fait à Paris, le 3 mars 1646, sous notre sein et sous le 
grand sceau de notre Ordre. » | 

L'ouvrage est dédié au cardinal Mazarin. 

L'Eucharistie paisible... |AvecT} Epistre de S.Augustin à Januarius 
sur l'usage de la communion quotidienne, ou moins frequente, et 
autres prattiques de l'Eglise. Paris, J. Rémy, 1647. Trois parties en 
1 vol. in-4°. 

[Bibl. Nat. D. 4495. 

Abrégé du livre intitulé : « L'Eucharistie paisible... » — Paris, 
P. Piot, près la Fontaine de sainct Benoist : Et en sa boutique au 
grand convent des RR. PP. Cordeliers, 1648. In-8°, pièces limi- 
naires, 90 p. et Ja table. [Bibl. Nat. D. 32955. 

Approbation de F. F. Hospes, et F. I. Igout. — Permission de 
« Fr. Bonaventure de Lavaux, docteur en theologie de la faculté 
de Paris, gardien au grand convent des Cordeliers... Paris, 27 jan- 
vier 1648. » | 

Jesus-Christ mort pour tous. Et que cette proposition bien deme- 
lée, peut demeler tout le reste de la controverse sur le sujet de la 
grace : et selon la vraye doctrine de S. Augustin. Par le R. P. Du 
Bosc, religieux cordelier, conseiller et predicateur ordinaire du 
Roy. — Paris, A. Bertier, 1651. In-8° de 367 p. et la table. 

(Bibl. Nat. D. 12169. 

Approbation de Mallet et de F. Bernard Guyard. Paris, 3 avril 
1651. — Permission de « Fr. Louis Cayon, O. S. Fr., docteur de 
Paris, lecteur general et jubilé, pere de province en la province 
d'Aquitaine, et gardien du grand convent de Paris... Fait à Paris, 
le 13 may 1651. » 

Le triomphe deS. Augustin et la delivrance de sa doctrine. Ou 
l'on voit la condamnalion des cinq propositions des jansenistes ; avec 


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la refulation de leur manifrsle a trois sens, fabriqué pour eluder 
l'authorilé du S. Siège. Parle R. P. Du Bosc, religieux cordelier, 
conseiller et predicateur ordinaire du roy. — Paris, A. Bertier, 
1654, in-{°. 

[Bibl. mun. d'Amiens. Théologie, 7054. 

Permission de « Fr. André Houbereau, docteur en theologie de 
la faculté de Paris, lecteur general et gardien du grand convent 
de Paris... Paris, 10 mars 1654. » 

De la vraye refraclation des sectaires et de leurs sectateurs. Ou 
la soumission prelendue des jansenisles, dans les deux lettres de 
M. Arnauld est examinée ; et vu l'on voit, comme ils doivent se 
retracter sincerement, sur les principes de la discipline de l'Eglise : 

‘ sur l'exemple et sur les avis de S. Augustin ; et sur leurs propres 
maximes. Par le R. P. Du Bosc, religieux cordelier, conseiller et 
predicateur ordinaire du roy.— Paris, J. Langlois, 1655. In-4v, pièces 
limin., 240 p. et la table. 

[Bibl. Nat., 4 n. L d. 4, 205. 

Permission de « Fr. André Houbereau, de l'Ordre de S. Fr., 
docteur et professeur en theologie en l’université de Paris, et 
gardien au grand convent de Paris. ». Fait au grand convent de 
Paris (sans date). 

— 1656, 22 impression. — Paris, L. Boullanger. In-4v, -pièces 
limin., 246 p. et la table. 

[Bibl. Nat., D. 7.437. 


L'Eglise oulragée par les novateurs condumne: el opiniätres, où 
l'on voit jusqu'où l’authorilé du pape el des évesques est violée par 
ceux qui sousliennent encore aprez la censure de Jansénius, que les 
cinq proposilions censurées ne sont point dans le livre de cet autheur., 
el que sa doctrine, quoyque condamnée, est la même que celle de saint 
Augustin, par le R. P. Du Bosc, religieux cordelier, conseiller et 
predicateur ordinaire du Rov. — Paris, F. Lambert, 1657. In-4, 
pièces Jimin. et 66 p. | 

[Bibl. Nat. D. 3824. 

Approbation de « Bossuet » et « François de Hodencq », doc- 
teurs de Paris. Fait à Paris, ce 29 nov. 1656. — Permission de « Fr. 
Leger Soyer, religieux de l'Ordre des Freres Mineurs, docteur en 


so 


theologie de la Faculté de Paris, gardien du grand convent de 
Paris. Fait au grand convent de Paris ce 7 janvier 1657 ». 

Leltre à Monseigneur le cardinal duc Mazarini sur la pair gene- 
rale : avec le panegyrique du cardinal de Richelieu. Par le R. P. Du 
Bosc, religieux cordelier, pere de province en la province de Saint- 
Bonaventure, escrivain ecclesiastique jubilé, conseiller et predi- 
cateur ordinaire du roy. — Seconde edition. — Paris, F. Muguet, 
1662. Deux parties en 1 vol. in-4°. 

[Bibl. Nat., 4 L b. 37, 3320. 

« Comme le cardinal Mazarin, quelque temps avant qu'il allât 
traiter de la paix, me témoigna qu'il seroit bien aise que je lui 
apportasse le panegyrique du cardinal de Richelieu, et qu'il le 
vouloit relire : je le priay d’agréer que je le retouchasse aupa- 
ravant, et que je le fisse reimprimer tout de nouveau, afin qu'il 
fust plus correct. Il est vray que d’abord je n'eus point d'autre 
dessein que de luy faire quelque simple compliment, sur l'estime 
qu'il faisoit de mes ouvrages. Mais l’occasion de la Paix s’estant 
presentée, je pris sujet de l'en feliciter et de faire cette lettre que 
jay jointe au panegyrique ». 

« Pour mieux entendre ce panegyrique, il faut sçavoir que 
l’auteur le composa sur le sujet d’un de ses ouvrages qui s'intitule : 
Le Philosophe indiflerent, etc. C’est de quoy il entretient le cardinal 
de Richelieu, et c’est aussi pour cela qu'il le louë particulierement 
de sagesse et le depeint comme un sage et un philosophe ». 

Le privilège du roy est du 7 septembre 1659, date, sans doute, 
de la première édition. 

La decouverle d'une nouvelle heresie cachée sous la negation du 
fait de Jansenius, et colorée de deux equivoques. Ou l'on montre avec 
conviclion que nier le fail dr Janséniur, c'est nier le droil mesme et être 
here!'ique. Et que ces deux equivoques qui servent à sauver l'heresie 
de Jansenius pourroiïent servir à sauver loutes les heresies des siecles 
passez. Dedié au roy. Par le R. P. Du Bosc, cordelier, pere de 
province en la province Saint-Bonaventure, ecrivain ecclesiastique 
jubilé, conseiller et predicateur ordinaire du roy. — Paris E. Mar- 
tin, 1662, in-4°. 

(Bibl. Nat., D. 3836. 


— 93% — 


Permission de « Fr. Jacques du Creux, docteur en theologie 
de la Faculté de Paris, predicateur et conseiller du roy, pere des 
deux grandes provinces de France et de Saint-Bonaventure, et 
gardien du grand convent de Paris... Paris, 9 juin 1662 ». 

— Permission de « Fr. Pierre Buisson, docteur en theologie de 
la Faculté de Paris, lecteur aussi en theologie au grand convent 
des PP. cordeliers de Paris, et gardien de cette mesme maison. 
Paris, 1er juillet 1662 ». 

Le chapitre conventuel, qui élut un nouveau gardien, avait dù 
se tenir entre le 9 juin et le 1er juillet. 

— C'est dans ce volume que se trouvent la lettre du P. Michel- 
Ange de Sambuca, général de l'Ordre, et le catalogue des écrits du 
P. Jacques Du Bosc. 

Le Pacïficateur aposlolique, qui montre comme les jansénistes, 
en pensant sauver la doctrine de Jansénius, se sont engagez à la 
condamner, conformément aux constilulions et au formulaire, el cela 
par un frailé de paix solennel, qu'on peut leur faire exéculer sans 
aucun délay et sans s'amuser à leurs accommodemens captienx qu'ils 
proposeroient à l'infini. Avec une préface qui contient la réfutation de 
leur dernier livre, intitulé : « Écrit du pape Clément VIIL», qu’ils 
ont donné au public contre un ouvrage qui porte pour titre : « La 
Découverte d'une nouvelle hérésie... ». Dédié au Roy. Parle R. P. 
Du Bosc, cordelier, pere de province en la province Saint-Bona- 
venture, Ecrivain ecclesiastique Jubilé, conseiller et predicateur 
ordinaire du Roy.— Paris, E, Martin, 1663. In-4e pièces limin.,74 p. 
et la table. 

[Bibl. Nat., 2 ex., D. 3810 et Rés. D. 3841. 

Permission de «Fr. Pierre Buisson. et gardien de cette mesme 
maison... Fait à Paris, ce 9 septembre 1663 ». 

Deux fragmens d'un livre intilulé : « La Descouverte d'une 
nouvelle hérésie cachée sous deux équivoques », que ces deux 
jragmens sont comme les deux clefs du jansénisme et les deux écueils 
de tous les écrits des jansénistes, pour ce qui regarde l'exécution des 
conslitutions, la signature du formulaire, la séparation du fait d'avec 
le droit, la soumission de foi humaine pour le fait, et l'hérésie qu'ils 
nomment imaginaire. Au Roy. Par le R. P. Du Bosc, cordelier, Pere 


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de province en la province Saint-Bonaventure, écrivain ecclesias- 
tique jubilé {Veteran ou Privilegié}, conseiller et predicateur or- 
dinaire du Roy. — Paris, E. Martin, 1664. In-4, pièces lim. 
et 64 p. EE. 
(Bibl. Nat., D. 3837. ms | + 
Panégyrique du Roi sur le sujet de la paix de Rome, où la magna- ( el] 
nimilé de Louis XIV est comparée à celle de Jules César, par le R. 
P. Du Bosc, cordelier, pere de province en la province Saint- 
Bonaventure, Ecrivain ecclesiastique jubilé, conseiller et predica- Le: RS | 
teur ordinaire du Roy. — Paris, E. Martin, 1664. In-4°, pièces limi- | SJ 
naires et 46 p., planche. re" 
(Bibl. Nat., 40 Lb 37, 3504. | 
Luc Wadding, dans ses Scriptores Ordinis Minorum imprimés à | et OT + di 
Rome en 1650, signale sept ouvrages du P. Du Bosc et fixe à l’an °F 7 | 
1643 la publication du Panégyrique du cardinal de Richelieu. De 
plus, il lui attribue la traduction en français des sermons espagnols 


v+ —…. 
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… pa bé. “ptits: 


du franciscain Sébastien d'Avendano, qui édita, en effet, à Rome, 1 | 2 
en 1642, un Speculum spiriluale. ad concionatorum usum. Le savant En | 
Annaliste a-t-il confondu le frère mineur Sébastien d’Avendano | j ed 
avec le carme Christophe d'Avendano, ou bien le P. Du Bosc a-t-il | Me 4 % £ à 
fait une autre traduction de sermons espagnols que nous ignorons? a. RS TR > 
En tout cas, il ne nous est pas possible actuellement de résoudre a Te { 
la question. Disons en finissant que Hyacinthe Sbaraglia, dans son | 
Supplementum ad Scriptores Ordinis Minorum, Rome 1806, p. 367, : : : 
ajoute trois ouvrages à ceux mentionnés par Wadding (édit. de | | ù 
Rome, 1806), p. 124, mais l’érudit Conventuel ne paraît pas avoir A | 
eu sous les yeux tous les livres dont il parle. À 4 L 
| J. D. ee LES 
+ à 
Théodard Pouppart [ECS | RCE & 
| | HAT. SES 
Le P. Théodart Pouppart, récollet de la province de Saint- 
André, n'est connu que par l'ouvrage qu'il publia en 1665, étant | ! 
gardien du couvent de Douai. Depuis quand exerçait-il sa charge ? & " 
Certainement avant le mois de septembre 1662, ainsi que le révèle | 1 - 
| ” L - 
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— 932 — 


le contenu du livre. I est qualifié de « Praedicator Stationarius » 
dans les approbations en tète du volume, et lui-même nous parle 
dans l'avis « Au Lecteur », de «l'exercice presque continuel de ses 
prédications. » H. Sbaraglia ne le mentionne pas dans son Supple- 
mentum ad Scriplores Ordinis Minorum, Rome 1806, pas plus que 
Servais Dirks dans son Jlistoire littéraire... des Fréres Mineurs. en 
Belgique el dans les Pays-Bas, Anvers [1885]. S'il faut en juger par 
son œuvre, c'était un optimiste verbeux, voyant tout en beau, el 
caressant affreusement l'hyperbole. Un corps saint, extrait des 
Catacombes romaines, est donné au couvent de Douai. On ne sait 
pas un mot sur la vie du saint personnage, sauf qu'il a été martyr 
et a nom Prosper. Néanmoins, le P. Pouppart trouve le moyen de 
composer à son sujet un livre de plus de 600 pages. Il peut se faire 
qu'au XVIT" siècle on ait goûté ces amplifications oratoires, de nos 
jours elles seraient douloureusement fatigantes. L'intérêt du livre 
consiste dans le récit des fêtes typiques qui accompagnèrent l'en- 
trée solennelle des saintes reliques. Nous avons là une idée des 
solennités religieuses qu’aimaient nos pères, accomplies avec un 
sérieux et une naïveté qui nous charment et nous déconcertent 
tout à la fois.— Les extraits que nous en donnons seront peut-être 
une révélation pour les érudits de Douai eux-mêmes. — Le bon 
P. Pouppart est content, cela se voit. Les fêtes qu'il a organisées 
ont bien réussi. Il sent le besoin de nommer un tel et une telle, 
ceux-ci et ceux-là qui se sont particulièrement signalés par leur 
zèle et leur libéralité. S'il a attendu deux ans avant de faire parai- 
tre son livre, « ce ne fut que pour donner plus de satisfaction à 
ceux qui souhaitoient passionnément la veüe de cet ouvrage.» 
« Recevez-le donc de bonne part, ajoute-t-il, et ne l’épluchez point 
avec trop de rigueur, puisqu'il sera toujours assez content de 
vous, soit que vous le regardiez avec de bons yeux, soit que vous 
le lisiez avec des lunettes. » 


Les victoires de la milice chrestienne dans la déroute de ses soldats : 
ou les prosperiles de l'Eglise dans les adversitez de ses martyrs, où sont 
traittées les dignitez, les eloges et les merveilles des SS. Martyrs en 
general, en paralelles aur avantages de Jesus-Christ souffrant el mourant 
comme l'eremplaire et le Roy des Martyrs ; dont il est écrit en l'Apoca- 


ee 


lypse c. 5, v. 9. DiGnus Es DOMINE ACCIPERE LIBRUM, ET APERIRE 
SIGNACULA EJUS, QUONIAM OCCISUS ES. Au Sujet de l'arcueil incomparable. 
que fit au sacré Corps de S. Prosper le 3 et 4 sept. 1662 la tres celebre 
ville et université de Douay fille et mere de martyrs ; pour étre exposé 
et honnoré en l'eglise des FF. MM. Recollez. Le tout recurilly par le 
V. P. EE. Throdarid Pouppart, gardien des Recollsz de la mesme ville. 

A Douay, chez Baltazar Bellere. 1665. 

46 p. n. ch., + 610 p. in-12. 

(Bibl. Munic. d'Amiens. Théologie, 6046. 

L'ouvrage, examiné au couvent de Douai le 13 novembre 1664, 
par le P. Melithon de Fontaine, lecteur jubilé en théologie, et par 
le P. Théodore du Bosquiel, lecteur en théologie, fut approuvé au 
couvent des Récollets de Mons, le 30 novembre 1664, par le P. Ber- 
nardin Le Francq, ministre de la province de Saint-André. Il est 
dédié aux échevins {dont faisait partie] M. Mathias Tottel, svndicq 
des PP. Récollez et capitaine de Bourgeois. 

On lit dans l'Epistre dedicatoire : 

«.. Cette ville [de Douai] a en effet fomenté depuis peu la vie 
de la nature à de braves enfans de $S. François, de la province 
d'Angleterre, et les nourrissant de sa doctrine comme du lait ordi- 
naire de ses mammelles, elle les fit si bien croître en la vie de la 
grâce, qu'ils ne participèrent pas peu aux tendres affections que le 
Seraphique entre les Patriarches portoit saintement à Dieu, qu'ils 
allerent de pair avec luy par le zele indicible dont ils étoient 
enflammez pour le salut de leurs freres, et qu'ils devinrent en 
quelque chose plus fortunez que leur Pere par la mort violente 
qu'ils souffrirent effectivement en Angleterre pour la défense et à 
l'exemple de leur maitre J. C., le R. P. F. Paul de la Magdeleine à 


Londres, le 1 d'avril 1643 ; le R. P. François Bel en la mesme ville, 


le 11 de decembre du mesme an ; le R. P. F. Martin Woodcocke à 
Lancestre, l’an 1646 ; et le R. P. Christophe Colman, un peu apres. 

« Outre ceux cy et un grand nombre de missionnaires, que 
cette province envoye de temps en temps de Douay à ce royaume ; 
cette ville a eu l'honneur de tenir quelque temps en son sein le 
Venerable P. F. Calixte l'Esne, natif de Cambray, predicateur 
recollé de la province de S. André, et ce fut elle sans doute, qui 


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avec ses sciences, dont elle le partagea abondamment, luv inspira 
une si haute estime du martyre, qu'il se transporta avec la benc- 
diction de ses superieurs en Jerusalem, à dessein de laisser la vie 
aux mesmes lieux, ou le roy des martyrs daiïgna mourir pour notre 
salut. 

« Les mesmes vertus (dont il avoit si bien edifié en Italic tous 
les convens de son Ordre, ou il avoit resté quelque temps, que sa 
sortie fut regretiée de ses freres comme la perte d’un vray heritier 
des vertus, du zele,et des perfections de S. FrançÇois),luy acquirent 
bientôt dans les saints lieux loflice de president du S. Sepulchre 
de notre Sauveur, qui est une maison encore occupée aujourd'huy 
par les enfants du Pere Seraphique, et puis la charge de vicaire 
custodial du grand convent de Jerusalem, qu'il deut quitter apres 
l'avoir exercé bonne espace de temps, pour satisfaire à l'obedience 
qui l’envoya en qualité de commissaire et de chapelain du grand 
consul des François en Alexandrie, ou ayant trouvé le secret de se 
défaire de cette commission honnorable avec l’agréement de ses 
superieurs, pour s’abandonner parfaitement au service des mar- 
chands chrétiens pestiférez, il ayda par cent de ces ames fidelles à 
gaigner le ciel, et il rendit la sienne à Dieu parmy cet employ 
charitable lan 1646. 

« Ce ne fut point sans sujet, que ceux qui eùrent quelque 
cognoissance de ses rares vertus, l'honnorcrent comme un saint, et 
que son corps fut considéré comme une digne relique, puisqu'un 
personnage tres digne de foy le vit encore tout entier trois ans 
apres sa mort. Et je peux bien hardiment l'honnorer comme martyr, 
puisque le martyrologe romain au 28 de febvrier, et le franciscain 
au 6 de novembre annoncent les solennitez de quantité d'hommes 
charitables qui s'exposerent volontairement, comme il fit, et mou- 
rurent saintement en la contagion au service de leur prochain; et 
ajoûtant que l'Eglise a coùtume de les reverer comme martyrs. 

«... Les RR. PP. Recolletz Wallons [de Douai] conservent 
depuis longtemps et avec de belles lettres d'attestation, des reliques 
de quelques compagnons de S. Maurice,et de quelques compagnes 
de sainte Ursule : et depuis deux ans le corps entier deS. Prosper, 
qui a déja merité bon nombre de vœux qui se voyent aupres de sa 


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chaisse, pour les bienfaits que les fidels ont reçeu de Dieu par ses 
merites, et le jour de son entrée solennelle dans cette ville, et 
successivement de temps en temps. 

«... Les RR. PP. Recollets Anglois ont l'honneur de posseder 
le crane de l’incomparable martyre sainte Perpetuelle. » 

C'est à la page 40 que commence la relation historique qui 
nous intéresse. 

« Le corps sacré et venerable de ce saint martyr, qui avoit été 
levé par authorité legitime du cemetière de Sainte Priscille, et 
transporté d'Italie par les soings du Ven. P. Placide de Bayllon, 
qui était lors agent en la ville de Rome pour les provinces de 
Pays-Bas, reposoit honnorablement dans le convent des Peres 
Recollez, depuis quelque temps; et bien qu’il y fust introduit en 
incognu, qu’on n’eût veu aucunes de ses lumieres, ny entendu pas 
un de ses miracles, qu'on ne sceût bonnement qui il étoit, ce qu'il 
étoit, d’où il étoit, on sembloit cependant l’attendre non d'icy bas, 
mais de là haut. A bien entendre le zele et les desirs des plus 
fervents, vous eussiez pensé qu'ils importunoient le ciel d'envoyer 
un second Messie, avec des élans semblables à ceux des 
patriarches. Plus d’un mois avant le jour de son entrée triom- 
phante, les FF. Mineurs Recollez n’alloient presque plus en ville, 
qu'on ne leur demandast des nouvelles du Prosper entre les 
martyrs ; ils s’étonnoient eux mesmes que le bruit s’en étoit 
respandu comme miraculeusement, et en la campagne et en la 
ville : plusieurs venoient à la porte du convent pour apprendre ce 
qu’il en étoit : on craignoit, semble-t-il, qu'il ne vint sans qu'on le 
sçeût, et qu’on n'eût point le temps de faire une bonne confession, 
pour aller avec pureté de cœur au devant de celuy qui étoit mort 
pour la confession de nostre Foy ; on avoit peur que passant par 
les places publiques, il n’y eût eu moins d'appareil que ne requeroit 
l'honneur de ses merites. 

« Messieurs, tant les RR. chanoines des deux tres amples et 
tres venerables chapitres de S. Amé et de S. Pierre, qui sont à la 
ville de Douay et à la pieté de ses peuples ce que sont les deux 
pols à l’univers : que les maistres et docteurs de la tres florissante 
academie qui donne au monde tant de sçavans, et lui a donné 


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— 936 — 


tant de martyrs : comme aussi les juge, lieutenant et autres officiers 
de la gouvernance, dont la puissance et les arrêts representent 
aussi bien les arrêts et la puissance de Dieu que de sa Majesté 
Catholique, à qui mille prosperitez et mille bonheurs ; prirent 
resolution de rendre des hommages personnels à ce saint, à mesme 
temps qu'ils sçeurent que c’étoit un martvr. 


« Messieurs les chef, assesseurs, pensionnairs du tres noble et 
tres honorable senat, non contents d’avoir advançé avec adveu de 
tout le conseil une aumosne digne de leur affection et de leur 
pieté, afin de pourveoir à l'achevement d'une pyramide que les 
Peres Recollets travailloient avec étonnement de toute la ville en 
leur cglise, dont la description se reserve à autre sujet ; et de 
subvenir à quantité d'autres frais tout à fait inevitables, non 
contents d'avoir donné déjà les ordres de dresser des feux de joves 
sur la place publique et devant la porte des Peres Recollets, où 
devoit se terminer l’action de ce triomphe, et de fournir largement 
les poudres pour servir aux canons, cambres et autres armes à feu : 
non contents d’avoir advançé des bois pour élever des theûtres 
partout où ils en furent requis, avec une dépense et des bontez qui 
ont étonné les estrangers : ils donnerent des preuves sensibles 
qu'ils cognoissoient S. Prosper pour une image veritable de Jesus- 
Christ, acceptans de luy aller en corps à la rencontre, à la 
premicre demande qu'on leurs en fit... Je ne sçay si jamais {la ville 
de Douay] fit ou vit une procession glorieuse au point que fut celle 
dont vous allez contempler le bel ordre. 

« Les trois heures après midi du premier dimanche de 
septembre ne furent presque point sonnées, que vous eussiez ven 
sortir de l'eglise collegiale de Saint Amé, quantité de filles et de 
garçons richement vêtus, et representans tous des histoires muettes 
des martyrs, ou advenantes aux martyrs. Vous eussiez veu 
marcher d'un costé des barbares et des tyrans forcenez de rage, 
comme des tvgres ou des lions à la poursuite de la prove ; le corps 
armé de fer, l'épée au poing, les veux étincelans, le visage bar- 
bouillé de sang pour épouvanter les fidels. Vous eussiez veu de 
l'autre des tendres pucelles ou des hommes chargez de chaisnes et 
de coups, se moquer saintement le leurs bravaches. Vous eussiez 


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aperçeù en son rang une sainte Catherine équippée en princesse, 
à qui le tyran machinoit une roue épouvantable pour la supplicier : 
un pere de sainte Barbe, qui tiroit le coutelas pour faire inhumai- 
nement voler la tête des épaules de sa fille : des apostres, des 
Sebastiens, des Eustaches, des Valentins, des Vincents et des autres 
conduits à la mort par des Nerons, Domitians, Diocletians, qui les 
suivoient à cheval, les foudres en mains. 

« Les religieuses Clairisses avoient représenté industrieusement 
les premieres têtes de leur Ordre, qui possede à mon avis, autant 
de petites martyres qu'il a de membres. Sainte Claire portoit une 
representation du plus adorable de nos Sacremens, pour ce qu'elle 
fit tête à une armée de Sarrazins par la foi qu'elle eut à ce mystère, 
et jetta la crainte dans le cœur et l’aveuglement dans les yeux de 
ces infidels pour preserver ses filles de leurs outrages. Sainte 
Hortulane, sainte Agnès et les autres, au langage muet de leurs 
habits rudes et grossiers et de la croix qu'elles tenoient ès mains, 
enseignoient aux spectateurs de se glorifier, comme elles firent à 
l'exemple de S. Prosper, au choix des souffrances et à la suite du 
roy des martyrs. 

« Les devotes filles de la Vierge, dites Annonciates, pour ce 
qu'elles ne s'occupent à rien plus qu’à mediter incessamment 
l'embassade d’un archange... à la plus heureuse de toutes les 
femmes..., avoient aussi temoigné leur zele pour la gloire de S. 
Prosper, et étantes obligées de ne l'accompagner qu'en esprit, 
parce qu'elles sont volontairement renfermées entre quatre 
murailles, elles envoierent quantité de filles couvertes de leurs 
habits, dont l’une representoit leur mere, la B. Jeanne, reyne de 
France... 

«a Les quatre Ordres des RR. PP. Capucins, Recollets, Domi- 
nicains, et de la tres sainte Trinité, animez d’une devotion qui 
parut extraordinaire, étoient suivis de Messieurs les RR. Pasteurs 
de toute la ville, de Messieurs les RR. chanoines de l’un et l’autre 
chapitre, de Messicurs le Recteur magnifique et docteurs de la tres 
celebre academie ; de la Gouvernance, du Magistrat et du Conseil, 
et d’une populace si nombreuse qu’il sembloit que le reste de la 
ville deût être desert... 


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— 93% — 


« Hé Dieu ! que ce champ fortuné, où reposoit le corps saint 
souz un pavillon de triomphe, me fit bien voir que S. Prosper étoit 
cognu du peuple de Douayl! en conscience, pouviez-vous voir une 
trouppe venerable de chanoines, de pasteurs, de prêtres, de reli- 
gieux, de docteurs, de magistrats, repartis autour des saintes 
reliques, leur faire des genuflexions et des reverences jusqu’à 
terre, sans vous souvenir au moins des 24 vieillards de l’Apoca- 
lypse qui, fléchissans en presence de l’Agneau luy chantoient : 
Dignus es, Domine, accipere librum et aperire signacula ejus, quoniam 
occisus es, etc ? pouviez-vous voir presenter de l’encens à S. Prosper, 
sans croire asseurément que c'étoit un saint des proches appar- 
tenances de Jesus-Christ ? tous les cœurs ne bondissoient-ils point 
d’aises interieures, lorsqu'on entendoit Monsieur Charles du Four, 
doyen de S. Amé, implorer le secours du saint, qu’il appeloit de 
son propre nom? pour moy, quand je me trouvay au milieu d’une 
musique doucement ravissante, qu'y firent lors des personnes dont 
l'état et la vie m'oblige de les respecter au moins comme des anges, 
je me représentay devant l’esprit que les esprits angeliques ensei- 
gnoient lors aux humains [à] rendre des honneurs... à un mar- 
tyr... (40-49). 


€ I ne fallut gueres songer, ny roder beaucoup de maisons, 
lorsque l'invincible S. Prosper vint à Douay, pour luy trouver un 
logis sortable à ses merites : un des Messieurs les chanoines de 
l'eglise collegiale de Saint Pierre, inspiré de Dieu, comme je n'en 
doute point, fit dessein, pendant qu’il assistoit aux vespres, de faire 
travailler à ses frais une chasse honnorable,pour servir comme de 
sepulchre ou de logis à ces aymables reliques: et la chose s’executa 
a l'étonnement de ceux-la mesme qui ont cognoissance de cet art; 
car cette piece étante d'une proportion qu'on ne peut disputer, est 
artistement relevée d’agreables compartimens de bois d’ebenne, 
et d'écailles de tortües, distinguez partout de petits filets d'yvoire, 
qui n'enrichissent point peu cet ouvrage ; et faisans deux beaux 
ovales aux deux milieux qui portent chacun cette inscription en 
lettres dorées, Corpus SANCTI PROSPERI MARTYRIS ; elle a à ses 
quatre coings huict colomnes sur des soubaissemens, et souz des 
chapiteaux de cuivre doré, avec chacun une pomme d’ebenne, d'où 


— 939 — 


sortent des flammes, qu'on diroit être toutès d’or. Le toict peut 
bien passer pour un chef-d'œuvre de l’art, pour la belle diversité 
de ses moulures ; et il porte justement au milieu une double pomme 
qui vomissant ses flammes vers le ciel, de mesme que les Simples (?) 
sur les chapiteaux, marque la plus excellente vertu dont nostre 
Saint deût ètre tousjours embrasé pour être martyr (51-52). 


« Si je veux inferer sainement de ce principe [que ceux qui 
ensevelissent les corps des martyrs en sont bénis]|, je jugeray que 
S. Prosper deût recognoistre son hoste de ses premieres faveurs : 
et je diray que Monsieur le Reverend Pasteur de Lambres y aura 
beaucoup de part, ayant tenu à grand honneur de recevoir ce 
sacré dépost dans son eglise. qu'il avoit fait embellir de rameaux 
et revêtir de ses meilleurs ornemens, afin d’exciter tant mieux ses 
paroissiens à venir rendre leurs devoirs à un martyr : ce qu’ils 
firent avec tant de zele que deux Peres Recollets ne suflisoient 
point bien, pour prendre les chapelets et les medailles qui leur 
étoient presentez par les fidels, afin de les toucher à la chasse du 
Saint. Ce sacré corps y avoit été transporté secretement dès le 
matin, afin d’y être plus à la main. Et il en fut levé en son temps, 
et conduit par un bon nombre de Peres Recollets faisans prieres à 
Dieu et au Saint, jusqu’à un autel que les devotes filles, dittes de 
Sainte Agnès, avoient ingenieusement paré de couleur sortable aux 
martyrs, d’un riche ornement relevé en broderie, de force lumi- 
naires, et de belles courtines qui étoient aux quatre pilliers assez 
élevez. Ce fut icy le deuxieme logement où fut receu S. Prosper au 
jour de son entrée triomphante ; il y étoit entouré de quantité de 
petits garçons revêtus en anges... Je n’auray jamais fait, si je 
m'arrête à tous ses logemens, à la suitte de notre procession. Disons 
seulement que la pieté du peuple de Douay fut en cecy incompa- 
rable, pource qu'un chacun voulant dresser des pavillons, afin 
d'accueillir et d'honorer ce grand saint devant sa porte, il fallu 
par necessité en regler le nombre, pour ne déregler point le cours 
de la procession : ce qui ne fut point mesme observé de plusieurs, 
qui se voyans mal-volontiers privez de ce contentement, s'ils 
eussent deferé aux bons avis, en dressèrent comme à l'envie de 
leur plein gré (54-55). 


- __— + 


— 240 — 


« Messicurs de Douay allerent, dis-je, à l’école des anges ; et 
dans le dessein de reparer en la personne du soldat les injustices 
commises contre la gloire du capitaine, ils recognürent S. Prosper 
comme une copie du Fils de Dieu. {[Douay] lui ouvrit ses [portes] 
au bruit des trompettes et des tambours, et avec des appareils 
sortables à sa valeur et à ses merites. 

« Une trouppe gloricuse de cavaillerie, souz la conduite de 
Monsieur le Major Savary qui y étoit à la tête en qualité de com- 
mandant de la milice pour l’absence,de Monsieur Maximilien Robert 
de Brvas, seigneur du Waltencheu, du conseil de guerre du roy, 
maistre de camp d'un tercio d'infanterie wallonne, commandant 
de Douay, composée de sa compagnie, de celle de Monsieur le 
comte d'Hanap,maistre de camp, etc. de Dom Bernard de Salinghe 
capitaine, de Monsieur La Haut, capitaine, de Monsieur Wattier, 
major, ayant été découvrir avec respect les saintes reliques, lors- 
qu'on les transportoit de l'eglise de Lambres, etrendre les premiers 
accueils à nostre Saint par une descharge generale de ses pistolets, 
alla se ranger en escadrons sur une eminence un peu éloignée de 
la ville, comme pour soutenir les gens de pied qui restoient plus 
près de la porte. 

« Si ces soldats égallement pieux et genereux firent bien 
cognoitre par les fanfars de leurs trompettes et le bruit de leurs 
armes, Comme quoy ils regardoient S. Prosper ; les quatre compa- 
gnies de bourgeois, qu'on voyait entres belle ordre sur les campa- 
gnes voisines de la chaussée,ayant respectivement en tête Messieurs 
Jean de Leuwacq, Pierre le Maire, Dominique Dervilers et André 
le Maire, leurs capitaines : aussi bien que les trois sermens, des 
canonniers, des arc-balestriers, et des archers, qui faisoient tous 
des corps à part, ne donnerent pas moins à concevoir, par le son 
de leurs tambours et les tintamarres de leurs mousquets qu’ils 
dechargerent adroitement à mesure que le corps de $S. Prosper 
passa devant eux, qu'ils recevoient ce martvr comme un prince 
déjà victorieux de l'ennemy. Aussi est-il bien à noter que les ser- 
mens de cette ville n'ont coutume de marcher avec des armes à 
feu, comme ils firent en ce rencontre, qu'ou bien pour s'opposer 
à l'ennemy en cas de besoing, ou bien pour accueillir un prince 


— 241 — 


lorsqu'il fait son entrée solennelle dedans Douay, ou bien pour 
rendre leurs obeïssances à Messieurs du Magistrat en des occ:- 


sions qui ne sont point ordinaires. 


« Il seroit souhaitable, sans doute, de contempler les adresses 
avec lesquelles ces puissantes compagnies de bourgeois et sermens, 
ayant rendu de si glorieux devoirs à S. Prosper, se rangerent par 
ordre à la suitte de Messieurs du Magistrat pour entrer dans la 
ville ; et la belle caracolle que fit la cavaillerie pour y entrer aussi 
la derniere, et achever ce triomphe de dehors la ville avec la 
mesme gloire qu'elle l'avoit commencé : si nous n'étions déjà 
surpris des merveilleux appareils dont on va recevoir le corps 
saint dedans la porte. Six compagnies de Monsieur le comte de 
Gamarrache, et autant de Monsieur de Bassecourt étoient reparties 
en deux files depuis le fossé de la contre-scarpe jusqu’au pont de 
la demie-lune, celles-là à la droite file conduite par Mess. les capi- 
laines Gofliné et Taxe, Monsieur Stienbecq y tenant son ranc 
comme major de la place ; et les sieurs Douchet et du Four le 
leur, comme adjudans, l’un de Gamarrache, l'autre de Bassecourt, 
à qui il touchoit de conduire ces troupes à leurs postes. 


« La brigade nombreuse de Monsieur du Waltencheu, faisoil 
deux autres files depuis le pont de la demie-lune jusqu’au corps 
de garde des bourgeois, le reste s'étant reparty sur le parapet de 
la demie-lune souz la conduite de Monsieur le capitaine Rolan( 
avec le sieur de Vaux, adjudant. 


« Il n'est point à dire avec quelle reverence ces valeureu: 
soldats s’agenouillerent en veüe du corps de S. Prosper, ny avec 
quelle addresse ils firent l’écarmouche pour témoigner leur 


réjouissance de sa bien-venue. 


« Il faut cependant avoüer que Messieurs du Magistrat, comme 
les chefs et les autheurs de ces accueils, persuaderent bientost à 
toute la ville, qu'ils alloient au devant de Prosper, comme d'un 
victorieux qui avoit exposé sa vie pour le bien du publique, lors- 
qu'ils firent lâcher si grand nombre de canons et de cambres sur 
les rempars, que les villes voisines en entendant le bruit, deûrent 


bien apprendre par cet exemple irreprochable, avec quels applau- 
16 


; ". 
[ Te [260 
3 


dissemens et quels respects les places fidelles et catholiques doivent 
recevoir les ossements des martyrs... (176-181). 

« Ha ! heureuse ville et université de Douay ! cité des saints et 
des martyrs ! délices de Dieu et de ses anges ! paradis de l'Eglise 
terrestre et militante ! dites, dites, peuples étrangers à qui la pieté 
suggera de venir être spectateurs de ces triomphes qui s’y rendireut 
à nôtre martyr ; ne vites-vous point en ce beau jour, que vous 
estimiez le plus joyeux de votre vie, ce que vous aviez conçeù 
lors du paradis ? Quoy ! attendez-vous que l’eloquence de quelque 
predicateur facond d'écrive les allegresses de l'empyré quand il 
reçoit quelque martyr ? entrez seulement par la porte d'Arras, 
jettez les veux de rües en rües, de maisons en maisons, de portes 
en portes ; que de peintures de toute part ! que d'’autels ! que 
d'images ! que d’emblemes ! que de theatres! que de tapisseries 
tissües, argentées, dorées! toute la ville est-elle point une image 
assez parfaite du paradis ? O Dieu, qu'il ferait bon d'être éclairé 
perpetuellement de ce beau jour...! 

« Que de panegyriques ! que de conjouyssances ! que de 
chants et de poëmes d'honneur et de loüanges ! prètez hardiment 
l'oreille à ces beaux vers qui furent declamez à l'entrée mesme de 
la ville, et pendant que le corps saint reposoit souz le premier 
pavillon qui y étoit voisin de la porte. Mais écoutez sur tout les 
ravissans échos d'une musique agreable qui charme les cœurs... 

« Ce corps sacré, ces reliques venerables reçeurent, en effet, 
presque autant de couronnes composées, par de merveilleux arti- 
fices, de fleurs de soye et naturelles, qu’elles rencontrerent de 
pavillons pour y reposer.Et bientôt Prosper recevra chez Monsieur 
Houseau une medaille d’or qui fut ajustée avec de beaux rubans 
autour de la double pomme qui est au haut de la chasse ; etelley 
est encore presentement..… On regarda ici S. Prosper comme un 
athlète victorieux... à qui pour l'ordinaire on jette au col une 
chaine d'or. 

« Mais n’apercevez-vous point que les anges et les heureux lui 
viennent à la rencontre de toute part ? admirez, que par je ne scay 
quelle Providence, la reine de tous les heureux, je veux dire la 
S. Vierge marchoit à la tête. êcortée du plus grand de tous les 


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anges, vis-à-vis de la maison de Monsieur le baron d’Oisy ; c’étoit 
une belle representation de l’ambassade amoureuse de l’archange 
Gabriel vers cette princesse de la maison de David. et bien que 
les postures fussent vivantes, il sembloit que ce fussent des statües 
immobiles revêtües à l’avantage. 

«.. Bientôt après on voyoit un puits bien embelly de rameaux 
et de fleurs, où une jeune demoiselle, qui faisoit la Samaritaine, 
venoit puiser, la cruche en main : mais elle fut bien surprise à son 
bonheur de rencontrer un homme assis sur la fontaine, qui luy 
demandoit à boire... 

«..: On voyoit au voisinage un martyr de desir, baigné de 
larmes... S. François. embrassant la grande croix des RR. PP. 
Capucins avec des tendresses incomparables.… 

« Entre les deux pavillons qu’on rencontra bientôt, l'un devant 
la porte de Monsieur Houzeau, et l’autre devant celle de Madame la 
baronne de Baynghem, qui furent des plus magnifiques, on décou- 
vroit encore un martyr de desir, bien qu'avec un peu de difficulté... 
on l’apercevoit avec peine, pour ce qu'il étoit aussi bien revêtu 
qu’entouré de feuillages et reculé au bout d'un antre ; mais parce 
qu'on voyait à découvert qu’un ange lui portoit un pain et de 
l’eaüe pour sa subsistance, on entendit bien que c’étoit S. Onuphre, 
au moins ceux qui n’ignoroient point son histoire. 

«.. Sur un mesme theatre voisin, il y avoit d'un costé. Marie 
qui encourageoit.. S. François [de] demander [à N.S.] l'indulgence 
dite de N. D. des anges... ; et de l’autre le roy et la reine catholi- 
ques avec des habits et un train sortables à leurs Majestez, se 
declaroient les spectateurs de cette pompe... 

« La rüe des Vierges ne pouvant representer rien plus à propos 
que des Vierges, sembloit s’efforcer d’en representer jusqu’à onze 
mille ; au moins on en vit sur un seul theatre enrichy de tapisseries 
et de courtines tres pretieuses, une foule admirable, et aussi nom- 
breuse que revêtüe pompeusement, et qu’on recognoissoit par des 
marques evidentes : sainte Catherine par sa roûe, sainte Agnes 
par son agneau, sainte Cecile par ses orgues, et ainsi des autres. 

« Mais il faut avouer que les habitants de la rue de la Cloche 
firent bien voir qu'ils avoient des gens également d'esprit et devots ; 


—.. te » iii. 


4 — 


et comme c’est le metier de la cloche d'appeller le monde à l’eglise, 
je leur attribüe une bonne partie des merveilles qui se virent le 
lendemain...Ceux-cy s'aviserent de produire sur un theatre presque 
aussi long que la rüe la vie d’un homme amoureux du monde... 

« La premiere face de ce theatre montroit le mauvais riche 
revêtu de pourpre et de fin lin, assis à table, en pleine debauche, 
avec ses princes et ses courtisanes : et le pitoyable Lazare, les 
habits et les jambes dechirées, gisoit à la porte du logis, ou se 
levoit à grande peine pour mendier le superflu de ce festin ; mais 
hormis la courtoisie qu'il recevoit des chiens qui léchoient ses 
ulceres, il étoit obligé de sortir de la sale avec un refus également 
brusque et inhumain. Ce qui surprit quantité de spectateurs, qui 
admiroient les riches appareils de ce banquet somptueux, c'est 
que le second mets s'assit bien à propos lorsque le corps saint 
alloit passer ; et comme ïil fut temps de lever les couvertures de 
ces beaux ouvrages de pâtes, qui sembloient les uns composez de 
begaces ou de perdris, les autres de poulets d'Inde ou de faisans 
prêts à manger, on en vit sortir des oyseaux vifs, qui y étoient 
enfermez, et qui se guindans en l'air se sauverent habilement, à 
l’'etonnement de tout le monde qui n’attendoit rien de semblable... 

« La seconde face representait le mauvais riche dans un degré 
inferieur au precedent ; il n'étoit point encore mort, mais il étoit 
bien malade ; le medecin luy faisoit la visite actuellement, lors- 
qu'une grande foule de passans pouvoit ouiïr ses sentimens : on 
ouit sensiblement que ce maitre docteur agissoit en flatteur.… 
O Dieu, que d’ames perdües par la foiblesse de medecins trom- 
peurs ! nôtre moribonde ne songeoiïit point à sa fin ; car on voyoit 
que les demons disposoient déja des feux de joye avec la paille de 
son chevet ; et parmy l'esperance que luy inspiroit un charlatan 
folastre d’une prompte guerison, ils faisoient bien voir qu'ils 
étoient assurez de son ame : comme en effet. 

« Le troisième acte de cette entre-scenele faisoit voir dans les 
flammes devorantes.. representées avec tant d’addresse que leur 
veüe donnoit de la terreur aux spectateurs : là on le voyait bou- 
rellé par les demons selon ses demerites : de là il contemploit les 
bonheurs du Lazare pour accroître ses peines, car bien loing d’en 


— 24% — 


meriter une goutte d'eaüe, ses bourreaux le rafireichissoient de 
plomb fondu. Cette piece vaillait une bonne predication.… 

« Cette rüe, qu'on voyait richement bordée, se plaisoit fort à 
ces oppositions des choses contraires pour servir d’étonnement 
aux plus beaux esprits, car ayant depeint en la personne du riche 
infortunez les rigueurs avec lesquelles Dieu traite les impies, elle 
montra en la personne de $S. Bernard les douceurs dont elle use 
envers les bons ; car ce saint abbé étoit sur un theatre tenant à 
l'Epéette, recevant le lait qui couloit artificiellement d'une mam- 
melle de la Vierge sa mere et sa maitresse, tout à rebours de ce 
qui arriva au mauvais riche que les demons raffreichissoient {de 
plomb fondu dans les enfers. 

« De plus, je deflie les esprits qui sont les plus forts, si un seul 
püt n’être point d’un côté saisy de tendresse, voyant le martyre de 
S. Erasme, qu'on regardoit avec toute la vivacité possible sur un 
theatre à la porte du sieur Molet. Ce brave evesque étoit couché 
de son long parmy une troupe de bourreaux, comme une brebis 
innocente entre les mains du boucher; et l’inhumanité de ces cruels 
qui luy arrachoient peu à peu les entrailles du ventre, et les enla- 
çcoient horriblement autour d'une poulie, faisoit bresche aux cœurs 
de tous les passans, bien qu'ils ne vissent que l’image de ce 
martyr... 

« On voyoit tout aussitôt chez Mademoiselle la vefve Caudron, 
le Pere eternel qui avoit les foudres en main, et irrité de colere, 
alloit perdre le monde, pour ce qu'il étoit confit dans la debauche, 
si un François et un Dominique n’eusseut etez assez saints pour 
arrêter, avec l’aide de la Vierge, l'effet de ce juste courroux.…. 

« Il n'y avoit cette journée plus rien à voir, après avoir con- 
templé tout ce qui paroissoit en cette rüe, si ce n’est que nous 
entrions avec S. Prosper dans l’eglise collegiale de S. Amé, qu’on 
avoit orné à l'avantage pour recevoir ce sacré depôt à bras ouverts, 
puisqu'il v fut reçeü sous un pavillon majestueux qu’on luy avoit 
dressé au milieu de la nefve (259-270). 

« Si nous deùmes quitter hier soir la procession generale 
dans l’insigne eglise collegiale de S. Amé, dont Messieurs les cha- 
noines meritent encore aujourd’huy nos actions de grâces ; et si 


on à 


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— 246 — 


d'un autre côté la populace qui se recommandoit humblement aux 
bonnes grâces de S. Prosper, sembla ne quitter qu'avec regret ses 
venerables reliques jusques au lendemain ; d’un autre côté elle 
sortit tres satisfaite de la première predication qu'elle venoit 
d'entendre du R. P.F. Philippe de Mory, ex-provincial et diffiniteur 
de tout l'Ordre Seraphique : car outre que cette piece parut 
incomparable au sentiment de tous et merita d’avoir le lendemain 
matin un predicateur pour son panegyriste, elle fut merveilleuse- 
ment avenante à son sujet... ; donc, mille remerciemens à son 
autheur qui a enfin accordé à mes instances qu’il fut icy mis tout 
au long à la gloire de Dieu et de son Saint. {Suit le sermon du P. 
P. de Mory sur Les merveilles de la S[ainte] Eucharistie et du martyre, 
en la translation de S. Prosper, sermon qui « donna des preuves 
assez evidentes de la grande suffisance de son autheur » « avançant 
des paralleles inoûyes entre les martyrs et [le] Dieu-homme dans 
l’état eucharistique » 362-394]. 


« Le soleil ne se leve pas plutôt le lendemain 3 de septembre, 
qu’il n’éclaire les triomphes qui se continuent dans cette ville : il 
n'est encore que sept heures du matin que la procession generale 
sorte du lieu où elle s’étoit terminée le jour precedent, avec le 
mesme ordre et les mesmes appareils. Bien que le peuple de Douay 
soit fort cognu pour tres devot et tres judicieux, on eut peine à 
concevoir comment, en si peu de temps, il put orner les rues où 
devoit passer S. Prosper, avec tant de gloire et de magnificence.. 
À voir toutes les representations de la place à deux vieux, de la 
rüe de la massüe, basse rüe, celle du clocher de S. Pierre, et les 
autres jusqu’en l’eglise des Peres Recolez, on crût aisement que 
les habitants considererent en S. Prosper les rapports qu'il a avec 
le Sauveur, puisque tous les theâtres representoient des mysteres 
ou appartenans à Jésus-Christ ou aux martyrs... 

« Car je ne veux point parler de la salve glorieuse que firent 
les mesmes brigades qui avoient paru hier à la porte d'Arras, et 
qui s'étoient venu ranger en bataillons sur la place à deux vieux, 
pour saluer le Sauveur dans les Reliques de son amy. Je n'avance 
point que Messieurs les venerables chanoines de S. Amé qui 
portoient le corps saint, et le reste du monde qui l’accompagnoit 


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ne marchoient que sur des fleurettes et jonçeures qu'on avoit 
semé partout... Je ne dis rien des tapisseries les plus pretieuses qui 
bordent richement la place à deux vieux, et presque toute la ville; 
qui fait que toutes les sales d'honneur y semblent generalement 
dégarnies de leurs parures. 

« Mais je contemple par-dessus tout un theâtre qui entrepre- 
noit en longueur une bonne partie de la rüe de la massüe, sur 
lequel se voyaient bon nombre de couches, toutes bien montées 
de couvertes, linges, courtines, avec autant de malades, dont les 
uns expiroient, les autres attendoient en langueur l'heure de Dieu ; 
et ils recevoient cependant tous les charitables services de 
quantité de demoiselles revêtües en filles de l’Autel-Dieu...; mariez 
ce spectacle avec d’autres voisins, dont l'un representoit Job étendu 
sur son fumier, l’autre les onze mille vierges entre les mains des 
furieux, l’autre la Magdeleine dans un martyre de trente ans, au 
creux de la S{ainte] Baume ; icy mon Pere S. François recevant en 
son côté, en ses pieds et en ses mains, les marques sensibles de 
Jesus-Christ souffrant. 

« Et certes le reposoir tres honnorable que le sieur Charles 
Mas avoit fait avec tant d'adresse devant sa porte, nous donna le 
loisir de considerer une figure tres elegante des victoires de 
l'Eglise. Holofernes étoit à table avec les princes et les seigneurs 
de sa cour et de son camp, qui avoit déjà reduit la bicoque de 
Bethulie presque au terme de sa ruine : Judith, qui sur un theâtre 
voisin representoit sa ville, ou plutôt l'Eglise de Dieu, assiegée de 
toute part par les impies, ne pleuroit point, bien qu’engagée à de 
si grands perils; mais elle se refioit en Dieu, par la puissance de 

qui elle trancha la tête à ce tyran (ce qui se representa avec une 
naifveté toute merveilleuse)... 

« Auprès de ce theâtre, vous en aviez un autre... l’image de 
Jesus-Christ y paroissoit jettante effectivement le sang de la playe 
de son côté par un artifice secret, qui certe n’est point commun. 
Et quelques enfans vêtus en anges recevoient d’une main cette 
liqueur adorable dans de riches coupes, et de l’autre, s'essuyoient 
le yeux fondus en pleurs à la veüe de ce spectacle. 

« Le marché aux poissons publioit assez hautement le zele et 


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la pieté que conserva toujours aux martyrs un Ordre également 
grand et sacré, qui en possede autant que de predicateurs, puis- 
qu'il étoit bordé de belles tapisseries à deux cotez, et montroit les 
images au naturel d’un grand nombre d'illustres enfans de S. Do- 
minique. 

« Si avec le fil de cette procession pompeuse et magnifique, 
vous entrez dans la rüe voisine, je vous conjure de ne l'appeler 
pas avec le commun, la basse-rüe, puisqu'elle eut en ce rencontre 
des conceptions les plus hautes et les plus sublimes. Chez Monsieur 
Nepveux elle montroit un theâtre qui fut glorieux s’il y en eût un, 
quand on ne considereroit que les habits des acteurs qui étoient 
bien en grand nombre ; ce théâtre avoit pour tiltre la Sainte- 
Famille. Au bas étoit un brave vieillard revêtu en patriarche à 
barbe blanche, et le port modestement grave, qui representoit 
S. Joachim ; à son opposite, sa propre femme représentoit Sfainte) 
Anne. Plus haut, se voyoit d’un côté S. Joseph, de l’autre la 
glorieuse Vierge, et sur un trône plus élevé, le Sauveur avec 
l'humble François et quantité de saints et saintes repartis 
à ses côtez comme des productions de la lignée spirituelle de 
Jesus-Christ.…, succession perpetuelle.… qui ne pourra s'inter- 
rompre. Ce que vouloit signifier peut-être une certaine grenouille 
au pied du même theâtre, qui jettoit incessamment de l'eaüe tres 
claire par la gueule, à guise d’une fontaine parfaitement intarissable 
et toujours également feconde. 

« Mademoiselle la vefve Remy avoit souhaité que le glorieux 
S. Prosper reposast devant sa porte ; et à cet effet, elle y fit acco- 
moder uu pavillon digne de sa pieté, qui ne fut point privée de 
ses attentes. 

« Montons à present en la rüe nommée du clocher S. Pierre, 
pour aller voir à la porte de Monsieur Remy, licentié ès droits, et 
pour lors eschevin de la ville, le roy des martyrs sur le foin de 
Bethleem, où il est adoré par trois roys de l'Orient.…, ce qui étoit 
representé avec tant de splendeurs et de richesses, que l'Orient, 
à mon avis, n’en avoit point fourny d'avantage sur les habits de 
ses princes heureux que Doüay en faisoit voir sur ces petits enfans 
qui ne faisoient qu'une image de ce mystère. 


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« .…….bien-tôt après vous alliez voir {S. Prosper]souz un pavillon 
royal, bâti sur quatre piliers et enrichi de toute parte de belles 
courtines que Monsieur Hustin luy avoit fait dresser devant sa 
porte. | 

«a Mais le theâtre qu’on alloit rencontrer chez Mademoiselle 
Leonore, meritoit, à mon sentiment, des admirations particulieres.. 
Cette comedie müette s’appelloit le theâtre d'amour, avec bien du 
sujet : car dans une scene qui paroissoit à gauche, on voyoit les 


vanitez du monde depeintes dans le maintien folâtre de certaines 


demoiselles dissolües, qui se piaffoient dans l’estime de leurs 
beautez et la parade de leurs richesses et de leurs joyaux, se 
donnoient à des courtisans qui n’avoient point de honte et se 
rioient de certaines devotes qui n’avoient point de courtisans que 


Jesus-Christ. Dans un autre theâtre, le Pere éternel assis sur un 


trône tenoit déjà les foudres en main, et sembloit donner aux 
quatre genies qui representoient sa justice, d'aller, l'épée nue, 
assaillir le monde..., mais on voit l’admirable Sauveur, les genoux 
en terre et les larmes aux yeux, comme suppliant pour les cou- 
pables.. ; on voyoit les appareils sanglans du calvaire, une croix 
épouvantable au pied de laquelle l'Épouse, atteinte d’une flèche, 
que luy jettoit doucement un cherubin, sembloit toute morte d’af- 
fection… Le Pere éternel arrèêta bien-tôt les pas des quatre genies 
executeurs de sa justice. 

«..[On] voyoit representé à la porte du Sieur Wambecq [S. Roch 
etson chien}, ce qui étoit admirable, le chien qui tint un pain à la 
gueule pendant tout le fil de la procession, était vivant. 

«., Sur le plus somptueux de tous les theatres, qui bouchant 
toutes les aventües des autres rües, permettoit l'entrée dans la 
collegiale de S. Pierre, les habitans de ces quartiers se servirent 
ingenieusement de l’art de poësie et prirent la peine de composer 
de longue main, en tres beaux vers latins, le jugement et le supplice 
d'un martyr souz le nom de S. Prosper. Les acteurs y étoient au 
nombre 84, et ceux qui tenoient les premières parties étoient des 
jeunes hommes de bon âge et des meilleures familles de la ville. 

« Mais. on va s'occuper dedans S. Pierre, parmy les tirades 
charmantes d’une glorieuse musique [à] présenter à Dieu le sacri- 


fice qui lui agrée le plus, à l'honneur de S. Prosper. Ce devoir se 
rendit par Monsieur notre maitre Lalaing, docteur et professeur en 
la sainte theologie, et doyen de son église collegiale déja dite, tan- 
dis que le corps saint y reposoit souz un pavillon sortable à la pieté 
de Messieurs les chanoines. On va entendre la predication tres 
devote et tres efoquente du R. P. Pinteau supprieur des RR. PP. 
Dominicains sur ce riche theme de la Sap. ch. 3. Juslorum animae 
in manu Dei sunt.….. 


% « Mais il est temps de sortir enfin de cette église, avec actions 
de grâces à Messieurs les RR. chanoines qui ont fait un si digne 
accueil à notre Saint, et au R. P. prédicateur qui a si dignement 
publié ses loüanges ; et de voir, que plus nous approchons des 
Peres Recollez, plus nous voyons de merveilles et de triomphes. 
Je ne diray point que toute la ville fit volontairement de ce lundy 
une fêle solennelle, et que les particuliers postposans le gain passa- 
ger qui pouvoit leur revenir par l'ouverture de leurs boutiques, ne 
rendirent peine avec les autres, qu’à gaigner les graces [du] Saint. 
Non point, qu’arrivant à la rüe qui meine à S. Jacque, on la trouva 
richement fermée de tapis dorez.. Non point, que rencontrant 
tout à l’entrée de la rüe de Belain un pavillon, qui pour sa largeur 
et la belle justesse de ses courtines, ressembloit à quelque arcade 
de triomphe, on fut bien surpris, d'y revoir vis à vis en tres bel 
ordre et sur un theatre fort élevé la mesme histoire de S. Prosper, 
qu'on avoit admiré quelques heures auparavant au grand portail 
de Saint Pierre. 

« Je ne m'arrêteray point mesme, à considerer chez Monsieur 
Fonteine une action müette, representante sur un beau theatre 
l'aymable Marie qui portoit l'adorable Jesus comme mere, Sainte 
Anne qui le caressoit comme mere grande, Sainte Agnes qui 
l'accompagnoit comme epouse, et S. Jean l’'Evangeliste comme 
favory ; une armée de saints et de saintes, dont les habits somp- 
tueux étoient les marques de leur gloire ; et quantité de Freres 
Mineurs qui se consumoient de jeùnes et de pénitences dans des 
antres et des cavernes, aux deux coins de la rüe des ferroniers. Cet 
autel saintement superbe et élevé de quantité de degrez pour y 
monter d'un côté et en descendre de l'autre ; sur lequel étoit une 


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image de la Vierge richement parée, qui tenant son fils unique 
entre les bras, sembloit rire en recevant à ses pieds les reliques {de 
S. Prosper]... ; cecy se voyoit devant la porte de Monsieur Marc 
Lalo : Sainte Hortulane, Sainte Claire, sa fille... Il [y avoit] une 
autre histoire de Notre Dame des Anges représentée sur le theatre 
de la porte de Monsieur Pierre Lernould. 

« Je ne m'arrêterai pas, dis-je, à toutes ces representations, 
non plus qu’au theatre incomparable des trois Maries somptueuse- 
ment revêtues à l’antique, qui visitantes le sepulchre du Sauveur 
exprimoient des mieux à leur exterieur les peines qu'elles reser- 
voient dans leur cœur... devant la porte de Monsieur le Maire. 

«... Quelques personnes d'esprit avoient mis la main au {large 
chapiteau d'un grand puits à l'entrée de la place publique] qui 
paroissoit chargé de verdure et exprimoit la montaigne d’Alverne 
où S. François reçut les marques de son Maître crucifié... ce saint 
y étoit en une posture surprenante... c'étoit un homme véritable, 
mais ceux qui ne l’avoient point veu monter ne l'eussent jamais 
pris pour tel... ; un homme qui ressembloit à une statue car il ne 
fermoit l'œil, et ne respiroit, semble-t-il, non plus qu’une statue, il 
parut ainsi immobile une heure entière que la procession passa, et 
encore les bras en croix... Il representoit aussi les stigmates, car 
en la plus haute fenêtre d’une maison voisine, il y avoit un christ, 
et des blessures de son côté, de ses mains et de ses pieds, sortoient 
autant de cordons rouges qui venoient se rendre au côté, aux mains 
et aux pieds de François. 

« Bien qu'on ne seroit jamais las de considerer les merveilles 
[de] ce puits... changé au bas en la fontaine de Sichar où le Sauveur 
discouroit avec la Samaritaine ; le bruit cependant des tambours 
et des trompettes, le son des orgues et la melodie des musiques 
qui frappent les oreilles, convient doucement le monde d'avancer 
sur le grand marché, entre deux agréables rangées de belles 
tapisseries... Comme les habitants de cette place sont incompara- 
bles par l'affection qu'ils portent à l'Ordre Seraphique, il faut 
avoüer qu'ils emporterent la palme, car ils y avoient fait presque 
autant de theatres qu'il y a de maisons. 

« Le premier à la droite, vis à vis de la Bretecque, unissoit 


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ensemble la Palestine et les Indes ou le Japon: parce que d'un 
côté il montroit le martyre de S. Etienne, avec tant de vivacité, 
que vous aviez le cœur transi à voir de grands hommes, à demy- 
nuds, qui luy jettoient indifferemment contre la tête, l’estomach et 
les autres parties du corps de gros boulets de papiers, qu’on pre- 
noit pour des pierres veritables à voir la couleur que le peintre 
leurs avoit donné... [On voyoit] un saint Frere Mineur, de l’autre 
côté du mesme theatre, meditant profondement dans une caverne 
indienne ou japponnoise, où il fut saisy par des barbares affreux 
qui luy scierent la tête à la veüe de tout le monde, et luy ouvrirent 
la poitrine avec un grand coùteau, luy arracherent le cœur qu’un 
de ces bourreaux montra entre ses mains, et jetta parmy la foule 
des assistans qui fremissoient d'horreur. 

« Le second n'étoit separé du premier que pour faire place à 
la soldatesque, qui y étoit en ordre, tambours battans, pour honno- 
rer S. Prosper et congedier la procession par une salve qu'ils 
firent avec des addresses extraordinaires ; aussi étoient ils puissam- 
ment incitez à ce faire par la seule veüe de ces bois élevez, où on 
avoit allumé des feux publiques le jour precedent pour marque de 
la réjouissance, dont Messieurs du Magistrat donnerent ce témoi- 
gnage à l'entrée de ce saint dedans leur ville. 

« Le troisième qu’on voyoit devant la porte de l’Ange, et faisoit 
voir un ange qui [annonçoit à la Vierge l’Incarnation du Verbe]... 
n'étoit presque qu'un avec celuy qui étoit devant la porte du 
Barillier, et, montroit au naturel la constance du B. S. Guilain, 
religieux de l'Ordre de la Trinité, qu'on voyoit lié à un arbre avec 
quantité de petits barbares montez de flesches et de carquois, qui 
en faisoient l’objet [de leur] cruauté. 

« Le quatrième, qui consistoit en un fumier élevé devant la tête 
d'or, représentoit Job chargé de playes.. et des injures que luy 
donnoit sa compagne infidelle. 

a I n'y avoit qu'un seul theatre à gauche, mais il en valloit 
bien six, puisque l’on y voyoit par un amas de merveilles, tantôt 
S. Antoine attaqué dans sa solitude par une fourmilliere de petits 
petulans revêtus en demons..., tantôt les Elizabeth d'Hongrie et de 
Portugal, Judith et Holofernes avec leurs trains et leurs équipages, 


la Vierge sacrée honnorée des anges ; enfin, les saintes Claire avec 
ses filles, Jenne mere des Annonciades avec un cœur à la main, 
Barbe, Catherine, Agnes, Magdeleine, Cecile qui étoit ravie aupres 
de ses orgues, tandis qu’un petit garçon vêtu en ange les touchoit 
avec toute la douceur qu’on pouvoit attendre d’un ange descendu 
du ciel. 

« Ce n’est qu’à regret que nous quittons ces spectacles, d'autant 
plus qu'on n’attendoit plus de rien voir jusque dans l’eglise des 
Peres Recollez qui est tres voisine. Mais on se vit heureusement 
deçeu, lorsqu'ayant rencontré une belle tapisserie tendüe depuis 
la grande croix qui est devant le couvent, jusqu’à la porte d'entrée, 
pour empescher les allées et venües de la rüe de Notre Dame, on 
vit un large theatre fort élevé par quantité de degrez tous couverts 
de riches étoffes, que les RR. PP. Jésuites, voulant signaler leur 
piété dans le triomphe de notre Saint, avoient fait dresser en la 
cour mesme. Au plus eminent de tous ces degrez, on voyoit le 
couronnement de S. Prosper, qui étoit sur un thrône majestueux, 
accompagné du Sauveur, des anges et des heureux. N’entendez- 
vous point deux jeunes acteurs, tres dignes à la verité de paroître 
dans les meilleures occasions, declamer par cœur des vers tres 
elegans, tandis que le corps saint reposoit sur un buffet qu’on avoit 
disposé hâtivement à ce dessein ?.. Cette action, qui dura assez 
longtemps, dura trop peu au sentiment des plus dévots. 

« Mais puisqu'il faut entrer dedans l'église pour en sortir bien- 
tôt, laissons en la description à un autre sujet ; et remercions 
cependant tout ce grand monde, dont la pieté ne parut jamais plus 
animée de zèle qu’en cette rencontre (394-417). 

«. Le corps venerable de S. Prosper entrant dans l'église des 
Freres Mineurs avec la procession generale, on n’y voit que triom- 
phes, et on n’y entend qu'actions de grâces... (568). 

«.. Tandis que se chante le Te Deum et les oraisons, on entend 
ces tintammares de cambres qui bordoient une bonne partie de 
l'eglise ; Messieurs du magistrat voulans achever votre triomphe 
[ô Prosper !] comme ils l’avoient commencé... Vous reposerez dans 
cette église parmy les visites, les applaudissemens et les services 
d'un peuple qui en matière de pieté semble l'emporter par dessus 


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ceux du voisinage ; et que vous voilà déjà sur une pièce d'ouvrage, 
dont l’artifice a etonné les plus ingenieux, a attiré du monde plus 
de douze lieüces à la ronde, pour le contempler, et n’a peù être 
assez contemplé de ceux qui ont eù le bien de le voir. 

« L'autel, où étoit le corps sacré de notre martyr, étoit tout au 
milieu de la principale nefve, très adroitement paré, élevé sur un 
beau theatre, qui avoit à ses quatre coings quatre piedestals, qui 
soutenoient autant de grosses colonnes enrichies de diverses pein- 
tures ; etsur les colonnes quatre anges à hauteur d'hommes, revèêtus 
des habits plus somptueux que les premières demoiselles de la 
ville avoient pu fournir; et tenans d'une main une branche de 
laurier qu'ils sembloient presenter à S. Prosper, et de l’autre un 
riche écusson où étoit décrit quelque verset du Te Deum ; comme 
pour dire qu'il étoit bien de saison alors d’entonner ce cantique. 


«a Ce premier autel étoit couvert d’un second aussi en quarrure, 
mais un peu moindre, comme déjà proportionné selon les règles de 
l'art pour terminer tout cet ouvrage en pyramide. Ce second autel, 
ou, si vous voulez, cet autre étage de ce haut et ingenieux edifice, 
qui touchoit de ses deux extremitez le bas et le haut de la nefve, 
surprenoit bien ses spectateurs, qui le voyant assez massive en 
apparence, et chargé de tout ce qui paroissoit au dessus, ne sçavoient 
s'imaginer de quoyilétoit soutenu ; on voyoit au bas quatre postures 
representantes des satyres les massües és mains, qui sembloient 
bien se peiner pour supporter tout le fardeau, mais on ne voyoit 
point sur quoy clles reposoient elles mesmes ; et cependant l’image 
du Sauveur, l’exemplaire des martyrs, étoit au naturel entre les 
quatre colonnes de ce quarré, portant sa croix, la face et la barbe 
barbouillées de sang, entouré de juifs, comnie exhortant ses soldats 
de tenir bon à son exemple, quand ils se voyent au milieu des 
tvrans et des supplices. Et aux quatre coings des colonnes on voyoit 
au dehors quatre Nymphes accompagnées de leurs petits Genies, 
qui representoient par la proprieté de leurs riches habits les quatre 
parties du monde. On ne pouvoit rien produire de plus avenant à 
la solennité, c'étoit signifier assez clairement, que toutes les parties 
de la terre habitable avoient reçeu l'Evangile et la Foy par les 
travaux et le trépas de nos martyrs ; et que la milice chrétienne Y 


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avoit assuré ses victoires par la déroute de ses soldats : voilà pour- 
quoi ces Nyÿmphes portoient des écriteaux avec divers versets du 
Te Deum, comme celui-cy : Te per orbem terrarum sancta confitetur 
Ecclesia. 


« Des colonnes susdites sortoient des cornes d’abondance, qui 
servoient de soubassemens à quatre grands anges : entre les colon- 
nes de ce troisième quarré se voyoit le Pere Seraphique au pied 
d'une croix, comme un martyr de desir, qui parmy ses élans sembloit 
applaudir à S. Prosper comme à un martyr de sang, puisque les 
anges qui l’entouroient, portoient des ecriteaux comme cy-dessus. 
De mesme que quatre autres postures d’anges, qui sortoient des 
quatre cornes d’abondance avec des fruits argentez, et étoient en 
dehors les colonnes du quatrième appartement de ce palais myste- 
rieux, où se voyoit tout au milieu un ange avec cet écrit: Inte 
Domine speravi, non confundar in aeternum. Au dessus de toutes ces 
pièces ravissantes, il n’y avoit plus qu'un appartement, qui sembloit 
être le paradis des anges, dont on voyoit bon nombre d'excellentes 
images, toutes avec des maintiens d’allegresses, qui ne peuvent se 
décrire ; et ce qui achevoit le haut de cette pyramide, étoit encore 
un ange, qui paroissoit en air portant sur la tête une corbeille 
pleine de fleurs et de fruits, et tenant en main une trompette, 
comme pour semoncer le monde de venir grossir le triomphe de 
Prosper, et être spectateur de cet ouvrage, qu’on ne quitta qu'avec 
les regrets de tout le peuple, bien qu'il ait parû huict jours entiers. 

« Il est certes veritable ce que nous dit tantôt le grand Prosper, 
que jamais il ne sera confus mesme parmy les hommes, puisqu’ayant 
reçeu les honneurs déjà décrits on les luy continüe par la conti- 
nuation des solennitez l’espace de huict jours, et que les predica- 
teurs s’employent chaque jour à dire ses merites et ses grandeurs 
avec toute l’éloquence, le zèle et la bonne grace qu'on pouvoit 
souhaiter en ce rencontre. Le V. P. Rudolphe Tottelle Recollez, 
definiteur de sa province, le met entre les plus habiles coursiers 
qui ont procuré de la gloire à Dieu par leurs voyages et leurs 
travaux. Le R. Pere Boussut, presentement recteur de la Société de 
Jesus à Valenciennes, le fait voir comme toujours Prosper en ses 
actions, et ses actions accompagnées ou suivies de prosperité. Le 


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V. P. Laurent de Hennin Recollez, le represente d’un côté tout 
defait de souffrances avec Jésus-Christ, de l’autre tout rayonnant de 
gloire comme Jésus-Christ, sur ce beau theme, Si compalimur, ut et 
conglorificemur, aux Rom. ch. 8. Le R. P. Daniel d'Anvers, pour lors 
gardien des RR. PP. Capucins à Doüay, le fit comme une victime 
tres consacrée à Dieu et toute penetrée des flesches aymables de 
crainte, d'amour et de douleurs, sur ces paroles, Sagittae tuae 
infivae sunt mihi, au ps. 37. Le R. P. Jean Dominique Macheu 
Minime (à present lecteur de philosophie) prouva ingenieusement 
qu'il fut en sa vie et en sa mort une arche sacrée de testament, de 
sanctification et de témoignage, sur ces paroles : Venerunt ergo viri 
Cariathiarim, et reduxerunt arcam Domini, 1 Reg. 7 v. j. [585]. 

« Et le dernier qui eut à charge de conclure toute la solennité, 
ayant oùy luy mesme les depositions de personnes dignes de 
croyance, qu'apres avoir instamment invoqué l’ayde de S. Prosper 
au jour de son entrée dedans Doüay, elles se trouverent presque en 
un instant affranchies de maux autrement incurables.. il espera 
que la Providence de Dieu rendroit ce corps saint glorieux par 
l’interinement des requêtes qui luy seroient faites... Et à ce sujet il 
fit cette predication qu'il donne au publique par la mesme obe- 
dience et avec la mesme franchise que ce traité ». 

[Suit le sermon : Le triomphe de S. Prosper sur les ennemis de 
Jésus-Christ, 586-610]. À l'avant dernière page, il s’écrie: « Et quoy 
dire de cette eglise, lieu, pour ainsi parler de son sepulchre ? vous 
y avez gaigné indulgence pleniere et remission de tous crimes, il y 
a huict jours, par la bienveillance de sa Sainteté (que Dieu conserve) 
Alexandre VII. Par celle de Messieurs les Grands Vicaires d’Arras 
jusqu'à ce jour mesme, pardon de 40 jours. Quoy de cette pyramide 
qui vous montre un martyr de désir, un roy des martyrs, le frere 
du prince des martyrs, le plus Prosper entre les martyrs! Je 
conjure cet aymable patron de votre ville, de vous continuer icy 
bas ses faveurs, et vous obtenir la gloire dedans le ciel, où nous 
conduise, etc. ». FIX (580-610). 


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Glanes Franciscaines 


Colligite fragmenta ne pe- 


reant. 
Joan. vi, 12. 


CORDELIERS D’ABBEVILLE 


«a 1782, dans le courant d’aoust, nous avons travaillé à la 
dorure de l’église des R. P. Cordelliers [d’Abbeville], crédence, 
corbeille, écusson du lutrin et de la grille, pour la somme de 
114 livres, plus peint le réfectoire (à 25 s. par jour, employé 
38 jours), 48 livres, refait trois testes au tableau du chœur, 6 livres. 
— Juin 1783, fait trois tableaux pour le réfectoire des R. P. Cor- 
delliers dont un représentant le souper d'Emaüs, le 2e l’apparition 
de Jésus à la Madeleine, le 3 la samaritaine, ce pour la somme de 
cent soixante huit livres 1 ». 

La légende veut que le principal auteur et le chef de l'entre- 
prise de « l’œuvre prodigieuse et admirable des stalles de la cathé- 
drale d'Amiens » soit un Jehan Turpin (51), l’histoire ne le « men- 
tionne que depuis 1516, entre les ouvriers travaillant sous les 
maîtres ». — « Le 28 juin 1510, on fit venir d’Abbeville deux cor- 
deliers frères convers, habiles’menuisiers pour travailler aux chaires 
et conduire l'ouvrage, et au mois d'octobre de la même année, on 
paya 20 sols pour avoir deffrayé deux cordeliers du couvent d'Abbe- 
ville lesquels Mes{[sieurs du Chapitre] envoièrent quère et faire à venir 
Amiens, à veoir l'ouvrage des chaielles. Il est vraisemblable que les 
deux textes ne désignent pas les mêmes personnages, et que les 


1. Marcel Godet, Un imagier de village, Jean-François Flicourt de 
Cauchy, Abbeville, 1911, p. 12. (D'après les comptes de J.-F. F1.). 


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seconds, qui ne sont qualifiés ni frères convers ni menuisiers, 
étaient des religieux de chœur appelés seulement pour juger le 
travail (16) ». — « Nous ne savons [rien de plus] sur les deux frères 
convers cordeliers d'Abeville. Nous ignorons même leurs noms. 
Retenons toutefois le fait qui nous montre la taille du bois en 
honneur chez les frères mineurs de cette ville 1 ». 


S. MAUR ET S. BONAVENTURE 


Dans la magnifique chapelle du château d’Avesnes, paroisse de 
Vron, près de Rue (Somme), on peut voir sur une colonne, au 
milieu de la nef, une statuette en bois de 30 centimètres environ, 
au plus tôt du XVIIe siècle, passant pour représenter S. Maur. Il ne 
faut pas être grand connaisseur pour s'apercevoir qu'on est en 
présence, non pas du disciple de S. Benoït, mais bien de S. Bona- 
venture. L'évêque d’Albano, pieds nus, en habit de frère mineur, 
ceint d’une corde à nœuds presque dans l'axe supportant à gauche 
des patenôtres, tient de la main droite un livre ouvert et de la 
main gauche une crosse, tandis que son chapeau cardinalice posé 
sur les épaules est retenu sur la poitrine par les glands. Il est vrai 
que l'artiste l’a peint en blanc crême, au lieu de lui donner la tra- 
ditionnelle couleur rouge. Chaque année, le 24 juin, un pèlerinage 
très fréquenté a lieu dans la chapelle en l'honneur de S. Maur. Les 
pèlerins dévots frottent consciencieusement leurs emplettes de 
pain d'épice sur les épaules du prétendu S. Maur. — $S. Bonaven- 
ture a bon dos. — Comme la dévotion au Séraphique Docteur est 
peu répandue dans le public, il a paru bon de noter cette par- 
ticularité picarde ?. 


1. Georges Durand. Ernoul Boulin, Alexandre Huet, et les autres 
huchers des stalles de la cathédrale d'Amiens. Amiens, 1908, in-8°. 


2. Communication faite à la Société des Antiquaires de Picardie, le 
13 juin 1911. Cf. Bulletin de la Soc. des Ant. de Pic., Amiens 1911, p. 72. 


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— 959 — 


VINCENT COMBLAT, ©. F. M. 


Ce personnage énigmatique est l’auteur de la Lettre 1 intéres- 
sante du P. Vincent Comblat, prêtre de l'Ordre des Frères Mineurs, à 
un évêque sur le monastère de Port Royal, lettre soi-disant écrite en 
1678, mais publiée après 1750. 


JEAN BERTHIER, ÉVÊQUE RÉCOLLET 


« Le récollet messire Jean Berthier ?, évêque d’Aulonne, auxiliaire 
de Vialart de Châlons. donne son approbation le 24 novembre 
1669 aux Pensées de Pascal et le 14 mai 1671 aux /nstructions chres- 
tiennes de Du Verger de Hauranne ». — De quelle province récol- 
lette est-il ? 


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 RÉCOLLETS 3 


a Deux prédicateurs de l’ordre de S. François, l’un docteur, 
l’autre bâchelier en théologie, prêchèrent à Dol [en Bretagne], peu 
de temps après la profession de notre pieux aveugle [Jean de Saint- 
Samson, vers 1608]. Ils allèrent le visiter plusieurs fois et furent si 
frappés de la sainteté qui brillait dans ses discours et dans sa 
conduite, qu'ils formèrent le dessein d’embrasser la réforme des 
Récollets. A quelque temps de là, ils se trouvaient un jour réunis 
à Paris avec trois ou quatre de leurs frères, et tous versaient 
d’amères larmes sur la décadence de la perfection religieuse dans 
leur ordre. À ce moment survint un supérieur de l'ordre des 
Carmes, qui, mêlant ses larmes aux leurs, se plaignit, lui aussi, du 


1. S I. n. d., in-12 de VI11-168 p., réédité par le P. Griselle dans la 
Revue d'histoire de l'Église de France, Paris 1940, p. 56-81, 174-187, 300-312. 


2. Études franciscaines, XXIV, 1910, p. 678. 


3. Sernin-Marie de Saint-André, Vie du Vénérable Frère Jean de Saint 
Samson, Paris 1881, in-8°, p, 217. 


— 960 — 


relâchement qu'il voyait régner autour de lui. « Ah! lui répondirent 
les deux religieux, entre nous et vous la différence est grande, car 
la règle des Carmes n'oblige sous peine de péché mortel qu’en ce 
qui regarde les vœux, et de plus, nous avons vu dans votre cou- 
vent de Dol, votre bon aveugle, qui vit avec une telle perfection, 
qu'il est capable d'introduire la réforme dans votre province ». Et 
le docteur ajouta en soupirant ces paroles de S. Augustin : « Les 
ignorants se lèvent et emportent le ciel d'assaut, et nous, avec 
notre science sans cœur, nous demeurons enfoncés dans la chair et 
le sang!». Le lendemain même du jour où avait eu lieu cet entre- 
tien, le docteur et le bâchelier entrèrent dans la Congrégation des 
Récollets, où ils moururent après une vie sainte et pénitente ». 


L2 
+ 


CORDELIERS ET TIERCELINS DE TOULOUSE 


Les extraits qui suivent proviennent du Procès de la canonisa- 
tion de S. Vincent Ferrier publié par le P. Fages, O. P. Paris, 
Picard, 1904, in-8. — L'histoire peu connue du couvent universi- 
taire de Toulouse, et celle de la province des Tiercelins y pourront 
gagner plusieurs renseignements. 


€ Et ulterius recordatur [Jacobus Ysalgueri] quod tempore quo 
dictus Fr. Vincentius predicabat in conventu fratrum Minorum 
Tolose, unus alter monarcha (monachus ?), in theologia Magister, 
nuncupatus Magister Joannes Garcia, et ut talis reputabatur in 
Universtate studii Tholosani; a quo testis dici audivit quod pluries 
in habitu dissimulato accesserat auditum predicationem Magistri 
Vincentii causa reprehendendi eum in suis ceremoniis et predica- 
tionibus, in quibus non potuerat reperire causam reprehendendi, 
quum ipse erat fons sapientie et scientie... ». (293). 

« Sequitur depositio reverendi Magistri Vincentii Joannis Mar- 
celli, Ordinis Minorum, et Guardiani venerabilis conventus fratrum 
minorum Tholose, Regentisque scholarum Sancti Saturnini hono- 
rabilis monasterii dicte civitatis, Sacre Theologie professoris in 
causa Canonizationis Mag. Vincentii de Ferrariis O.P. bone memo- 
rie, anno MCCCCLHIL et die secunda mensis junii. — Et primo 


= Mt 


idem Rev. Mag. Joannes Marcelli, O. M., etatis ut dixit quinqua- 
ginta et octo annorum et ultra... dixit deponendo quod ipse testis 
anno MCCCCLXV: fuit factus lector pro conventu Villefranche, 
dioceseos Rotensis, in capitulo provinciali Tholose celebrato anno 
quo supra, secundum Ordinem provincie Aquitanie ordinis Mino- 
rum, et hoc in studio generali naturalis philosophie, quem lecto- 
ratum tenuit duobus annis secundum Ordinationem dicte pro- 
vincie. Item dixit quod in. secundo anno prefati lectoratus, vide- 
licet anno MCCCCEXVIe et die XXII mensis junii, ipse vidit et 
presens erat quando Mag. Vincentius sedens super asinum intravit 
dictum locum Villefranche... et tunc iverunt ei obviam domini 
sacerdotes Ecclesie processionaliter, et etiam Fratres Minores 
existentes pro tunc in conventu fr. Min. loci Villefranche... Ego fr. 
Joannes Marcelli, quando predicta vidi, eram etatis XXV annorum 
et ultra. (329-335). 


[Galhardus Dahusti, legum doctor] dixit ulterius quod die quo- 
dam dictus rever. Mag. predicabat in platea Sancti Stephani [Tho- 
lose}, et in ejus sermone pro themate sumpserat verbum : « Vade 
ad fratres meos et dic eis ». Idem rev. Pater demonstravit futuram 
tribulationem conturbationemque venturam in Ecclesia sancta Dei 
pariterque fide christiana, ex quo dicebat antechristum venturum 
Obque Frater Minor quidam verbo insurrexit tenens librum in 
manu, qui erat vir bone et honeste conversationis, pre aliisque 
regulam observans Beati Francisci, vocatus Frater Franciscus 
Laborie, qui populo cuncto audiente, prorupit in hec verba : « O 
pater, scriptum est quod ante adventum antechristi destrui debet 
civitas de Babylonia » ; cui rev. Mag. dixit, ne propter eorum 
verba populus afficeretur tedio, ut veniret ad cameram et sibi de- 
clararet dubium ; cui dictus Frater Franciscus quasi clamore rapido 
dixit similia in effectu : « Nisi hic declaraveritis, utique ego 
desperabo ». Tunc vero rev. Mag. cum charitate et bona patientia, 
quasi tamen ad clamorem stupens non modice, dixit : « O pater, 
Babylonia interpretatur confusio peccati ; et ista civitas peccatrix 
ante adventum antechristi destruetur, et videbitis, sicut est Pari- 
sius, Rothomagum et animo (sic) : quod audientes plures admirati 
sunt, consideratis prosperitatibus civitatum illarum ». (341). 


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[Joannes de Saxis miles et legum doctor, anno 1416, die Paschæ] 
alium sermonem in conventu Fr. Min. [Tholose] audire voluit, in 
quo quidam famosus magister in sacra pagina, ac Minister pro 
tunc provincie Tholosane Ordinis Minorum predicare decreverat. 
Qui quidem cum magna audacia sermonem suum inchoaverat, et 
taliter qualiter thema suum declaraverat, et illud declarando circa 
principium sui sermonis aliqua per Mag. Vincentium, in suo ser- 
mone paschali matutino dicta recitavit,.et, prout ipse loquenti et 
aliis pluribus de assistentibus visum fuit, ad reprehensionem, ne- 
minem tamen nominante. Dixit inter cetera quod ïilla que per 
quendam fuerant de mane predicata erant apocrifa et aliter intel- 
ligenda, prout populo ibi assistenti clare ipse demonstraret : qui- 
bus verbis prolatis, ipse frater Minor incontinenti in vultu suo et 
aspectu apparuit totus alteratus et quam plurimum palidus ; 
itaque suum sermonem continuare non valuit, itaque vix a cathe- 
dra descendere potuit, et ad cameram suam se cum adjutorio fra- 
trum retraxit, nec ex post in dicta civitate predicando visus fuit, 
imo ad patriam... unde erat oriundus transportari se fecit. Et ibi- 
dem in dicta Ecclesia Minorum dicta die Sancte Pasche fuit rumor, 
deinde vox et fama publica in civitate quod predictum scandalum 
predicto magistro acciderat in signum punitionis divine, et pro eo 
quod se Mag. Vincentium reprehendere verbaque sua aliter intelli- 
gere et interpretari satagebat ». (356). 

[Dominicus de Dometo, habitator Tholose] « audivit semel dici 
per rever, et bone memorie virum magistrum Raymundum Cau- 
therii Sacre Theologie professorem egregium, Ordinis fratrum Mi- 
norum conventus Tholosani, in quodam suo sermone quem fecit 
in Ecclesia de Albate Tholose, quod ipse non credebat post apos- 
tolos fuisse majorem mag. Vincentio in predicatione et doctrina 
populo Dei ». (358). 

[Galliardus de Rupe, O. Carmeli, dixit :] « Postquam ab illo 
famosissimo doctore magistro Joanne Garcia Ord. fr. Min. attenta 
aure percepit [B. Vincentius] quod ipse mirabatur quomodo scien- 
tiam speculativam quam comprehendere non sufficit hominis in- 
genium, ad praxim convertebat, stupens super his que ab eo dis- 
cebantur ». (362). ….« contra impudicos clamor erat... quatenus fuit 


— 963 — 


ille sermo ad sorores Minorissas [Tolose], ubi solum erant reli- 
giosi et religiose, de pudicitia et castitate... ». (365)... «cum in ser- 
mone quam fecit mag. Vincentius in domo sororum Minorissarum 
venisset [Galliardus|}, et jussu rev. Patris, qui non erant voto pro- 
fessionis astricti exire precepisset, propter aliqua secreta predi- 
canda que erant religiosis mulieribus necessaria et aliis, mulierem 
quamdam absconsam, retro fores in loco tenebroso stare per- 
sentiit... ». (367). 

[Hugo in decretis baccalaureus et Joannes de Gaulano] «intra- 
verunt intra quamdam capellam [conventus Fr. Predic. Tolose|, et 


cum fuerunt ibidem, supervenit quidam magister Joannes Garcie : 


vocatus, cum pluribus aliis magistris in sacra pagina de Ordine 
Minorum. Et cum Mag. Vincentius finivit sermonem et suas con- 
clusiones posuerit, Dominus Joannes de Gaulano interrogavit Ma- 
gistrum Joannem Garcie supradictum : « Et quid dicitis vos de isto 
homine ? — Vere, domine doctor, dixit ipse, ego audivi ipsum plu- 
ries predicantem ut ipsum possem redarguere de dicitis que ipse 
dicebat, et credatis quod verba que ipse dixit non sunt sua sed 
Sancti Spiritus qui eum gubernat, nec est aliquis homo mundi qui 
eum possit redarguere de dictis per eum ». Et inde recesserunt ». 
(369). 

« Religiosus vir frater Petrus de Pelafiga, presbyter et Minister 
Provincialis Fratrum de penitentia, alias de tertia regula Beati 
Francisci in provincia Tholosana, etatis sexaginta sex annorum 
vel circa oriundus loci de la Resmigla Condonensis diocesis, qui 
deposuit Tholose anno MCCCCLIV, et die 18 junii. Respondit quod 
aliquanto temporis ipse secutus fuit mag. Vincentium cum esset in 
partibus Tholosanis et se reliquisse mundum et recepisse habitum 
religionis in qua nunc est. Et dixit quod tunc ipse erat penitus 
illeteratus, itaque nesciebat quid erat et nec... (sic), cum tamen 
esset etatis viginti duorum vel viginti trium annorum. Et audivisse 
dici a quodam venerabili religioso sue religionis qui vocabatur 
frater Andreas Mantanera de civitate Cadurcensi, quod mag. Vinc…. 
(373). « Dixit se vidisse disciplinantes [de comitiva B. Vinc.] non 
solum adultos et peccatores, sed etiam pueros, imo quadriennos 
vel quinquiennos. Et dixit se suscepisse sepe hujusmodi disciplinam 


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— 94 — 


a seipso se disciplinantem, et etiam sepe fecisse et fabricasse hujus- 
modi assotos sive disciplinas.… — Item dixit quod post recessum 
Mag. Vincentii sepe ipse loquens lavit vestimenta penitentialia se 
disciplinantium, in quibus dixit se invenisse frusta carnis lacerate 
ad quantitatem longitudinis unius digiti. Et insuper quod cum, 
post recessum mag. Vinc. fere tanto tempore ipse gubernaverit 
hujusmodi se disciplinantes, et aliquando vigeret magnum frigus, 
numquam tamen vidit nec scivit aliquem infrigidatum, nec etiam 
ex hujusmodi disciplina fuisse infirmatum, quod reputat miracu- 
losum ». (376). 


* 
LR: 


CLARISSES DES CASSÉS A TOULOUSE 


« Je rapporterai en ce lieu une apparition célèbre de notre 
Alain après sa mort à la Révérende Mère Duport, abbesse du dévot 
monastère de sainte Claire des Casses établi maintenant à Toulouse, 
religieuse qui par sa vertu a mérité d'être supérieure durant 22 ans, 
pendant lesquels elle a fait voir une grande sagesse dans sa Con- 
duite, et pour ne changer rien dans le fait, je mettrai mot à mot la 
déclaration qu’elle en a dressée. 


Déclaration de la Révérende Mère Duport, abbesse de 
Sainte Claire des Cassés. 


Je soussignée déclare en conscience qu'au commencement du 
mois de janvier 1660, avant que j'apprisse la mort de feu Monsei- 
gneur l’évêque de Cahors, m'étant retirée après Matines dans notre 
chambre, et m'étant couchée vêtue de notre habit suivant notre 
règle, je me mis à penser comme Jésus-Christ fut couché sur le dur 
lit de la croix pour mes péchés, comme j'ai accoutumé de penser 
dès mon enfance, je m'arrêtai particulièrement à la douleur de 
lui causaient les épines lorsqu'il voulait appuyer son sacré chef; il 
me prit une grande affliction en mon âme de lui avoir causé te 
de douleurs par mes péchés, et honte de me voir à Mon ds 


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Comme je pensais à cela je ne pouvais pas dormir, et Je VIS d | 
sur la tête 


moi un évêque revêtu pontificalement avec la mitre | 
les linéa- 


environné d'une grande clarté, qui me faisait voir tous 


+ 


— 965 — 


ments de son visage, surtout la beauté de ses mains qui faisaient 
plus de splendeur que son visage, je me signai d'abord du signe de 
la sainte croix avec la croix de notre chapelet, et invoquai la Très 
Sainte Trinité, et dis en moi-même : S. Jean Chrysostome est dans 
peu de jours, tu ne lui es nullement dévote, ne serait-ce pas ce 
grand saint ? Je me tournai de l’autre côté où j'ai une image de la 
Sainte Vierge, et je commençai à dire l'Ogloriosa Domina. À même 
temps, je vis de ce côté le mème prélat qui me regarda, ce qui me 
donna de la crainte, et ne pus achever l'hymne, et disais en moi- 
même : c'est S. Jean Chrysostome. A même temps cela disparut en 
disant d’une voix confuse Alanus ou Alano, et la main resta en l'air 
quelque peu de temps, comme lorsque les évéques donnent la 
bénédiction, et cette main était si belle que je ne la saurais compa- 
rer à rien des beautés du monde. Le lendemain une religieuse de 
sainte Claire de Moissac n'écrivit comme Mgr l'évêque de Cahors 
était allé à Dieu, et dès lors je rappelai ma mémoire comme le 
visage que j'avais vu était celui de Mgr l'évèque, et quand je le vis 
il ne m'en souvint point, tant la crainte m'avait saisie, pourtant je 
ne fus pas troublée, mais j'eus une grande consolation en mon 
âme; mais ayant appris sa mort je m'aflligeai, étant allée devant 
le Saint Sacrement je dis : Seigneur, si ce prélat est au ciel comme 
je le crois, je vous prie me donner la force pour supporter cette 
affliction. — Et après je m’adressai à lui : Hé, si c'était vous, mon 
bon Seigneur qui avez eu encore mémoire de moi en me faisant la 
charité de me visiter, secourez moi pour notre établissement ; 
comme vous m'aviez promis de parler au roi de la terre, parlez à 
celui du ciel. Je me trouvai consolée ; et parce que tout ce dessus 
contient vérité, je l’ai signé à Toulouse par obédience en notre 
couvent Notre Dame des Anges, Ordre sainte Claire, ce 2 août fête 
de Notre Dame des Anges 1662. Sœur Catherine Duport, abbesse 
de sainte Claire des Casses. 


Ainsi signée. 


Après l'impression de cette déclaration j'ai reçu un verbal de 
Messieurs les vicaires généraux établis en l’archevèché de Toulouse, 
le siège vacant en date du onzième octobre 1662 devant lesquels la 


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Révérende Mère Duport a déposé juridiquement le même, et a de 
plus ajouté une chose qui mérite d’être rapportée en ce lieu. 

Elle dépose sous son serment qu'il peut y avoir une vingtaine 
d'années ou environ, qu’étant au couvent de Moissac, et ayant été 
honorée d'une des visites de notre prélat, il rencontra dans le 
parloir un prêtre, lequel étant sorti peu de temps après, il s’enquit 
qui était ce prêtre, à quoi la déposante ayant répondu qu’il n’était 
pas de son diocèse: « Je l’ai bien connu, dit-il, ma fille, prions 
pour les mauvais prêtres », et s'étant mis à genoux, elle vit qu'étant 
dans la ferveur de son oraison, son corps s'élevait de dessus la 
terre, ce qui la surprenant extrêmement, elle se mit à crier et à se 
battre la poitrine, et resta dans cet étonnement jusqu’à ce qu’il fût 
revenu à soi, qui fut environ une heure après, pendant laquelle il 
demeura élevé de cinq à six pans sur terre en la même posture 
qu’il avait prise lorsqu'il commença son oraison, et après qu'il fut 
revenu à soi ayant vu qu'elle était toute surprise de ce qu’elle avait 
vu, et qu'elle voulait commencer à lui en faire le rapport, notre 
prélat lui imposa silence et lui dit : « Ma fille, je vous défends de le 
dire, car les faibles pourraient croire quelque chose de bon de 
cela, quoique la même ehose pourrait arriver aux méchants », lui 
alléguant l'exemple de Judas qui quoique méchant avait fait beau- 
coup de choses qui paraissaient être bonnes, et l’exhorta à mépriser 
ces choses par des termes qui témoignaient une très grande humi- 
lité, et marquaient un grand regret qu'il avait que la déposante 
l'eut vu en cet état 1. 


* 
+ 


CORDELIERS DE LOUDUN 


Le couvent des Cordeliers fut fondé à Loudun 2 vers l’an 1242, 
sur un terrain donné par un seigneur de Baussay. Jean de Berrie, 


1. La vie de Monseigneur Alain de Solminihac evesque baron, et comie 
de Caors, et abbe regulier de Chancellade. Composée par le R. Père Léonard 
Chastenet, Prieur des Chanoïines Reguliers du Prieuré N. Dame de Caors, 
de la Réforme de Chancellade. — A Caors, par Jean Bonnet, Imprimeur et 
Libraire, 1663. — Un vol in-8, p 805-810. 

2. A. Lerosey, Loudun, histoire civile et religieuse. Loudun, Blanchard. 
1908, in-8. 


Sa MOT 


seigneur d’Amboise, fut inhumé en habit de cordelier, au couvent 
le 6 juillet 1274 (250). — En 1568, le capitaine Buisson-Verd, protes- 
tant, tua de sa main, sur la place de la Beuveterie, le P. Desmanis, 
gardien du couvent, particulièrement estimé des catholiques. Le 
P. de Melay fut tué dans le parc du château. Le vieux P. Yves 
Boyer fut amené à la porte Saint-Nicolas, exposé nu et massacré. 
« L'éloquence du P. Le Heur » empêcha de mettre le feu au cou- 
vent (251). — « Le rôle des cordeliers paraît avoir été plus humain 
et plus édifiant que celui des capucins dans le procès d’Urbain 
Grandier en 1634 ». Le P. Grillau, son confesseur, l’assista à son 
dernier supplice (251). — Le P. Bineau était gardien en 1773-1787 ; 
le P. Lafond en 1789. En 1698, il y avait cinq religieux au couvent. 
Le P. E. de Sainsenon en faisait partie en 1709. L'église tombait en 
ruines à la fin du XVIIIe siècle ; elle devint à la Révolution le temple 
de l'Etre-Suprême. L’hôtel-de-ville actuel est bâti sur l'emplacement 
du couvent (252). — Le P. Olivier Soudé, cordelier, était curé de 
Saint-Pierre-du-Marché en 1505 (211). Le service de cette paroisse 
fut transféré aux cordeliers, le 24 mars 1777, pendant la réparation 
de l’église (194). — Cf. p. 257, une pierre blasonnée provenant du 
couvent des Frères Mineurs. 


JEAN DE MONTBARD ET LE PARLEMENT DE TOULOUSE 


« L'an 1418, frère Jean de Montbard, célèbre prédicateur de 
l'Ordre des Frères Mineurs, prêchait le premier dimanche d'août 
dans la cathédrale de Nimes. Au milieu de son sermon, il montra 
par de fortes raisons que les différents dommages, dont souffraient 
les peuples de Languedoc, venaient du défaut d'un parlement fixe 
dans le pays. C’est de là, dit-il, qu'émanent toutes les oppressions 
qui accablent les ecclésiastiques aussi bien que les laïques, de la 
part des prélats, des nobles et puissants chevaliers, ainsi que des 
sénéchaux, viguiers et autres officiers curiaux du pays. Il exhorta 
ses auditeurs, avec un langage véhément, à prendre garde à eux et 
à donner remède à de si grands maux chaque jour renaissants, en 
demandant au roi, ou au dauphin, et à leurs conseils, le rétablisse- 
ment du parlement jadis installé à Toulouse. Le sermon fini, un 


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— 968 — 


flot de peuple envahit la maison commune de la ville de Nimes qui 
fut remplie, et l'on délibéra que ledit frère Jean de Montbard serait 
député par l'assemblée et envoyé par toutes les villes, à leurs 
frais, pour demander en leur nom un parlement. Ledit frère Jean 
de Montbard se chargea volontiers de la commission et l’exécuta 
fidèlement. Il fut député avec plusieurs nobles personnages de 
différentes villes, et obtint du dauphin l'institution d’un parlement. 
C'est pourquoi, le 20 mars 1419 [1420], Charles, fils du roi de France 
régent du royaume, qui séjournait à Carcassonne, voulant tenir 
les promesses par lui faites aux susdits députés, institua par ses 
lettres patentes un parlement à Toulouse. Il était composé d'un 
prélat et de onze conseillers clercs et lais, et de deux greffiers, pris 
dans les deux langues, sept de la langue de Ouy et sept de la langue 
de Hoc. Ces conseillers, par leurs appointements et arrêts, devaient 
décider et terminer, sans recours possible, tous les procès civils et 
criminels qui se feraient dans le pays 1 ». — Le 29 mai suivant, le 
parlement fut inauguré pompeusement à Toulouse, mais parmi les 
figurants on ne voit plus frère Jean de Montbard.., c'est que les 
uns agissent et les autres paradent. 


* 


CORDELIERS DE VIENNE ET DE ROMANS 


Jean de Bernin, archevêque de Vienne, mort le 17 avril 1266 
« fut enterré dans l’église des Frères Mineurs de Romans; ceux de 
Vienne eurent son cœur; et ils firent peindre notre archevêque sur 
la muraille de leur église, présentant son cœur à S. François 2 ».— 
Dans l’épitaphe de J. de Bernin, due à un contemporain 3, on lit: 


1. Traduction faite d'après la chronique latine de Guillaume Bardin 
dans l'Histoire de Languedoc, Toulouse 1885, t. X, p. 55-56. — Il est à noter 
qu'un parlement fut institué en 1280, à Toulouse, par Philippe le Hardi, et 
supprimé en 1291. Zbidem. p. 168, 272. 

2. Charvet, Hist. de l'église de Vienne, Lyon, 1761, in-4, p. 398. 


3. Terrebasse, Inscriptions de Vienne, t. 1, p. 365-369. Cf. Revue de 
l'hist. de l’église de France, 1910, t. I, p. 18, 145. 


— 999 — 


«…. Qui a fait bâtir deux maisons aux Frères Mineurs, l’une à 
Vienne, l’autre à Romans... ». 


Missions 


LE CORDELIER FR. BERNARDIN 


… Phelippes, conte de Ravestain 1 [voulant savoir au juste ce 
qu'était le Stromboli] fit arrester la gallere ou il estoit, et prit 
avecques luy le duc d’Albanye, ung sien confesseur cordelier, 
nommé frère Bernardin. puis descendit par une barque jusques 
au pié de la montaigne.. (I, 150). Avecque ce [Ph. de Ravestain] 
Commanda à chascun de soy confesser et mectre en bon estat ; ce 
que plusieurs firent, lesquelz eurent remission plainière de tous 
pechez par la puissance de nostre sainct père le pape, baillée à ung 
cordelier nommé frere Bernardin et confesseur dudit de Ravestain, 
qui la estoit.. (166). [Au siège de Metellin, l’antique Lesbos, octo- 
bre 1501, commandé par Ph. de Rav. lieutenant du roi de France]. 
A l'entrée des fossez estoit lors ung cordellier nommé frere Bernar- 
din, lequel estoit armé soulz son habit et tenoit au poing une demie 
picque et la raspiere à son costé, qui donna la benediction à tous 
les crestiens presens et leur dit que, pour l’exaltation de la foy de 
nostre seigneur Jésu Crist, chascun devoit mectre sa vie en avan- 
ture ; et luy mesme avecques eulx se mist des premiers à descendre 
les fossez (182)... [Je veux] parler du siege de la ville de Metellin, 
laquelle estoit sans cesse battue d’artillerye et moult enuyée des 
crestiens qui, pour ceste affaire affyner, employerent tous leurs 


1. Philippe de la Mark, seigneur de Ravenstein, gouverneur des Pays- 
Bas, puis gouverneur de Gênes, amiral du royaume de Naples, chef de 
l'armée contre les Turcs. — Chroniques de Louis XII, par Jean d’Auton, 
Paris, 1891, in-8. 


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— 270 — 


effors, et la n’avoit nul, de quelque estat qui ne mist les mains en 
besoigne. Ung cordellier estoit la, dont j’ay parlé par cy devant, 
lequel disoit tous les jours la messe devant les crestiens et les 
preschoit souvant la divine parolle, et, avecques ce, avoit tousjours 
le harnoys sur le dos, comme ung des autres souldartz, prest 
d’executer la guerre, et à tout besoing se trouver aux coups donner; 
et tellement le fist que ung jour, durant le siege, avecques ung peu 
de nombre de Françoys, se mist dedans une barche et s’en alla 
jusques contre les murailles de la ville ou estoit ataché un grip des 
Turcz chargé de figues et de raisins, et malgré les Turcz, qui de la 
ville luy tirerent coups de trect et d’artillerye, a toutes mains par 
force entra dedans, et, avecques l'épée, trancha cheynes et cordes 
et amena ledit vaisseau jucques aux autres navires des crestiens, 
duquel refuza des Gennevoys septcens ducatz. Mais le seigneur de 
Ravestain ne voulut qu’il fust vendu; ainsi le mist à son usage. 
(octobre 1501), p. 191-92. — Finalement la ville ne fut pas prise. 


— 94 = 


Bibilographie 


MorET J.-J. — Les Cordeliers de Champaïigue, dans XIe Excursion 
de la Société d'Émulation du Bourbonnais, p. 281-314. Moulins, 1909. 
— Tirage à part, Moulins 1910. 

Du couvent de Champaigue, que le Provinciale de P. de 
Pouzzoles et le Liber conformitatum de B. de Pise désignent par 
Silviniacum ou Silvigiaci à raison de sa proximité de Souvigny en 
Bourbonnais, il reste un cellier, une cour avec son puits, plusieurs 
cellules, la salle capitulaire et un mur latéral de l’église ; de ses 
tombeaux jadis décrits par Fodéré, il ne subsiste rien, sinon une 
statuette d'ange décapité, d’une fort belle facture, et un écusson 
finement sculpté aux armes des fondateurs. 

Ses origines semblent remonter jusque vers 1246. Grâce aux 
libéralités de Guy II de Dampierre et d’Archambaud VII de Bour- 
bon, le Fr. Jean de Mailly activa les constructions, et l’église fut 
consacrée le 7 juillet 1275. Entre autres sépultures on y remarquait 
celles de la maison de Bourbon. Successivement Guy de Dam- 
pierre, Agnès de Bourbon (1287), Béatrix de Clermont (1310), deux 
enfants de Louis Ier de Bourbon (1318) et Marie de Haïnaut (1354) y 
reposèrent dans des monuments funèbres élégants. 

Nombreux sont les legs pieux faits à Champaigue, depuis Isa- 
belle de Valois qui enjoint (3 mai 1364) à son receveur de ‘payer 
13 livres « pour cause de aumosne perpétuelle », jusqu’à Catherine 
de Médicis qui cède (3 février 1567) « d’aumosnes annuelles et per: 
petuelles la quantité de deux muids de bled froment mesure de 
Moulins, oultre et par dessus la quantité de neuf septiers saigle et 
deux quartes mesure de Souvigny » donnés de tout temps par ses 
prédécesseurs ducs et duchesses. Cette longue série de bienfaiteurs 
prouvent l’estime et la confiance dont jouissait le petit couvent. 


— 2172 — 


La même confiance se maintint au XVIIe siècle et au XVIIE ; les 
actes multiples auxquels se réfère M. M. en font foi. 

Les gardiens connus s’appelaient : Jean de Mailly (XII: 5.) 
Thomas Madian (14 février 1458), Jean Maillet (1501), Guillaume 
Amellin (1516), Nicolas Ciergier (1520), Jean Tardy (1529), Antoine 
Bonnefoy (1546), Nicolas Priquet (1573), Jean Laval (1613), Abraham 
Galand(1625), Martin Mosnier (1625), Jean Trabuchet(1636), Antoine 
Favier (1640), Hugues Mouton, Bonav. Masset (1661), Vincent 
Bourdet (1668), F. Buxerolles (1683), Antoine Bernard (1684), Félix 
Desortiaux (1699), Blaise Vernet (1704), Bernardin (1723), Joseph 
Thomazet (1725), Jean-Antoine Lyotard (1785), Guillaume Volle 
(1790). J'ajoute à ces noms celui de trois ministres de la province 
de Bourgogne : Étienne Amabert 1636), Bellechef (1684) et Pierre- 
François Sordet (1699). 

Champaigue ne cessa jamais de posséder rentes et immeubles, 
quoique la règle de S. François y contredit. Comme une velléité de 
réforme, que Fodéré s’exagère à plaisir, parut mettre un terme à 
cet état de choses en 1503. Mais les. documents sont là, établissant 
que ce ne fut que feu de paille. Et pouvait-il en être autrement ? 
En 1790, le couvent possédait 160 boisselées de terre labourable, 
2 grands prés, 60 œuvres de vigne, 48 arpents de bois, outre des 
rentes et des fondations. 

À la même date, il y avait 6 pensionnaires idiots, 4 domestiques 
et 4 religieux. (Ce Chiffre de 4 religieux doubla à peine dans le 
cours des siècles, rarement il monta à 10 ou 12). Ces derniers assis- 
tèrent impuissants à la ruine de leur cloître vieux de cinq siècles 
et demi. Le 12 mars 1791 les immeubles, et le 2 août suivant le 
mobilier, furent adjugés au plus offrant. Parmi les acquéreurs de 
la batterie de cuisine se trouva... un curé du voisinage ! 

J'ai résumé à grands traits la notice de M. M... Basé sur 
Fodéré, appuyé sur les documents conservés aux archives de 
l’Allier et sur les mémoires écrits par dom Tripperet pour servir 
à l'histoire du prieuré de Souvigny, son travail est un modèle du 
genre. Je note en terminant qu’une charte pour le couvent de 


Champaigue (1332) se trouve dans le n° 2378 des nouv. acq. lat. de 
la Nationale. * 


*+ 


— 973 — 


CLÉMENT J. — Le tableau votif des Cordeliers de Champaigue. 
Moulins 1909 et 1910. Fait suite à l'étude précédente du chanoine 
J.-J. Moret. 

Il s’agit d’une peinture murale exécutée sur la hotte de che- 
minée de la salle capitulaire de Champaigue. Elle mesure 2 m. 16 
de longueur sur 0 m. 63 de hauteur et représente deux Cordeliers 
à genoux devant le mystère de l’Annonciation. C’est une œuvre de 
basse époque, pouvant être attribuée au temps de Louis XII : 
« Les visages des anges et de S. Jean paraissent impersonnels ; en 
revanche, les figures très caractéristiques de la Vierge, qui ne 
paraît pas de prime jeunesse, du petit personnage trop effacé et 
des deux religieux qui respirent une bonne santé, nous semblent 
être des portraits, dont deux, au moins, sont curieux ». Seul un 
artiste avisé pouvait fournir de ce tableau l'excellente description 


que nous en donne M. C. 


CLAUDON FERDINAND. — Les Cordeliers du Bourbonnais. In-8, 
p. 60. Moulins, 1903. 

Sous ce titre sont réimprimées 4 notices prises dans la Narra- 
lion historique de Fodéré. Elles ont trait aux couvents de Cham- 
paigue, S. Pourçain, Montluçon et Le Donjon, les quatre de l’an- 
cienne custodie d'Auvergne qui intéressent aujourd’hui l'Allier. Le 
texte est annoté sobrement, mais toujours avec grande science et 


à-propos. | 


UBALD D'ALENÇON, O. M. Cap. — Thomas d'Eccleston, ses nou- 
veaux édileurs et le chapitre général de Metz. (Etudes franciscaines, 
1910, t. XXIII, p. 95-99). 

MicHAEL BIHL, O. F. M. — Quo anno Capitulum Generale O. F. M. 
Metis celebratum sit (1256). (Archivum franciscanum historicum, 
1910, t. III, p. 601-614). 

Idem. — De Capitulo Generali O. M. Metensi anno 1254 adsi- 
gnando. (Ibidem, 1911, t. IV, 425-430). 

Jusqu'ici il y avait divergence pour dater le chapitre général 
tenu à Metz sous le B. Jean de Parme. Les uns le plaçaient en 1249, 

18 


_— 974 — 


d’autres en 1251, 1253, etc. M. Little, dans son édition de la chro- 
nique d’Eccleston, De adventu fratrum minorum in Angliam. Paris 
1909, p. 126-127, crut pouvoir fixer la date à l’an 1254. 

Le R. P. Ubald voulut faire avancer la question en publiant un 
acte de concession des suffrages de l'Ordre à l’abbaye bénédictine 
de Saint-Vincent de Metz, faite par Jean de Parme à l’occasion du 
chapitre général, l'an 1255. L’acte était tiré du Registrum bullarum 
et brevium contentorum in archivio conventus nostri Metensis, exécuté 
par le P. Anselme Métivier du couvent des Récollets de Metz, pour 
le P. Alexandre Pocquelin, provincial de la province de Saint-Denis 
registrum certifié authentique à Metz le 19 février 1620, et actuelle- 
ment aux Archives départementales de Seine-et-Oise (H. Récollets 
de Saint-Germain, liasse 9). Toutefois le P. Ubald resta hésitant 
devant une seconde copie incomplète du même document où la 
date QNTO avait été barrée pour mettre QRTO, changeant ainsi 
1255 en 1254. « Mais, ajouta-t-il, jusqu'à preuve du contraire, jus- 
qu'à ce que l'original soit retrouvé, je crois qu'il faut s’en tenir à 
qn{o ». 

Le P. Ferdinand Delorme, O. F. M., reprit incidemment la 
question dans l’Archivum Franciscanum, t. NX, p. 493-197, et après 
avoir admis la possibilité de 1254, crut néanmois devoir conclure 
en faveur de 1255. 

Le P. Michel Bihl, rédacteur de l’Archivium et fils du couvent 
de Metz, fit le voyage de Versailles en août 1910 pour voir de ses 
yeux le document signalé par le P. Ubald. Dans un article forte- 
ment documenté de l’Archivium, il s’inscrivit résolument pour la 
date de 1255. 

Quelques mois plus tard, le R. P. Jérôme Goyens, O F. M., dé- 
couvrait inopinément aux Archives Royales de Bruxelles un docu- 
ment décisif. C'était une approbation de Jean de Parme, apposée à 
une convention entre le monastère bénédictin du Mont-Blandin et 
les Frères Mineurs de Gand au sujet du droit de sépulture. L’accord 
était de 1252, et l'approbation par le général était datée « de Metz 
en Lorraine, en chapitre général l’an 1254, au mois de juin ». La 
charte est un original avec le grand sceau de l’Ordre parfaitement 
conservé. Le doute n’est donc plus possible. 


— 2175 — 


Le P. Michel Bihi, avec une bonne grâce qui l’honore, a lui- 
même fait connaitre au public les résultats de la découverte. — 
C'est donc l’érudit anglais M. André Little, qui avait fait le meilleur 
calcul sans avoir été influencé par l’apographe douteux de Ver- 
sailles. 


Nos études franco-franciscaines ne gagnent pas seulement à la 
fixation de la date d’un très important chapitre général de l'Ordre 
au moyen-âge, dans une ville dont le nom nous est cher, mais la 
discussion a fait mettre au jour deux documents qui nous intéres- 
sent particulièrement. 


I. Le premier est une authentication d’une copie d’une bulle 
de Calixte IT, faite à Raguse le 9 septembre 1250, en présence du 
B. Jean de Parme et de deux ministres provinciaux. L'un de ces 
ministres est Dreux, Drudon ou Drogon provincial de Bourgogne 
qui signe ainsi: Ego frater Drodo minister Burgundie vidi... Ad cujus 
rei lestimonium provincie Burgundie apponi feci sigillum 1. Nous 
savons donc que fr. Drogon, ami et socius de Jean de Parme, re- 
venant de Roumanie, était à Raguse en Dalmatie, le 9 sep- 
_ tembre 1250. 

C’est le cas de se demander ici si le ministre de Bourgogne 
fait un seul personnage avec Drogon de Provins, ministre de 
France en 1282, comme le veulent les éditeurs de la Chronica XXIV 
Generalium ?. L'identification parait douteuse. Drogon de Bour- 
gogne (à moins qu’il n’y ait encore un troisième franciscain du 
même nom), doit être celui dont parle Fodéré : « F. Drido ou 
(comme aucuns veulent) Drodo Maleti, lequel pour sa grande sufli- 
sance le pape Gregoire X avoit envoyé nonce en France avec 
pleniere puissance l'an 1272, se vint rendre en ce convent de 
Vienne apres le concile de Lyon, où il finit ses jours. Et entre 
autres exercices il vaquoit le plus du temps à la meditation et 


4. A. F. H. 1v, 431. 
2. — Analecia franciscana, Quaracchi, 1897, t. III, p. 374, n. 4. 


contemplation, d’où estoit qu’il avoit souvent les apparitions des 
anges, desquels il recevoit de melliflues consolations. F. Bartholomé 
de Pize en son livre des conformités !, recite que le Beat Drodo se 
treuvant une bonne feste dans une eglise de village, toute deserte 
et destituée d’ornements : et neantmoins desirant fort de celebrer 
pour l'amour de la solennité, un ange lui prepara tout ce qui estoit 
necessaire, et le servit à la messe laquelle il dit pour lors. Enfin, il 
mourut en ce convent et est enterré dans un sepulchre fait exprès 
et enfoncé en arcade dans la muraille de la nef, du costé de sep- 
tentrion, où il est pourtraict contre ladicte muraille en plate 
peinture, couché, les mains joinctes, avec des anges tout à l’entour 
de luy 2». 

Il semble malaisé que ce Drogon,qui aurait été bien âgé, fût élu 
ministre de France en 1282, après l’avoir été en Bourgogne dès en 
1249. Drogon de Provins, au contraire, est un prédicateur et un 
maître de Paris, il est gardien du couvent universitaire en 1272, il 
est encore en vie en 1285 3 où il s'acquitte d’une commission ponti- 
ficale ; son curriculum vitae parait différent de celui du socius du 
B. Jean de Parme. 

Le sceau de Drogon dont il est parlé plus haut se trouve en 
médiocre état de conservation et sa légende est illisible. D’après 
le P. Bihl il représenterait lAnnonciation de Notre Dame. L'ange 
aux ailes éployées et les mains élevées au ciel, manibus sublatis, 
salue la Vierge qui est agenouillée. Cette scène est-elle vraiment 
l’Annonciation ? Les Archives de l'Yonne (H. 1382), conservent un 
sceau oval de la province de Bourgogne, apposé à une charte de 


4. Analecta franciscana, Quaracchi, 1906, t. 1V, p. 306, 541. 


2. Fodéré, Narralion des convens de Bourgongne, Lyon 1619, p. 356. 
— Le Catalogus Friburgensis sanctorum fratrum Minorum édité par le 
P. Ferdinand dans l’Archivum francisc.,t. IV, p. 552, ajoute ce détail : « et 
alius angelus sibi ad ambulandum equos veloces preparavit. » 

3. Sbaralea, Bullarium Franciscanum, Rome 1765, t. III, p. 552. — 
— Lecoy de la Marche, La chaire française au moyen-äge, Paris 1886, 
p. 501. — Denifle et Châtelain, Chartularium Universitatis Parisiensis, Paris 
1889, t. I, p. 595-596. 


A 


— 277 — 


mai 1490, présentant deux personnages sous un dais gothique : à 
droite la Vierge assise les mains jointes, à gauche le Sauveur 
debout lui apposant la couronne, et comme légende : Sig. ministri 
Fr. Min. provincie S. Bonaventure. Au lieu de l'ange élevant les 
mains, mouvement bizarre à propos d’une salutation, ne faudrait- 
il pas voir plutôt le Christ élevant une couronne ? Ainsi nous 
aurions l’Assomption, ou mieux le couronnement de Notre Dame 
au ciel.Il est vrai que la légende faisant mention de S. Bonaventure 
indique un sceau du XVe siècle puisque la province de Bourgogne 
n’a pris le nom du Séraphique Docteur qu'après sa canonisation 
en 1482. Néanmoins l'effigie ancienne a pu être maintenue, et si 
une nouvelle avait dû être substituée, celle du saint général mort 
à Lyon était tout indiquée. En effet, la province érigée en 1503 et 
composée des couvents des anciens Frères Mineurs, des Colétans 
et des Observants, l’adopta sur son sceau. 

La rencontre d’un sceau de la province de Bourgogne antérieur 
à 1482 et micux conservé, pourra seule trancher la question. 


II. Le second document est une convention entre les Frères 
Mineurs de Gand et l’abbaye bénédictine de Saint-Pierre. Frère 
Geoffroy,ministre de France, fr. Guillaume (?) custode de Flandre, 
fr. Jean (?) gardien et le couvent des Frères Mineurs de Gand, 
reconnaissent qu'ils ont donné la sépulture dans leur cimetière à 
une femme du nom d'Agnès, paroissienne de Saint-Jean de Gand, 
sur laquelle église l'abbaye a le droit de patronage. Et comme on 
les accuse d'avoir par le fait porté préjudice à l’abbaye et à la 
paroisse, et qu'un litige s’est élevé entre eux et les moines, ainsi 
qu'avec le clergé de Saint-Jean, voici l’accord qui a été proposé : 

Les Frères Mineurs pourront, chaque année, enterrer dans 
leur cimetière quatre personnes de Gand, relevant de l’abbaye,qui 
auront choisi chez eux leur sépulture, avec toutefois pour chaque 
cas le consentement de l’abbé ou de son remplaçant. Si par hasard 
il ne consent pas, les Mineurs pourront passer outre, en respectant, 
bien entendu, le droit des églises d’où les corps seront amenés. 
De même, ils pourront chaque année enterrer plus de quatre morts 

si l'abbaye le permet. S'il arrivait qu'une année ils enterraient 
moins de quatre morts, ils n'auraient pas le droit de se compenser 


— 2178 — 


l’année suivante sans avoir obtenu le consentement de l’abbaye. 
Item, ils ne pourront enterrer des personnes d’en dehors de Gand, 
relevant de l’abbaye, sans avoir obtenu le consentement de l’abbé 
et du couvent. Si les amis du défunt et le clergé paroissial ne 
s’entendaient pas au sujet du’ droit à payer à la paroisse, le clergé 
choisira un frère mineur et le gardien un prêtre de la paroisse, 
lesquels arbitres taxeront de bonne foi la somme à payer. Au cas 
où ces deux arbitres ne s’entendraient pas, ils s’adjoindront l'abbé 
de Saint-Bavon, ou son prieur, ou l’un de ses moines. Les amis du 
défunt s’obligeront à payer la taxe en donnant au clergé paroissial 
une caution suffisante, et cela avant l'enterrement. Dans les huit 
jours qui suivront l'enterrement, ils auront à payer la taxe fixée ; 
et si la taxation était retardée par les Frères Mineurs, aucun corps 
ne pourra être enterré chez eux jusqu’à satisfaction. Le corps 
devra être porté d’abord à l’église paroissiale où se célèbrera la 
messe et se fera l’offrande, puis il sera conduit chez les Frères 
pour l’inhumation.Quant aux étrangers ne relevant pas de l’abbaye 
et mourant à Gand sans y avoir de domicile, l’abbé et son couvent 
n’empêécheront pas leur sépulture volontaire chez les Mineurs. En 
outre, la fabrique de l’église paroissiale aura la moitié des draps 
de soie et des cierges qui sont laissés aux Frères Mineurs à l'occa- 
sion des sépultures de personnes relevant de l’abbaye. Item les 
Frères Mineurs n'’induiront et ne feront induire personne à choisir 
leur sépulture chez eux, et réciproquement, l’abbaye et le clergé 
paroissial qui en relève n’en dissuaderont et n’en feront dissuader 
personne. Les Mineurs promettent aussi de n’usurper en rien les 
droits de l’abbaye et de s’en tenir fidèlement à la convention. 
Enfin, il est stipulé que jusqu’à l'approbation ou la désapprobation 
du ministre général, on s’en tiendra au présent concordat. Fait 
l'an 1252. 

Outre l'intérêt que présente ce document pour la fameuse 
question des sépultures au moyen âge, on y trouve une date au 
sujet du provincialat de Geoffroy de Brie. D'après le Nécrologe 
d'Auxerre 1, il était gardien de Paris en 1242 et mourut le 10 octo- 


1. Archiv. Francisc. Hist.,1910,t. III, p. 718. 


— 219 — 


bre 1260. Entre temps, il fut élu provincial à une date non encore 
déterminée, mais antérieure à 1245. La charte de Gand prouve 
qu'il l'était encore en 1252, etonalieu de croire que c’est lui quifit 
confirmer l'accord susdit par le général Jean de Parme au chapitre 
de Metz, juin 1264. — Quant au nom du custode de Flandre et du 
gardien de Gand, les initiales w et 1 permettent de lire Willelmus 
et Zoannes, mais sans aucune certitude. 


À. GOSSELIN (L'abbé). La mission du Canada avant Mgr de Laval. 
Récollets et Jésuites (1615-1659). Evreux, impr. de l'Eure, 1909, in-8° 
de 176 p. — Extrait de la « Revue Catholique de Normandie. » 

Les sources concernant les Récollets au Canada proviennent 
uniquement de l'Histoire du Canada de Gabriel Sagard Théodat, 
Paris 1636 et 1865, et du Premier établissement de la Nouvelle- 
France de Chrétien Leclerc; Paris 1691, 2 vol. — Quatre Récollets 
quittaient Paris au printemps de 1615, arrivaient au Canada, dans 
la rade de Tadoussac, le 25 mai. Ils chantaient la première messe 
le jour de S. Jean-Baptiste, 24 juin. En 1625, ils appelaient les 
Jésuites à leur aide. M. G., fort sympathique aux Récollets, cite, 
p. 46, un fragment des Relations des Jésuites de 1626 louant l'ardeur 
dans l’étude des langues du P. Charles Lallemand qui « prend des 
leçons de quelques bons truchements, dont il a réussi à s'assurer 
les services, ce que n'ont jamais pu obtenir les Récollets ». Cepen- 
dant, à la page 21, il reconnait que « le premier d’entre tous les 
missionnaires {le P. Joseph Le Caron, réc.], réduisit aux règles de 
la grammaire leurs dialectes si difficiles et fit un dictionnaire de 
la langue huronne...» « Les Récollets avaient fait la faute de quitter 
le pays » lors de la cession du Canada à l’Angleterre, de 1629 à 
1632. Leur retour aurait été empêché par « la volonté inflexible de 
Richelieu et l'opposition du P. Joseph » son conseiller qui « ne 
voulait pas qu'il y eût deux classes de missionnaires dans un pays 
aussi nouveau », (p. 55) les Jésuites et les Récollets. — Il faudra 
attendre l'année 1670 et l’arrivée du P. Germain Allart au provin- 


Cialat pour voir le retour au Canada des premiers missionnaires 
de la Nouvelle-France. 


A. des. 


— 980 — 


FULGENCE THYRION O. F. M. — Les Frères Mineurs à Namur, ou 
quelques pages d'histoire franciscaine à l'occasion du jubilé cinquan- 
tenaire de la fondation du couvent des Frères Mineurs à Salzinnes. 
Namur, Picard-Balon [1903]. In-8° de VIIT-119 p. 

Après avoir établi les couvents de Paris, Lens, Saint-Omer, 
Valenciennes, Arras, etc., fr. Pacifique choisit plusieurs religieux 
pour fonder celui de Namur en 1224 (16). Le comte de Namur, 
Philippe de Courtenai,leur bâtit un couvent, à ses frais, en dehors 
de la ville. Sa sœur, Marguerite, contribua à l’achèvement des 
édifices (18). En 1228, fr. Pacifique 1, provincial, détacha des frères 
de Namur pour fonder les couvents de Huy et de Dinant. Celui de 
Liège fut fondé en 1229 et celui de Nivelles en 1232. Tous les cinq 
formaient la custodie de Liège dans la province de France (19). 

Philippe II, comte de Namur, fut massacré en Chypre l’an 
1336. Il fut enterré chez les Frères Mingurs de Famagouste. Le 
jeudi avant la Toussaint de 1337 des obsèques solennelles lui furent 
faites au couvent de Namur (22). Guillaume Ier, mort le 1er octobre 
1391, et sa femme, Catherine de Savoie, morte le 18 juin 1388, furent 
enterrés dans l’église. Aimery, neveu de Guillaume Ier, sa femme, 
Marguerite de Haneges, leur fille Catherine y reçurent aussi la 
sépulture. Guillaume IT, qui avait renfermé le couvent en 1414 
dans la nouvelle enceinte de la ville, y vint dormir le 10 janvier 1418. 
Sa femme Jeanne de Harcourt le rejoignit le 16 février 1455 (23). 


En 1268, fr. Walter, gardien, et fr. Henri de Duy sont arbitres 
dans un différent entre Nicolas de Fenal, abbé de Malonne et 
le chevalier Gérard de Jauche.— En cette année fr. Henri de Dhuy, 
custode de Liège, exécute le testament de ses oncle et tante et fonde 
une chapelle. Fr. Henri avait été gardien de Namur de 1263 à 1266 
et à cette date élu custode de Liège (26). Comme tel, il avait assisté 
au chapitre général de Paris de 1266. — Fr. Walter, successeur de 
Henri à Namur, fut encore arbitre en 1270 entre Jean d’Appe, 


1. En 1298, fr. Pacifique n'était plus provincial, c'était Grégoire de 
Naples. 


prévôt de Saint-Denis, et le sire de Sombreffe (26). Le 26 janvier 
1272, fr. Jean gardien de Namur et fr. Henri de Dusse (Dhuy) figu- 
rent encore dans un arbitrage. — Le 26 juin 1278, intervention du 
gardien [anonyme] de Namur dans un testament (27). 

Dans son testament du 16 janvier 1273, Nicolas de Jambe 
s'exprime ainsi : «Fratribus Minoribus de Namurco lego viginti 
solidos in pitantiam, in die mei obitus solvendos ». Il fait apposer 
sur l'acte le sceau du gardien (28). — Gérard, seigneur de Villeret, 
en léguant une dime à l’abbaye de Floreffe, ordonne de délivrer 
« chascun an, deux muies de spiate, a la mesure de Namur, a le 
pitanche des Freres Minors de Namur ». Il veut que « F. Jehan de 
Jodoigne, gardien des Freres Minors » soient de ceux «qu'ilh a ces 
presens lettres, metent lors sayas ». (29). 

Le 2 janvier 1431 (1432), à l’occasion de la naissance d’un fils de 
Philippe-le-Bon, il fut publié à son de trompe : « On vous fait assa- 
voir que, pour les tres bonnez et joieuses novellez qui sont sorve- 
nuez, que nostre tres redobtée damme Madamme la duchesse de 
Borgoigne, contesse de Namur, est accouchée d'un beau fils. On a 
appointié faire feste et cesser de toutes œuvres, faire feux au vespre 
et bonne chiere, et demain procession et messe solempnele aux 
Freres Meneurs » (30). 

Sous le règne de Philippe-le-Bon il y eut si grande disette 
« qu’une dame, ayant ordonné qu’on distribuât, dans le couvent 
des Frères Mineurs, du pain au peuple, il s’y trouva une si prodi- 
gieuse quantité de monde, que outre un grand nombre d'’estropiés 
et de blessés, on trouva jusque 18 personnes étouffées dans la presse ». 

C’est au couvent que le Magistrat tenait ses assemblées et dans 
l'église qu'il prêtait serment (31). 

Les comptes de 1457 mentionnent qu'il fut accordé « à un povre 
Frere Meneur nommé Frere Jehan Durvin, estudiant à Paris, 12 
moutons ».— À «Fr. Jehan du Pas, pour le predication qu'il fist ce 
dit jour en l’egliese Nostre-Dame de Namur, 1 mouton ». — « Aux 
dis Freres Meneurs de Namur, por le jeu qui fut par eul faict en 
leur eglise, le jour des 3 rois [1462], 2 moutons ». — « Aux petits 
Freres Meneurs de Namur, qui [?] leur a esté donné pour leur 
St-Nicolay [1466] ». 


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Le P. gardien prêchant à Saint-Aubain, le vendredi-saint 1466, 
rapporta les paroles dites par le duc en son grand conseil au sujet 
des habitants de Namur. Il avait lui-même entendu ces propos peu 
avantageux dans un voyage à Bruxelles. 

Le Magistrat s'empressa d'envoyer des excuses au duc (32). — 
En 1469, Charles-le-Téméraire faisant transporter à Dijon les corps 
de ses père et mère, le convoi passa par Namur, et un service 
solennel fut chanté dans l’église des Frères Mineurs en présence du 
clergé et des notables de la province (33). Marie de Bourgogne, 
fille du Téméraire, étant morte à 25 ans, en 1482, et enterrée à 
Bruges, on sonna toutes les cloches de la ville de Namur durant 
trois jours et trois nuits (!!!), et des obsèques pompeuses lui furent 
célébrées dans l'église des Frères Mineurs (34). 

Marguerite d’Yorck, veuve du Téméraire, avait donné à l’eglise 
des F. M. de Namur une épine de la sainte couronne de N. S. 
Secondée par le Magistrat et quelques notables de la ville, elle 
voulut substituer les Frères de l'Observance aux anciens Frères 
Mineurs. Le pape dut intervenir en faveur de la réforme. Les 
Observants s’établirent au couvent en 1480. Ceux des anciens 
Mineurs qui ne voulurent pas adopter le nouveau régime durent 
quitter. le couvent par ordre de l’archiduc Maximilien. Ils se 
retirérent chez les Frères Mineurs de Dinant. 

À côté des annales du couvent de Namur, le P. F. Th. donne 
quelques notices sur des personnages mêlés de près ou de loin à 
son histoire. — Fr. Guibert de Moriel-Porte, d’As-Piès, d’une 
puissante famille de Tournai, fut avant 1263, le précepteur du fils 
de Guy de Dampierre, Jean, qui devint prince-évêque de Liège en 
1282. Il composa pour son élève un traité divisé en 29 chapitres, 
Tractatus de modo addiscendi. Guibert mourut au couvent de 
Tournai en août 1284 (21). — Isabelle de Luxembourg, deuxième 
femme de Guy de Dampierre, fonda les Clarisses de Peteghem où 
elle fut inhumée après son décès à Namur, 25 septembre 1298. Une 
de ses petites filles se fit moniale dans le même monastère. Jean Ier, 
son père, fils de Guy et d’Isabelle, mourut à Paris en 1330 et fut 
inhumé dans l’église des Frères Mineurs de cette ville (22). Fr. 
André Gryphon, natif de Courtrai, docteur de Paris, missionnaire 


_— 983 — 


en Terre-Sainte, créé patriarche des Maronites par Calixte III, vers 
1450, démissionnaire, mourut à Famagouste en Chypre le 18 août 
1475 (22). 

Fr. François de Wallon Capelle, né à Saint-Omer, prit l'habit 
et fit ses études théologiques au couvent de sa ville natale. De 
St-Omer, il passa dans ceux de Namur et de Nivelles, parcourut 
les comtés de Namur et du Hainaut, le Brabant où il recueillit par 
ses prédications des fruits abondants de salut. En 1556, il fut 
nommé prédicateur stationnaire de la ville de Wavre. Au chapitre 
de Nivelles tenu le 4 octobre 1568, il fut élu gardien de Namur. 
Quatre ans après, 1568-1572, il devint définiteur. En juin 1576, il 
était gardien de Nivelles où il ramena les habitants à la religion et 
à l'obéissance au roi d'Espagne. Philippe 11 le nomma à l'évêché 
de Namur, donnant comme raison « que le Père de Wallon Capelle 
était insigne et bon prédicateur, qu'il avait prêché audit Namur 
avec grand fruit et contentement du peuple, et qu'ainsi, il serait 
bien venu et estimé du clergé, de la noblesse et de la bourgeoisie, 
qu'il l'avait donné, en vue de ces qualités, jugé propre à cette 
charge, et qu'il lui envoyait les lettres de nomination, pour être 
transmises à Sa Sainteté ». — Le livre capitulaire ajoute : «Ce fut 
par voie de scrutin et unanimement que Messieurs les chanoines 
élurent pour évêque et prélat de leur église, le Révérend Seigneur 
et Frère François de Wallon Capelle. Encore qu'il ne leur eût pas 
été recommandé, ils avaient cependant résolu de l'élire à cause de 
la singulière piété dont ils savaient qu'il était doué. On demanda 
le consentement de l’élu qui accepta au nom du seigneur et les 
chanoines le conduisirent processionnellement au grand chœur, 
en chantant le Te Deum. Ils l’'accompagnèrent ensuite jusqu'à la 
maison épiscopale, avec deux membres du conseil provincial et 
plusieurs nobles personnages ». 

La chronologie des évêques de Namur écrit de son côté : « L'on 
a remarqué que la devise des Wallon Capelle (sine dolo, sans malice), 
correspondait parfaitement à son caractère doux et sincère, qui, 
joint à son éminente piété, le rendait recommandable non seule- 
ment à son Ordre, mais encore dans la chaire épiscopale, qu’il 
ennoblit par ses vertus peu communes et, en particulier, par sa 


— 984 — 


grande charité envers les pauvres exilés. L'extrême compassion 
dont il était touché sur le sort de ces malheureux, le fit tomber 
dans une extrême profusion à leur égard, et ce ne fut qu'avec le 
secours d'une pension que le gouvernement lui accorda volontiers, 
en augmentation de sa mense épiscopale, qu’il put en soutenir les 
suites ». 

Il fut sacré dans l'église des Frères Mineurs, le 10 août 1580, 
par Laurent Metz, évêque de Bois-lè-Duc, assisté par le carme 
André Streignard, évêque de Tagaste, suffragant de Liège, et par 
un autre prélat régulier. Il mourut le 17 février 1592, et fut inhumé 
dans la cathédrale (41-45). Cf. le portrait, p. 42, où le prélat est 
représenté légèremeut barbu et en chape, les mains jointes. 

Un autre évêque de Namur, fut le P. Jacques de Blacse. Né à 
Bruges, il prit l'habit franciscain dans la province de Saint-André, 
à Douai, où il fit aussi ses études théologiques. Il prêcha dans les 
principales villes du Haïnaut et de l’Artois. Après avoir passé par 
toutes les charges, il succéda au P. François Pétrat comme provin- 
cial. Philippe II signa ses lettres de nomination le 27 janvier 15%. 
I fut sacré le 23 novembre 1597 par le nonce des Pays-Bas, Octave 
Frangipani, assisté des évêques de Gand et d'Ypres. En souvenir 
de sa province, il mit dans ses armes, une croix de Saint-André 
avec la devise « Urget in aeternum ». Le 31 décembre 1598, il 
prononça, dans l’église de Sainte Gudule à Bruxelles, l'oraison 
funèbre du roi Philippe IT. Dans un état de son diocèse adressé au 
pape, l’an 1600, il l'informait qu'il n’ÿ avait que des catholiques, 
pas un seul hérétique, et que les décrets du concile de Trente Y 
étaient observés. Après un épiscopat de trois ans et demi à Namur, 
il fut transféré au siège de Saint-Omer. C’est là qu’il mourut le 
21 mars 1618. Son corps fut inhumé dans la chapelle de S. Jean 
l'Evangéliste à la cathédrale (46-50). Cf. p. 48, le portrait du prélat 
en camail et rochet. 

Fr. Pierre Paunet, né à Barbançon (Haïnaut) en 1580, francis- 
cain de la province de Flandre, fut le sixième évêque de Saint- 
Omer. 11 mourut le 31 mars 1631, dans la 51e année de son âge et 
la 3e de son épiscopat, et fut inhumé dans la cathédrale (5). — 
François Pétrat, originaire de Valenciennes, fut successivement 


— 985 — 


gardien et lecteur de théologie au couvent de Douai, puis ministre 
de la province de Saint-André. L'archevêque de Cambrai, Louis de 
Berlaimont, le choisit pour auxiliaire. Il fut sacré évêque de Chal- 
cédoine en 1580, et mourut en 1592, des suites d’une apoplexie, lors 
de la réunion des Etats à Mons (17). 


Le comte Jacques de Horne, de la famille des dues de Clèves, 
se fit franciscain en 1461, après la mort de sa femme. En 1481, il 
fonda à Liège un couvent de Frères de l’Observance, de concert 
avec le chanoine Biliton. Lorsque son fils Jean fut élu prince- 
évêque de Liège en 1483, il l’assista à sa première messe, dans la 
Cathédrale de Saint-Lambert, en qualité de diacre (36). 


Un bourgeois de Namur, Robert Gilon, voulut fonder un cou- 
vent de Sœurs Grises hospitalières en 1498. De concert avec sa 
femme, Hélène, il laissa à cet effet, une vaste maison située près 
de Saint-Aubain, du côté de la Sambre. Il y ajouta trois maisons 
avec un jardin spacieux pour en faire un couvent et un hôpital. A 
la demande des autorités civiles et religieuses, le vicaire-provincial 
des Observants de France, Jean Sauvage, 1497-1500, donna ordre à 
huit sœurs grises de Lessines de se rendre à Namur. La supérieure 
s'appelait sœur Jeanne Bocquet. Elles arrivèrent à Namur à la fin 
de juin et furent conduites processionnellement du couvent des 
Frères Mineurs à leur nouvelle résidence. On commenca la cons- 
truction du couvent le 2 juillet. Entre tous les namurois, Jean 
Roland se distingua par sa générosité. Le fondateur, Robert Gilon, 
mourut dans le cours de l’année, après avoir été le premier à 
profiter des soins charitables des sœurs. Sa femme mourut en 1518. 
— La chapelle fut consacrée par le prince-évêque de Liège, Jean 
de Horne, en l'honneur de Sainte Barbe (37-38). — Il est probable 
que le monastère des Sœurs Grises fit partie de la province de 
Flandre lors de son érection en 1523. 


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FRANÇOIS BARON, Élève de l’École des Hautes Études, avocat à 
la Cour d'appel. — Le Cardinal Pierre de Foix 1, le Vieux, (1386- 
1464) et ses légations. — Paris, libr. Alphonse Picard, 82, rue 
Bonaparte. 1912. 


ALIAS : 
Le Cardinal Pierre de Foix, le Vieux (1386-1464) et ses Légations, 
par François Baron, Élève de l’École des Hautes Études, Avocat à 
la Cour d'Appel. 


. Introduction. — Sources manuscrites et bibliographie. 

Première Partie.— Ch.I. Débuts de Pierre de Foix.— Il naquit, 
sans doute à la fin de 1386, d’Archambaud de Grailly et d’Isabelle 
de Foix. Sa jeunêsse studieuse : franciscain à Morlaas, étudiant à 
à Toulouse. — Puissance de sa famille. Il reçoit simultanément les 
faveurs de Benoit XITT et d'Alexandre V ; son premier bénéfice est 
une pension de mille francs d’or sur les revenus de la mense 
épiscopale de Lescar (4 maï 1407). — Mort d’Archambaud (1412). 
Son frère aîné, Jean, lui succède. Relations de Pierre de Foix avec 
ses frères. Pierre est sollicité par trois obédiences rivales ; il se 
décide pour Jean XXII, qui le nomme cardinal-prêtre du titre de 
Saint-Étienne in Cœlio Monte (fin de 1413). Il arrive de Constance, 
le 5 Février 1416. et prend part à l'élection de Martin V. — Il s’ar- 
rête en Avignon. Son palais. Il rejoint Martin V à Florence (1419), 
puis se rend à son évêché de Lescar. Son rôle de pacificateur. Il 
n'est pas envoyé comine légat à Constantinople (1420), mais gagne 
Rome et assiste aux sessions du Concile de Sienne (1424). 

Ch. II. Légation d'Aragon. — Premier voyage. — Clément VII 
réfugié à Peniscola. Négociations d’Alphonse V et du pape. Pierre 
est nommé légat, le 8 Janvier 1425. Après un court séjour dans le 


1. M. Baron, qui nous avait promis sa thèse de sortie de l’École des 
Chartres sur le cardinal Pierre de Foix, a besoin de plusieurs années pour 
mettre son travail au point. En attendant l’œuvre parfaite, nous en don- 
nous dès maintenant les Positions, car ce sommaire renferme dans sa 
brièveté ce qu'il y a jusqu'à maintenant de plus complet sur la carrière de 
notre grand cardinal français. 


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Comtat, il entame d’interminables pourparlers avec Alphonse. 
Mauvaise volonté du roi : il multiplie les retards en sollicitant des 
faveurs, que le légat refuse. Les envoyés du légat somment le roi 
d'accorder une audience à leur maître. Menaces d’Alphonse. Pierre 
de Foix doit se retirer chez ses frères sans avoir vu le roi et sans 
avoir rien obtenu (mai 1427). 

Deuxième voyage.— Préparatifs de départ. Réception de Pierre 
de Foix par Alphonse, à Valence (13 août 1427). Fermeté du légat 
et exigence du roi ; discussions ; accords conclus (27 octobre). Le 
cardinal Pierre rentre à Rome ; son voyage, ses négociations avec 
le Saint-Siège. Le pape confirme le traité de paix (Noël 1428). 

Ch. II. Fin du schisme. — Troisième voyage. — Bulle de léga- 
tion (28 janvier 1429). Le légat rejoint le roi à Barcelone (12 mai 
1429). Fourberie d'Alphonse, qui rompt les négociations. Pierre le 
calme et parvient à ramener la paix (17 juin). Aidé par la reine 
Marie, il met fin à la guerre des rois d'Aragon, de Navarre et de 
Castille. 

Fin du schisme. — Abdication de Clément VIII et de ses cardi- 
naux (26 juillet). Le légat reçoit leur soumission (14-22 août) et 
entre en possession du trésor de l’antipape. — Concile de Tortose 
(19 septembre-5 novembre): subsides accordés. Le légat tombe 
malade et ne peut rentrer en France. Le roi et le pape lui témoi- 
gnent leur amitié. Après un voyage pénible, il arrive à Foix 
(juillet 1430). 

Deuxième partie. 


Ch. I. L'expédition de 1433. — Le cardinal 
de Foix ne va pas au concile de Bâle. — Mort du recteur du 
Comtat Venaissin, du vicaire général et de l’évêque d'Avignon. 
Troubles et compétitions. Eugène IV nomme à ces trois charges 
son neveu, Marco Condolmerio : protestations des Trois-Etats qui 
réclament Alphonse Carillo et s'adressent au concile. Le concile se 
prononce en faveur de Carillo. — Eugène IV hésite, confie la léga- 
tion à Pierre de Foix (août 1432) et lui octroie des bulles antidatées. 
Les pères de Bäle font appel à Rodrigue de Villandrando. Les 
frères de Pierre de Foix l’assistent ; tentatives de conciliation et 
préparatifs de guerre. — L'armée fuxéenne envahit le Comtat et 
s'empare d'Avignon (8 juillet 1433). La bulle du 24 novembre 


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— 988 — 


nomme Pierre légat a latere dans la France méridionale et en 
Provence. Il est désigné à Bâle pour présider le concile, mais il ne 
s'y rend pas. 

Ch. IL. La réunion des Églises grecque et latine. — Les consuls 
d'Avignon demandent aux pères de Bâle que le synode d'union se 
tienne dans la ville, et offrent de verser 70.000 florins, mais exigent 
des garanties. Nombreuses ambassades. Le pape n'approuve pas 
ces pourparlers. — Arrivée en Avignon de quatre évêques envoyés 
par le concile de Bâle (mars 1437), pendant que le légat est à 
Montpellier, auprès de Charles VIT. Hostilité du pape. Démarches 
des ambassadeurs, qui, après avoir touché l'argent, s'embarquent 
pour Constantinople (29 juin). Mais le concile ne se tient pas à 
Avignon, et la ville n’est pas remboursée de ses avances. 

Ch. IL. Louis Aleman et la cession du Comtat. — Élection 
d’Amédée VIII. Intrigues du cardinal Louis Aleman. Le coup de 
main des Aleman sur Avignon (15 septembre 1443) ne réussit pas 
grâce à la vigilance de Pierre de Foix, et le Comtat reste sous la 
domination du Saint-Siège. Mesures de répression. — Eugène IV, 
qui doute de la fidélité de la province, songe à la céder au dauphin 
Louis. Des pourparlers secrets sont engagés, mais Pierre de Foix 
les divulgue et les empèche d'aboutir (1444). Pour rassurer les 
Comtadins, le pape déclare le Comtat inaliénable. 

Ch. IV. Le Dauphin Louis.— Jean et Louis Boucicaut occupent 
Bollène, Fernes, Bédarrides, Chateauneuf-du-Pape, comme gage 
d'une créance de 40.000 ducats jadis prêtés à Benoit XIII. Fernes 
veut rester au pouvoir du pape ; le légat maintient les quatre villes 
sous l'autorité de Jean et de Louis (11 mars 1443), mais les Trois- 
États ne ratifient pas cet accord. — Intervention du dauphin, au 
nom du sire de Saint-Vallier : le traité du 11 mars est approuvé 
par le pape. Le droit de vingtain est accordé aux Boucicaut (1452), 
qui parviennent à toucher quelque argent, puis à être complète- 
ment indemnisés. — Empiètements du dauphin. Les consuls d’Avi- 
gnon cherchent à l’apaiser en lui versant 4.000 florins (27 octobre 
1450), puis se plaignent au roi, qui arrête les menées ambitieuses 
de son fils : nouveau projet d’aliénation du Comtat. — Coup de 
main de Troyhon (1451), favorisé sans doute par le dauphin. Les 


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— 289 — 


banquiers de Jacques Cœur, les frères Noir, se cachent en Avignon, 
protégés par le légat. Colère du roi (1452). Rétablissement de la 
paix. 

Troisième partie. — Ch. I. Pierre de Foix administrateur. — 
Aperçu sur le gouvernement du Comtat : rôle et pouvoirs du légat; 
aide que lui fournirent les Trois-États. — Statuts comtadins sur 
la justice du 18 octobre 1441 et du 26 janvier 1442 ; articles addi- 
tionnels de 1446. Statuts municipaux d'Avignon de 1441, complétés 
en 1443. — Règles commerciales de 1447 et criées de 1458. — Inter- 
vention du légat dans l’administration de Carpentras, Malaucène 
et Salon. 

Ch. IT. Les malheurs du Comtat. — Craintes d’invasions des 
routiers ; les villes s’arment et réparent leurs murs : dévouement 
du légat. — Procès du Rhône ; Conflits avec les officiers royaux. 
Ruine du pays. — Inondations du Rhône : le pont Saint-Bénézet 
est emporté. Les syndics et l'Œuvre du pont recourent à tous les 
expédients pour le reconstruire : union du prieuré de Montfavet à 
l'Œuvre du pont. — Nombre excessif des hôpitaux d'Avignon. Le 
10 septembre 1459, le légat réduit ce nombre à cinq. 

Ch. III. Les Juifs.— Les Juifs. Bienveillance de Pierre de Foix. 
La juiverie d'Avignon. Décisions des synodes d'Avignon, de Car- 
pentras et d'Arles ; les statuts municipaux ; les statuts comtadins 
du 12 novembre 1441 : les dettes des juifs et leurs procès. La jui- 
verie de Carpentras : massacres de 1459. Le cardinal de Foix ne 
poursuit pas les coupables. Autres violences à Mazan. — Les filles 
de joie : règlements sévères. 

Ch. IV. Arles et Montmajour. — Après l’excommunication de 
Louis Aleman, Pierre de Foix cherche à s'emparer de l’archevêché 
d'Arles (1449). Ce n'est qu’à la mort d’Aleman qu'il est nommé 
archevêque (9 octobre 1450). — Il termine l'affaire de l'évêché de 
Marseille. Son administration à Arles.— Rapports amicaux du légat 
et du roi René, qui confirme la transaction sur le droit d'anouge. 
Echange de 1454 : René devient propriétaire unique de Graveson 
et abandonne à Montmajour la possession de Montpaon, Pélissanne 
et autres terres, Echange de 1457 ; René accorde au légat le péage 
royal d'Arles et une pension de 40 florins, en échange de quelques 

19 


villages. — Montmajour. Accord de 1451 au sujet de la rente payée 
par l’ordre hospitalier de Saint-Antoine-en-Viennois. 

Ch. V. La discipline ecclésiastique. — Synodes d'Avignon ; 
Concile d'Arles de 1453. Le Concile d'Avignon de 1457 : le dogme 
de l’Immaculée Conception. Béatification de Pierre de Luxembourg 
et de Louis Aleman. FElévation des reliques des Saintes-Maries-de- 
Mer (1448). 

Ch. VI. — Les Arts. — Embellissement du Comtat : le retable 
de Valréas et les croix d'Avignon. Chapelle Saint-Jérôme dans 
l'église des Célestins. Chapelle des saints Jérôme et François dans 
l'église d’Arles. Le tombeau de Pierre de Foix au couvent des 
Franciscains d'Avignon. — Le trésor du légat, son argenterie. — 
Sa bibliothèque, composée des livres qu’il reçut à Peniscola et de 
ceux qu'il trouva en Avignon. Elle a passé en partie à la biblio- 
thèque Nationale. — Le Collège de Foix, fondé à Toulouse en 1457; 
générosité du cardinal. L'Université d'Avignon ; collèges. Le légat 
aide les étudiants. 

Quatième partie. — Ch. I. Louis XI. Mort de Pierre de Foix. — 
Les Avignonnais, pour faire oublier à Louis XI ses ressentiments, 
lui envoient une ambassade. Relations cordiales de Louis et du 
légat. Avant même la mort de Pierre de Foix, le roi songe à lui 
choisir un successeur. Mort du cardinal de Foix (13 décembre 1464). 
— Le palais pontifical est occupé par les exécuteurs testamentaires, 
puis évacué (mars 1465). Menées de Louis XI. — Testament de 
Pierre de Foix : c'est un résumé de sa vie. Le collège de Foix est 
institué héritier universel ; legs divers. 

Ch. II. Famille du légat ; son entourage.— Il favorise ses frères 
et ses neveux et les libère d'une dette envers Rodrigue de Villan- 
drando, I] facilite au comte Gaston l'achat de la vicomté de Nar- 
bonne (1418). — Son entourage. La famille des Ricci. 

Ch. HT. Les revenus du légat. — Liste de ses bénéfices, arche- 
véchés, commendes, pricurés, abbayes, archidiaconés. Ses pro- 
priétés dans le Comtat. — Dons gratuits votés par le clergé : les 
Trois-Etats et les villes. 

Ch. IV. Les pouvoirs ecclésiastiques du légat. — Bulles de 
dispense et privilèges accordés par les papes. 

Conclusion. — Pièces justificatives. 


Re 


Chronique Franciscaine de l’année 1911 


ROME 


S. S. le Pape Pie X a donné, en cette année 1911, un nouveau 
témoignage de sollicitude à l'égard de l'Ordre des Frères Mineurs. 
Le Motu Proprio « Quo magis », daté du 23 octobre, est en effet 
d’une grande importance et le temps nous en dévoilera toute la 
portée. Il y est prescrit entre autres choses, que les membres de la 
Curie Généralice ne seraient élus désormais que pour six ans, et 
que les définiteurs généraux ne seraient plus que six au lieu de 
douze; certains articles concernent le mode d'élection des supé- 
rieurs ; enfin, les privilèges personnels y sont en grande partie 
supprimés. 

Cet acte pontifical nécessitait la nomination d’un nouveau 
Ministre Général et de nouveaux définiteurs ; il y fut pourvu par 
un décret de la S. C. des Religieux, à la même date. Voici le nom 
de ces dignitaires : 


Ministre général : Rme P. PACIFIQUE MoxzaA, de la province de 
Saint-François de Venise. 


Procureur général : T. R. P. PLAcIDE LEMos, de la province de 
Saint-Jacques de Compostelle. 

Définiteurs généraux : 
T. R. P. François MASULLI, de la province des Pouilles, 
T. R. P. Josepx BorraRo, de la province de l'Argentine, 
TR. P. PIERRE BEGLEY, de la province d'Irlande, 
T. R. P. Louis ANTOMELLI, de la province de Milan, 
T. R. P. CoLomBan DREYER, de la province de France, 
T.R.P, VALÉRIEN BENDÈS. dela province Mariale de Hongrie. 


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Il entre bien dans notre cadre de faire remarquer la présence, 
dans ce nouveau définitoire, d’un français, le T. R. P. Colomban 
Dreyer, précédemment ministre provincial. 

C'est le 26 octobre, en présence de toute la communauté du 
Collège International St-Antoine réunie dans l’église, que Mgr 
B. J. Doebbing, O.F.M., délégué à cet effet par le Saint-Siège, 
promulgua les documents ci-dessus et remit le sceau de l'Ordre au 
nouveau Ministre Général. Il donna ensuite lecture d’une lettre de 
la S. C. Consistoriale qui nommait le Rme P. Denys Schuler, 
ministre général, sortant de charge, archevêque titulaire de 
Nazianze. Puis, après la cérémonie de l’obédience et le chant du 
Te Deum, il donna à toute l'assistance, au nom du Saint-Père, la 
bénédiction apostolique. 

Le lendemain, le Souverain Pontife reçut en audience privée 
les nouveaux élus et pendant une demi-heure les entretint avec la 
plus grande bienveillance, leur promettant secours, conseil et 
protection dans le gouvernement qui leur était confié. 

Parmi les 19 cardinaux créés par Pie X au consistoire secret 
du 27 novembre, l'Ordre des Frères Mineurs est fier de compter 
l’un des siens, S. E. le Card. Diomède Falconio, archevêque titu- 
laire de Larisse et délégué apostolique aux Etats-Unis. Son Emi- 
nence reçut le chapeau rouge au consistoire public du 30, où elle 
parla au nom de tous pour remercier le vicaire de Jésus-Christ, et 
le 21 décembre prit possession de son titre cardinalice de Sainte 
Marie d'Ara-cœli dans la vieille église franciscaine qui porte ce 
nom. Quatre jours après le Collège International célébrait, en 
l'honneur du nouveau cardinal, une fête intime à laquelle prenaient 
part S. E. le Card. Vivès y Tuto, lui aussi de la famille franciscaine, 
et le Cardinal Cassetta. S. E. le Card. Falconio est consulteur de la 
S. C. des Religieux et de celle de la propagande. 

Remarquons en outre que parmi les cardinaux de la même 
promotion, plusieurs appartiennent au Tiers-Ordre franciscain. 
Ce sont: S. E. Basilio Pombpili; S. E. de Cabrières, évêque de 
Montpellier ; S. E. Dubillard, archevêque de Chambéry ; S. E. 
Bourne, archevêque de Westminster ; S. E. Farley, archevèque de 
New-York. 


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Puisque nous en sommes à détailler nos gloires, continuons : 
Le 21 janvier, Mgr Nicolas, O.F. M. qui avait résigné entre les 
mains du Saint Père, son siège épiscopal de Pulata, fut nommé 
archevêque titulaire de Théodosiopolis. 

Un bref apostolique du 8 février appelait le R. P. Mathieu 
Kardum, O. F. M. de la province du T.S. Rédempteur, au siège 
métropolitain d’Antibari (Monténégro). 

Le 12 avril, le R. P. Célestin Ibânez, O. F. M. de la province 
St-Jacques devenait évèque titulaire de Baga et vicaire apostolique 
du Scen-si septentrional. 

La S. C. de la Propagande nommait Préfet Apostolique de 
l'Ile de Rhodes (27 mars), le R. P. Ignace Beaufays, O. F. M. de la 
province de Belgique, et Préfet Apostolique de Ucayali au Pérou 
(19 août), le R. P. Bernard Irastorza, O. F. M. de la province de 
St-François Solano. 

Et pour être complet, nous devons ajouter que, de son côté, 
l'Ordre des Capucins a donné cette année à l’église deux arche- 

vêques, un évêque, deux vicaires apostoliques et trois préfets 
apostoliques. 


LE 


FRANCE 


En France, la persécution continue sans grand éclat, mais 
aussi sans relâche. Les religieux sont surveillés, poursuivis, condam- 
nés ; les liquidateurs ne négligent pas leurs fructueuses opérations; 
celui des Franciscains, le fameux Duez, une fois en route pour 
l'île de Ré (25 octobre), a bien vite été remplacé ; avulso uno non 
deficil alter, et la curée finira comme elle a commencé. 

Par contre, à l'extérieur, la France gouvernementale sait avoir 
de beaux gestes 1. N'’a-t-on pas vu, le 17 mars, les marins de 


1. Que voulez-vous ? l'anticléricalisme n'est pas un article d'exportation. 


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— 994 — 


l'escadre de la Méditerranée, ayant à leur tête l'amiral Dartige du 
Fournet et présentés par M. Gueyrand, consul général de France, 
faire leur'entrée solennelle au Saint Sépulcre, où ils étaient reçus 
officiellement parles Franciscains, gardiensdes Lieux Saints, assister 
à la messe solennelle et écouter avec quel respect ! l’allocution 
vibrante d'un franciscain breton, le P. Roger, ancien soldat lui 
aussi: « Messieurs, finit-il, ayez toujours au cœur ce triple amour: 
Dieu, la Patrie, votre mère ! ». 

Quelques mois plus tard, au nom du ministre des affaires 
étrangères de France, le consul général français de Palestine 
offrait à S. Exc. le Patriarche de Jérusalem une œuvre d'art, le 
Saint-Louis de Frémiet en bronze doré, « symbole de la loyauté et 
du désintéressement qui ont toujours caractérisé et qui marqueront 
toujours l’action de la France en Orient, en faveur des intérêts 
catholiques. » N’y a-t-il pas, dans ce fait, un côté très intéressant 
pour la custodie de Terre Sainte, joyau des missions franciscaines ? 

Et le gouvernement français, en frais de coquetterie, ne s'arrête 
pas là ; il envoie gracieusement la médaille de bronze au R. P. 
Bernardin Bertrand et au Fr. Etienne Dethoor, missionnaires 
franciscains français, à Port-Saïd, pour les récompenser de leur 
conduite héroïque pendant un incendie ; il confère le titre d’off- 
cier d'académie au R. P. Amédée de Mérona, franciscain français 
de Terre Sainte, afin de reconnaitre les services rendus par lui à 
la France en qualité de missionnaire. 

Peut-on ne pas voir en tout cela la tendance de la France à 
vouloir maintenir son influence en Orient, à recueillir les lambeaux 
de son protectorat si compromis depuis quelques années ? 

Et puis il y a la question du Maroc : la France s’est chargée de 
civiliser ce pays ; elle sait de quel secours peuvent être dans cette 
tache les missionnaires. Or, actuellement, les missionnaires maro- 
cains sont des franciscains espagnols ; il faudrait leur substituer 
des franciscains français, et le gouvernement voudrait que le 
Pape... Mais pourquoi donc persiste-t-il à vouloir l'ignorer officiel- 
lement le Pape, alors qu'il voudrait en obtenir des services ? 
Heureusement les fils de St-François, en attendant, savent se 


dévoucr. Au mois de mai, quatre franciscains français se sont 
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embarqués pour le Maroc, comme aumôniers volontaires 1, et 
d’autres les suivront de près. 


Mais revenons en France: plus qu'en aucun autre pays, la 
douce et pure physionomie du Poverello d'Assise y est aimée, 
célébrée, chantée. C’est chose singulière que cet empire qu’exerce 
S. François sur la société contemporaine, dans la littérature comme 
dans les arts ; mais, la France, surtout, et de nos jours plus que 
jamais peut-être, rend au Saint Patriarche, l'affection qu'il avait 
pour elle de son vivant. Il est le Saint à la mode, comme l’on disait 
dernièrement. Aucun autre saint n’est l’objet d'une si abondante 
littérature ; la liste serait trop longue des ouvrages nouvellement 
parus qui lui sont consacrés; les périodiques franciscains se multi- 
plient de plus en plus; les journaux plus ou moins mondains, les 
revues plus ou moins profanes ébrèchent leur neutralité pour 
exalter le candide Assisiate qui ruisselle d’amour envers tous les 
êtres ; en certaines villes, comme à Roubaix, des conférences sont 
organisées qui étudient le Saint Patriarche sous ses divers aspects ; 
à l’Institut Catholique de Paris, M. Louis Gillet consacre tout un 
cours à l’histoire artistique des Ordres Mendiants, dans laquelle, 
faut-il le dire, St François tient la plus large place. 


Enfin, car il faut savoir se borner, à l'exposition d'art religieux 
moderne qu'abritait le pavillon de Marsan, au Louvre, les sujets 
franciscains faisaient nombre, signés des meilleurs noms : Maurice 
Denis, Constant Montald, Paul-Hippolyte Flandrin, Dulac, etc. 


Mais voulons-nous saisir mieux encore l'importance du mouve- 
ment franciscain dans notre pays, constatons la vitalité toujours 
croissante du Tiers-Ordre. Journées franciscaines de Poitiers 
(18 juin), d’'Epinal (33 juillet), de Laon (10 octobre), de Saint-Omer 
(15 octobre), congrès régionaux, pélerinage divers, tout cela nous 
dit que l’œuvre du Tiers-Ordre vit et prospère. Actuellement une 
question est à l’ordre du jour, celle de la fédération des Fraterni- 


1. Au moment où paraît ce volume, nous apprenons que l’un deux, le 
R. P. Michel Fabre, a été massacré à Fez, dans l'émeute du 17 avril 1912. 


nn. — 2 —. 


— 996 — 


tés. Cette fédération s’est formée en Italie avec les engagements et 
la bénédiction du Pape ; en France, elle est un fait accompli dans 
les diocèses d’Autun et de Bourges ; l'exemple sera suivi, espérons- 
le. Alors le Tiers-Ordre recouvrera la prospérité et l’influence qu'il 
avait dans les premiers siècles de son existence. 


A L'ÉTRANGER 


En Italie, un décret du 28 avril rétablit les divisions de provin- 
ces telles qu'elles existaient avant la bulle Felicitate. 

Le 11 juin, la ville d'Assise célèbre le 7e centenaire du « gran 
patto », et à cette occasion inaugure aux Corceri un monument : 
St-François et les tourterelles. 

Au lieu de tenir, comme précédemment, sa réunion annuelle 
le mercredi de la Semaine Sainte, la société internationale d’étu- 
des franciscaines l’a célébrée à Assise, le 10 juin. A la séance du 
matin assistaient 14 membres. Le soir, le marquis Piero Misciattelli 
faisait devant un nombrenx public, une conférence fort applaudie, 
sur l’âme de S. Bernardin de Sienne. — Le comte Antonio Fiumi 
Roncalli a été élu président de la société. 


En Espagne, le grand événement de l’année a été le congrès 
eucharistique de Madrid que présida en qualité de Légat, le cardi- 
nal Aguirre, franciscain. Pour la première fois dans les congrès de 
ce genre, S. Pascal Baylon a reçu les honneurs auxquels il a droit 
comme patron des œuvres et congrès eucharistiques ; c’est même 
par un pèlerinage à son tombeau à Villaréal, que se termina cette 
splendide manifestation. 

En Chine. Notre province de France pleure la mort de Mgr 
Césaire Schang, vicaire apostolique du Chan-Tong oriental, surve- 
nue à Che-fou, le 9 septembre. Ses funérailles ont été un véritable 
triomphe (Revue franciscaine, décembre 1911). 


Fr. REMY. 


— 297 — 


Documents 


LES FRÈRES MINEURS A L'UNIVERSITÉ DE PARIS 


L'Université de Paris tient une place considérable non seulement 
dans l’histoire des franciscains de France, mais dans l’histoire 
universelle de l’Ordre. Pendant les XIII, XIV et XVe siècles, les 
étudiants venaient à Paris des différentes provinces de l’Europe. 
A partir du XVIe, le grand couvent subit une importante modifi- 
gation. Jusque là, il appartenait à la province de France et à la 
custodie de Paris. Depuis 1502, il est soumis immédiatement à l’au- 
torité du général. Son gardien doit être pris alternativement dans 
l’une des trois grandes provinces de France, de Touraine et de 
Saint-Bonaventure de Bourgogne. Les étrangers n’y viennent 
presque plus. Les provinces devenues formellement conventuelles 
en 1517, n’y enverront plus d'étudiants. D'autre part, les provinces 
observantes françaises qui depuis un siècle avaient déserté l’anti- 
que Studium, entreront dans une nouvelle voie, mais, à de rares 
exceptions, leurs religieux ne prendront pas les grades. Néanmoins, 
jusqu’à fin du XVII siècle, Paris restera le cerveau de l'Ordre. La 
parole du B. Gilles d’Assise : « Paris, Paris, tu détruis l'Ordre de 
S. François », cette parole ne s’est pas réalisée dans le sens péjo- 
ratif du mot. Paris a certainement modifié l'Ordre primitif, il lui a 
donné une tournure scientifique, mais loin de le détruire, il n’a 
fait que le rendre viable. | 

L'histoire du célèbre couvent universitaire n’est pas près d’être 
faite, mais on peut y contribuer par des travaux, nous avons cru 
urgent de publier la liste des licentiés franciscains de l'Université 
de Paris, de 1370 à 1788. Elle est tirée du ms. latin 15440 de la 
Bibliothèque Nationale. Le premier chiffre indique le rang dans la 


— 998 — 


promotion, le second indique l’année, le troisième renvoie à la 
page du ms. — À côté de ce premier ms. nous publions les extraits 
d'un second (latin 5657 A) de la mème bibliothèque, toutes les fois 
qu'il contredit ou qu’il complète le précédent. Il est désigné par la 
lettre B. — À la suite, nous avons ajouté les références que nous 
avons pu trouver sur chacun des personnages en question. 

Afin de donner un état sommaire provisoire des gradués fran- 
ciscains de l’Université de Paris, depuis l’époque d'Alexandre de 
Halès jusqu'à l’année 1370, nous avons extrait du Chartularium 
Universitatis Parisiensis de Deniffle et Châtelain,les noms des frères 
mineurs qui ne figuraient pas dans la liste des licentiés. 

Nous n'avons dans ces énumérations qu’une minime partie des 
étudiants qui fréquentèrent le Siudium Parisiense. Tous ceux que 
nous découvrirons, viendront prendre leur place dans la série, et 
nous révéler la vie scolaire du vieux cloître des Cordeliers sur 
l'emplacement duquel s'élève aujourd’hui l'Ecole de Médecine. 


Tonus lI. 


Alexander de Hales, 135, 158, 187, 217, 221, 328, 329, 473, 474, 
634, 635. 

Arlotus de Prato, 595, 596, 598. 

Bertrandus de Bajona, 415. 

S. Bonaventura, 187, 244, 333, 339, 366, 413, 415, 498, 634, 635, 647. 

Droco Pruvinensis, 595, 596. 

Gerardus de Burgo S. Donnini, 275, 297. 

Gregorius de Neapoli, 135. 

Gualterius de Brugis, 582, 584. 

Guillelmus de Barlo, 469. 

Guillelmus de Meliton, 210, 211, 244, 328, 329, 647, 649. 

Haymo de Faversham, 135, 217. 

Joannes gardianus Fr. Min. Parisiensium, 211. 

Joannes de Parma, 187, 258. 

Joannes Peckam, 415, 420, 556, 560, 624, 626, 627, 634, 635. 

Joannes de Ruppella, 135, 158, 187, 217. 

Odo Rigaldi, 211, 305, 310, 341, 346, 351. 


— 999 — 


Raimundus Lullus, 556, 558. 
Richardus Cornubiensis, 217, 218. 
Rogerius Baco, 135, 316, 317, 329, 473, 474. 
Simon de Lens, 595. 


Tous II. 


Aegidius de Legnaco, 117. 

Albertus Bludonis, 650. 

Albertus Metensis, 118. 

Alexander de Alexandria, 105, 107, 127. 

Alvarus Pelagius, 454, 719. 

Andreas de Perusio, 400, 401. 

Antonius de Aribaldis de Valentia, 410, 471, 719. 

Arlottus de Prato, 11, 717. 

Arnaldus Aymerici, 277. 

Arnaldus Caprarii, 548. 

Arnaldus de Claromonte, 401, 402, 409. 

Arnaldus de Laminis, 347. 

Arnaldus Roiardi, 170, 171, 217, 239. 

Bernardus de Aretia, 576, 579, 584, 587. 

Bertrandus de Turre, 238, 320, 327, 347. 

Elias de Nabinali, 320, 343, 419, 423, 431, 564. 

Emundus Manescalli, 411, 412, 471, 542, 543, 597, 650. 

Fortis de Forti, 571. 

Franciscus Adriani, 536. 

Franciscus de Esculo, 320, 321. 

Franciscus Maironis, 272, 273. 

Galterus de Chatun, 419, 423, 453, 454, 471. 

Galterus de Divione, 418. 

Gentius, 77. 

Gerardus Odonis, 321, 403, 419, 423, 425, 426, 437, 438, 453, 471, 
519, 542. 

Gerardus Pesquerii, 451, 452. 

Gilbertus de Tornaco, 109, 112. 

Giraldus Grimaldi, 649. 


— 300 — 


Guillelmus Alnwik, 277. 

Guillelmus Bernardi de Podio, 419, 423, 471. 

Guillelmus Bloc, 277. 

Guillelmus de Brena, 346, 429. 

Guillelmus Farinerii, 59, 546, 649. 

Guillelmus guardianus Parisiensis, 117. 

Guillelmus de Meleduno, 410. 

Guillelmus de Monterundo, 415, 418. 

Guillelmus Ockam, 277, 290, 322, 333, 486, 507, 587, 590, 720. 

Henricus de Caretto, 217. | 

Henricus Semons, 327, 431, 453, 454, 471. 

Henricus de Talheim, 277, 290. 

Hugo de Novocastro, 271. 

Jacobus de Spinola, 624. 

Johannes Didaci, 558. 

Johannes Guyon, 590, 622. 

Johannes de Murro, 20, 23, 30, 32, 144. 

Johannes de S. Nazareo, 639, 642. 

Johannes Scotus, 117, 118. 

Johannes Curti, 546. 

Ludovicus de S. Martino, de Venetiis, 536. 

Matthaeus de Aquasparta, 11, 56, 59, 96. 

Michael de Cesena, 59, 217, 225, 272, 277, 290, 320, 322, 327, 330, 
332, 333, 416. 

Monaldus, 110, 112. 

Nicolaus Boneti, 429. 

Nicolaus de Hayo, 471. 

Nicolaus de Lyra, 316, 429, 431. 

Nicolaus minister Franciae, 277. 

Nicolaus de Regio, 290. 

Pastor de Serrescuderio, 402, 403, 407, 453, 454, 471, 599, 607. 

Pastor de Vivariis, 399. 

Petrus Aureoli, 225, 227, 228, 431, 718. 

Petrus de Corbaria, 326, 327, 310, 416, 719. 

Petrus de Gaeta, 542. 

Radulphus de Cornaco, 597, 598. 


_ 3h — 


Raymondus de Fronsac, 414. 

Raymondus Rigaldi, 30. 

Richardus Chassam, 454. 

Richardus de Middleton, 109, 112. 
Richardus paenitent. card. Choleti, 34, 35. 
Robertus Foret, 660. 

Rogerius de Palhariis, 535, 548. 

Thomas de Fregnano, 536. 


Tous Ill. 


Adam de Ayaco, 355, 359, 368, 370, 380, 408. 
Adam de Dompmartino, 108, 226, 227. 
Aegidius Tournemeule, 605, 611. 
Alanus Tardi, 139, 355. 
Amandus de Artesio, 79, 104, 105, 135. 
Andreas Joly, 397. 
Angelus de Spoleto, 217, 468. 
Antonius de Avezeno, 397. 
Antonius Fiole, 467. 
Arnoldus Grelly, 223. 
Austencius de Sancta Columba, 13. 
Bartholomeus de Padua, 236. 
Berengarius de la Borone, 397. | : 
Berengarius de Gonicis, 441. 
Bernardus de Crasa, 397. 
BSernardus de Pacterio, 9. 
Æernardus de Turri, 397. 
Bertrandus Augerii, 236. 
&ertrandus de Sancto Guillelmo de Montepessulano, 61. 
C hristophorus de Cugneriis, 292, 396, 398, 523, 527, 529. 
D>ionysius Foullechat, 94, 102, 114-116, 119, 120, 121, 122-124, 182- 
186, 397. 
Durandus Carueilay, 397. 
Durandus de Fargiis, 397. 
Feærnandus de Weda, 397. 


— 392 — 


Franciscus de Cardalhaco, 61, 123. 
Franciscus de Perusio, 412. 

Guillelmus de Cremona, 211. 

Guillelmus Farinerii, 4, 9, 23. 

Guillelmus Ferreoly, 397, 398. 
Guillelmus Moteci, 338. 

Guillelmus de Prato, 108. 

Jacobus de Esquillo, 660. 

Jacobus Farchiti, 397. 

Johannes de Attigniaco, 291, 356, 359, 365, 379, 380, 384, 396, 467. 
Johannes Bardolini, 467, 663. 

Johannes Brisse, 397, 398, 662. 

Johannes de Cheveneyo, junior, 216, 468. 
Johannes de Chevcgneyo, senior, 217. 
Johannes Chimeno, 397, 

Johannes de Claromarisco, 660. 
Johannes Columbi, 467, 468, 517, 523, 528. 
Johannes Corduarii, alias Vitalis, 397, 398. 
Johannes Gardi, 397, 398. 

Johannes Gutensperg, 300. 

Johannes de Hasteriis, 424. 

Johannes Henrici, 397. 

Johannes de Latone de Gerunda, 196. 
Johannes Regis, 225, 227. 

Johannes de S. Nazario, 201, 225, 293, 294, 563, 568, 574, 576. 
Johannes de Sercuito, 467, 468. 

Johannes de Sparnaco, 93, 428. 

Johannes Vacherii, 397. 

Johannes Vitalis, 468, 531, 605. 
Leonardus de Giffone, 506, 512. 
Ludovicus de Arboribus, 97. 

Ludovicus de Padua, 95, 97. 

Ludovicus de S. Martino, 97. 

Ludovicus Vicentinus, 397. 

Marquardus de Lindau, 302. 

Matthaeus de Agaciis, 236. 


— 903 — 


Matthaeus de Bonaquist, 397. 
Matthaeus de Crema, 236. 
Matthaeus Solæ de Rotomago, 114, 
Menendus, 553. 


Nicolaus Coste, 286, 287, 358, 359, 377, 388, 662. 


Nicolaus de Lira, 660. 
Nicolaus Mercerii, 467. 
Nicolaus Piquier, 304, 662. 
Petrus Aureoli, 661. 

Petrus de Campis, 397. 
Petrus de Gandia, 302, 359. 
Petrus Poncii, 467, 468. 
 Petrus Salomonis, 548. 
Philippus Torytona, 61. 
Simon de Croissyaco, 397, 398. 
Stephanus Constellarii, 209. 
Thomas de Rossy, 200, 201. 
Ubertinus de Coriliono, 217. 


Tomus IV 


Aegidius Baharel, 456. 

Aegidius Percusel, 529. 

Alanus Lespervez, 602. 
Alfonsus, 499. 

Anselmus Appart, 485, 498, 550, 552. 
Elias d’'Andresi, 707. 
Franciscus de Bretigniaco, 436. 
Genesius de Palma, 677, 708. 
Guido Moretini, 636. 
Guillelmus de Torculary, 592. 
Henricus de Colonia, 665. 
Henricus de Sorigniaco, 168. 
Jacobus Carpentarii, 399. 
Jacobus Guesdon, 519, 521. 
Johannes Bartholomei, 708, 709. 


Johannes Bretonelly, 555, 572, 573, 614, 682, 744. 


Johannes Cornage, 688. 

Johannes Cretel, 692. 

Johannes Cuock, 168, 181. 
Johannes de Fano, 478, 185, 498, 518, 520, 550, 555, 574. 
Johannes Fouchier, 520, 523. 
Johannes Gardi, 11. 

Johannes Goudin, 499, 552. 
Johannes Guesdon, 522. 

Johannes de Lucronio, 443. 
Johannes Lucubus, 554, 602. 
Johannes Moraz (ordin. mendic.), 708. 
Johannes Radiani, 168. 

Johannes Raffanelli, 344, 418, 514. 
Johannes de Sorduno, 737. 
Johannes Zamorensis, 592, 665. 
Martinus de Colonia, 406. 
Martinus de Trespaderne, 562, 608. 
Matthaeus Deserti, 164. 

Nicolaus Conrart, 420. 

Nicolaus Claus de Metis, 436. 
Petrus de la Barrera, 366. 

Petrus de Cheriaco, 478, 479. 
Petrus de Colle, 573. 

Petrus de Goultechele, 399. 

Petrus Quatresoubz, 599. 
Rodericus Velasti, 693. 

Thomas Dionisii, 554, 602, 607. 


Ordo licentiatorum S. Facultatis 


AB ANNO 1373. 


4 1373. — JoANXES DE CHENEY0O, p. 5. — J. de Chevegneyo, 
junior. Selon le Ch. Un. Par. II, 217, il fut licentié en 1377. Cf. 
Bull. fr. VI, 540, 550 ; VII, 214, 257, 276, 287, 289, 290, 291, 292, 300, 


Se 


348, 349. 11 était de la prov. de Bourgogne et min. gén. de l’obé- 
dience avignonnaise. 

5 .1374. — JOANNES DE SANCTO NAZARIO, p. 5. — J. de Saint- 
Nazar. Cf. Ch. Un. Par. WI, 201, 225, 293, 294, 563, 568, 574, 576 ; 
Bull. fr. VI, 462. 

12 1374. — Joaxxes Recis, p. 5. — En 1375, il était régent des 
études au couvent de Paris. Cf. Ch. Un. Par. III, 225, 227. 

11 1375. — JacoBus BRoOIFFORT, p. 6. 

13 1375.— JOANNES DE CENEQUEYO, p. 6.— Paraït être le même 
personnage que J. de Chevegneyo nommé plus haut, en 1373. 

5 1379. — PETRUS DE AQUILA, p. 7. — Différent de P. d'Aq., 
évêque de Tivento vers 1361. J. de S. Ant., Bibl. francisc. II, 433, 
qui avait signalé un bâchelier de Paris postérieur à l'évêque,parait 
avoir raison contre Sbaraglia, Script. 583. | 

10 1379. — STEPHANUS DE BLEMAU, p. 7. — Le Chart. Un. Par. 
III, 209, propose de l'identifier avec Etienne Constellarii en faveur 
duquel Grégoire XI avait écrit au chancelier de l’Université le 
26 août 1372. 

3 1380. — MICHAEL SCOTI, p. 7. 

8 1380. — JacoBUSs DE CHINA, p. 7. — Il paraît difficile de 
l'identifier avec fr. Jacobus de Esquillo, O. M., doct. en théol., 
présent au procès de condamnation de Marguerite Porette en 1309. 
Cf. Ch. Un. Par. TI, 660, 661. 

3 1381.— CHRISTOPHORUS DE AUGERNS, p. 8.— Le Ch. Un. Par. 
111, 292, 396, 398, 523, 527, 529, l'appelle Ch. de Cugneriis, et le dit 
gardien du couv. de Paris, p. 701 ; Sbaralea, Script., 193 ; Ann. 
Min., IX, 41. 

5 1381. — PETRUS DE GANDIA, p. 8. — Ch. Un. Par. WI, 302, 559. 
Cf. U. Chevalier, Bio-Bibl. I, 140 (Alexandre V). 

11  1381.— ARXALDUS QUERELLE, p. 8.— Appelé aussi A. Grelly, 
Grilli, Grille, Guerilli. Cf. Ch. Un. Par. HI, 293, 370 vnj. 378 xxxvij, 396. 

2 1383. — ALANUS TARDI, p. 8. — Ch. Un. Par. II, 139, 355. 

3 1383. — NicoLaus DE Cosra, p. 8 — Plus tard min. provin- 
cial d'Aragon. Cf. Ch. Un. Par. III, 286, 287, 358, 359, 368, 377, 
388, 662. . 

20. 


— 306 — 


12 1383. — ADAMUS DE AYACO, p. 9.— A. d'Ay. Cf. Ch. Un. Par, 
III, 355, 359, 365 (n. 8, 41), 380, 408. 

15 1383. — JOANNES D'ATTIGNY, p. 9. — Le 13 janvier 1388, 
Clément VII ordonna de lui enlever la régence et de le chasser du 
couv. de Paris. Cf. Ch. Un. Par. WI, 291, 356, 365 (n. 13 et 41). 379, 
*380, 384, 396, 167 ; Sbaralea, Script., 389 ; Ann. Min., IX, 41. 

11 1386. — Domixicus DE LUNEVILLE, p. 9. — Ch. Un. Par. IT 
339, n. 2, 390, n. 38. 

8 1388. — JoANNES BARDOLIN, p. 10. — Ministre général dans 
l’obédience d'Avignon. Cf. Ch. Un. Par. II, 1467, 663 ; Bull. fr. VI, 
273, 274, 293, 327, 330, 335, 3142, 318, 350, 361, 367, 370, 390, 398, 400, 496. 

1 1389. — JoANNES VITALIS, p. 10. — Espagnol, provincial de 
Castille en 1395. Cf. Ch. Un. Par. I]1I, 468,531, 605 ; Sbaralea, 
Script., 466. 

“6 1391. — MICHAEL PICQUER, p. 11. — M. Piquier, lecteur prin- 
cipal du couv. de Rouen. Cf. Ch. Un. Par. III. 304, 662. 

9 1391. — GuiLLELMUS MOLETI, p. 11. — G. Moteci, Moteti. 
Cf. Ch. Un. Par. XII, 338. 

3 1392. — BERENGARIUS CANANOEUS, p. 11. — B. de Gonicis, 
Gamaneus, lecteur à Barcelone. Cf. Ch. Un. Par. III, 441. — Un 
autre Berengarius de la Borone, O. M., est mentionné comme bâche- 
lier à Paris, 16 août 1385. Ibid. 397. 

4 1392. — AEGIDUS TOURNEMEULE, p. 11. — Ch. Un. Par. I, 
605, 611 ; Bull. fr. VIX, 2%. 


5 1393. — ARNULPHUS DE FONTE, p. 12. — Ministre provincial 
de Bourgogne. Bull. fr. VIE, 214, 328, 329, 335, 336, 338, 353, 364, 487. 
10 1393. — PETRUS REBOURSETY, p. 12. — Est-ce P. Reversati, 


bâchelier en théologie, régent des études au couvent d'Avignon, 
qui en 1420 dépassait la cinquantaine ? Bull. fr. VII, 529. 

6 1395. — GuILLELMUS FEREOLY, p. 12. — Ch. Un. Par. WI, 
397, 398. 

11 1395. — JOANNES ACHARDY, p. 12. 

13 1395. — JOANNES BRIXEUS, p. 13. — Ministre provincial de 
France vers 1423 + à Paris le 18 février 1145. AFH, III, 130. 

7 1397. — JOANNES QUAYMAVILLE, p. 13. — Appelé aussi 
J. Guymonelly, Ministre provincial de France, + à Neufchâteau le 
2 janvier 1436. AFH, III, 118. 


— 907 — 


8 1397. — PerRus SaALOMoONIS, p. 13.— P. Psalmon, de Ia prov. 
de Bourgogne. Ch. Un. Par. II, 548 ; IV, 27; Ubald d’Alençon, Les 
vies de sainte Collette, Paris 1911, in-8o, XLVII, LII, 84, 230, 177, 282, 
116, 117, 257, 258. 

5 1398. — JoANNES ARNOULD, p. 14. — J. Arnaud, du couv. de 
Niort, évêque de Sarlat en 1411, + à Paris en 1416. Sbaralea, 
Scripl., 389 ; Bull. fr. VII, 436; Gallia christ., 11, 1520 ; Ch. Un. 
Par. IV, 37. 

8 1400. — PETRUS PONTIUS, p. 14 — Etait étudiant à Paris 
vers 1387. Ch. Un. Par. III, 467, 468 ; IV, 43; Bull. fr. VII, 274. 

13 1400. — JoANXES PEnTiT, p. 14. — Ch. Un. Par. IV, 43, 44. La 
mention « Minor » est postérieure. Le Chartul. a rétabli « Mag. » 
au lieu de « Fr. » ; Sbaral. Script. 450. 

20 1400.— AEGiDius DE MoNTIBUS, p. 14.— Ch. Un. Par. IN, 43. 

7 1401. — Simon DE Coursy, p. 15. — Ch. Un. Par. IV, 48, 
272, 274. | 

3 1403. — PETRUS AD BOvES, p. 15. — U. Chevalier, Bio-Bibl. 
Il, 3690 ; Ch. Un. Par. IV, 128, 129, 274, 350, 353, 360, 400, 552 ; Bibl. 
de l'E. des Ch., t. LXXII (1911) p. 61, 63. 65. 

8 1405. — RICHARDUS GENERALIS, Minor, p. 16. — Ch. Un. Par. 
IV, 138, 164. 

7 1408. — QUERICUS DE LOTHARINGIA, p. 17. — Guérinus de L. 
Ch. Un. Par. IV. 161. 

8 1408. — JOANNES DE GORELLO, p. 17. — B. J. de G. die 
23 januarii 1408 revocavit errorem contra hierarchiam damnatam. 
f. 13. — AFH, III, 119 ; Sbaralea, Script., 426 ; Chart.Unic. Par., IV, 
161, 162, 174, 498 ; An. fr. II, 261. 

9 1409. — JOANNES DE CASTELLIONE, p. 18. — Le Ch. Un. Par. 
IV, 161 affirme qu'il était clerc séculier et non franciscain. 

13 1411. — JoANNES MICHAEL, p. 19. — Le Ch. Un. Par. IV, 23 
le dit dominicain. 

19 1411. — JOANNES DE ALTA TuMB4, p. 19. — Le Ch. Un. Par. 
IV, 223 le dit cistercien. 

16 1413. — PETRUS MuYET 1, p. 20. — Le Ch. Un. Par. IV, 268, 
le dit clunisien. 

(Vide dans le ms. 1414 à 1422). 


— 308 — 


2 1422. — JoANNES TEXTORIS, p. 22. — Le franciscain de ce 
nom s'appelait «Jacques » et portait encore le vocable de « Jacques 
de Touraine ». Ch. Un. Par. IN, 261, 262, 400, 402, 406, 120, 145, 468, 
482, 497, 517, 521, 524, 527, 530, 550, 552, 555, 572, 580, 744. 

10 1422. — REGINALDUS DE VUZERIA, p. 23. 

9 1124. — ANTONIUS AUCTIVE, p. 23. — B. A. de Aretio presen- 
tatus Minorum, 1423, 154 martii, fuit magister 28 junii 1424, (f. 16.) 
— Ch. Un. Par. IV, 428. 

13 1424. — JoANNES DEMRBUT, p. 233. — B. J. de Nibat fuit mag. 
12 oct. 1424, (F. 16.) — J. de Nibat ou « Nibar » assistait au procès 
de Jeanne Darc. CH. Un. Par. IV, 428, 429, 457, 519, 521, 525. 

3 1426. — ANDREAS GIRELLUS, p. 24. — Selon le Ch. Un. Par. 
IV, 447, À. Gareti était prêtre séculier du diocèse de Rouen. 

10 1426. — PETRUS RENAUDET. p. 24. — Chart. Un. Par. IN, 
419, 447 ; Wadd., Script. 196 ; Sbaral., Script. 606. De la prov. de 
France. 

16 1426. — Lucas FRANÇoIS, p. 24. — L. F. de Assisio. Ch. Un. 
Par. IV, 405, 447, 4148, 478, 486, 497, 552; Wadd., Script. 162; Sbaral., 
Script. 489. 

16 1428. — PETRUS DE SALIHIS, p. 25. — Le Ch. Un. Par. IV, 405 
le dit dominicain. 

14 1430. — GIRARDUS FULETI, p. 26: — G. (Feulleti, Fuleti, 
Fueillet, Feullet) de Salinis. Ch. Un. Par. 1N, 444, 488, 494, 495, 50, 
917, 519, 521, 522, 524, 525. 

17 1430. — NicoLAUS DE CAMPELLO, p. 26. — Evèque de Saint- 
Jean de Maurienne en juillet 1441. Cf. Eubel, Hierarch. I, 207 ; Ch. 
Un. Par. IN, 456, 488. 

7 1432. — CHRISTOPHORUS VILLEQUIN. p. 26. — Ch. Un. Par. 
IV, 467, 498, 537, 538. 

3 1434. — STEPHANUS LAVELY, p. 27. — Parait être Etienne 
Bureti, clunisien. Ch. Un. Par. IV, 563. 

14 1434. — PETRUS LULEU, p. 27. — P. de Laleu, carme. Ch. 
Un. Par. IV, 559. 

8 1436. — JoaANNES CoRxIix, p. 28. — Ch. Un. Par. IV, 529, 576, 
977, 600. 


— 39 — 


13 1436. — DoxaTus DE PUETO, p. 28. — D. de Puteo, de Me- 
diolano. Ch. Un. Par. IN, 543, 576, 593, 708. 

11 1438. — LEONARDUS DE BIGARIA, p. 29. — L. de Bagnaria, 
dominicain. Ch. Un. Par. IV, 602. 

15 1438. — JOoANNES MEXNERIUS, p. 29. — Carme. Ch. Un. Par. 
IV, 608. | 

9 1440. — PETRUS MEMERUS, p. 29. — Est-ce le carme P. Me- 
nier ? Ch. Un. Par. IV, 562. 

14 1440. — NicoLAUS QUNDRIGARI, p. 29. — N. Quadrigarii, 
ermite de S. Augustin. Ch. Un Par. IV, 456. 

6 1444. — Yvo THEOBALDI, p. 30. — Hugo Theobaldi. Ch. Un. 
Par. IV, 606, 636. | 

9 14414. — HENRICUS DE CoLoNIA, p. 31. — Ch. Un. Par. IV, 665. 

2 1148. — RoBERTUS DE VALLE ROULONIS, p. 31. — Guillelmus 
de V. Ch. Un. Par. IV, 485, 498, 677, 678, 682 ; U. Chevalier, Bio- 
Bibl. I, 4719 ; AFH. IV, 318, 319. 

7 1450, — PETRUS DE GRoSsIs, p. 32. — Ch. Un. Par. IV, 689. 

11 1452. — JOANNES FRANCONNIER, p. 33. — J. de Faucoigneyo. 
Ch. Un. Par. IN, 606. 709. À la date de 1452, il est appelé clunisien, 
et en 1438, franciscain. 

7 1454. — JOANNES PRATI, p. 33. — J. Piati. Ch. Un. Par. IV, 
688. 

13 1456. — JOANNES DE LUNA, p. 34. — B. Fuit mag. 28 junii 
1457 (f. 22). 

10 1458. — JOANNES DE GURDONO, p. 35. — BR. Fuit mag. 
10 oct. 1458 (f. 22). 

6 1462. — FRANGISCUS GoTH1, p. 36. — B. Fuit mag. 21 junii 
11462 (f. 23). — F. Le Goust, AFH. III, 127; CU. Chevalier, Bio-Bibl. I, 
1574. 

18 1464. — ALEXANDER DE BEAUVAY, p. 37. — B. Fuit mag. 15 
oct. 1467 (F. 23%). 

5 1166. — REGINALDUS DE MARESCO, p. 38. — B. Fuit mag. 26 
mart. 1466 (f. 23%). — AFH. III, 135. 

4 1468. — JOANNES PERCUI, p. 39. — B. J. Perrini fecit resump- 
tum, fuit mag. 2 junii 1468 (f. 24). — Wadd., Script. 150; Sbaral. 
Script. 450 ; Fodéré, Narr. hist., 2° partie, 87 ; AFH. IV, 331. 


— 310 — 


10 1468. — ANTONIUS CARMELI, p. 39. — B. A. Cameli fuit mag. 
8 jan. 1469 (f. 24). 

7 1470. — AEGIDIUS BARBITONSOR, p. 39. — B. Fuit mag. 8 ju- 
nii 1470 (f. 24). — Gilles Barbiers, de Bruges, évêque de Sarepta 
et auxiliaire de Tournai en 1476, résigna en 1507, et mourut à 
Bruges, le 25 mars 1514; Eubel, Hier. 1, 310 ; J.J. de Smet, Biog. 
Belgique, 1873, IV, 747. 

9 1470. — JOANNES DE FABRIE, p. 39. — B. J. de Fabrica [La- 
fargue ?] fecit resumptum, fuit mag. 10 junii 1471 (f. 24). — Sbaralea, 
Script. 417 ; Ann. Min., XIV, 443. 

19 1470. — JoANNES DE FONTENEIO, p. 40. 

15 1472. — Nicozaus PAILLARDY, p. 41. — B. Resumpsit, fuit 
mag. 9 nov. 1472 (f. 24 »). 

19 1472. — GiRARDUS RODARTY, p. 41. 

7 1474. — JOANNES BREBANSON, p. 41. — B. Fuit.mag. 14 junii 
1474 (f. 25). 

19 1474. — JOANNES TIERSENO, p. 42. — B. J. Tressent (f. 25). 

17 1476. — BERTINUS SECOURRY, p. 42. — B. B. Secoursi, (de 
Coursi ?) fuit mag. 16 sept. 1476 (f. 25"). 

19 1476. — GUILLELMUS THEOBALDI, p. 43. 

10 1478. — JOANNES SAPIENTIS, p. 43. — B. Fuit mag. 22 aprilis 
1478 (f. 26). 

12 1478. — NATALIS CHENISEAU, p. 43. 

13 1478. — MaRIANUS BocuY, p. 43. — B. Martinus Boiny ? fuit 
mag. 19 oct. 1478 (f. 26). 

8 1480. — GuiILLELMUS DAILLET, p. 44. — B. Fuit mag. 16 oct. 
1480 (f. 26). 

17 1480. — JoaANKES PULCHRI, p. 44. — B. Fuit mag. 12 febr. 
1480 [1481] (f. 26%). — AFH. III, 130. 

9 1482. — STEPHANUS BRULEFER, p. 44. — B. Fuit mag. 15 oct. 
1482 (f. 26%). — U. Chevalier, Bio-Bibl. I, 708; An. fr. II, 505, 511 ; 
AFH. IV, 331. 

9 1484. — JacoBus MELIORIS, p. 45, — B. Fuit mag. 22 aprilis 
1487 [1488] (f. 27). 

11 1484. — THEoBazpus GUIARD, p. 45. — B. T. Goulare fuit 
mag. 18 mart. 1484 [1185] (£. 27). 


— 311 — 


9 1486. — JoANNES GRILLOT, p. 46. — B. Fuit mag. 21 nov. 1486 
(F. 27%). 

13 1486. — NATALIS DE LONGASTRE, p. 46. — B. Fuit mag. 13 
febr. 1486 [1487] (F. 27°). | 

9 1488. — JOANNES PETRI, p. 47. — B. Fuit mag. 4 nav. 1488 
(F. 271). 

15 1488. — JoANNES PicaRp. p. 47. — B. Fuit mag. 12 januarii 
1488 [1489] (F. 28). — Wadd., Script., 150 ; Sbaralea, Scripl., 451. 

9 1490. — JoANNES DE GYRIO, p. 48. — B. J. de Piria obiit 
tribus diebus post vesperias mense junio 1490 (f. 28). 

6 1492. — JoANNES BURELLY, p. 49. — B. J. de Barelly fuit 
mag. 26 junii 1492 (f. 28"). 


16 1492. — JAcoBUS DE PADERIS, p. 49. — B. Fuit mag. 21 
januarii 1492 [1493] (f. 28°). 
15 14194. — PETRUS ANSERULI VULGO OISON, p. 50. — B. P. 


Loison fuit mag. 30 oct. 1494 (f. 29). 

20 11496. — HENRICUS BANQUEVILLE, p. 51. — B. Fuit mag. 7 
dec. 1496 (f. 29°). — Sbaral., Script. 720 ; Arch. dép. de l'Aube, G.4202, 
f. 88 ; il prècha l’avent à Auxerre en 1498, y fut gardien et y précha 
le carême en 1507. 

27 1196. — HELiAS Pauy, p. 51. — B. H. Pavy, fuit mag. 19 
aprilis 1498 (f. 29°). 

© 1498. — JOANNES ALUTARII, p. 51. 

7 1498. — JOANNES ALUTARIE, D. 952. 

18 1498. — AUGUSTINUS DE RATISBONA, p. 52. 

18 1500. — AMBROSIUS CIMENTIER, p. 53. — B. Fuit mag. 19 
oct. 1500 (F. 30°). 

11 1502. — GABRIEL CRUSEAL, p. 54. — B. Fuit mag. 18 nov. 1502 
(f. 31). 

15 1502. — JoanNEs CoRiON, p. 54. — B. Fuit mag. 19 januarii 
1502 [1503] (f. 31). 

20 1504. — PETRUS PoiTEVIN, p. 55. — B. Stephanus Poitevin 
fuit mag. 6 mart. 1504 [1505] (f. 31%). 

8 1506. — FRranciscus DE BEAUVEAU, alias de Bellavalle, p. 55. 
— B. Fuit mag. 11 januarii 1506 [1507] (f. 31+). — AFH. II, 311, 734. 


— 312 — 


8 1508. — JOoANNES CoLIMAN, p. 96. — 8. J. Colinus fuit mag. 
6 junii 1508 (f. 415). — J. Coliman était min. prov. de Touraine en 
1533. Cf. Guyon. Hist. d'Orléans, Orléans, 1647, 2e p., 365 et suiv. 

10 1508. — GUILLELMUS MARCEL, p. 56. — B. G. Superbi [L'Or- 
gucilleux] fuit mag. 16 sept. 1508 (f. 31*). — Gonzaga, De orig., 129, 
644. 

15 1508. — AMBROSIUS MULTORIS, p. 56. 

6 1510. — STEPHANUS SECURIS, p. 57. — B. Fuit mag. 15 nov. 
1510 (£. 32°). 

18 1510. — AEGiDits DORDON, p. 57. — B. Fuit mag. 16 dec. 
1510 (f. 32°). 

7 1512. — GuiLLELMUS HUET, p. 58. — B. Fuit mag. 7 junii 1512 
(£. 33). — AFH. III, 538. 

16 1514. — GirarDUs EPiNaï, p. 60. — B. Gerardus HR 
fuit mag. 12 febr. 1514 [1515] (f. 34). 

18 1514. — THEODORICUS DU BOUQUET, alias Bouquetin, p. 60. 
— Fuit mag. 13 martii 1514 [1515] (f. 34). 

7 1516. — Simon PorTEL Minorita, ali[as] Cisterc., p. 60. 

8 1516. — THOMAS VERNIER, p. 60. — B. Th. Verier fuit mag. 
. 24 oct. 1516 (f. 34). 

18 1516. — QuiNTINUS MANGIX, p. 61. 

18 1518. — JacoBus RaisiN, p. 62. — B. Fuit mag. 31 januarii 
1518 (f. 35). 

7 1520. — STEPHANUS FROMONT, p. 63. — B. Fuit mag. 25 junii 
1520 (f. 35°). 

14 1520. — JoANNES BAJOURIL, p. 63. — B. J. Bagucenon, 
Baioutil, fuit mag. 7 dec. 1520 (f. 35"). 

15 1522. — STEPHANUS DE HoUPpPA, seu Huppa, p. 614. — AFIT. 
II, 726. 

6 1524. — PETRUS DE CORNIBUS, p. 65. — B. Fuit mag. 6 junii 
1524. Fuit laudatus post auditum per Mag. nostrum Franc. Lepi- 
cart (f. 36'). — Gonz., De orig., 128; Fodéré, Narr. hist., 446 ; Epi- 
taphia Honorandi Magistri nostri P. a C., Paris, 1542. 

19 1524. — MATHAEUS DE CARNETO, p. 66. — B. M. de Carnoto 
fuit mag. 2 dec. 1524 (f. 36*). 

7 1526. — Lupovicus DE COMBOUT, p. 66. 


— 3 


18 1526. — NicoLaus DE ROUSSINY, p. 67. — B. N. R. fuit mag. 
13 martii 1526 [1527] (f. 37). 

20 1526. — JacoBus DE Nopis, p. 67. — B. Fuit mag. 11 martii 
1526 [1527] (F. 37). 

20 1528. — STEPHANUS GENESIS, p. 68. — BH. S. Generis fuit 
mag. 15 febr. 1528 (f. 37°). 

12 1530. — JacoBus DUMOXSTIER. p. 69. — 73. J. D. [licentiatus] 
30 januarii 1531 [1532], fuit mag. 12 julii 1532 (f. 38v).— AFH. III, 120. 

13 1530. — ARNULPHUS LAMBER, p. 69. — B. Avgulphus Lam- 
bertus fuit mag. 15 nov. 1532 (f. 38*). 

14 1532. — MICHAEL FoULoN, p. 70. — B. [Licentiatus] 25 ja- 
nuarii 1529 [1530/, fuit mag. 14 dec. 1530 (f. 38). 

19 1532. — Jaconus MAUTRUCRHE, p. 70. — B. J. Montracher 
[icentiatus] 25 januarii 1529 [1530], fuit mag. in capitulo Minorum, 
9 martii 1530 |1531], (f. 38). — AFH. III, 540, 735. 

23 1532. — JoanxES HEROUST, p. 70. — B. [Licent.] 25 januarii 
1529 {1530}, fuit mag. 19 maii 1531 (f. 38). — AFH. III, 329. 

22 1534.— NicozauUs LucAS, p. 71. — B. Fuit mag. 1536 (f. 39°). 

25 .1534. — HUBERTUS SCUTIFERI, P. 71. — B. H.S. etiam non 
erat praesens quia erat infirmus, ideo non fuit tunc licentiatus, sed 
fuit vocatus. Fuit mag. 7 maii 1536 (f. 39°). 

5 1536. — RICHARDUS SOENONIACII, p. 72. — B. R. Caenomani 
[du Mans]. — AFH. III, 318. 

14 1536. — JOoANNES GOMBAULT, p. 72. — B. Fuit mag. 6 nov. 
1536 (f. 40). 

28 1536. — JOANNES DE BAILLON, p. 73. 

29 1536. — EMERICUS DE RIPARIA, p. 73. — B. Fuit mag. 2 martii 
1536 [1537] (f. 40°). 

33 1536. — GUILLELMUS VANUTE, p. 73. — B. G. Vaulle (?) fuit 
mag. 27 nov. 1536 (f. 10°). 

15 1538. — Tomas HazaRD, p. 74. — B. Fuit mag. 6 febr. 1538 
[1539] (F. 41). 

19 1538. — JoaxxEs Court, p. 74. - B. J. Consilii fuit mag. 
17 martii 1538 [1539] (f. 41). — Wadd., Script., 137 ; Sbaralea, Scripl., 
406 ; Ann. Min., XII, 151 ; Fodéré, Narr. hist., 736. 


On 


— 314 — 


12 1510. — JoANNES MERCURH, p. 74. — B. J. Mercarii fuit mag. 
21 junii 1540 (F. 411). | 

18 1540. — AuBrosits MILLEY, p. 75. — B. Fuit mag. 12 nov. 
1540 (f. 415). — Wadd., Script., 11 ; Sbaralea, Script., 32. 

19 1510, — JoANNES MORELLY, p. 75. — AFH. TITI, 556. 

24 1510. — ROBERTUS BOTHEREL, p. 75. — B. Fuit mag. 8 febr. 
1540 [1541] (F. 41°). 

25 1540. — Mauririts HaDou, p. 75. B. Fuit mag. 14 febr. 1540 
[1541] (F. 41). 

12 1542. — PETRUS GARNIER, p. 76. — B. Fuit mag. 10 oct. 1542 
(F. 42). 

14 1512. — NazARIAS JACQUINI, p. 76. — BH. Nazarius de Jo- 
gnyny fuit mag. 24 oct. 1542 (f. 42). — N. Joguiny élu provincial de 
St Bonav, de Bourgogne, au chapitre de Salières en 1548. 

16 1542. — GUILLELMUS HUGo, p. 76. — B. G. Hugot fuit mag. 
24 nov. 1542 (f. 42). 

10 1544. — PETRUS VILETTE, p. 77. — B. Fuit mag. 26 junii 1544 
(F. 42°). 

17 1544. — Jacosus HUGoxis, p.77. — B. Fuit mag. 7 nov. 1544 
(F. 421). — Wadd., Script., 125 ; Sbaralea, Script., 371; Fodéré, Nar. 
hist., p. 897 ; Ann. Min., XIV, 416; Gonzaga, De orig., 128. 

14 1546. — GUILLELMUS BENARD, p. 78. — B. G. Bernard fuit 
mag. 41 januarii 1546 [1547] (f. 43). 

14 1548. — STEPHANUS DoUviLeE, p. 80. — B. Tussanus D. 
fuit mag. 14 oct. 1548 (f. 44). 

17 1548. — NATALIS GUERIN, p. 80. — B. Fuit mag. 13 febr. 
1548 [1549] (F. 44). | 

10 1550. — JoaANNES HENRICI, p. 81. — B. Fuit mag. 26 junii 
1590 (f. 449). — Ann. Min., IX, 338; Fodéré, N'arr. hist., 605 ; Pavy, 
Les Grands Cordeliers de Lyon, Lyon 1835, p. 190. 

19 1550. — HEXRICUS MAUROY, p.81. — B. Fuit mag. 9 dec. 1550; 
resumpsit 12 maii 1551 (f. 44"). — Wadd., Script, 113: Sbaralea, 
Script., 339. 

12 1552, — SIMON FONTAINE, p. 82. — B. Fuit mag. 7 oct. 1552 
(EF. 45. — Wadd., Script., 215 ; Sbaralea, Script., 660 ; Ann. Min., V, 
117; Gonzaga, De orig., 630. 


— 315 — 


15 1954. — FRANGISGUS VOLANT, p. 84. — B. F. V. min. Turon. 
fuit mag. 12 dec. 1554 (f. 45°). 

33 1554. — PETRUS SINTARD, p. 85. — B. Fuit mag. 22 aprilis 
1555 (f. 45). 

18 1556. — JacoBus ALANUS, p. 86. — B. Fuit mag. 15 dec. 1556 
(f. 46). — Dict. d'hist., Paris 1912, t. I, c. 1319. 

19 1556. — STEPHANUS FIDELIS, p. 86. — B. Fuit mag. 11 ja- 
nuarii 1556 [1557] (f. 46). — Anu. Min., V, 118. — H doit être ce Fi- 
delis, cordelier, qui prêchait à Metz contre les protestants en 1543. 
Cf. Meurisse, Hist. de l'heresie dans Melz, Metz 1642, p. 69, 82. 

15 1558. — ANTONIUS MAGOTY, p. 88. — B. Fuit mag. 16 martii 
1558 [1559] (f. 46"). 

19 1558. — RENATUS CHAUMONT, p. 88. — B. Fuit mag. 18 apri- 
lis 1559, primus ex diplomate pontificio litem movit et coactus est 
post doctoratum se... 1559 die junii decreto... (f. 46"). * 

27 1558. — NicoLAUS GURNERAT, p. 88. — B. N. Garnerat apos- 
tatavit. Fuit mag. 5* junii 1559. Garnerat primus ex diplomate seu 
de gratia S. Pontificis cum F. Chaumont auxerit (sic) numerum 
ordinacionum in quacumque licentia, et facultas coacta est litem 
contra eos sustinere, quia volebant gaudere juribus sicut ordinarii 
(f. 47). 

30 1558. — SIMON GRONGUET, p. 88. — B. Fuit mag. 27 junii 
1559 (f. 47). 

7 1560. — JOANXES MABILLE, p. 89. — B. Fuit mag. 27 maïi 1560 
(£. 47). — AFH. IT, 716. | 

8 1560. — JOANNES GUERY, p. 89. — 3. J. Ghery fuit mag. 
11 junii 1560. (f. 47). 

14 1560. — PETRUS CANU, p. 89. 

21 1560. — SiMoX FRAZÉ, p. 90. — B. S. Frase fuit mag. 27 ja- 
puarii 1560 [1561] (f. 47). — Fodéré, Narr. hist., p. 555. 

24 1560. — FRANCISCUS FUNIERET, p. 90. — B. F. Favierre (?) 
fuit mag. 31 martii 1560 (f. 47"). 

25 1560. — Simox DE PORTA, p. 90. — AFH, III, 312. 

7 1562. — Jurianus Davip, p. 90. — B. Fuit mag. 22 junii 1562 
(f. 47%). — Gonzaga, De orig., 777; Ann. Min., V, 352. 

20 1562. — PETRUS LENFANT, p. 91. 


— 316 — 


25 1962. — JOANNES HoUzEL, p. 91. 

8 1564. — JacoBus VERNON, p. 92. — B. Fuit mag. 12 junii 1564 
(f. 48). — Peut-être Jacques Vervou + gardien de Loches en 1568. 
Ubald, Obit. d'Angers, 36. 

10 1564. — Hunis, p. 92. 

17 1564. — JoANNES DURET, p. 93. — B. Fuit mag. 29 januarii 
1564 (F. 48*). 

20 1564. — NICOLAUS GILETTON, p. 93. — B. Fuit mag. 14 martii 
1564 (f. 48). — Elu provincial de Bourgogne au chapitre de Lyon 
en 1571. 

24 1561. — ArGipius Forris, p. 93. — B. Eligius F. fuit mag. 
26 juni 1564 (f. 48"). 

8 1566. — GIiLBERTUS FRANCGISCUS DAHY, p. 94. — B. Fuit mag. 
29 maïii 1566 (F. 48"). 

12 1564 — Hizarits CoqQui, p. 94. — AFH. III, 313. 

20 1566. — NicoLAUS GUERCHE, p. 94. — B. Fuit mag. 3 febr. 
1567 (f. 49). 

10 1568. — PETRUS DE SIROT, p. 95. — B. P. de Pyro fuit mag. 
27 oct. 1568 (F. 49). 

16 1568. — CaroLUS RAMBERT, p.95. — B. Fuit mag. 8 janua- 
rii 1569 (F. 49°). 

19 1568. — JoANXES GILLETON, p. 95. — B. Fuit mag. 11 febr. 
1569 (£F. 499). 

22 1568. — NicozaUs JOANXNES, p. 96. — B. Fuit mag. 16 martii 
1569 (F. 49°). 

24 1568. — Davip BEROT, p. 96. — B. Fuit mag. 18 aprilis 1569 
(F. 49%). 

27 1568. — MATTHAEUS PASQUINOT, p. 96. — B. [la date du doc- 
torat manque}, (f. 49°). 

9 1570. — MaURiTITS HILARET, p. 97. — B. Fuit mag. 26 junii 
1570 (f. 50). — Wadd., Scripl., 175 ; Sbaralea, Script., 534 ; Eludes 
francise., 1906, t. XV, 422. 

18 1970. — GUILLELMUS PRUSNIER, p. 97. — B. G. Meusnier 
fuit mag. 22 dec. 1570 (F. 501. 

19 1570. — FRANCGISCUS SERGENT, p. 97. — LH. F. Fergent fuit mag. 
12 junii 1571 (F. 50). — H était gardien de Provins en 1578. Cf. Bou- 


— 417 — 


tiot, Hist. de Troyes, Paris 1875, IV, 112. Parait différent de F. F. 
gardien de Paris en janvier 1628. 

8 1572. — Lupovicus HEBERT, p. 98. — B. Fuit mag. 5 maii 1572 
(f. 501). — AFH. III, 134. 

14 1572. — JOANNES CHopPpix, p. 98. 

15 1572. — RozLo, p. 98. — Denis R., profès de Reims, gardien 
de Paris de 1578 à 1581, provincial de France au chapitre d’'Evreux 
en 1582, défin. général au chapitre de Tolède en 1583, + à Reims 
en 1620. AFH. III, 323 ; Orbis Seraph., NI, 364. 

16 1572. — OLiVERIUS MESNIER, p. 99. — B. [Sans date de doc- 
torat] (£. 50"). 

12 1574. — MicuAEL TREPERIUS, p. 100. — B. Fuit mag. 6 junii 
1574 (F. 51). 

16 1574. — JacoBus BERSON, p. 100. — B. Fuit mag. 31 junii 
1574 (f. 51*). — AFH. II, 670. 

22 1574. — ApaM MoNGoURD, p. 101. — B. [Sans date de doc- 
torat| (f. 51). 

23 1574. — ANTONIUS LEGIER, p. 101. — B. Fuit mag. 20 oct. 
1574 (f. 51°). — A. Léger vicaire provincial de France en 1573 et 
1574, élu ministre au chapitre de Sens en 1578. 

32 1574. — VALENTINUS SAREAU, p. 101. — B. V. Surreau fuit 
mag. 6 junii 1575 (f. 51°). 

9 1576. — FEUARDANT, p. 102. — Franciscus F. fuit mag. 1: 
maii 1976 (f. 52). — Wadd., Script., 79 ; Sbaralea, Script., 253. 

25 1576. — DROCHET, p. 103. — B. Balthasar Brochet fuit mag. 
5 febr. 1577 (f. 52+). — Élu min. prov. de Saint Bonaventure en 
1581 au chapitre de Brioude, puis à celui de Dole en 1591. 

36 1576. — MIiNoRET, p. 103. — B. Joannes Merouer [sans date 
de doctorat] (f. 52»). 

17 1578. — BOURGOGXE, p. 105. — B. Petrus B. fuit mag. 22 
sept. 1578 (f. 53). — Ubald d'Alençon, Obit. des Cord. d'Angers, 77. 

20 1578. — PEPIN, p. 105. — B. Franciscus P. fuit mag. 30 oct. 
1578 (f. 53). 

21 1578. — Lecousr, p. 105. — B. Jacobus L. fuit mag. 14 
aprilis 1579 (£. 53). 


— 318 — 


32 1538. — GUILLOREAU, p. 106. — B. Franciscus G. fuit mag. 
2 martii 1579 (£. 531). 

37 1578. — DuuanrT, p. 106. — B. Hugo du G. fuit mag. 20 ju- 
nii 1579 (F. 53). 

15 1580. — CHESSÉ, p. 107. — 3. Nicolaus Chessey fuit mag. 
29 junii 1580, obiit 1618 (f. 54). 

13 1580. — HEUMON, p. 107. — B. Franciscus Hermon fuit mag. 
24 oct. 1580 (£. 51). 

20 1580. — PATIER, p. 107. — B. Marinus P. fuit mag. 11 oct. 
1580 (f. 54). 

25 1580. — FLorLGUY, p. 108. — B. Matthaeus Floguy fuit mag. 
[ } febr. 1580 (f. 54). — Élu provincial de Bourgogne au chapitre de 
Beaune en 1585. | 

19 1582. — MorLeT, p. 109, — B. Leonardus Mouler fuit mag. 
5 dec. 1582 (f. 54°). 

20 1582. — Marcou, p. 110. — B. Franciscus M. fuit mag. | | dec. 
1582 (f. 54°). 

22 1582. — FaAIsANT, p. 110. — B. Julianus F. fuit mag. 30 maii 
1582 (f. 54°). 

9 1581. — ROBERTI, p. 111. 

16 1586. — DEspouET, p. 113. — B. Joannes du Douët fuit mag. 
7 junii 1586 (f. 56). — Wadd., Script., 137 ; Sbaralea, Script., 408. 

17 1586. — PONDRUEL, p. 113. — B. Petrus P. sabaudus {sans 
date de doctorat]. (f. 56). — Elu définiteur général au chapitre de 
Valladolid en 1593. Chron. hist. leg., Naples 1650, I, 362. 

23 1586. — DaBray, p. 113. — Hugues de Bray, du couv. de 
Compiègne, provincial de France en 1592 et 1601. AFH. III, 321. 

26 1586. -- MoussiIGNON, p. 113. — B. Stephanus Moussigon 
fuit mag. 21 junii 1586 (f. 56). * | 

27 1586. — VAULTIER, p. 113. — Peut-être Mart|in] Valtier élu 
provincial de Bourgogne au chapitre d’Autun en 1588. 

31 1586. — LE CHALUT, p. 113. 

23 1588. — SEILLON, p. 114. — Jean S. Cf. AFH. III, 328. 

28 1588. — Davip, p. 115. 

St 1588. — FTACQUENAY, p. 115. 

37 1588. — BROSSYE, p. 115. 


— 4319 — 


12 1590. — GaLEezits, p.116, — LB. Claudius Galesius Sabaudus 
fuit mag. 6 martii 1590 (f. 51*). 

21 1590. — MEULARD, p. 116. 

25 1590. — GariINus, p. 117. — B. Nicolaus G. fuit mag. 4 maïii 
1590, obiit sept. 1618 (f. 57"). 

27 1590. — CHEZERE, p. 117. — B. Aegidius Cherere fuit mag. 
10 maïi 1591, obiit mart. 1618 (f. 57*). — Ubald d’Al., Obit. des Cord. 
d'Angers, 36. 

40 1590. — Besson, p. 117. — B. Claudius B. fuit mag. 13 maii 
1592, obiit nov. 1632 (f. 57%). — Elu provincial de Bourgogne au 
chapitre de Montluçon en 1603. 


41 1590. — DeppPé, p. 117. — B. Robertus Deppe fuit mag. 


28 januarii 1592 (f. 58). 
42 1590. — Moine, p. 117. 

45 1590. — SUBLEAU, p. 117. — René Subleau, + à Angers le 
25 mai 162{8] ? Ubald, Obit. des Cord. d'Angers, 50. 

10 1592. — CLauDius LABARRE, p. 118. — B. C. de La B. fuit 
mag. 9 junii 1592 (f. 58). — Elu provincial de Bourgogne au cha- 
pitre de Moutiers en 1594. 

19 1592. — JOANNES BREMENT, p. 119. — B. J. Breument fuit 
mag. 20 oct. 1592, obiit 1629 (f. 58). 

20 1592. — JoaANNEs Nopin, p. 119. — B. Fuit mag. 10 maii 1593 
(FE. 58). — Wadd., Script., 147. — Elu provincial de Bourgogne au 
chapitre de Lons-le-Saulnier en 1600. 

22 1592. — Nicozaus BELLAY, p. 119. — B. N. Bellé fuit mag. 
12 julii 1593 (f. 58). 

27 1592. — P£TRUS GRANDIN, p. 119. — B. Fuit mag. 29 julii 1592, 
obiit febr. 1629 (f. 58*). | 

29 1592. — NicorAUS PERINOT, p. 119. — B. Fuit mag. 26 maii 
1592 (F. 58*). 

16 1594. — SoucHaART, p. 120. — B. Guillelmus Souchard fuit 
mag. 9 sept. 1594 (f. 59). 

19 1594. — VACQUERBLLE, p. 120. — B. Claudius Vacquerel 
fuit mag. 10 oct. 1594, obiit jul. 1627 (f. 59). E 

26 1594. — Dugois, p. 121. — B. Jac{obus] Duboys fuit mag. 13 
junii 1594, obiit nov. 1624 (f. 59). 


È a—  ——1 


— 320 — 


27 1594. — RENanv, p. 121. — B. Aegidius Regnard obiit dec 
1631 (F. 59). 

17 1596. — MaTrHAëUS Le HEURT, p. 122. — B. Fuit mag. 13 
maii 1596, obiit julio 1620 (f. 59). — Wadd., Script., 173 ; Sbaralea, 
Scripl., 527 ; Ubald d’Al., Obit. des Cord. d'Angers, 52. 

25 1596. — ROBERTUS GERVASIUS, p. 122. 

30 1596. — JoaAnxes RiBoT, p. 122.— B. Fuit mag. 11 sept. 1607, 
obiit feb. 1623 (f. 59°). 

31 1596. — JoANNES DAUVEL, p, 122. — B. J. Dermel (f. 59°). 

33 1596. — BONAVENTURA BROSSE, p. 123. — B. Fuit mag. 29 ja- 
nuarii 1597, obiit maii 1621 (f. 59%). — AFH. IT, 728. 

30 1596. — SIMON FONTAINE, p. 123. 

16 1598. — FIRMINUS D'ALLEMAIGNE, p. 124. — B. Fuit mag. 
26 oct. 1598 (f. 60). 

17 1598. — Nicozaus ToNNEL, p. 124. — B. N. Tonnelet fuit 
mag. 31 martii 1598 (f. 60). 

19 1598. — STEPHANUS TOCHON, p. 124. — B. Fuit mag. ja- 
nuar. 1599 (F. 60). 

23 1598. — JoANNES GOUGUEL, p. 124. — B. J. Goguet fuit mag. 
13 maii 1599; Compendii obiit januar. 1633 (f. 60). 

13 1600. — PETRUS BELLOT, p. 125. — B. Fuit mag. 4 julii 1600, 
obiit januar. 1632. — Elu provincial de France au chapitre de 
Troyes en 1607, et à celui de Chartres en 1613. 

16 1600. — Desinerivs Ricaarp, p. 126. — Fodéré, Narr. hist. 
p. 955; Wadd., Scripl., 68 ; Sbaral., Script., 211. 

20 1600. — Desinerius RoBETET, p. 126. 

22 1600. — Enuas Beauvais, p. 126. — B. Fuit mag. 20 julii 1600, 
obiit an. 1609 (f. 60"). 

27 10600. — Jurianus DE CASTRIT, p. 126. : 

28 1600. — Franciscus SERGENT, p. 126. — B. F. Fergerant fuit 
mag. 6 maii 1602, obiit dec. 1632 (f. 60°). 

30 1600. — GEnvasits BARRAT, p. 126. 

32 1600. — FrRanciscus Porter, p. 126. — B. Fuit mag. 21 ja- 
nuar. 1603 {f. 61). 

34 1600. — Franciscus CHerBorr, p. 126. — B. F. Chefflot fuit 
mag. 14 julii 1602 (f. 61). 


— 321 — 


36 1600. — Jones Parvus, p. 127. — B. J. Paver obiit aug. 
1624 (f. 61). 

38 1600. — LEeBorGne, p. 127. — B. Joannes Le B., obiit 1606. 
(f. 61). 

39 1600. — JOANNES THUIMEL, p. 127, — B. Hilarius Trumel 
obiit Trecis (f. 61). 

40 1600. — SiMoX ARNOULD, p. 127. 

16 1602. — NiIcOLAUS BERTIN, p. 128. 

19 1602. — PETRUS LALAIXNE, p. 128. — B. P. de L. fuit mag. 
4 junii 1602, obiit sept. 1621 (f. 61"). 

20 1602. — JOANNES POoIREAU, p. 128. — B. Fuit mag. 23 oct. 
1602, obiit januar. 1628 (f. 61"). 


23 1602. — PETRUS CAPPE, p. 128. — B. Fuit mag. 16 nov. 1602, 

obiit febr. 1624 (f. 61°). 

.26 1602. — FRANCISCUS SORET, p. 128. — B. F. Sover fuit mag. 
25 januar. 1603, obiit oct. 1631 (f. 61°). — AFH. III, 548. 

27 1602.— JOANNES LAVAL, p. 128. — B. Fuit mag. 20 maii 1602, 
obiit dec. 1639 (f. 61°). 

28 1602. — PETRUS SIMONET, p. 128. — B. Fuit mag. 18 nov. 
1603 (f. 61°). 

31 1607. — Lupovicus PEAN. p. 128. — B. L. Piati obiit apr. 
1622 (f. 61"). 

- 9 1604. — JoANNES BREMENT, p. 129.— B. J. Brument fuit mag. 

25 maii 1604, obiit oct. 1625 (f. 61°). — AFH, II, 675. 

11 1604. — PETRUS CALLAEL, p. 129. — B. P. Caloel fuit mag. 
17 aug. 1604 (f. 61°). 

13 1604. — Jaconus PARRIGOT, p, 129. — B. Fuit mag. 13 sept. 
1604 (F. 62). | 

26 1604. — JacoBus BELIN, p. 130. — B. Fuit mag. 14 junii 
1605, obiit 1641 junio (f. 62). 

33 1604. — JOANNES CLABAULT,"p. 130. — B. Fuit mag. 20 julii 
1605 (F. 62). 

34 1604, — ANTONIUS PELLETIER, p. 130. — B. Fuit mag. 30 junii 
1605, obiit mart. 1647 (f. 62). 

35 1604. — JOANNES CHAPPEL, p. 130. — B. Fuit mag. 11 maïi 
1605, obiit sept. 1637 (f. 62). — AFH. III, 542. 

21. 


139 


37 1604. — EDMUNDUS DE LA GUÈDE, p. 131. — B. E. Lagoudé, 
fuit mag. 22 junii 1604, obiit julio 1629 (£. 62). 

19 1606. — Lvbovicus CONQUERI, p. 132. — B. Fuit mag. 30 oct. 
1606 (F. 62°). 

20 1606. — CLAUDIUS DE NAN, p. 132. — B. Fuit mag, 17 now. 
1606, obiit Paris. guardianus (f. 62*). 

32 1606. — PETRUS TRAVERS, p. 133. — B. Fuit mag. 31 januar. 
1607 (f. 62°). 

35 1606. — PETRUS MARINUS GERMAIN, p. 133. — B. Martinus 
G. fuit mag. 23 januar. 1608, obiit oct. 1630 (f. 63). 

36 1606. — MaARTINUS LAMOUREUX, p. 133. — BB. Fuit mag. 
16 junii 1607, |[obiit] januar. 1626 (f. 63). 

8 1608. — ANSELMUS PRIGUAY, p. 134. — 3. À. Priquayÿ, mino- 
rum praesentatus (f. 63). 

10 1608. — BoNNAVENTURA BACHET, p. 134. — B. Basse, obiit 
aug. 1623 (f. 63). | 

23 1608. — FRANCISCUS DE SARACENY, p. 134.— B. F. de Sarcoy 
obiit nov. 1621 (f. 63°). 

24 1608. — LAURENTIUS LE CREUX, p. 134. — B. Obiit nov. 
1623 (f. 63"). — AFH. HI, 718. 

26 1608. — AEFIDIUS GUOVIN, p. 135. — B. À. Gohyn obiit aug. 
1623 (f. 63). 

29 1608.— JoANxES BRUNBŒUF, p. 135. — B. J. Brinbeuf (f. 63"). 

30 1608. — EDMUNDUS POCHERET, p. 135. — E. Pichoret. 
AFH. IT, 720. 

31 1608. — GUILLELMUS GIRON, p. 135. — B. Obiit jul. 1628 
(F. 63"). 

14 1610. — Fraxciscus LE Roi, p. 136. — B. F. Le Roy, eccle- 
siastes Sanquintinus, obiit 1626 (f. 63"). 

19 1610. — Tussaxus LE BALLoOIS, p. 136. — B. T. Le Ballore, 
obiit nov. 1638 (f. 64). 

23 1610. — JAcoBUs GODART, p. 136. — Obiit junio 1638 (f. 64). 

28 1610. — JoanxNES COUTURIER, p. 137. — B. [Licentiatus 
18 jul. 1611] (£. 64). 

31 1610. — THoMAS GUERIN, p. 137. — B. Franciscus Grutin 
minorum praesentatus (f. 64). 


10 1612.— Epmunpus CORRADIN, p. 138.— B. Obiit 1627 (f. 64*). 

13 1612. — MARTINUS HUGUENYOT, p. 138. — B. M. Guyneriot 
obiit april. 1640 (F. 64). 

15 1612. — JOoANNES GOHIER, p. 138. — B. J. Gohuré obiit in 
fine 1649 (£. 64). — J. Gohier + gardien d'Angers. Cf. Ubald 
d'Alençon, Obif. des Cord. d'Angers, p. 21. 

18 1612. — Dionisius BARSE, p. 138. — B. de Barche, obiit 
junio 1634 (f. 64*). 

25 1612. — HUBERTUS PAILLE, p. 138. 

16 1614. — JOANNES DECART, p. 140. — B. J. Breard obiit 1645 
(f. 65). — Wadd., Script., 133. 

23 1614. — NaATALIS CAMUZET, p. 140. — B. Praesentatus mino- 
rum, {licentiatus] 9 junii 1615 (f. 65). 

25 1614. — FRANcISCUS PRINEY, p. 140. — B.F. Prinon obiit 
junio 1626 ; [licentiatus] 6 febr. 1616 (f. 65). 

27 1614. — PErRUSs FERÉ, p. 141. — B. [Licentiatus] 26 febr. 
1615, obiit initio 1632 (f. 65°). 

29 1614. — CAROLUS JossE, p. 141. — B. [Licentiatus] 12 junii 
1615, obiit 1639 (£. 65*). 

31 1614. — NicozaUs FOURNEY, p. 141. — B. N. Fourmy {licen- 
tiatus] ultima junii 1615 (f. 65°). 

17 1616. — PETRUS LEFRANC, p. 142. — B. Obiit 1654 (f. 65').— 
AFH. III, 324. 

19 1616. — RENATUS CAILLEAU, p. 142. — B. Obiit oct. 1627 
(f. 65"). 

27 1616. — FRANCISCUS GAULON, p. 143. — B. [Licentiatus] 
24 januar. 1617, obiit maio 1621 (f. 66). 

29 1616. — PETrRus RouLLoux. p. 143. — [Licentiatus] 19 apr. 
1617, obiit 1652 (f. 66). 

31 1616. — CLAUDIUS MAHUEL, p. 143. — B. C. Matfuer [licen- 
tiatas] 10 maïi 1617, obiit januar. 1637 (f. 66). k 

33 1616. — ANTONIUS ROUSSER, p. 143. — B. À. Roussel [licen- 
tiatus], 14 junii 1617 (f. 66). 

35 1616. — JoaNxXESs BobaART, p. 143.— B. [Licentiatus] 21 junii 
1617, obiit julio 1645 (f. 66). 


— d2% — 


17 1618. — MATTHEUS DOLE, p. 1414. — .B Obiit apud Redones 
1636 (f. 661). — « Apologie de Messieurs de Vendosme contre les 
impostures.… du P. Doles cordelier ». Catal. des Mss. des dep. 
t. XXIH:; Nantes, n° 1146 (fr. 984), f. 47. 

29 1618. — KErtas LADAME, p. 143. — Z3. [Licentiatus] 2 maii 
1619, obiit initio 1651 (f. 66). 

30  1618.— NICOLAUS LA CHAULT, p. 145.— B. Obiit licentiatus, 
1624 (F. 66"). | 

31 1618. — EDMUNDUS VINOT, p. 145. — B. E. V. Autissiodo- 
rensis [licentiatus] 27 maïi 1619 (f. 66"). — AFH, IE, 126. 

5 1620. — MARTINUS MEURISSE, p. 146. — AFH, III, 726. 

18 1620. — PHiziPpUus NAPOLITAENUS, p. 146. — B. Ph. Sion 
Napolitanus (f. 67). 

21 1620. - ELias PETROT, p. 146. — B. E. Potier [obiit] 1675 
(f. 67). | 

23 1620. — AXTONIUS DU FEU, p. 147. -- AFH. IT, 122. 

24 1620. — DomiNicts THiIBAUT, p. 147. — B. [Licentiatus] 
6 januar. 1621, obiit dec. 1625 (f. 67). 

28 1620. — GULIELMUS HAHAULT, p. 147. -- BR. G. Galhault 
[Hicentiatus] 9 feb. 1621, obiit sub fine 1648 (f. 67). 

32 1620. — JOANNES JOUBART, p. 147. — B. J. Jobard, {licen- 
tiatus]| 15 feb. 1621, obiit circa finem 1652 (f. 67). 

17 1622. — FRANGISCUS CHAPOUET, p. 148. — B. Obiit oct. 1634 
(F. 71). | 

20 1622. — SEBASTIANUS PESTEL, p. 149. — B. Obiit nov. 1654 
(f. 71). 

28 1622. — ABRAHAMUS PALATIN, p. 149. — B. Obiit licentiatus 
initio 1631 (f. 71). 

30 1622. — MICHAEL BRoiIssoIx, p. 149. — B. M. Brossove obiit 
april. 1649 (f. 71). 

31 1622. — Pascriasius VENGEON, p. 149. — B.P. Verugen (?) 
obiit april. 1638 (f. 71). 

32 1622. — JOANNES DE BYÉ, p. 149. — B. J. Dubir (f. 71). 

39 1622, — FRANGISCUS DURAND, p. 149. — B. Obiit 1644 (f. 71). 

36 1622. — Lupovicus CAPTON, p. 149. 


18 1624.— FRANCISCUS FEUARDENT, p. 151.— J3. Obiit oct. 1631 
(f. 71).— C'est F.F. le Jeune. Wadd., Script, 80 ; Sbaral., Scriplt., 253. 

27 1624. — JOANNES HUGUEXIOT, p. 151. — Z3. Obiit martio 
1637 (F. 71%). 

30 1624. — MICHAEL CHRETIEN, p. 151. — B. Obiit oct. 1631 
(F. 71). 

36 1624. — ANSELMUS DES ROCHES, p. 192. — B. Obiïit 1661 
(CF, 715). 

38 16214. — ALEXIS TROUSSET. p. 152. — B. A. Troussot obiit 
junio 1632 (f. 71%). 

39 1621.— Thomas Dumas, p. 152.— 8. Obiit julio 1629 (f. 71°). 

29 1626. — AEGIDIUS TURGOT, p. 154. — B. A. Trigot obiit 
licentiatus (f. 72). 

30 1626. — PETRUS ANTIGER, p. 154. — B3. P. Audigier obiit 
initio 1637 (f. 72). 

32 1626. — JOANNES DE LA SAYE, p. 154. — BB. J. de la Fuye 
obiit licentiatus (f. 72). 

3 1626.— AXTOXIUS BOvET, p. 154.— B. A. de Bouer (?) (f. 72). 

3 1626. — ANTONIUS CHAUDONXNET, P. 154. 

20 1628. — BLASIUS FERON, p. 156. 

21 1628. — FARO GERARD, p. 156. — B. Obiit maio 1650 (f. 72*). 
— AFH. II, 321. 

29 1628. — FRANCISCUS GACHE, p. 156. — B. F. Hache [obiit] 
1673 (F. 72%). 

34 1628. — JOANNES MASSE, p. 156. 

37 1628. — MICHAEL MicaRT, p. 157. — B. Obiit febr. 1656 
Lugduni (f. 72). 

19 1630. — Lupovicus CaYox. p. 158. — B. L. C. min. Pruvi- 
nensis {[obiit] 1656 (f. 73). Ubald d'Alençon, Obiluaire des Cord. 
d'Angers, p. 56. 


20 1630. — PETRUS MANGAT. p. 158. — B. P. Mangat obiit 
junio 1643 (f. 73). 

43 1640. — NicoLAus LEBRETON, p. 159. — B. Obiit nov. 1631 
CF. 73). 


34 1630. — JAconus CHASTEL, p. 159 — B. Obiit januario 
1637 (f. 73). 


— 92% — 


36 1630. — BARTHOLOMAEUS MARNEUR, p. 159. — 73. Mfagister] 
23 julii [16]31, obiit 1657 (f. 73). 

18 1632. — GUILLELMUS BELLOT, p. 160. — AFH, III, 724. 

31 1632. — PETRUS VioxNois, p. 161. — B. P. Vionnera (?), 
obiit febr. 1650 (f. 73"). 

35 1632. — Simon LE FEBVRE, p. 161. 

25 1634. — JoAnnEs DURAND, p. 163. — B. Obiit maio 1642 
(f. 74). 

26 1634. — SaviNiaNus LEFORT, p. 163.— B. S. L. Pruvinensis, 
ad mortem 1670 (f. 74). — AFH. IT, 132, 737. 

34 1634. — GERARDUS PoIRET, p. 163. — B. Obiit januar. 1652 
(f. 74). 

37 1634. — ANTONIS GRANDET, p. 163. — B. A. Grandat (f. 74) 

44 1634. — FRANCISCUS GRILLAU, p. 164. — B. Obiit 1642 (f. 74). 

24 1636. — CRISTOPHORUS BRAQUET, p. 165. 

25 1636. — Perrus DuBois, p. 165. 

27 1636.— RexaTus LE MÉE, p. 165.— B. [Vixit usque] ad. sepl. 
1649 (f. 74Y). 

29 1636. — NicoLaus CHARNEAU, p. 165. — B. N. Charruau, 
obiit 1655 (f. 74v). 

38 1636. — FRANCISCUS LA VILLE, p. 166. — B. [Vixit usque| ad 
1664 (£. 74°). 

11 1638. — Franciscus Hospes, p. 167. — B. Obiit 1661 (. 7). 

24 1638. — PerTrus RoBse, p. 168. — AFH. III, 131. 

26 1638. — Simon LE GRAIN, p. 168. — B. S. Legras (f. 75). 

31 1638.— THoMas BARON, p. 168.— B. Obiit in fine 1648 (f. 79). 

38 1638. — Pnicrppus Le Roy, p. 169. — Ph. L., du couvent de 
Saintes, confesseur d'Anne d'Autriche, vivait encore €n 1662. Cf. 
Histoire abrégée. de S. Bonaventure, Lyon, 1747, in-8°, P- 174. 

40 1638. — ANDREAS MATTHŒI, p. 169.  . 

18 1640. — PETRUS DANVILLEVILLE, p. 170. — B. P. Damilville 
(£. 75v). 

35 1640. — BerNaRDuS CHANCEREL, p. 171. — B. [Vixit usque| 
ad 1671 (f. 75%). — AFH. IT, 330. 


40 1640. — FRANcIScUS CAMUZET, p. 172. 
(f. 75*). 


__ p. F. Campsof 


— 327 — 


46 1640. — CLAupius PERROT, p. 172. — B. Obiit 1648 (f. 75\). 

24 1642. — STEPHANUS BOCQUET, p. 175. — B. S. Bosquier 
[vixit usque] ad 1662 (f. 76). 

35 1642. — Lupovicus GAULTIER, p. 176. —-B. [Vixit usque] ad 
1692 (f. 76). 


41 1612. — LEODEGARIUS SOYER, p. 176. — B. [Vixit usque] ad 
1662 (f. 76). 


42 1642. — Caupius CHaILLyY, p. 176. — B. C. C. Divionensis 
guardianus obiit 1651 (f. 76). 

8 1644. — FRANCISCUS FAURE, p. 177. — AFH. III, 322.— De Ja 
prov. de Touraine, + évêque d'Amiens, 11 mai 1687. 

41 1644. — Yvo DE LA Croix, p. 177. — B. Y. Delacroix f. (76»). 

24 16414. — Jacogus J{ ]Jaousr, p. 178. — B. J. Igout (?) obiit 1a 
aprilis 1660 (F. 76"). 

32 1644. — Guizzezmus LE GoupPEL, p. 178. — B. G. Goupil 
(f. 76"). 

16 16146. — ANTONIUS FURNEAU, p. 181. — B. A. Surreau [vixit 
usque] ad 1662 (f. 77). 

22 1646. — Lunovicus MAcQuART, p. 182. — AFH. III, 539. 

37 1616. — JOANNES MABILLE, p. 182. 

43 1646. — BONNAVENTURA DELAVAUX, p. 183. 

44 1646. — STEPHANUS DESCHAMPS, p. 183. 

26 1648. — BONNAVENTURA BRUN, p. 185. 

33 16148. — CaroLus MAQUIEN, p. 186. — B. C. Magnier [vixit 
usque] ad 1667 (f. 77%). 

38 1648. — Nicozaus LE CAT, p. 186. 

40 1648. — ANDREAS HOUBREAU, p. 186. 

44 1618. — Jacogus pu CREUX, p. 186. 

45 1648. — ANDREAS ABBAIL, p. 186. 

46 1648. — BLasius ViDAL, p. 187. 

13 1650. — Lupovicus RuTHIN, p. 188. 

22 1650. — JOANNES FAUCONNIER, p. 189. 

28 1650. — BoNNAVENTURA MEURISSE, p. 189. 

33 1650. — BONAVENTURA NoEL, p. 189. 

40 1650. — Axronius pu FEU, p. 190. 


41 1650. — Basiuius pu Tour, p. 190. — B. B. du Toit (?) (f. 78). 


28 1652. — ELEAZARIUS RIALEN, p. 193. — B, E. Vialen [vixit 
usque] ad 1675 (f. 78"). 

32 1652. — Jaconus GoDET, p. 193. — B. J. Goret (?), (f. 78). 

37 1652. — PHILIBERTUS PETROT, p. 193. 

23 1654. — CaroLus MIQUET, p. 196. — B. C. Miguet (f. 79). 

34 1654. — CLaupius DoMaART, p. 196. 

96 1651. — BERTRANDUS BRAULT, p. 198. — B. B. Pinault (f. 79). 
— Eludes fraucisce., t. XVI (1906), p. 325. 

99 1654. — PETRUS TERRAND, p. 198. 

10 1656. — CaroLUS FOURRÉ, p. 199. 

25 1656. — PETRUS Govion, p. 200. — B. P. Goujon (f. 79°). 

33 1656. — JOANNES CHAILLOU, p. 201. 

26 1658. — Hicarius Loin, p. 204. 

34 1658. — PETRUS LE NORMAND, p. 205. 

46 1658. — SEBASTIANUS GiRARD, p. 205. — Elu provincial de 
France en 1678. 

61 1658. — CLaupius DE FRANCE, 206. 

16 1660. — PEeTrus MARTIN, 208. 

31 1660. — Anronius HERPIN, p. 209. — De la prov. de Tou- 
raine, + gardien de Saumur, 18 février 1685. Ubald, Obit. des Cord: 
d'Angers, 35. 

14 1662. — Perrus Brisson, p. 213. — B. P. Buisson (f. 81"). 

34 1662. — CLaupius FRASSEN, p. 214. — Joan. de S. Antonio, 
Biblioth. franciscana, Madrid 1732. t. I, 268. 

39 1662. — RENATUE MARIAN, p. 214. 

46 1662. — FrRanNciscus CHAMPION, p. 215. — Ex-provincial de 
Touraine, + à Angers le 7 janvier 1688. Ubald, Obit. des Cord. 
d'Angers, 26. 

68 1664. — Carozus Ficaup, p. 219. — B. C. Picard (f. 82). 

58 1664. — Anronius BEAUCHAMP, p. 220.— B. A. B. Divionensis 
[vixit usque] ad oct. 1674 (f. 82). | 

72 16614.— Franciscus DE LAIR, p. 221.— B. de Carpe (?) (F. 82). 

21 1666.— Franciscus CourrTor, p. 224. — Il était provincial de 
France avant 1676. 

40 1666. — SrepHANuS GRESsiL, p. 225. — Ex-provincial de Tou- 
raine, + à Angers le 18 juin 1705, âgé de 76 ans. Ubald, Obit. des 
Cord. d'Angers, 51. 


— 399 — 


44 1666. — Joannes Caucuy. p. 225. — B3. J. Coinquy [vixit 


usque] ad 1671 (f. 84). 

40 1668. — REXATUS PETOXARD, p. 231. — B. R. Polonard min. 
Saimur. (f. 85"). | 

60 1668. — EUSTACHIUS COCHARD, p. 232. 

61 1668.— FRANGISCUS HERSAN, p. 232.— B. F. Hersaut (f. 86). 

62 1668. — JOANXES LE CHAUVE, p. 232. — BB. J. EL. min Cata- 
launus (f. 86). — Il était vicaire provincial de France en 1676. 

34 1670.— JOANNES BAPTISTA CARROT, p. 237. — B. J. B. Carret 
(f. 87). 

37 1670. — PAGIFICUS DE CAEN, p. 238. — B. Obiit Paris, julio 
1691 (F. 87). 

49  1670.— NICOLAUS REGNIER, p. 238.— B. N. Raguier (?) (F. 87). 

65 1670. — FrRanciscus LE Roux, p. 231. 

13 1672. — JOoANxES BAPTISTA LEVRAY, p. 212. — B.J. B. Le 
Gray transiit ad Praemonstrateuses,postea ad Cluniacenses,demum 
curatus Meloduni (f. 88). 

37 1672. — Caubius MERON, p. 244. — B. C. Melon (?) (f. 88'). 

60 1672. — CaroLUs BELLET, p. 245. — B. C. Rollet (?) Lugdu- 
nensis [vixit usque] ad 1693 (f. 89). | 

65 1672. — JOoANNES DELAVIGNE, p. 246. 

39 1674. — JacoBus Diée, p. 251. — B. J. Dice (f. 90). — Profès 
de Meaux, provincial de France en 1696, + 1703. AFH. IN, 132. 

99 1674. — JOANNES BAPTISTA JAULENT, p. 252. 

67 1674. — CLauDivs Rosé, p. 253. 

68 1674. — Micnaëz FAucREUx, p. 253. 

59 1676. — Jucianus GENTIL, p. 259. 

69 1676. — PErRuS GUILLEMET, p. 259. 

71 1676. — Punizippus CAIGNARD, p. 259. 

21 1678. — Joaxnes Junor, p. 262. — Fut provincial de Saint- 
Bonav. de Bourgogne. 
1678. — CaRoLUS ROSEBLANCHE, p. 263. 
1678. — Dominicus VATTIN, p. 261. 
1678. — Josepaus GRENOU. p. 2614. — B. J. Genou (f. 92\). 
1678. — Fraxciscus Le Loup, p. 264. 
1680. — Franciscus Marin, p. 268. 


— 330 — 


47 1680. — BoNAVENTURA REMOTUE, p. 269. 
99 1680. — MichaEz BARBIN, p. 270. 
28 1682. — FRanciscus GILLET, p. 274. 


45 1682. — Joannes BaprisrA RENoucT, p. 275. — B. J. B. Re- 
gnault (f. 94). 

99 1682. — Joannes Baprisra DuvaL, p. 276. 

14 1682. — Perrus THIBAULT, p. 277. 

85 1682. — Anronius GRIVEL, p. 278. 

17 1684. — AxpreaAs Gonanr, p. 281. 

33 1684. — PrTRuS GonEscHAL, p. 282. 

39 1684. — Carozus NAVEREAU, p. 282. 

74 1684. — Mercnior BERNARDINUS TABARY, p. 285. 

93 1684. — Franciscus Rec, p. 287. — B. F. Rol (f. 95). 

49 1686. — Simon BRIERE, p. 292. 

79 1686. — Franciscus GuiLzELMuS BECART, p. 294. 

83 1686. — JacoBus Foucauzr, p. 294. 

85 1686. — Perrus Hucnepé, p. 294. — B. P. Huchode (f. %6'): 

33 1688. — JoANNES AUBERT, p. 297. — B. Jacobus A. (f. 97), 

82 1688. — Lunovicus DuvaL, p. 301. 

90 1688. — Franciscus MociN, p. 301. — B. Gardjianus] Tre- 
censis (f. 97°). 

12 1690. — FRanciscus MESLIER, p. 304. 

54 1690. — Manrianus Huiserr, p. 307. — B. Martinus Guibert 
(F. 98). 

83 1690. — Joannes RouGIER, p. 309. 

12 1692. — Perrus SerAPaicus CRouzEIL, p. 312. — B. Pol. $. 
Crouzoil min. aquitaneus (f. 99). 

34 1692. — Franciscus MARIA ASSERMET, p. 313. 

47 1692. — Franciscus RoBiNEAU, p. 315. 

92 1692. — Henricus CHAPELET, p. 315. 

79 1692. — Joannes Leo ne La Cour, p. 317. — B. J. L. Dela- 
cour (f. 100). 

86 1692. — Franciscus Hamon, p. 317. 

18 1694. — LAURENTIUS PERRIN, p. 322. 

74 1694, — Jucranus BoussarT, p. 326. 

77. 1694. — Joanxes Peru, p. 326. 


89 
25 
31 
73 
14 
28 


be 


1 


69 


99 
80 
42 
93 


99 
LL 


98 


79 


— 3H — 


1694. — Canozus PREVOST, p. 327. 
1696. — AnTonius MERCIER, p. 331. 


1696. 
1696. 
1698. 
1698. 


STEPHANUS BRIERE, p. 331. 

JoANNes BELtTARD, p. 334 

PErrus SABOURIN, P. 336. 

Guiuezmus Franciscus LEScAUT, p. 337. 


1698. — JacoBus ToRNAToRY, p. 338. — Profès d'Angers, 
Len préchant le carême à la Guerche (Ile-et-Vilaine), 25 avril 1708, 
âgé de 48 ans. Ubald, Obit. des Cord. d'Angers, #4. 

1698. — GUILLELMUS PiGNON, p. 340. 

1700. — Jacoëus BonDEAUX, p. 342. 


1700. 
1700. 
1700. 
1700. 
1702. 


Peraus NICOLAS, p. 343. 

Husertus JACoOPIN, p. 346. 

Dionisius RATTE, p. 347. 

ANDREAS BoupnET, p. 348. 

Francgcus GASPARD DE Maiz, p. 352. 


1702. — JacoBus TARTARIE, p. 353. — De la prov. de St-Bo- 
nav. de Bourgogne. Né à Riom, + à Aigueperse en 1717. — Cf. Ca- 
talogue des Mss de Lyon, n. 1422 (f. 353). 
1702. — JoAnNEs GousoN, p. 354. 


1702. 
1704. 
1704. 
1704. 
1704. 
1706. 
1706. 
1706. 
1706. 
1706. 
1706. 


1708. 
1708. 
1708. 


Nicoas L'ENFANT, p. 356. 

JoanNes MaiGNor, p. 361. 

BoNNAVENTURA BUGET, p. 362. 

Nicozaus BARDOT, p. 362. 

NicoLaus LE JEUNE, p. 365. 

Perrus BINeT, p. 367. 

Carozus BourGer, p. 367. 

JacoBus RoLLin. p. 371. 

Dominicus LEZEAU, p. 372. 

ANDREAS SULPITIUS TERRIER, P. 372. 
RENATUS GRoT, p. 373. 

ANTONIUS HYERONIMUS BONNAVENTURA MARTIN, p. 378. 
Lunovicus Pascaazis Deschamps, p. 379. 
Josepaus Pauranp, p. 379. 


ce 1708. — Perrus GALLARD, p. 383. 
1710. — Franciscus RUFFIER, p. 385. 


90 
o1 


1710. 
1710, 


— Euçius DE RIANCOURT, p. 387. 
— ZACHARICS PoNT-CHATEAU, p. 387. — Profès d'Angers, 


fut trois fois provincial de Touraine, + à Angers, 30 avril 1746. CF. 
Ubald d'Alençon, Obit. des Cord. d'Angers, p. 97. 


16 
78 
32 


1710. 
1710. 
1712. 
1712. 
1712. 
1742. 
1712. 
1712. 


— Lupovicus BARDOT, p. 388. 
— CLaunius LE MAsson, p. 388. 
— CLaupius DACQUES, p. 393. 
— CLEMENS LA BoRDE, p. 396. 
— CLaupius CHaPpPuis, p.396. 
— CLraunius Duporr, p. 396. 


0 


MeLccHior BEnNanDiINus Tagary, p. 397. 
— Jones Saunt. Min. non fuit licentiatus ; cum sex 


aliis aderit per sex menses incipiendo a prima aprilis et disputabit 


bis in uno quoque mense, p. 397. 


25 
48 
49 
81 
113 
116 
118 
45 
94 
100 
112 
26 


1714. 
1714. 
1714. 
1714. 
1714. 
1714. 
1714. 
1716. 
1718. 
1718. 
1718. 
1720. 
1720. 
1720. 
1720. 
1722. 
1722. 


1724 


— ANSELMUS BOUQUET, p. 402. 

— JoaANNES Rivière, p. 403. 

— Micaëz HERVAIS, p. 403. 

— Franciscus RICHER, p. 406. 

— BLasrus Marsy, p. 408. 

— RENATUS SEBASTIANUS CHENNELONG, p 408. 
— CAROLUS DE REMEON, p. 108. 

— JoANNES BAPTISTA PARADIS, p. 412. 

— SEBASTIANUS REGNAULT, p. 423. 

— JoANNES BaprisTa DEscoBryY, p. 423. : 
— ANTONIUS BoucHER, p. 124. 

— Perrus FoLeerT, p. 126. 

— FRraANcIscus ESCALLE, p. 428. 

— BoNAVENTURA JoRAND, p. 428. 

— Franciscus LAMoTTE, p. 429. 

— ANDREAS MENAGER, p. 434. 

— NATALIS DE LAULNE, p. 435. 


. — NICOLAUS MANEAU, p. 439. 
1724. 
1726. 
1726. 
1726. 


— ANTONIUS DE FLANDRE, p. 141. 

— Huco Anronius HaRsAN, p. 447. 

— Anronius Josepnus Mania Maucanp, P. #47 
— Joannes BapristA Brocarp, p. 448. 


1726. 
1728. 
1728. 
1728. 
1728. 


— 333 — 


— ANTONIUS LE MÉE, p. 448. 
— Lupovicus CART, p. 451. 

— JacoBus MALLART, p. 452. 
— Franciscus BABET, p. 453. 
— BERNARDINUS KELLY, p. 454. 


1728. — JoANNES SILVANUS DE LA CoSTE, p. 154. 


1728 
1730 
1730 


. — JOANNES BaPTiSTA DUVERGER, p. 454. 
. — Perrus LE FRERE, p. 456. 
. — Carozus DE Courcy, p. 457. — Né le 23 août 1698, 


cordelier en juillet 1713, il était custode des custodes de la province 
de France Parisienne en 1753. Calalogus religios. prov. Franco- 
Paris. Nancy [1754], p. 7, 39. 


38 
73 
85 
32 
41 
65 
80 


1730 
1730 
1730 
1732 
1732 
1732 
1732 


. — Lupovicus FoLrerT, p. 458. 

. — Nicoczaus PORQUEREL, p. 460. 

. — JoanNes FRanciscus CHENU, p. 460. 

. — Jacogus Josepaus LIÉGÉE, p. 465. 

. — JoAnNNES RIcHER, p. 466. 

. — Joannes PETRuS FAcuNDUuS DUREAU, p. 4168. 

. — PuiBerTus Aux, p. 469. — De la prov. de Saint- 


Bonaventure de Bourgogne. 

87 1734. — Joannes BAPTISTA JALLET DE LA VEROUILLÈRE, p. 478. 
— Ancien provincial de Touraine, + à Angers le 24 juillet 1753, 
âgé de 55 ans. Ubald, Obit. des Cord. d'Angers, 98. 


88 1734. — Manrinus CaiLes DESFONTAINES, D. 478. 

105 1734. — Josepuaus DE LA RUE, p. 480. 

114 1734, — Franciscus Davip Guyor, p. 480. 

2 1736. — Carozus Jacosus QuiLcorT, p. 484. 

61 1736. — PauLus ALexius LEGRAND, p. 486. 

16 1736. — MicHaEL ViIaL, p, 488. 

111 1736. — Peraus Hony, p. 490. 

19 1738. — ManTiINus BAREÉ, p. 494. — Marin B., profès d'An- 


gers, ex-gardien de Paris, + à Angers le 27 avril 1774. Ubald, Obit. 
des Cord. d’'Ançers, 100. 

61 1738. — Jaconus QuiLanpDer, p. 497. 

67 1738. — JoanNes pu CLuSEAU., p. 498. 

16 1738. — Joannes Maroc, p. 498. 


— 434 — 


111 1738. — Joannes L'EcuYER, p. o01. 

97 1740. — Joanxes Barrisra FraxcIscus DrouarD, p. 512. — 
Profès de Tours, + gardien d'Angers le 4 nov. 1760, âgé de 54 ans. 
Ubald, Obit. des Cord. d'Angers, 49. 

110 1740. 

119 1740. — Douinicus DAILLET, p. 514. 


CLaupius JoBaRT, p. 513. 


38 1742. — PETRUS TRISSEMENT, p. 518. 

91 1742. — CLaunius PEerrus Goyor, p. 523. 

120 1742. — Paicippus GRiISoT, p. 525. 

122 1742. — Lunovicus REGNIER, p. 525. 

35 1744. — JoANNES DE LA CRoIx, p. 530. 

60 1744. — MATRURINUS BONAVENTURA ROBART, p. 535. 

100 1744. — MicHAEL BONNAVENTURA D'U8ry, p. 536. 

121 1744. — AnrTonius ALExIUS BoubET, p. 538. 

32 1746. — JoaANNESs RAVENEAU, p. 542. 

38 1746. — STEPHANUS CANDART, P. 543. 

64 1746. — Perrus JosrPaus CLERC, p. 546. 

72 1746. — Joannes JacoBus PaNcaux, p. 546. 

79 1746. — Canozus FRanciscus Nicozaus Dupois DESCORDAL, 
p. 547. 

47 1748. — JoANNES STEPHANUS FRANCISCUS GRIMPRÉ, p. 595. — 
Profès d'Angers où + le 28 décembre 1775. Ubald, Obit des Cord. 
d'Angers, 101. 

710 1748, — Sreraanus JaAcogus Dion, p. 557. 

98 1748. — CLauDius ANTONIUS GIRARDET, p. 559. 

105 1748. — Perrus LE GRAS, p. 560. 


13 1750. — PEerrus BONHOMME, p. 563. 
P- 567. 


P. 571. 


52 1750. — JoANNES PETRUS BONNAVENTURA ROCHETTE, 
85 1750. — ApriANus Maria Marcus ANTONIUS LE CLERC, 
91 1750. — JacoBus ARCHAMBAUT, p. 571. 

19 1752. — Joannes BAPTISTA FRUCHET, p. 574. 

65 1792. — CAROLUS GIFFEY, p. 579. 

75 1752. — PETRUS MAIGRET, p. 580. 

19 1792. — Franciscus NotRorT, p. 580. 

106 1752. — JoaNNEes GABRIEL MARTINON, p. 582. 

16 1754. — RENATUS JAMIN, p. 585. 


— 335 — 


4 1754. — Perrus Josephus PuRssEY, p.588. 

60 1751. — Josepaus Bonxeroi, p. 589. 

Inter annos 1755 et 1762 interrupta fuere exercitia S. Facultatis 
ob exorta quaedam dissidia ipsam inter et senatum Parisiensem ; 
singulis baccalaureis modo enumerandis fuit concessa missio a 
scholis cum absoluto curriculo et propugnatis tribus licentiae 
actibus,coram sacro ordine se sistebant hanc missionem postulari. 

Craunrus BRABANT, p. 594. 

Lunovicus BERNART, p. 594. 

Lupovicus MICHAEL ARNOUL, p. 596. — Min. prov. de Touraine. 
Profès à Angers en 1741. Gardien de Paris, de Nantes et d'Angers 
où il + le 21 mai 1789, âgé de 65 ans et demi. Port, Dict. de Maine- 
el-Loire, 1, 439 ; Ubald, Nécr d'Angers, 102. 

ANDREAS BONAVENTURA APPERVÉ, p. 597. 

Joannes Carozus Boue, p. 597. — De la prov. de St-Bonav. de 
Bourgogne. 

ANTONIUS Josepaus BLAUD, p. 597. 

Nicocaus pu Couroy, p. 598. 

Joannes Baprisra Josepaus TArFIN, p. 602. 

18 1762. — Tuomas FRANCISCUS DE Laune, p. 608. 

83 1762. — Fraxciscus Josepaus MicHAEL FAVREAU, p. 613. — 
Profès d'Angers où il + à 64 ans le 18 juin 1790. Ubald d’Al., Obit. 
des Cord. d'Angers, 102; Etudes francisc., t. VI (1901), 81 ; Port, 
Dict, de Maine-et-Loire, 11, 138. 

87 1762. — Joannes CaroLus Dionisius ParouiLor, p. 613. 

90 1762. — Joan Nes FRANCISCUS Roux, p. 614. 

92 1762. — JoANNES JACOBUS DE LHOTAL, p. 614. 

33 1764. — Joannes JacoBus Besson, p. 619. 

42 1764, — F RANCISCUS BERNARD, p. 620. 

46 1764, — ANTonIUS La PorTe, p. 620. 

a 1764. — Maraurinus ANDREAS P1ez, 620. 

13° 1764. — Pernue Joannes Lupovicus PicanD, p. 622. 


: 1766. — A ronivs MaRTIN, p. 626. 
N 1766. — CLavpius Anronius Besson, p. 628. 
ss 1766. — Sucpinus HaLLer, p. 628. 


1766. — MaTTHAEUS Tussanus Mouin, p. 629. 


1766 
1768 
1768 
1768 
1770 
1770 
1770 


— 336 — 


. — JoanNes Barrisra CaRoLus Doucxer, p. 629. 

. — Manninus JosePhus D'HAISNE, p. 633. 

. — CLaunius FERDINANDUS Nicocr, p. 634. ‘ 

. — JOANNES MARIA GIROTRU, p. 696. 

. — PETRUS ÉTIENNE, p. 611, 

. — CLaupnits FRaANGiscus DuPERcHY, p. 642. 

. — CLaunius Jacos Froxcy, p. 643. — Profès d'Angers 


où + à 48 ans le 30 juillet 1784. Ubald, Obit. des Cord. d'Angers, p.102. 


27 
) 


8 


JU 
37 


1772 
1772 
1772 
1772 
1774 
1774 
1774 
1774 
1776 
1776 
1716 
1776 
1776 
1718 
1778 


. — JoANNES BAPTISTA GREUILLET, P. 647. 

. — Paiciprus Josepuus PiNcHon, p. 649. 

. — LAURENTIUS PARISOT, p. 649. 

. — GEoRGItS CORBET, p. 649. 

. — GEoraius Lunovicus MESUROLLE, p. 653. 

. — ANToniIUs FRANCISCUS DE RosE, p. 696. 

. — ANTONIUS LAFOUGE, p. 656. 

. — PETRUS JosEPHUS BRET, p. 697. 

. — CaAROLUS CARRÉ, p. 662. 

. — STEPHANUS CARILLON, p. 6641. 

. — JoANNES FRANCISCUS ADRIANUS PERROT, p. 669. 
. — JucrANuSs MaAGaAUp, p. 660. 

. — Dionisius Brun, p. 665. 

. — JoanNes PETRUS GoUDILLON, p. 669. 

. — ANTONIUS GERMAIN. p. 669. — Gardien de Troyes 


en 1787, il était provincial de France en 1789. AFH. IV, 175. 


40 
62 
63 
69 
33 
16 
48 


1718 
1718 
1718 
1718 
1780 
1780 
1780 


1782. 


1782 
1784 
1784 
1781 


. — CanozLus Puainirpus PY, p. 670. 

. — CLAUDIUS PERRIN, p. 671. 

. — JOANNES BAPTISTA FRANCISCUS HERCOUET, p. 671. 
. — Jones CLAUDIUS MATHIEU, p. 672. 

. — Joanxrs BaPprTisra Tonou, p. 676. 

. — MATTHAEUS MiLLeET, p. 677. 

. — JOANNES BAPTISTA DUVERNOIS, p. 677. 

— GANGERIUS FRANCISGUS DusARDIN, p. 683. 
. — JOANNES GENESIUS BoNNET, p. 681. 

. — MATTHAEUS CHARRET, p. 689. 

. — Carozus EUGENIUS LEFEBVRE, p. 690. 

. — ZACHARIAS RAGONNET, p. 690. 


ne ne 


62 1784. — Josepuus BouRGADE, p. 690. 


1184. — Caunius AGRiIPaANUS LA COMBE DE CRouzET morbo impe- 
ditus non potuit nisi mense julio anni 1784 de sorbonica respondere 
et extra ordinem benedictione apostolica donari quod ipsi concessit 
S{acra] Ffacultas] die Â* junii 1784. — Parait avoir été le dernier 
Gardien du grand couvent de Paris. Cf. Couret, Notice historique 
sur l'Ordre du Saint-Sepulcre, Paris, 1905, in-8°, p. 472-489. 


53 


1786 
1786 


. — Nicozaus HENRY, p. 696. 
. — JoAnNEs CLARA PAGEÈs, p. 696. 


1386. — AnDeoLus GUILLIEN BiRON, p. 696. 
1788. — ALBERTUS MoREAU, p. 701. 

1788. — CarLEus FRANcISCUS LEVACHÉ, p, 702. 
1788. — RoBERTUS VINCENTIUS FRERET, p. 702. 


ANTOINE DE SÉRENT. 


221990 = 


TABLE DES COUVENTS FRANÇAIS 
DES TROIS ORDRES DE SAINT FRANÇOIS CITÉS 


DANS LE PRÉSENT VOLUME 


Abbeville, 115, 257. 
Agen, 146, 148. 
Aix, 03, 54, 67. 
Albi, 147. 

Amiens, 115. 

Anet, 11. 


Angers, 141, 319, 323, 328, 331-330. 


Apremont, 115. 
Arc-en-Barrois, 115. 
Arcis-sur-Aube, 115. 
Arles, 37, 60, 63, 64. 
Arras, 116, 24. 
Ath, 416. 
Audemarde, 116. 
Autun, 318. 


Auxerre, 28, 31, 36, 49, 116, 311,324. 


Avesnes, 111, 116. 
Avignon, 70, 290, 306. 


Bapaume, 116. 

Barbançon, 116. 

Baumette (La), 107. 

Bavai, 117. 

Bayeux, 117. 

Bayeux, T. O. R., 211. 

Bertaucourt, 117. 

Bethléem, 117. 

Beaucaire, 46, 59, 60, 81. 

Beaufort, 107. 

Beaumont, 146-148. 

Beaune, 318. 

Beauvais, 117. 

Bergues, 117. 

Bernay, 117. 

Béthune, 117. 

Binche, 117. 

Blangy, 117. 

Blois, 9%. 

Bordeaux, 137, 1939, 145-149, 156, 
168-172, 199. 


Bordeaux, Annonc., 176, 177. 
Bouchain, 118. 

Boucheraumont, T, O. R., 208-210. 
Boulogne, 118. 

Bouttencourt, 118. 

Briey, 118. 

Brioude, 317. 

Bruges, 118, 310. 

Bruges, Annonc., 118. 
Bulgnéville. 118. 


Caen, 118. 

Cahors, 149. 

Cambrai, 118. 

Cassel, 118. 

Casses 1Les), CL, 264-266. 
Cassine {La), 118. 
Cateau-Cambrésis, 119. 
Chalons-sur-M.. 119, 329. 
Champaigues, 271, 273. 
Chapelle-au-bois {La), 119. 
Charité (La), 119. 
Charleville, 119. 
Chartres, 119, 320. 
Château-Thierry, 119. 
Châteauvillain, 119. 
Châtillon-sur-Seine, 93. 
Chaumont, 119. 
Chausey (Iles), 120. 
Clamecy, 120. 

Comines, 129. 
Compiegne, 120, 318, 320. 
Couflans, 120. 

Corbeil, 120. 

Courtrai, 120. 

Couvin, 120. 


Dambelin, 120. 
Darnev, 120. 
Dax, 137, 139. 


Dinant, 121, 280, 282. 
Dijon, 327, 328. 
Dixmude, 121. 

Dole, 317. 

Donjon (Le), 273. 


Douai, 121, 231-256, 284, 285. 


Douai, Réc. Angl., 235. 
Doué, 107. 

Doullens, 121. 
Dunkerque, 121. 


Ecluse (L'}), 121. 
Embrun, 73, 74. 
Estaires, 121. 
Etampes, 122. 
Evreux, 122, 317. . 


Falaise, 192. 
Farciennes, 1922. 

Flèche (La), 107. 
Fontaine-L'Evêque, 122. 


Gand, 122, 274, 277. 
Garde (N.-D. de La), 122. 
Gisors, 123. 

Givet, 123. 

Gondrecourt, 123. 
Granville, 123. 
Gravelines, 123. 


Hesdin, 123. 
Hondschoote, 123. 
Hulst, 123. 

Huy, 124, 280. 
Huy, Obs., 124. 


Hyères, 38, 47, 49, 53, 67, 68, 70. 


Joinville, 124. 


Laon, 124. 

Lebiez, 124. 

Lens, 124, 280. 
Lesparre, 178, 215. 
Libourne, 150, 217. 
Liège, 280. 

Liège, Obs., 124, 285. 
Liège, Conv., 124. 
Liffol-le-Grand, 125. 
Ligny, 19%. 

Lille, 192$. 


Lille, Sainte-Claire, 103-106, 195. 


Loches, 316. 


— 340 — 


Longchamp, CI., 203. 
Longwy, 195. 
Lons-le-Saulnier, 319. 
Loudun, 266. 


Lyon, 25, 37,42, 44, 68, 71, 72, 316,3. 


Lyons-la-Forêt, 125. 


Magny, 126. 
Mailly, 126. 
Malesherbes, 126. 


. Mantes, 19. 


Marseille, 38, 53, 66. 
Meaux, 126, 929. 
Melun, 126, 

Metz, 62, 126, 273, 315. 
Metz, Obs., 12. 
Mézières, 196. 
Mirccourt, 196. 
Mirecourt, Réc., 127. 
Moissac, CI., 265, 966. 
Moncel (Le), C1., 201-205. 
Mons. 127, 233. 
Montauban, 147, 169. 
Montargis, 127. 


Mont-de-Marsan, 139, 148. 


Montereau, 127. 
Montluçon, 273, 319. 
Montpellier, 38, 86. 
Montréal, 127. 
Morlaas, 286. 
Mormal, 127. 
Moutiers, 319. 
Moyencourt, 197. 
Muret, 147. 


Namur, 127, 280-928. 
Namur, T. O. R., 285. 
Nancy, 127. 

Nantes, 335. 
Nemours, 127. 
Neufchâteau, 128, 306. 
Nevers, 128. 

Nice, 67, 68. 

Nimes, 267. 

Niort, 307. 

Nivelles, 128, 280. 
Noisy-le-Roy, 12%. 
Noyon, 128. 


Orléans, 93. 


— 341 — 


Paris, 26, 49, 61, 65, 128, 214, 224, 
2% 230, 2°0, 282, 297-337. 

Paris, Ave-Maria, 128. 

Paris, Saint-Martin, 129. 

Paris, Saint-Germain, 129. 

Paris, Irlandais, 129. 

Paris, Terre-Sainte, 129. 

Paris, Saint-Marcol, CI., 203. 


Paris, r.d.Jardins, T.O.R., 208, 211. 


Pau. 147, 148. 
Pernes, 129. 
Péronne, 1299. 
Peteghem, CI., 282. 
Pierrepont, 129. 
Pont-Audemer, 12. 
Pontoise, 129. 
Poperinghe, 130. 
Pottes, 130. 


Provins, 26,30, 44,49,130,316,325,326. 


Provins, CI., 202, 203. 


Québec, 130. 
Quesnoy iLe), 130. 


Rabastens. 147, 148. 
Raon-L'Elape, 130. 
Reims, 130, 206, 207, 317. 
Reims, T. O., 206, 207. 
Rembercourt, 130. 
Rennes, 324. 

Renty, 130. 

Réole (La), 146, 147. 
Réole (La), Annonc., 1*0. 
Rieux, 147. 

Romans, 268. 
Rosembois, 131. 
Rosières, 131. 

Rouen, 131, 306. 

Rouen, Réc., 131. 

Roye, 131. 


Saint-André-de-Cubzac, 136-200. 
Saint-Denis, 131. 

SaintDenis, Réc., 132. 
SaintGermain. 132. 
Saint-Marcouf, 132. 
Saint-Omer, 132, 280, 983. 
Saint-Pourçain, 273. 
Saint-Quentin, 132, 322. 
Saint-HRiquier, 132. 


Sainte-Margucrite, 132. 
Sainte-Marie aux-Mines, 132. 
Saintes, 326. 

Salières, 314. 

Saumur, 107, 328, 329. 
Sarrelouis, 133. 

Séez, 133. 

Senlis, 133. 

Senlis, T. O. R., 211. 

Sens, %, 28, 31, 49, 133, 317. 
Sézanne, 133. 

Sézanne, Réc., 133. 
Soissons, 133. 


Tarascon, 46, 58, S9. 

Tartas, CI.. 170, 171. 

Thielt, 133. 

Toul, 133. 

Toulouse, 64, 65, 147, 149, 172-178, 
199, 260-264, 286. 

Toulouse, CI., 263. 

Toulouse, T. O. R., 263. 

Tourcoing, 133. 

Tournai, 134. 

Tours, 315, 334. 

Trois-Rivières, 134. 

Troyes, 26, 134,219, 320, 321, 330, 336. 


Uzès, 88, 89. 


Valenciennes, 134, 280. 
Valentin (Le), 134. 

Valognes, 134. 

Varennes, 134. 

Vendôme, 93. 

Verneuil, 134. 

Vernon, 135. 

Versailles, 135. 

Verteuil, 216. 

Vézelay, 36, 135. 

Verdun, 134. 

Vic-sur-Seille, 135. 

Vienne, 43, 44, 71, 72, 268. 
Villefranche de Beaujolais, 2. 
Villefranche de Rouergue, 261. 
Vincennes, 135. 

Vire, 135. 

Vitry, 135. 


Ypres, 13%. 


TABLE DES NOMS DE PERSONNES 


DES TROIS ORDRES DE SAINT FRANCOIS EN FRANCE 


CONTENUS DANS CE VOLUME 


A. Delnat, 149. 
Abraham Galand, 272. 
Abraham Palatin, 432%. 
Adam d'Ay. 301, 306. 
A. de Dompmartün, 301. 
A. Mongoud, 317. 

A. Rigaud, 32. 

Adrien Le Clere, 334. 
Aigulphe Lamber, 313. 
Alain, docteur de Paris, 214. 
A. Lespervez, SU. 

A. Tardi, 301, 305. 
Albert Bludonis, 219. 


A. Caunac,1#1,147-149, 151, 190, 192. 


A. de Metz, 299. 

A. Moreau, 337. 

A. Saint-Martin, 148. 
Alexandre d'Alexandrie, 299. 
A. de Beauvav, 309. 

A. de Halès, 45, 298. 

À. Parlarrieu, 148. 

A. Pocquelin, 274. 


À. Trioulou,1#7,151,154%,160,189,190. 


Alexis Daséols, 149. 

A. Dutrouil, 154. 

À. Troussel, 4325. 
Alphonse, 303. 

Alvare Pelayo, 299. 
Ambroise Cimentier, 311. 
A. Combes, 149, 200. 

À. Milley, 314. 

A. Miramant, 147, 149, 187-1K9. 
A. Mulloris, 312. 

Amand d'Artois, 301. 
Andéot Guüillien Biron, 337. 
André Abbail, 327. 

. Appervé, 335. 

. Boudé, 331. 

. Girellus (Gareti), 308. 

. Godart, 230. 


>> > 


André Gryphon, 282. 

A. Houbercau, 228, 327. 

. Jacobet, 154. 

. Joly, 301. 

. Mantanera, T. O. R.. 263. 
. Matthieu, 326. 

. Ménager, 332. 

. de Pérouse, 299. 

. Terrier, 331. 

. à S. A. de Cubzac, 173. 
Ange de Spolète, 301. 
Anselme Appart, 403. 

A. Bouquet, 332. 

A. des Roches, 325. 

A. Metivier, 274%. 

A. Priguay, 322. 

A. Thoron, 147. 

Antoine Auctive (de Aretiot, 308. 
. Bayès, 118. ; 
. Beauchamp, 328 

. Bernard, 272 

. Blaud, 335. 

. Bonnefoy, 272. 

. Boucher, 332, 

. Boudet, 334. 

Bovet, 325. 

. Carmeli :Cameli}, 310. 

. Chaudonnet, 325. 

. Daney. 148, 154, 173. 

. de Aribaldis, 21 

. de Azeveno, 301. 

. de Flandre, 332. 

. de Kose, 336. 

. du Feu, 324, 327. 

. Estiat, 150. 

. Favier, 272. 

. Fiole, 401. 

A. Furneau ‘Surreau:, 327. 
À. Germain, 4.6. 

A. Grandet, 326. 


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rie 


Antoine Grivel, 330. 

. Horpin, 328. 

. Labernéde, 154, 173. 

. Lafouge, 336, 

. La Porte, 335. 

. Léger, 317. 

. Le Mée, 333. 

. Magoty, 315. 

J.-B. Martin, 331. 

. Martin, 3. 

. Maugard, 932 

. Mercier, 331. 

. Pelletier, 321. 

. Roussel, 324. 

Arlot de Prato, 298, 299. 
Arnaud Aymeric, 299. 

A. Caprarii, 299. 

A. de Clermont, 299. 

A. de Laminis, 299. 

A. Querelle :Grelly}, 301, 305. 
A. Royard, 29. 

Arnoul de La Font, 306. 

A. Lamber, 313. 

Auguste Caunac, 147, 149. 
Augustin de Ratishonne, 311. 
A Fournier, 148, 149. 

A. Mercier. 148. 

Aurélien Delnat, 147. 
Austence de Sainte-Colombe, 301. 
Aymon de Faversham, 298. 


> > >>> D > à > D » p 


BB. Cuzaux, 192. 
B. Coussaune, 147, 149. 
%. Grillon, ti. 
Balthasar Brochet, 317. 
Barthélemy de Padoue, 301. 
B. Ghiscolo, 30, 48, 49. 
B. Marneur, :326. 
Basile Béguey, 141. 
B du Tour, 327. 
Raussetto, F2. 
Exelardon. 145. 
Egellechef. 272. 
Venoît d'Alignan, 66. 
B. du Buisson, 218. 
B. de Colle, 64. 
Bérenger Bertrand, &2. 
B. de Gonicis, 301, 306. 
B. de la Borone, ‘1. 
Bernard Azimond, 144, 1:55. 
B. Chancerel, 219, 326. 


Bernard Couture, 149. 

. de Arelia, 299. 

. de Crasa, ‘O1. 

. de la Tour, 301. 

. de Pacteris, 301. 

. Guyard, 227. 

. Jourdain, 138,139,176,177,181,186. 
. Vilhate, 148. 

. Viridaris, 215. 

Bernardin, 269. 

B. à Champaigues, 272. 

B. Belardon, 154. 

. Bonneaud, 154, 173, 175. 

. Carpuac, 149. 

B. Kelly, 333. 

. Laborde, 152, 153, 155, 163. 

. Le Francq, 235. 

. Mouyer, 155. 

Bertin Secourry (Secoursi), 310. 
Bertrand Augier, 901. : 

B. Chatillon, 149. 

B. de Bayonne, 298. 

B. de la Tour, 299, 
B 
B 


TETE S TT 


ZE 


DE 


. de Montpellier, 86-88. 
de Saint-Guillaume, 301. 
B. Pinault, 328. 
Bineau, 267. 
Blaise Feron, 325. 
B. Marsy, 332. 
B. Vernet, 272. 
B. Vidal, 327. 
Bonaventure (Saint), 258, 2%. 
. Bachet {Basse}, 322. 
. Brosse, 320. 
. Brun, 327. 
. Buget, 531. 
. Dartigole, 187-189. 
. de Forli, 72. 
. Delom, 150. 
. Jorand, 332. 
. Lafargue, 148. 
. Lambert, 136,137,188,149,155,156. 
. Delavaux. 227, 327. 
. Masset, 272. 
. Meurisse, 327. 
. Noûl, 327. 
. Remotue, 330, 
. Vilhate. 149. 
Boyals, 174. 
Brossoye, 318. 


DEIITTITITE ET TTXET 


she 


Calixte L'Esne, 233. 
Caprais Fourcade, 153, 155, 161, 


163, 175. 


Carbon. 178. 
Catherine Duport, CI. 264 266. 


Célestin Pestilhac, 147,150, 160, 161. 


Claude Besson, 319. 


0 NN 0000 ONn0QOnnnn 


. Antoine Besson, 335. 
. Brabant, 335. 

. Chailly, 327. 

. Chappuis, 332. 

. Dacques, 332. 


de France, 328. 


. Froncy, 336. 
. Girardet, 334. 


Goyot, 334. 


. de Nan, 322. 

. Domart, 328. 

. Duport, 332. 

. Duperchy, 336. 
. Frassen, 328. 

. Galesius, 319. 

. Jobart, 334. 

. Labarre, 319. 


Lacombe de Crouzet, 337. 
Le Masson, 332. 


. Mahuel, 323. 
. Meron (Melon), 329. 


Nicole, 336. 


. Perrin, 336. 

. Perrot, 327. 

. Rosé, 329. 

. Vacquerel, 319. 


Chalup, 150. 
Charles Bellet (Rollet), 329. 


vheoirieoleirlole rieieirieseie 


. Bourget, 331. 

. Carré, 336. 

. Charmes, 148, 154, 173. 
. de Courcy, 333. 

. Dubois Descordal, 334. 
. Ficaud (Picard), 328. 

. Fourré, 328. 

. Gitley, 334. 

. Jarry, 148, 200. 

. Josse, 323. 

. Lefebvre, 336. 

. Levaché, 337. 

. Magnier, 327. 

. Miguet, 328. 

. Navereau, 33. 

. Prévost, 331. 


Charles Py, 336. 

C. Quillot, 333. 

C. Rambert, 316. 

C. de Remeon, 332. 

C. Roseblanche, 329. 
Christophe Braquet 326. 
CG. Colman, 233. 

C. de Chaves, 221. 

C. de Cugneriis, 301, 305. 
C. Villequin, 308. 
Clément La Borde, 332. 
C. Péjac, 155. 

C. Raveau, 149. 
Constance Legrand, 111. 


Cyrille Labayme, 148, 155, 161, 200. 


Daniel Rosières, 147, 188, 152-156, 


161, 163, 167, 173, 
David Berot, 316. 
De Melay, 207. 
Denis Barse (de Barche), 393. 
D. Brun, 336. 
D. Foullechat, 301. 
D. Ratte, 331. 
D. Rollo, 317. 
Didier Richard, 3%. 
D. Robelet, 320. 


Dominique Aragon, 148, 149, 151, 


161, 170, 171. 
. Beaufils, 155. 
. Daillet, 334. 
. de Lunéville, 306. 
. Lezeau, 331. 
. Thibaut, 324. 
. Vattin, 329. 
Donat de Puteo, 309. 
Drogon de Bourgogne, 275, 276. 


SOC OCSC 


Drogon de Provins, 275, 276, 298. 


Durand Carueilay, 301. 
Durand de Fargiis, 301. 
Dusault, 187. 


E. de Sainsenon, 267. 

E. Sarpaut, 151. 

Edme Pichoret, 322. 

E. Vinot, 324. 

Edmond Corradin, 323. 

E. de la Guède (Lagoudé\, 322. 
Eléazar Rialen, 328. 

Elie Beauvais, 32. 

E. d’Andresi, 303. 


ee 5m mm 


PS 


—— 


Elie de Nabinal, 299. 

E. Ladame, 324. 

E Petrot (Potier), 324. 

E. Pauy (Pavy), 311. 

Eloi de Riancourt, 332. 
Emeric de Riparia, 313. 
Emund Manescalli, 299. 
Etienne, 29. 

. de Blemau, 30:. 

. Bocquet (Bosquier), 327. 
. Brière, 331. 

. Brulefer, 310. 

. Candart, 334. 

. Carillon, 336. 

. Constellarii, 303, 305. 

. Deschamps, 327. 

. Dijon. 334. 

. Douville, 314. 

. Fidèle, 315. 

. Froment, 312. 

. Genesis (Generis), 313. 
. Grésil, 328. 

. de Houppa, 312. 

. l'Anglais, 59, 60, 65, 66, 69. 
. Lavely, 398. 

. Moussignon, 318. 

. Sarpaut, 147. 

. Securis, 312. 

. Tochon, 320. 

Eudes Rigaud, 32, 35, 298. 


mn Emme MEME EE, 


Eusèbe à S. A. de Cubzac, 158. 


Eustache Cochard, 329. 
Exupère Justrobe, 147, 1:50. 


F. Boulbène, 147, 175. 
F. Buxerolles, 272. 
F. Carrier, 144. 
F. Massanès, 147. 
Faron Gérard, 325. 
gélix Cueillens, 149. 
gelix Desortiaux, 232. 
gélix Richaud, 14%. 
Fernand de Weda, 3401. 
Firmin d'Allemaigne, 320. 
Fort de Forti, 299. 
François Adriani, 299. 
F. Assermet, 30. 
F. Rabet, 333. 
F. Beçart, 330. 
F. Bel, 25 
F. Bernard, 335. 


— 345 — 


François Bonal, 145. 


F. 
F. 


mn 


TONNES NTI ERTAT 


Champion, 328. 
Camuzet {Campsor), 326. 


. Chapouct, 324. 


Cherbort (Chefflot), 320. 


. Courtot, ‘328. 
. d'Ascoli, 299. 
. d’Azema, 144, 147, 188, 151-454, 


156, 187, 188, 192, 193. 


. de Bcllavalle, 311. 

. de Brétigny, 303. 

". de Cardailhac, 302. 
. de Lair, 328. 

. de Maiz, 31. 


de Mayronis, 299. 


. de Pérouse, 302. 

. de Saracency (de Sarcoy), 322. 
. de Wallon-Capelle, 284. 
. Durand, 324. 

", Escalle, «332. 

. Faure 327. 

. Favreau. 5. 

. Fergent, 22#. 

. Feuardent, senior, 317. 
. Feuardent, junior, 325. 
. Funieret (Favierre), 315. 
. Gache (Hache), 325. 

. Gaulon. 9323. 

. Gillet, 4330. 

. Grillau, 326. 

. Grutin, 322. 

. Guilloreau, 9318. 


Guyot, 333. 


. Hache, 224. 

. Hamon, 330. 

. Hersant, 329. 

. Heumon (Hermon), 318. 
. Hospes, 227, 326. 

. Hugonis, 154, 155, 163, 166. 
. Laborie, 261. 

. Lamotte, «32. 

. Laville, 326. 

. Le Goust, 409. 

. Le Loup, ‘329. 

. Le Roux, 329. 


Le Roy, 322. 


. L'Espinasse, 182, 1843, 185. 
. Marcou, 318. 

. Martin, 329. 

. Meslier, 330. 

. Mogin, 330. 


— 346 — 


François Noirot, :k34. 

. Pétrat, 284. 

. Pépin, ‘17. 

. Poriet, 320. 

. Priney (Prinon), 323. 
. Rel (Rol), «30. 

. Richer, «32. 
Robineau, :330. 

. Rufier, 431. 

F. Sergent (Fergent}, 316. 
F. Sergent (Fergerant\, 320. 
F. Soyer, 321. 
F 
F 
F 


TOUT 


. Viallanes, 155. 
. Volant, 315.  * 
ulgence Mercier, 147. 


G. Vigecrius, 217. 

Gabriel Cruseau, 311. 

Galy, 167. 

Gangier Dujardin, 336. 

Garaud, 148. 

Gauthier de Bruges, 298. 

G. de Chatun, 299. 

G. de Dijon, 299. 

Genesius de Palma, 303. 

Gentius, 299. 

Geoffroy de Brie, 277, 238. 

Ceorges Mesurolle, :336. 

Gérard de Borgo San Donnino, 48, 
49, 298. 

. de Pralo, 64. 

. Epinal (Epinai), 312. 

. Feuillet de Salinis, 308. 

Odon, 299. 

. Pesquerii, 299. 

. Poiret, 326. 

. Rodarty, 310. 

Germain Allart, 108, 110, 279. 

G. Sabatier, 148 

Gervais Barrat, 320. 

Gilbert Dahy, 316. 

Gilles Baharel, 303. 

. Barbiers, 310. 

. Cailleau, 215-218. 

. Chereré, 319. 

de Legnaco, 299. 

. de Mons, ‘07. 

. Dordon, 312. 

. Fortis, 316. 

. Grenier, 139, 149. 

. Guovin {(Gohyn), 322. 


COnne6coc 


ANNEE 


Gilles Percusel, 303. 

G. Regnard, 320. 

G. Tournemeule, 301, 306. 
G Turgot (Trigot), 325. 
Giraud Grimaldi, 299. 
Grégoire de Naples, 298. 
Grillau, 267. 

Guibert de Tournai, 282, 299. 
Guillaume Alnwik, 300. 

. Amellin, 272. 

. Bellot, 326. 

. Bernard, 314. 

. Bloc, 300. 

. Britto, 44. 

. cust. de Flandre, 277, 279. 
. Daillet, 310. 

. de Barlo, 298. 

. de Brena, :300. 

de Crémone, 302. 

. de Meliton, 298. 

. de Melun, 300. 

. de Monterundo, 300. 

. de Prato, 302. 

de Vaurillon, 309. 

. du Puy, 300. 

. Farinier, 300, 302. 

. Ferreoly. 302-306. 

. gard. de Paris, 300. 

. Giron, 322. 

. Hahault (Galhault), 324. 
. Huet, 312. 

. Hugot. 314. 

. Le Goupil, 327. 

. Lescaut, 331. 

. L'Oison, T. O. R,., 211. 
Lubat, 140, 183, 185. 

. Marcel, (L'Orgueilleux), 312. 
Moleti, 306. 

. Moteci, 302. 

Ockam, 300. 

. Piguon, 351. 

. Prusnier, 316. 

. Souchard, :319. 

. Theobaldi, 310. 

. Torculary, 303: 

. Vanute, 313. 

. Volle, 272. 

Guy de Joinville, 208-212. 
Guy Moretini, 303. 


DOG OGG OA OO 0 6 00 08 OO 00€ 0868 QC 6 8 QC QE O6 08 6 © QC 


Hacquenay, 318. 


a Fe ‘ 


__— 


— 347 — 


Hilaire Coqui, 316. 

H Lorin, 328. 

H. Trumel, 321, 
Hilarion Dazols, 148. 
Henri Banqueville, 311. 
H. Chapelet, 330, 

H. de Bobbio, 59 

H. de Caretto, 390 

H. de Cologne, ‘305, 3:19. 
H. de Duy, 280, 281. 

H. de Sorigni, 305. 

H. de Talheim, 300. 

H. Gauthier, 111. 

H. Mauroy, 314. 

H. Semons, 300. 


Hubert de Tornella, T.O., 206, 207. 


H. Jacopin, 331. 

H. Lécuyer, 313. 

H. Paille, 323. 

Hugue de Bray, 318. 
. de Digne, 38-53, 58, 64-87, 70. 
. de Newcastle, 300. 
. de Ruigny, 206. 

. du Gard, 318. 

. Harsan, 332. 

. Mouton, 272. 

. Theobaldi, 309. 
Huri, 316. 


DÉLITS 


Hyacinthe Le Febvre, 108, 111, 112. 


H. Saboutin. 


I. Becachel, 224. 
Ignace à S. A. d. Cubzac, 173. 


Jacques Alain, 345. 
. Archambaut, 334. 
. Aubert, :x30. 

. Belin, 321. 

. Berson, 317. 

. Bordeaux, :B31. 

. Broiffort, 305. 

. Carpentarii, ‘303. 
. Chastel, 325. 

. de Blaesr, 284. 

de China, 305. 

. de Esquillo, 302, 305. 
. de Horne, 285. 

. de Nodis, 313. 

. de Paderis, 311. 

. de Rupé, 150. 

. de Spinola, 300. 


ou um eo Ge Gun eu Cu Le Cu Cu En Len Le 


Jacques de Tanay, 206. 
. Dice. 329. 
. Dubois, 319 
. Du Bosc, 219-231. 
. du Croux, 230, 327. 
. Dumonstier, 313. 
. Farchiti, 301. 
. Foucault, 330. 
. Godart, 322. 
. Godet, 328. 
. Guesdon, 303. 

. Hugonis, 314. 

. Igout, 227, 327. 

. Legoust, 317. 

. Liégée, 333. 

. Mallart, 333. 

. Melioris, 310. 

. Montracher, 413. 

. Parrigot, 321. 

. Quillardet, 333. 

. Raisin, 312. 

. Rollin, 331. 

. Tartarie, 331. 

. Textoris (de Touraine), 308. 
. Tornatory, 331. 

. Vernon (Vervou), 316. 
Jean Achardy, 306. 

J. Alutarii, 311. 
J. Arnaud, 307. 

J. Aubert, 34. 

J. Bajouril (Baguenon). 312. 
Jean-Baptiste Betbeder, 155. 
J.-B. Brocard, 332. 
-B. Carrot (Carret), 329. 

B. Descobry, 332. 

B. Douchet, 336. Ds 
B. Drouard, 334. 

B. Duval. 330. 

B. Duverger. 333. 

B. Duvernois, 336. 

B. Fruchet, 334. 
B 
B 
B 
B 
B 
B 


Cu Cut nt Gun nt Cut Con Cu Cut Cent Cu Cut Cut Cut Gus en Cu Sont Cut Cat Cet nt on Set Con 


. Greuillet, 336. 

. Hercouet, 336. 

B. Jallet de la Verouillère, 333. 
. Jaulent, 329. 

. Laccarrière, 154. 
. Levray (Le Gray). 329. 

B. Paradis, 332. 

B. Renoult (Regnault), 330. 

B. Tañflin. 335. 

. Tondu, 336. 


Cut Ont Cotton Cut Cou Cut Cut Con Gun nt Co Cut Gt nu nt Cu 


, 
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— 348 — 


Jean Bardolin, 302, 306. 

J. Barthélemy, 303. 

J. Beliard, 31. 

J. Berthier, 2:59. 

J. Besson, «Ki. 

J. Bodart, :32:3. 

J. Bonnet, 3:36. 

J, Boule, ‘35. 

J. Bréard, 226, 323. 

J. Brebanson, 310. 

J. Brement (Breument), 319. 
J. Brement (Brumenti, 321. 
J. Bretonelly, 304. 

J. Brisse (Brixeus), 302, 306. 
J. Brunbœuf (Brinbeufj, 322. 
J. Burelly (Barelly), 311. 
J. Carrier, 154, 173. 

J. Cauguy {Coinquy)}), 329. 
J. Chaillou, 328. 

J. Chapel, 321. 

J. Chenu, 333. 

J. Chimeno, 302. 

J. Choppin, 317. 

J. Clabault, 321. 

J. Coliman, 312. 

J. Columbi, 302. 

J. Consil, 313. 

J. Corduarii, 302. 

J. Corion, 4311. 

J. Cornage, 304. 

J. Cornix, 308. 

J. Couturier, 322. 

J. Cretel, 304. 

J. Cruzel, 148. 

J. Cuock, 304. 

J..Curti, 300. 

J. d’Attigny, 302, 306. 
J. Dauvel (Dermelj, 320. 
J. David, 318. 

J. de Alta Tumba, 307. 
J. de Baillon, 313. 

J. de Byé (Dubin), 324. 
J. de Cadibilis, T. O., 212. 
J. de Castellione, 307. 

J 

J 

J 

J 

J 

J 

J 


. de Cheveneyo, senior, 302, 305. 
. de Chevencyo, junior, 302, 301. 


. da Claromarisco, 302. 
. de Fabrie, 310. 

. de Fano, 304. 

. de Fonteneio, 310. 

. de Gorello, 307. 


Jean de Guerdono, 309. 


On Cu eu Cu Cue Cu ne Cu Cut ont y on Cut Cat Cat Ce Es Cu Cent Lt Cut Cut Ce Cot Cut Con Con Co Cut Et 


Ge nu Cu Con Cut Coton Ent Con Cut Cm Cu Cut Cu ue Cu Cou Es 


. de Gyrio {de Piria}l, 311. 
. de Hasteriis, 302. 

. de Jodoigne, 281. 

. de la Coste, 343. 

. Delacour, 330. 

. de la Croix, 344. 

. de la Rochelle, 298 


de Larsan, 154, 155, 163, 169. 


. de la Saye (Fuye), 335. 
. de Latone, 302. 

. Delavigne, 329. 

. de Lhotal, 335. 

. de Luna, 309. 

. de Lucronio, 304. 

. de Mailly, 271, 272. 

. Dembut ide Nibat), 308. 
. de Montbard, 267. 

. de Murro, 300. 


de Parme, 31, 34-36, 43, 44, 53, 
09-66, 70. 71, 274, 275, 298. 


. d'Epernay, 302, 

. de Plan-Carpin, 25 27. 

. de Sancto Nazareo, 300, 402, 305. 
. de Sercuito, 302. 

. de Sorduno, 304. 

. de Tongres, 213. 

. de Vesperco, T. O., 206, 207, 210. 
. de Zamora, 304. 

. Didaci, 300. 

. du Cluseau, 333. 

. du Douët, 318. 

. du Pas, 2k1. 

. Durand, 326. 

. Dureau, 333. 

. Duret, 316. 

. Durvin, 281. 

. Fouchier, 304. 

. Franconnier (de Faucoigneyo ,309. 
. Fauconnier, 327. 

. Garcia, 260, 263. 

. Gardi, 302, 304. 

. gard. de Gand, 277, 279. 

. gard. de Paris, 298. 

. Gilleton, 316. 

. Giorotru, 336. 

. Gohier, 323. 

. Gombault, 313. 

. Goudillon, 330. 

. Goudin, 304. 

. Gouguel (Goguet), 320. 


ean Goujon, 331. 
Grillot, 311. 
Grimpré, 334. 
Gucry (Ghery}, 315. 
Guesdon, 304. 
Gutensperg, 302. : 
Guyon, 300. 
Guymonelly, 306. 
Henri, 302, 314. 
Heroust, 313. 
Houzel, 316. 
Hugueniot, 325. 
Joubart, 324. 
Junot, 329. 

Laval, 272, 321. 


J 
J 
J 
J 
J 
J 
J 
J 
J 
J 
J 


J. 
J. 
J. 
J. 
J. Lavergne, 140, 185. 
J. Lebel, 310. 
J. Leborgne, 321. 
J, Le Chauve, 329. 
J. L'Ecuyer, 334. 
J. Leroi, 302, 305. 
J. Lesage, 310. 
J. Lucubus, 304. 
J. Lyotard, 272. 
J. Mabille, senior, 315. 
J. Mabille, junior, 327. 
J. Maignot, 331. 
J. Maillet, 272. 
J. Marcel, 260. 
J. Marocq, 333. 
J. Martinon, 334. 
J. Masse, 335. 
J. Mathieu, 336. 
J. Menerius, 309. 
J. Mercarii, 314. 
J. Michaud, 154. 
J. Michel, 307. 
J 
J 
J. 


Minoret (Merouer), 317. 


. Moraz, 304. 
Morelly. 314. 
Nodin, 319. 

. Pagès, 337. 

. Pancaux, 334. 

. Parvus (Parver), 321. 

. Patouillot, 338. 

. Peckam, 298. 

. Perrin, 309. 

. Perrot, 336. 

J. Petit, 307. 

J. Pæetu, 33. 

J. Pmcard, 311. 


En Ce Cu Ce Cu Cu Es 2 


— 349 — 


Jean Pierre, 311. 

. Poireau, 321. 

. Prati (Piati), 309. 

. Radiani, 304. 

. Raffanel, 304. 

. Ravenrau, 334. 

. Ribot, 320. 

. Richer, 3433. 

. Rivière, 332. 

. Rochette, 334. 

. Rougier, 330. 

. Roux, 335. 

. Salvagier, 149. 

. Sauni, 332. 

. Sauvage, 28. 

Scot, 300. 

. Seillon 318. 

. Tardy, 272. 

. Thuimel, 321. 

. Tierseno, 310. 

. Trabucbhet, 272. 

. Vacherii, 302. | 

. Vital, 302, 306. 

Jeanne Bocquet, T. O. R., 285. 

Jeanne de Meaux, Cl., 203. 

Jérôme Delcluzel, 140, 180, 181, 184. 

J. Galy, 148, 198. 

Joachim Dasque, 154. 

J. Mascarade, 154. 

Jocelin l'Anglais. 59, 69. 

Johannin de Ollis, 53, 60, 63-65, 
67, 68. 

Joseph Bonnefoi, 335. 

. Bourgade, 336. 

. de la Rue, 333. 

. Faulte, 145, 154, 167. 

. Grenou (Genou), 329. 

. Pautard, 331. 

. Thomazet, 272. ; 

. Trébos, 148. | 

Julien Boussart, 330. 

J. David, 315. 

J. de Castrit, 320. 

J. Faisant, 318. 

J. Gentil, 329. 

J. Magaud, 336 


Cu ue nu nu Cu Cu Cu Cu Cut Cu Cm Con Cou Cut Cu en Ces Cu Cu Cu Cu ne 


Cu Cu Cu nt Cu En Cut 


Laurent de Hennin, 256. 

L. Le Creux, 322. 
L. Parisot, 336. ‘ 

L. Périé, 164, 148, 156. 


Laurent Perrin, 330. 
Lafond, 267. 

Lavaissière, 186, 187. 

Le Chalut. 318. 

Léger Soyer, 228, 327. 
Le Gros, 183. 

Léonard de Bigaria, 309. 
L. de Giffone, ‘402, 

L. Morlet {[Mouler:, 318. 
Loret, 169. 

Louis Airouard, 154. 

. à S. À. d. Cubzac, 167 
. Arnoul, 335. 

. Bardot, 332. 

. Bernart, 335. 

. Capton, 324. 

art, 333. 

Cayon, 227, 325. 

. Conqueri, 322. 

. Deschamps, 331. 

de Arboribus, 302. 

. de Combout, 312. 

. de Padoue, 302. 

de S'-Martin, :300, 302. 
. de Vicence, 302. 
Duval, 330. 

. Follet, 333. 

. Gaultier, 327. 

. Hébert, 317. 

. Macquart, 327. 

. Péan. 321. 

. Regnier, 334. 

. Renier, 195. 

L. Ruthin, 327. 

Loyseau, 140, 186, 187. 
Luc à S. A. de Cubzac, 173. 
L. François d'Assise, 308. 
L. Lambergot, 154. 


slmalmialnlalninis ass als) 


— 
è 


RCE 


Maisière, 224. 
Marc, 64, 65. 


Marguerite de Boulogne, CI., 203 


M. de Flandre, Cl., 204. 

Marin Caille Desfontaines, 333. 
M. Patier, 318. 

Marquard de Lindau, 302. 
Martin Barbé, 333. 

M. Bouy, 310. 

M. de Cologne, 304. 

M. d'Haisne, 336. 

M. de Frespaderne, 304. 


— 350 — 


Martin Guibert, 330. 

M. Huguenyot iGuyneriot), 323. 
M. Lamoureux, 322. 

M. Meurisse, 4324. 

M. Mosnier, 272. 

M. Vaultier, 318 

M. Woodcoke, 243. 

Matthieu Charret, 36. 

M. d'Aquasparta, 300. 
M. de Agaciis, 302. 
M. de Bonaquist, 303. 
M. de Carneto (Carnoto), 312. 
M. de Crema, 303. 
M. Deserti, 3084. 
M. Doles, 324. 

M. Floguy, 318. 
M. Le Heurt, 257, 320. 

M. Menardi, T. O. R., 211. 
M. Millet, 336. 

M. Mollin, 335. 

M. Pasquinot, 316. 

M. Solae de Rouen, 303. 
Mathurin Piez, 335. 

M. Robart, 334. 

Maurice de Provins, 49. 
M. Hadou, 314. 

M. Hilaret, 316. 

Maxime Vigier, 147. 
Melchior Tabary, 330, 332. 
Mélithon de Fontaine, 233. 
Menendus 303. 

Mercier, 144. 

Meulard, 319. 


Michel-Ange Chalasse, 147, 154. 


. A. de Sambuca, 221. 
. Barbin, 330. 

. Broissoin, 324. 

. Chrestien, 226, 335. 
. de Césène, 300. 

. d'Ubry, 334. 

. Faucheux, 329. 

. Fontebride, 154, 173, 174. 
. Foulon, 313. 

. Hervais, 332. 

. Micart, 325. 

. Piquier, 306. 

. Scoti, 305. 

. Treperius, 317. 

. Vial, 333. 

Moinet, 319. 

Monald, 300. 


ELLE <LELELELELZLESSE 


——_… 


Mouillet, 173. 


Nazaire Jacquiny, 314. 
Nicolas Bardot, 331. 
IN. Bellay, 319. | 
NN. Bertin, 321. 

NN. Bonet, 300. 

N. Charruau, 3%. 

N. Chessy, 318. 

N. Ciergier, 272. 

N. Claus, 304. 

N. Conrart, 304. 

N. Dassieux, 154. 

N. de Campello, 308. 
N. de Costa (Coste), 303, 305. 
N. de Hayo, 300. 

N. de Lyre, 300. 303. 
N. de Marguial, 206. 
N. de Regio, 300. 
N. de Roussiny, 313. 


N. de Taverna, T. O., 206, 207. 


N. du Couroy, 335. 
N. Fourney (Fourmy), 323. 
N. Garin, 319. 
N. Gilleton, 316. 
N. Guerche, 316. 
N. Gurnerat, 315. 
N. Henry, 337. 
N. Jean, 316. 
N. La Chault, 324. 
N. Eebreton, 335. 
N. Le Cat, 327. 
N. Le Jeune, 331. 
N. L'Enfant, 331. 
N. Lucas, 313. 
N. AAÆaneau, 332. 
N. RAercerii, 303. 
N. Fæaillardy, 310. 
N. Pærinot, 319. 
N. P> iquier, 303. 
N. Panrquerel, 333. 
N. P æiquet, 272. 
N. parov. de France, 300. 
N. Quadrigarii, 309. 
N. Regnier, 329. 
N. Tonnel (Tonnelet}, 320, 
Noël Camuzet, 323. 
N. Cheniseau, 310. 
N. de Laulne. 332 
NW. de  Longastre, 311. 
À. Cu esp, 4 


Olivier Mesnier, 317. 
O. Soudé. 267. 


Pacifique (Bx.), 280. 
P. de Caen, 329. 
Paschase Verrgeon (Verugen), 324. 
Pasteur de Serrescuderio, 300. 
P. de Vivariis, 300. 

Paul Acquié, 167. 

P. de la Magdeleine, 23. 

P. Legrand, 333. 

P. Planard, 155. 

Perrine de Troyes (Ste), 201-205. 
Philibert Alix, 333. 

P. Petrot, 328. 

Philippe Caignard, 329. 

. Coulomb, 155, 160, 169. 

. de Mory, 24. 

. de Naples, 324. 

Faget, 148. 

. Faure, 147, 149. 

. Grisot, 334. 

. Le Roy, 326. 

. Pinchon, 336. 

. Torytona, 303. 

Pichot, 178. 

Pierre Anseruli, Oison, 311. 
P. Antiger (Audigier), 325. 

P. Auriol, 300, 303. 

. aux Bœufs, 307. 

Bellot, 320. 

Binet, 331. 

Bonhomme, 334. 

. Bourgogne, 317. 

Bret, 336. 

. Brunon, 145. 

. Buisson, 230, 328. 

Callael (Caloel). 321. 
Canu, 315. 

Cappe, 321. 

Clerc, 334. 

. Crouzeil, 330. 

. Dansenet. T. O, R., 211. 

. Danvilleville (Damilville), 326. 
. d'Aquila, 305. 

. Dastres, 154, 155, 167, 168. 
. de Cheriaco, 304. 

. de Colle, 304. 

. de Corbara, 300. 

. de Cornibus, 312. 

. de Foix, 286-290. 


DUUTTUTTT 


TTOTTUTUTTTTTUUTUTUTUTUVUTZTTOD 


Pierre de Gaîte, 300. 

. de Gandie, 303, 305. 

. de Gondelancte, 206. 

. de Goultechele, 304. 

. de Grossis, 309. 

de la Barrera, 304. 

. de Pelafiga, T. O0. R., 263. 
. de Saliis, 308. 
. des Champs, 303. 
. de Sirot (de Pyro), 316. 
. Dubois, 326. 

. Etienne, 3%. 

. Feré. 323. 

. Follet, 332. 

Gallard, 331. 

. Garnier, 314. 

Germain, 322. 
Godeschal, 330. 

Govion (Goujon;, 328. 

. Grandin, 319. 

. Guillemet, 329, 

Hory, 333. 

. Huchedé (Huchode), 330. 
. Lalaine, 321. 

. Lefranc, senior, 323. 
Lefranc, junior, 333. 

. Le Gras, 334. 

. Lenfant, 315. 
Lenormand, 328. 

. Luleu (Laleu), 308. 

. Maigret, 334. 

. Mangat, 325. 

. Martin, 328. 

Memerus, 309. 

. Muyeti, 307. 

. Nicolas, 331. 

. Paunet, 284. 

. Picard, 35. 

. Poitevin, 311. 

. Pontius, 303. 307. 
Pondruel, 318. 

. Pornic, 154. 

Purssey, 335. 

. Quatresoubz, 304. 

. Reboursety (Reversati), 306. 
. Renaudet, 308. 

. Robbe, 326. 

. Roulloux, 323. 

. Sabourin, 331. 


, 


TDTTTUTTUTTTTTUUTETUTTVTTTUTS 


TTTTT DUT TT UD TU 'UU'UTTTUUT 


. Simonet, 321. 


RE 


. Salomon (Psalmon), 303, 307. 


Picrre Sintard, 315. 
P. Sordet, 272. 

. Souffron, 148, 154. 
. Terrand, 328. 

. Thibault, 336. 

. Thuriès, 139. 

. Travers, 322. 

. Trissement, 334. 

. Vilette, 314. 

. Vionnois, 326. 
Placide de Bayllon, 25. 
Ponce, 67. 

Potentien Ozon, 111. 
Poujou, 172. 


TTTTTT TT 


Quentin Mangin, 312. 
Quériç (Guérin) de Lorraine, :307. - 


Raoul de Cornaco, 300. 

Raphaël Destais, 148, 149, 151. 

R. Laveyrie, 149. 

Raymond Cautherii, 262. 

R. Couronneau, 152, 154, 155, 156, 
163, 200. 

. de Fronsac, 4301. 

. Lulle (Bx.), T. O., 299. 

. min. de Provence, 37, DS. 

. Pierre, 76. 77, 80, 87. 

. Rigaud, 301. 

Raynald d’Arezzo, 32. 

Réginald de Marescot, 309. 

R. de Vuzeria, 308. 

René Cailleau, 323. 

. Chaumont, 315. 

. Chennelong, 332. 

. Grot, 331. 

. Jamin, 334. 

. Le Mée, 326. 

. Marian, 328. 

. Petonard (Polonard), 329. 

. Subleau, 319. 

Richard Chassam, 301. 

R. de Cornouailles, 299. 

R. de Middeleton, 301. 

R. du Mans, 313. 

R. Général, 307. 

R. pénit. du card. Cholet, 401. 

Robert Botherel, 314. 

R. Boyssel, 204. 

R. Deppé, 319. 

R. Foret, 301. 


TTL DT TZ 


Robert Freret, 337. 

FR. Gervais, 320. 

Roberti, 318. 

Rodcerigue Velasti, 304. 
Roger Bacon, °99. 

R. de Palhariis, 301. 

R. de Provence, 76-90. 
Rudolphe Tottelle, 255. 
Rufin, min, de Bologne, 72. 


Saboutin, 161. 
Salimbene de Parme, 21-75. 


Savinien Le Fort, 226, 227, 326. 


Sébastien Girard, 328. 
S. Pestel, 324. 
S. Regnault, 332. 
Seurin à S. À. d. Cubzac, 175. 
Silvestre Grandis, 139. 
Siméon Cadroy, 155. 
Simon Arnould, 321. 
S. Brière, 330. 
S. de Courcy, 307. 
S. de Croissy, 303. 
S. de Lens, 299. 
S. de Montesarculo, 68. 
S. de Porta, 315. 
S. Fontaine, 318, 320. 
S. Frase, 315. 
S. Gronguet, 345. 
S. Le Febvre, 3%. 
S. Le Grain (Legras), 3%. 
S. Po tel, 312. 
Sulpice Hallet, 335. 


Théocæard Pouppart, 231-256. 
Théoc&ore du Bosquiel, 233. 


— 353 — 


Thierry du Bouquet (Bouquetin),312. 


Thibaud Goulare, 310. 


Timothée Guichard, 148, 154, 173. 


Thomas à S. A. d. Cubzac, 173. 
. Baron, 326. 

. Communi, 154. 

de Fregnano, 301. 

. de Laune, 353$. 

Denis, 304. 

. de Rossy, 303. 


Dumas, 3%. 
grec, 71. 


. Guérin, 322. 

. Hazard, 313. 

. Madian, 272. 

. Vanier, 312. 

Thoron, 150. 

Toussaint Le Ballois, 322. 


Jde ee = nr) 


Ubertin de Coriliono, 303. 


Valentin Surreau, 317. 

Vincent Bourdet, 272. 

V. Combat, 259. 

V. de Sequeville, T. O. R., 211. 
Walter, 280. 


X. Pagès, 1848, 149, 152. 
Yves Boyer, 267. 
Y. Delacroix, 327. 
Y. Theobaldi, 309. 


Zacharie Pont-Chäteau, 332. 
Z. Ragonnet, 336. 


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XI 
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AIL. 


ACIER 


XIV. 
XV. 
XVI. 


= 


TABLE DES MATIÈRES 


Pages 
Lettre du Ministre Général des Frères Mineurs à l'Éditeur. VII 
Introduction . : 1X 
Programme à . XVII 
Voyage de Fra te en France (12471249). 21 
Le Bienhcureux Frère Roger de Provence. 76 
Géographie de la Province de France (1217-1792) 91 
Les Cordeliers de Saint-André-de-Cubzac (1628-1791) . 136 
Découverte d'une Sainte Clarisse française . . 201 
Le Tiers-Ordre à Reims en 1330, et les Frères de la 
Charité de Notre-Dame DR 206 
Histoire littéraire et bibliographique.— Jean de Tongres. 
— Gilles Cailleau. — Benott du Buisson. — Jacques 
Du Bosc. — Théodart Pouppart un + 210 
Glanes franciscaines. — Cordeliers d’Abbeville ; S. Maur 
el S. Bonaventure : Vincent Comblat, O.F. M. ; Jean 
Berthier, évêque récollet ; Récollets : Cordeliers et 
Tiercelins de Toulouse ; Clarisses des Cassés à Tou- 
louse ; Cordeliers de Loudun :; Jean de Montbard et 
le parlement de Toulouse ; Cordeliers de Vienne et 
de Romans ; Le Cordelier fr. Bernardin | 257 
Bibliographie. — J. J. Moret, Les Cordeliers de Fhampai- 
que. — J. Clément, Le tableau votif des Cordeliers de 
Champaigue. — F. Claudon, Les Cordeliers du Bowr- 
bonnais. — Ubald d'Alençon, Thomas d'Eccleston, ses 
nouteaux éditeurs et le chapitre général de Melz — 
Michel Bihl, Quo anno Capitulum Generale O. F.M. Metis 
celebratum sit. — A. Gosselin, La mission du Canada 
arant Mgr. de Laval. Récollets et Jésuites. — Fulgence 
Thyrion, Les Frères Mineurs à Namur. — François 
Baron, Le cardinal Pierre de Foix, le Vieux. 271 
Chronique franciscaine de l’année 1911. 5; % 291 
Documents. — Les Frères Mineurs à l'Université de Paris. 297 
Table des noms de couvents. En a ne 339 
Table des noms de personnes des Trois Ordres de S. Fr. 342 


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